Un suspense Laura Frost, agente du FBI, Tome 3 : Déjà piégée

Nate entra lentement dans l’avion derrière une dame âgée qui était tout le temps obligée de s’arrêter et de s’appuyer sur les sièges et il essaya de ne pas grincer des dents. Il voulait seulement s’asseoir. Le vol allait déjà être assez inconfortable comme ça et il avait besoin de repos.

La journée avait été longue, était devenue une longue soirée et, maintenant, elle était bien partie pour être une longue nuit. Quand il eut finalement repéré leur numéro de rangée, Nate soupira de soulagement et jeta à moitié son bagage à main dans le placard du dessus sans vraiment se demander s’il y atterrissait comme il faut. Comme son bagage ne contenait rien de précieux, il n’avait pas à s’inquiéter.

Il s’avachit dans le siège près du hublot et le regretta immédiatement.

D’habitude, ils s’asseyaient dans l’autre sens, principalement parce que Nate se sentait à l’étroit près des hublots à cause de ses larges épaules alors qu’il avait beaucoup plus de place côté allée. Cependant, il s’était assis pour pouvoir éviter d’attendre debout que Laura range son sac parce qu’ils ne se parlaient pas en ce moment, en théorie.

Cela conférait à Nate la gaucherie et l’embarras d’une adolescente, mais c’était inévitable pour l’instant. Il n’était même pas en colère. Pas vraiment.

Il était juste épuisé par la journée qu’ils avaient eue et il voulait s’asseoir et réfléchir tranquillement à cette nouvelle affaire.

— Euh, dit Laura qui, debout dans l’allée, bloquait le passage à un homme visiblement agacé, probablement un banquier, est-ce que tu veux changer de place ?

Nate soupira et se releva. Cela en valait la peine, ou alors, il aurait l’impression d’être coincé dans une boîte de conserve pendant tout le voyage. Il sortit de la rangée de sièges pour que Laura puisse passer puis se rassit, côté allée cette fois.

— Merci, dit-il parce qu’il n’allait pas arrêter d’être poli à cette occasion, mais ce fut tout ce qu’il dit, ne voulant pas prolonger la conversation.

Ils s’installèrent dans leurs sièges, bouclèrent leurs ceintures, ajustèrent les accoudoirs, firent tout ce qu’on faisait quand on montait dans un avion.

Autour d’eux, les gens occupaient les derniers sièges et les hôtesses de l’air venaient commencer la démonstration de sûreté. Nate aurait pu la réciter en entier, les yeux fermés, avec les gestes, un casque sur les oreilles et une main attachée dans le dos. C’était un des avantages du métier d’agent, si on pouvait appeler ça un avantage : on voyageait souvent.