Un vaudeville haut en couleurs, très bien écrit.
Quiproquos, comique de situation, révélations inattendues: rien ne nous est épargné dans cette magnifique comédie d'Eric Assous (auteur notamment des "Belles-soeurs").
A lire et/ou à voir au théâtre.

Un livre bouleversant - âmes sensibles s'abstenir!
Un style volontairement nimbé, voilé de mystère. La compréhension de ce qu'on y lit ne vient parfois que plusieurs pages plus tard.
Une histoire sombre, cruelle voire barbare, mais malheureusement nullement improbable.
Un mince rai de lumière dans les dernières pages, une faible lueur d'espoir.
Dans l'ensemble, une lecture dure mais poignante.

Ecriture fluide, lecture facile, histoire pittoresque se déroulant dans le monde du livre et de l'édition.
Que deviennent les milliers de livres refusés par les éditeurs? Et pourquoi ne pas créer une bibliothèque des livres refusés?
C'est ce qu'a fait à Crozon, en Bretagne, un passionné du livre. Beaucoup de déchets certes, mais ne se peut-il pas s'y trouver une pépite, un bouquin hors du commun, passé entre les mailles du filet des éditeurs parfois trop pressés?
C'est le cas justement de ce livre écrit par le mystérieux Henri Pick.
Le mystère s'épaissit au fur et à mesure des pages, et le dénouement final n'aura lieu qu'à la toute dernière.
Cela dit, telle que l'histoire nous est contée, il est quasiment impossible - même si on y pense en cours de lecture - de résoudre le mystère avant la toute fin du livre.
J'ai aimé le sujet, l'écriture simple et le dénouement final.
A recommander.

Ce bouquin aurait pu faire un tabac au cinéma si jamais il était adapté.
C'est l'histoire de Benjamin, un publicitaire raté, mécontent de sa vie professionnelle et maritale (auprès de Hetty), vivotant dans un confort précaire et rêvant néanmoins à des jours meilleurs. Un jour, grâce à une pièce de monnaie magique, il se voit propulsé dans un monde parallèle, où le même Benjamin a réussi sa vie professionnelle et a épousé Tessa, la "bombe" de sa jeunesse, une femme en tous points parfaite. Mais tout ne se passe pas comme prévu; notre bonhomme se rend compte, lorsqu'il rencontre dans ce nouveau monde sa femme Hetty, ici prête à se marier avec son pire ennemi (du monde numéro 1, vous suivez?) qu'il l'aime et qu'il va tout essayer de la récupérer dans ce monde (2) et dans l'autre monde, car entre temps ils avaient divorcé.
Bref, une comédie romantique légère se déroulant dans deux mondes parallèles, avec beaucoup de moments amusants, mais aussi une certaine maladresse dans l'écriture. Ce n'est pas le meilleur Jack Finney (j'avais adoré "Le Voyage de Simon Morley"), mais cette fantaisie bi-dimensionnelle se laisse lire avec plaisir.

Une enquête policière dans l'Angleterre du début du XIXe siècle.
L'histoire d'un jeune peintre innocent, antipathique et homosexuel sur le point de se faire exécuter pour un meurtre qu'il n'a pas commis. D'un enquêteur sans le sou, ancien soldat qui avait fait l'Espagne et Waterloo, excellent joueur de cricket, amoureux éconduit par la famille de sa bienaimée à cause de son infortune.
D'une société secrète de mâles richissimes et lubriques qui se croient au-dessus des lois. D'une Angleterre pauvre et d'un système judiciaire corrompu.
Le tout aurait pu donner naissance à un très bon livre si les personnages avaient plus d'âme, de consistance. Dialogues relativement pauvres, et "mystère" très vite anticipé. A la moitié du bouquin, je flairais déjà le dénouement.
Ce que j'ai bien aimé, car tout n'est pas à jeter, c'est la description dans le détail d'une exécution publique telle pratiquée à l'époque. L'argot et certaines expressions croustillantes du vocabulaire "vulgaire" de cette période.
Bref, je reste sur ma faim. Une lecture qui aurait pu être plus intéressante si les personnages et les dialogues étaient plus pétillants.

Un livre marquant, un roman écrit telle une biographie.
Luis est hémiplégique de naissance. Ses parents n'ont aucun espoir pour son futur, pire, il est un fardeau et une honte au regard de son père. Sa cruelle enfance n'est adoucie que grâce à la musique. Et, jeune homme à l'avenir incertain, grâce à une rencontre providentielle, il va s'introduire, s'insérer, s'incruster telle une teigne dans le monde de la musique. Incapable de jouer d'un instrument, c'est en chef d'orchestre qu'il va se muer. Et pas n'importe quel chef d'orchestre! Un des meilleurs, des plus adulés, des plus courus.
Mais comme ce fut long et difficile! Un combat de tous les jours, une volonté d'acier, une abnégation face aux diverses humiliations.
Il raconte sa guerre, il raconte les guerres, et il raconte surtout la Musique. Il fonde l'Orchestre du Monde, une formation musicale qui amène la Grande Musique au milieu des catastrophes, de la misère, des guerres. Pour adoucir la douleur de ceux qui souffrent et attendrir les cœurs de ceux qui n'en ont pas. Jusqu'au drame! La bombe qui a tout changé. La perte de sa compagne bien-aimée.
L'histoire est belle, poignante, imaginaire mais tellement vraie.
Un peu brouillonne par moments, l'écriture est néanmoins bien soignée, les situations imaginaires bien trouvées, au point de croire que le personnage principal a vraiment existé et de courir vérifier sur Wikipédia des détails sur sa vie.

J'aime beaucoup le style de Robert Goddard. C'est le deuxième livre que je lis de ce brillant conteur, fortement recommandé par Stephen King lui-même.

L'histoire est celle d'un jeune homme, Edwin Strafford, qui débute sa carrière politique juste avant la Première Guerre mondiale. Promis à un bel avenir, il tombe amoureux d'une suffragette, ce qui n'est pas idéal pour sa carrière mais il est conquis et est prêt à tout abandonner pour elle. Brusquement, et sans raison apparente, sa vie est plongée dans le chaos: sa fiancée ne veut plus entendre parler de lui et il est écarté de manière surprenante et abrupte de ses fonctions ministérielles. Le pire, c'est qu'il est incapable de savoir pourquoi. Il plonge alors dans un désespoir profond, s'exile à Madère jusqu'à la fin de sa vie (ou presque).

Avance rapide jusqu'à nos jours. Un jeune historien, Martin, tourmenté, divorcé, honni, et sans le sou, est embauché par une "partie intéressée" pour découvrir ce qui a exactement causé la chute de Strafford. Mais quel est donc le secret d'Edwin Strafford, qui a laissé derrière lui des Mémoires, brillamment rédigées, qui ne révèlent hélas pas les causes de son rejet? Martin, afin de découvrir la vérité, est alors entraîné dans un tourbillon de mensonges et de tromperies, de séduction, de manuscrits cachés et de meurtres.

Une histoire fascinante, bien menée, à un rythme soutenu sans être effréné. C'est bien écrit, plutôt littéraire par endroits, réfléchi et fluide dans son rythme. Une combustion continue, délicieuse et lente d'un livre, mais il ne faiblit pas et ne s'enlise pas.

Un beau bouquin que je recommande.

J'ai adoré ce livre!
Beaucoup de longueurs, disent certains? Certes, mais qu'est-ce que c'est bien écrit!
Une plume digne des plus grands. Un style presque classique.
Personnages attachants, loin des héros "m'as-tu vu" et autres "supermen".
Intrigue digne d'Agatha Christie. J'avoue qu'il était difficile, voire impossible de suspecter le ou les vrais méchants, tant c'est bien camouflé.
Une histoire d'amour (impossible), la condition de la femme de ce début du 20e siècle rendent ce livre très symptomatique. Et contagieux.
Un final haletant, et dernières lignes intrigantes.
Rien à redire: je conseille vivement cette lecture, et ne vous découragez pas de la longueur du bouquin, c'est tellement bien écrit!

Tout y est ou presque: du suspense, une grosse dose de science-fiction dystopique, une histoire d'amour alambiquée, une secte religieuse très secrète, une pincette de poésie, beaucoup de philosophie, un roman dans le roman, du sexe, des meurtres, et j'en passe.
Tout est détaillé, minutieusement décrit, jusqu'à la moindre petite ride d'un personnage. Et même parfois plusieurs fois ressassé.
J'ai aimé le style, les cogitations des personnages, les moments philosophiques, l'histoire d'amour improbable.
Je conseille cette grosse brique écrite par un grand de la littérature japonaise.

Belle histoire, assez originale. J'en ai surtout aimé le début, ne sachant pas à quoi m'attendre. La deuxième partie est réservée aux cinéphiles passionnés, principalement aux amoureux du cinéma muet.
Jolie écriture. Je recommande.

Quelle plume! Premier livre que je lis de cet auteur, et quelle claque!
Magnifique ouvrage, tissé dans la soie des magnaneries des montagnes libanaises.
Une saga familiale conditionnée par le "serment de l'arbre sec" selon lequel seul l'aîné mâle peut engendrer descendance, afin de garder intact l'héritage ancestral, couvrant 2 siècles d'Histoire avec un grand H, de troubles locorégionaux et religieux, d'une guerre civile alimentée par la haine et la corruption. Du Liban à l'Italie, des montagnes grecques au Mexique, cette saga nous prend à la gorge, et l'on n'a pas envie de lâcher ce livre avant l'ultime phrase, pleine d'espoir et de désespoir.
Je recommande évidemment.

Roman épistolaire sympa, facile à lire.
Titre étonnamment long, mais bien trouvé et en corrélation avec l'histoire.
Quelques faits historiques peu connus: la deuxième guerre mondiale dans les îles anglo-normandes, le bombardement de Londres, le séjour de Victor Hugo à Guernesey. D'autres faits ont été inventés, telles les lettres attribuées à Oscar Wilde.
Globalement rafraîchissant, une écriture drôle et simple. J'ai apprécié.

J'avais adoré "Le voyage de Simon Morley". J'avais donc, bien évidemment, beaucoup d'attentes pour cette suite parue plus de vingt ans après le chef-d'oeuvre. Eh bien, comment dire, j'ai été un peu déçu. Bien sûr, la verve de l'auteur n'a rien perdu de son éclat. Son talent unique de "descripteur" m'a encore une fois ébloui. Seulement, le fil du récit m'a semblé plus fragile, moins bien échafaudé, la construction plus fade. Et pourtant, les premières pages sont très prometteuses. Y aurait-il plusieurs Univers parallèles? Peut-on, en remontant le temps, et en y modifiant un tout petit événement, quelque chose d'insignifiant, changer l'Histoire avec un H majuscule? Eviter par exemple la très dévastatrice Première Guerre Mondiale? Eviter le naufrage du Titanic?
L'auteur a moins insisté sur ces thèmes, pourtant mystérieux et potentiellement haletants, que sur sa longue description du monde du music-hall new-yorkais du début du vingtième siècle, et surtout un très (trop) long compte rendu d'une pièce de théâtre que j'ai trouvé assommant.
En gros, c'est un bel exercice de style, toutefois bien en-deçà du premier volume (Le Voyage de Simon Morley).

Un chef-d'oeuvre! Un véritable coup de cœur pour cette magnifique plongée dans les abysses du temps.
Un auteur manifestement amoureux de sa ville, New York, mais aussi extrêmement nostalgique du temps passé. Et philosophe par dessus le marché: le progrès (dans tous les domaines) est-il véritablement gage de bonheur et de sécurité?
Un voyage dans le temps sans machine et sans technologie ultra-moderne; seules l'hypnose et l'introspection permettent au héros (malgré lui) de ce roman de remonter le temps, d'apprendre le New York de l'hiver 1882, de rencontrer l'amour et bien sûr d'influer quelque peu sur le déroulement des événements d'alors, et donc sur le futur.
Une fiction bien ficelée, constellée de maints détails (excellent vivier pour les dictées, si on en fait encore!) mais aussi de multiples dessins et photographies qui nous plongent carrément dans cette époque merveilleuse.
Bref, j'ai adoré. Je recommande vivement ce roman.

Qu'il aille au diable, Rachid El-Daïf! J'ai rarement autant détesté un roman!
Je me demande d'ailleurs comment ai-je pu le lire jusqu'au bout? Et comment ce livre a-t-il même pu être édité?
Le narrateur (à l'image de l'auteur?) est plus que détestable: macho de premier ordre, nombriliste, infatué, pervers sexuel, antiféministe...et j'en passe!
Ce livre est un ramassis de pensées rétrogrades et d'idées reçues: la femme appartient à son homme,n'a aucun désir personnel en dehors de celui de plaire à son mari, tandis que l'homme a tous les droits. Le personnage principal est abject, suspicieux, lascif...
Le style est brouillon, confus, sans la moindre once d'élégance.
Je n'ai décidément pas apprécié ce torchon.
A oublier au plus vite.

Et vous, que feriez-vous si vous gagniez 18 millions d'euros au loto? Changeriez-vous de vie, même si vous êtes heureux? Brûleriez-vous le chèque en vous disant que l'argent ne fait pas le bonheur? Feriez-vous le bien autour de vous? Vous offririez-vous une vie de prince tout en gâtant vos proches, vos voisins, vos nombreux amis?
Jocelyne, dite Jo, est dans la tourmente. Sa vie bien rangée lui convient très bien, sa mercerie marche plus ou moins bien et son blog sur la couture cartonne sur le net. L'argent du hasard lui tombe dessus telle une calamité. En pleine réflexion sur sa vie, en plein doute sur son avenir, elle se fait vertement doubler par son mari, qui s'appelle comme par hasard Jocelyn, dit Jo. Lui n'a pas hésité, n'a pas eu d'états d'âme. Il disparaît du jour au lendemain, emportant dans ses valises les 18 millions d'une vie qu'il espère meilleure et autour de Jocelyne tout s'effondre. Ce ne sera plus jamais la même femme. Lui non plus, il ne sera plus jamais le même homme.
Un livre attachant. Se lit d'une traite. Plein de tendresse.
Mais dites-moi, comment se fait-il qu'en France, le pays de la Liberté et des Lumières, avant-gardiste en matière des droits de l'Hommes, comment se fait-il qu'une épouse porte encore le nom de son mec? L'exemple malheureux des deux Jo est bien entendu caricatural, exceptionnel. Mais quand-même. Je lance une pierre dans la marre. J'ouvre le débat. Il y a matière à réflexion, avouez-le.

Bon thriller, sans aucune once d'horreur.
Une bagarre à distance entre un policier fraîchement retraité, un chouia suicidaire, et un psychopathe dénué de conscience au milieu familial perturbé.
Très bien écrit, haletant sur la fin, ce livre est un très bon policier que je recommande.

Un livre attachant, écrit pour les ados et les adultes.
Concept très original et inhabituel: c'est la Mort qui narre cette histoire, parfois de façon cynique, toujours ironique quant au comportement autodestructeur de la race humaine. La Mort a des sentiments, des regrets, des idées...
Sinon, l'histoire en elle-même, bien qu'attachante et poétique, et bien que prônant la tolérance, est assez banale. Le sort d'une jeune orpheline dans l'Allemagne d'Hitler, ses rapports à ses parents nourriciers, son regard quant à l'antisémitisme et surtout son attachement progressif aux livres et à l'écriture.
J'ai globalement bien apprécié l'originalité et la poésie qui émanent de ce livre que je recommande.

J'ai globalement bien aimé.
Certes le style de l'auteur est un peu confus et manque d'aération, mais l'écriture (bien qu'il s'agisse d'une traduction) est belle, la plume poétique et la narration ne manque pas de sel.
C'est l'histoire d'un homme "différent", vivant dans son monde, amoureux de la vraie langue arabe, et qui a écrit un livre dans lequel - selon son expression - il a mis toute son âme. De son manuscrit, appelé pompeusement "Le Livre", nous ne saurons rien, mais il le transbahute partout avec lui, essaie en vain de le faire publier, et finit, un peu sans le vouloir, par devenir correcteur d'arabe dans une imprimerie réputée de la capitale libanaise.
Le livre regorge d'anecdotes pour quiconque s'intéresse à l'histoire et à la culture du Levant.
La trame est simple: notre héros (ou antihéros) tombe éperdument amoureux de la splendide femme du patron. Son "Livre" est miraculeusement imprimé de la plus belle des manières, pour aussitôt le perdre dans une affaire de faux billets, qui mèneront notre bonhomme en prison....
Pas mal du tout. Je recommande ce livre.

Bouquin sympa, racontant l'histoire de 3 femmes, très différentes, vivant à des milliers de kilomètres les unes des autres.
Une Indienne, intouchable, vivant pauvrement dans une société injuste et révoltante, mais qui n'abdique pas; elle veut une meilleure vie pour sa fille,en dépit des dangers et des obstacles sociétaux.
Une Sicilienne, qui rencontre l'amour véritable, en la personne d'un travailleur indien, sikh pour être précis. Dans le même moment, elle est sur le point de tout perdre: son père adoré et l'atelier de celui-ci, spécialisé dans le traitement des cheveux et la fabrication de postiches, d'implants et autres perruques. Mais une idée jaillit, inspirée par l'amour.
Une avocate québécoise réputée, au sommet de la gloire, qui apprend, révoltée, qu'elle a un cancer du sein. La chute est vertigineuse dans ce mode de loups où la moindre faiblesse est synonyme de descente aux enfers.
Au final, c'est une histoire de cheveux. Les trois récits se recoupant autour de ces éléments de la pilosité humaine, de manière toutefois convenue, sans grande surprise.

Peut-on tomber amoureux d'une fille, certes d'une beauté rare, mais qui a au bas mot 900.000 ans? Et peut-on être jaloux d'un homme décédé il y a 900 millénaires?
Et pourtant, c'est ce qui va arriver au Dr Simon, médecin d'une expédition internationale polaire, suite à la découverte, dans un abri enfoui au centre de la terre, de deux "Hibernatus" datant d'avant la Préhistoire, d'une époque où les Hommes étaient beaucoup plus évolués scientifiquement que nos contemporains. Plus évolués, mais toujours aussi belliqueux, et qu'une guerre nucléaire avait complètement pulvérisés.
De prime abord, il s'agit d'un livre de science-fiction, dont certains passages (notamment les batailles sur la lune et sur mars) m'ont paru fort désuets (le livre a plus de 50 ans!).
Mais dans le fond, il s'agit d'une satire sur notre comportement d'humain. Le Dr Simon criera sa douleur, sa peine, son amour. Et les gouverneurs de ce monde n'ont guère changé: chacun voulant s'approprier l'arme absolue qui mettrait les autres nations à terre!
A lire à cause de son originalité et de son message. Et parce qu'il s'agit un livre culte.

Un livre à deux vitesses.
Histoire bien construite suivant les drames vécus par trois femmes.
J'ai bien aimé l'enchevêtrement de ces trois vies qui finissent bien sûr par se superposer.
Le "secret du mari" est dévoilé au milieu du bouquin, mais la fin est tragique et inattendue...Elle donne à réfléchir.
L'écrivaine traite chaque personnage en profondeur - très en profondeur - les moindres pensées, les moindres actions quotidiennes, les moindres doutes sont tous détaillés en long et en large; un peu trop à mon avis.
L'écriture est par ailleurs fluide et assez agréable.
Donc, un roman sympathique, qui se lit facilement, mais qui entre trop dans des détails parfois futiles.

Prenez des personnages célèbres (Machiavel, De Vinci, les Borgia...), qui ont réellement existé; ajoutez-y un fond historique riche, celui de la Renaissance italienne; greffez dessus, finalement, une histoire d'amour et une énigme "psycho-mathématique". Vous obtenez alors "1502", ce roman intéressant, cette enquête sur des meurtres commis par un "serial killer" machiavélique. Histoire majoritairement inspirée par le célèbre "Prince" de Niccolo Machiavel.
J'ai été emballé par les nombreuses références scientifiques et historiques.
J'ai beaucoup aimé l'hypothèse selon laquelle Machiavel était le premier "profiler" de l'histoire.
J'ai moins apprécié la complexité et une certaine confusion dérangeantes, tout au long de la lecture.

J'avais, bien sûr, comme beaucoup, il y a de nombreuses années, vu le film inspiré de ce roman. Et comme beaucoup, j'en ai gardé un bon souvenir, non seulement à cause de la beauté sans égal de la jeune Isabelle Adjani (y compris les nombreuses scènes de nudité), mais aussi et surtout pour l'excellent scénario, césarisé à l'occasion.
La narration à quatre voix apporte un charme certain à ce livre.
Le narrateur principal, surnommé Pin-Pon (interprété par un excellent Alain Souchon dans le film de Jean Becker), est le héros malheureux et tragique de cette histoire. Naïf et profondément amoureux, il se laisse manipuler par la magnifique Eliane, surnommée "Elle", jolie jeune fille aguicheuse et dérangée. Nous apprenons peu à peu qu'elle a été le fruit d'un viol collectif perpétré par trois hommes sur sa mère, d'origine autrichienne mais que tout le monde appelle Eva Braun. Dès lors, elle n'a qu'un but, retrouver les violeurs et venger sa maman (et son lâche de beau-père qu'elle a rendu handicapé à vie). Je m'en voudrais de révéler la suite, mais la fin du livre est époustouflante, presque irréelle, et pourtant, ce roman a semble-t-il été inspiré par des faits réels.
A lire absolument: pour l'histoire, pour le suspense et pour le style de l'auteur que j'ai beaucoup apprécié. Je lirai certainement d'autres livres de Sébastien Japrisot.

"Ce livre apporte une contribution importante à la compréhension sociologique du drame libanais. Il nous montre l'importance de la tradition, le poids du "clan" dans l'organisation sociale du Liban. Ainsi pouvons-nous mieux comprendre les événements qui se sont déroulés dans ce pays"

"Percutant, poignant, tragique. Ce livre m'a laissé sans voix. Quelle maîtrise dans l'écriture. Tel un marteau-piqueur, les mots résonnent encore dans mes oreilles, et dans mon cerveau.
L'histoire est inédite. Monter la tragédie "Antigone" (celle d'Anouilh, pas de Sophocle) à Beyrouth, en pleine guerre.

A la demande d'un ami metteur en scène, Grec, juif, de gauche, mourant par dessus le marché, un anarchiste français (le narrateur), à peine rangé, accepte de s'atteler à réaliser ce rêve fou. Avec en prime, comme acteurs, des Libanais de diverses confessions (chrétiens, chiites, sunnites, druzes...), et une Palestinienne (l'Antigone de cette histoire).
L'épreuve semble impossible, insurmontable, grotesque...Et pourtant, au bout de multiples tractations et argumentations, la chose semble subitement faisable. Les acteurs sont réunis, les rôles distribués, les sensibilités épargnées.
Mais c'était sans compter avec la guerre, le sort, la destinée. L'horreur refait son apparition à grands fracas. La mort rôde à nouveau et les deux heures de paix qu'ambitionnaient les protagonistes volent en éclats.
Un drame de la guerre déchirant, sans temps mort, sans état d'âme, sans parti pris.

Même si vous ignoriez tout du conflit libanais, de l'implication des réfugiés palestiniens, du grand rôle joué par l'Etat d'Israël, ce livre ne manquera pas de vous conscientiser, de vous faire cogiter sur notre état d'humain si peu éloigné de notre inhumanité.

Un livre magnifique qui va directement trouver sa place dans ma bibliothèque de diamant.
Je le recommande vivement."