Peine des faunes

« Peine des Faunes » c’est la tristesse incantatoire d’Omra, l’aïeule, aveugle dont le handicap est compensé par une sensibilité exacerbée. Elle connaît « l’éclat » et a la faculté de percevoir par un dialogue avec Dieu mais aussi ses sens, autres que la vue, mis en exergue pour comprendre que les animaux devraient avoir les mêmes droits que les humains : à savoir se tuer entre eux que par légitime défense. Omra est d’autant plus outrée quand l’Homme tue un animal pour manger ou pour le plaisir de tuer mais fait bien la différence entre l’homme et la femme. C’est bien l’homme qui tue ; c’est bien à cause de l’homme que la nature est spoliée….

Par son éclat, elle transmet à sa fille ses valeurs et lui apprend les secrets de la nature sur les animaux, les plantes et à la respecter. Elle lui apprend à ressentir si l’enfant qu’elle porte sera une fille ou un garçon. Au début, Rébecca, sa fille, le ressent ; plus tard, à la huitième grossesse, plus du tout.

Rébecca qui a du mal à aimer ses enfants car elle a subi plus que souhaité ses grossesses, mène un combat au côté de sa mère contre la construction d’un oléoduc dans le village familial.

C’est ce combat et surtout son absence qui va décider du destin de son aînée : Margaret puis de ses deux filles, jusqu’à faire connaissance de son petit fils Jacob et de sa dernière fille Oria.

C’est de Tanzanie en Tanzanie pour partie que se déroule l’action de ce roman jusqu’à 2047, en passant par la Grande Bretagne, la France pour s’arrêter pour Viviane, une des filles de Rébecca en Grande Bretagne.

Entre les années 80 et les années 2050, il s’en est passé : violence de l’homme sur d’autres hommes, les animaux, les femmes, sa femme….

« Peine des Faunes » retrace sur fond de drame écologique, la folie de l’homme dont « l’intelligence » et la supériorité sont limitées à quelques principes transmis de générations en générations par eux qui transmettent la haine sur les femmes et les animaux.

Omra puis par descendance sa fille, ses petites filles et ses arrières petites filles va mettre sur le même plan le combat contre les hommes et leur folie meurtrière et celui de la préservation de la nature et plus particulièrement des animaux.

« Peine des Faunes » c’est la plainte de la nature qui sur, se raréfie, est mal menée et oblige l’humanité à prendre des solutions radicales d’abord pour sa survie mais aussi pour endiguer une immigration climatique non contrôlée.

L’écriture est précise et authentique. Ce roman est un véritable cri contre les hommes : des tueurs et les femmes qui les subissent et enfantent eux-mêmes ces tueurs en n’étant pas instruites et en subissant des traditions patriarcales tenaces et destructrices.

La femme est mise à l’honneur à condition de mener elle-même son combat pour son émancipation, celle de l’humanité et sa sauvegarde.

L’avenir de l’homme est bien la femme et comme dit Renaud, dans sa chanson « Miss Maggie » aucune femme ne peut être aussi conne que les hommes à part peut-être Mme THATCHER….