Yann Kervadec, Tome 3 : Le Vent des soupirs

Pour le coup, ça a été une lecture très mitigée ! Je pense quand même que ce roman a son lot de défauts et de qualités. Au début, le roman commence sur une nouvelle mission et même s'il suit son schéma actuel, j'ai trouvé vraiment intéressant que cette mission se déroule en Louisiane car ça a abordé les questions de l'esclavagisme et des populations indiennes très réduites en nombre vu que le récit se passe à la fin du 18ème siècle. Même les antagonistes ont été intéressants même si je trouve dommage qu'on ait pas eu le temps de les connaître car il n'y a pas eu réellement de traque. Et c'est là qu'on aborde le premier point qui m'a fait grincer des dents : le héros s'en sort quasiment toujours indemne ! C'est vraiment frustrant car les combats n'ont plus aucun enjeu puisqu'on sait à l'avance que c'est Yann qui va gagner et ça devient vraiment pénible. Même avec un adversaire qui est vraiment doué en escrime, il parvient à le battre en cinq minutes car il a un coup de chance...Je déteste ce genre de situations car ça prévaut le héros de tout désagrément dans le combat et ça rend le récit beaucoup moins réaliste alors que le récit se veut historique. Et ça se comprend, en plus des annotations, les enjeux sociaux et temporels de l'époque sont vraiment décrits, on sent qu'il y a eu un grand travail de recherche et c'est vraiment dommage que tout ça tombe à l'eau à cause de ce phénomène de Gary Sue. En plus de ça, le récit traîne vraiment trop en longueur et les personnages font des détours vraiment inutiles juste pour rallonger le récit et enchaîner les pseudos péripéties, mais la seule vraie péripétie qui m'ait donné des frissons, ce sont les deux dernières. A cause de ça, je me suis lassée de l'intrigue et j'ai continué seulement pour connaître la fin, mais aussi parce qu'il y avait Finn. Le style d'écriture cd l'auteur n'a rien de spécial, il est identique aux deux tomes précédents, mais ça reste convenable. Le plus gros problème, c'est qu'il s'agit d'un récit narré d'un point de vue interne donc toute l'action se fait par l'intermédiaire de Yann donc quand celui qui raconte l'histoire vous sort par les yeux, ça reste difficile de rester accroché à sa lecture. Enfin, le dernier point qui m'a fait hérisser les poils, c'est le fait que les femmes du récit son présentées comme des femmes puissantes et impressionnantes, mais quand il y a une mission à mener à terre, elles sont presque systématiquement mises de côté et restent en retrait de l'action. Si elles n'étaient pas là, ça reviendrait clairement au même et ça m'a vraiment énervée car si elles étaient à la hauteur de leur description, ce n'était que du gâchis que de les tenir en retrait des missions confiées aux hommes. Bon, heureusement qu'il y avait Finn, ses jouets explosifs et son humour déjanté pour rendre cette lecture un tant soit peu plaisante. C'est quand même dingue de voir que parfois l'attractivité d'une histoire tient à un seul personnage.