Lambeaux

Comment ne pas se laisser emporter par la beauté de ce texte. Lambeaux est une histoire magnifique sur deux femmes différentes mais au passé compliqué. Un bel hommage et une écriture sublime.

Lecture obligatoire de lycée, je n'ai même pas lu le quart du livre tellement je me suis ennuyée et que je n'ai pas accroché à la plume de l'auteur.

J'ai dû lire ce roman pour les cours (ma dernière lecture du lycée, snif) et il m'a agréablement surprise. Déjà, je ne suis pas spécialement fan des autobiographies, mais en plus le fait que ce livre soit écrit à la deuxième personne du singulier me repoussait. Et bien j'avais tort, finalement je m'y suis rapidement habituée et j'ai même été plongée dans l'histoire comme si l'auteur m'emmenait avec lui. Sa mère biologique m'a particulièrement touchée, ce personnage est profond et torturé, elle veut s'exprimer mais est étouffé par la société. L'amour qu'il porte à ses mères est très beau, sans compter toute l'enquête qu'il a dû mener pour connaitre sa mère biologique. J'ai aussi adoré Charles Juliet et la façon dont écrire l'a "sauvé". Comme sa mère naturelle, il est passionné de littérature et je me suis reconnue dans cet amour pour les mots. C'est une histoire très sombre, mais avec finalement une recherche de soi qui abouti sur une touche d'espoir.

Un roman assez spécial mais qui vaut le détour à mes yeux, c'est une histoire touchante.

J'avais dû lire ce livre une première fois au lycée et je ne l'avais pas vraiment apprécié : je n'avais éprouvé aucun intérêt pour le destin de la mère ni pour celui du fils, et la narration à la 2e personne, c'était vraiment pas mon truc.

Je me suis dit qu'après dix ans, une relecture pourrait être intéressante, car j'avais l'impression que j'avais lu ce roman trop jeune pour vraiment l'apprécier. Et je sens que je dois l'être encore un petit peu, car je n'ai toujours pas plus d'intérêt pour ces destins de femme ou d'auteur dépressif.

Côté narration, la 2e personne est désormais passée comme une lettre à la poste, et je n'ai eu aucune difficulté à le relire, car j'ai trouvé la plume de l'auteur plutôt fluide. Très personnel, on sent que l'auteur a longtemps réfléchi à la façon dont il allait raconter son histoire, et j'ai trouvé que ses métaphores, même si elles m'ont parfois parues presque abstraites, étaient toujours très justes.

J'ai dans l'ensemble bien apprécié la première partie du livre. Le destin de la mère de Juliet-narrateur n'est pas très original, et ce n'est pas donc pas tellement l'intérêt de cette première partie : c'est plutôt la vie intérieure qu'il lui reconstruit. Pour cette partie, la deuxième personne fonctionne extrêmement bien, une autre personne n'aurait tout simplement pas fonctionné.

La seconde partie a été un peu plus délicate, car le narrateur fait écho aux sentiments de l'auteur, et le récit devient très personnel. Si je ne peux pas reprocher à l'auteur d'avoir voulu retranscrire ses sentiments tels qu'il les a ressentis, après avoir lu le destin de la mère, le ton paraît moins adapté. De plus, cette deuxième partie laisse beaucoup moins de place à la deuxième mère, contrairement à ce qui était annoncé.

Je pense que ce livre est un bon livre, mais qu'il demande une certaine maturité, un peu de culture littéraire (pour apprécier la 2e personne et les métaphores) et un goût pour le passé. Si la deuxième partie n'était pas aussi personnel, je l'aurais probablement davantage apprécié.

Lu en 2016. Une autobiographie en deux parties, qui raconte deux parcours de vie, aux confins de la désespérance et de la folie, dont on ne sort pas indemne.

Un récit introspectif puissant et poignant, incroyablement intimiste et universel, sur l'impuissance, la fragilité des êtres, sur l'importance de l'estime de soi, sur la résilience, qui n'est possible qu'en libérant la parole. C'est parfois très très sombre, mais effroyablement juste.

(niveau lycée)

Je n'ai pas su apprécier l'histoire de ce livre bien que la plume de l'auteur soit très jolie.

Ce livre, très autobiographique, rend hommage aux deux mères de l'auteur, la biologique et l'adoptive. Il fait revivre la première en s'adressant directement à elle par le tutoiement et nous raconte sa vie tragique, marquée par l'incompréhension de son entourage, son mariage raté et sa fin atroce dans un hôpital psychiatrique. Sa mère adoptive lui a donné tout l'amour qu'il pouvait souhaiter mais il a dû la quitter à 12 ans pour suivre des études dans un lycée militaire. Ces deux arrachements successifs le plongeront dans une très longue dépression dont il finira par sortir grâce à la lecture et à l'écriture introspective à laquelle il consacrera une grande partie de son oeuvre.

Un livre qui fait écho en nous, témoignage de solitude et de mal-être, qui trouve finalement une note d'espoir, et dont on ne ressort pas indemne...

Très bel hommage de l'auteur à cette mère qu'il n'a pas connue, victime de sa solitude et de la cruauté nazie. Le portrait de cette mère sensible et dépressive est terriblement touchant, Charles Juliet réussit à en décrire les tourments et les aspirations, comme s'il les avait vécus lui-même. Un moyen peut-être d'exorciser cette absence dont il n'a eu connaissance qu'à 7 ans. Magnifique.

Quelle surprise ! Mon amie avait commencé à lire ce livre avant moi. Son impression : "Ce livre est affreux. Le style d'écriture me perturbe. En plus, ce ne sont que des paragraphes qui ne sont pas réellement articulés... J'ai arrêté au bout de 3 pages". A partir de ce moment-là, je me suis dit : "Ah super... Tant pis je le lis quand même, de toute façon je n'ai pas vraiment le choix".

Ainsi, c'est avec une certaine appréhension que je commence à lire Lambeaux, me disant que ce sera un calvaire insupportable et interminable. Comme j'avais tort...

Lambeaux est un signe d'espoir selon la 4e de couverture. Je suis tout à fait d'accord. En effet, Charles Juliet, à travers l'éloge de ses mères, nous montre que malgré la dureté de la vie, il y a toujours espoir, et que notamment nous sommes les maîtres de notre destin.

J'ai été touché par l'histoire de sa 1e mère, une petite fille qui doit supporter la brutalité de son père, une jeune femme qui perd l'homme qui aurait pu être l'amour de sa vie, une mère qui croule sous le travail. La dépression. La mort. Tout cela m'a touchée, notamment du fait de l'emploi de la 2e personne du singulier pour la narration.

Puis, l'histoire du jeune homme. Aussi bouleversante que celle de la mère biologique. Seulement l'amour et la tendresse est là. Encore plus touchante. Les 1e écrits. Les échecs. La réussite. Enfin, la consécration avec Lambeaux.