Commentaires de livres faits par Cacoethes-scribendi
Extraits de livres par Cacoethes-scribendi
Commentaires de livres appréciés par Cacoethes-scribendi
Extraits de livres appréciés par Cacoethes-scribendi
Après une longue entrée en matière dans laquelle elle évoque quelques dîners intellectuels qui m’a déconcertée car je ne voyais pas de rapport direct ni avec « les femmes », ni avec « la littérature », Virginia Woolf expose ses recherches et ses réflexions pour comprendre, globalement, « pourquoi n’y at-t-il pas plus d’autrices classiques ».
Historiquement, les femmes écrivaines sont aux prises avec des difficultés financières (car ce sont les hommes qui travaillent contre salaire) et leur temps déjà bien occupé (éducation des enfants et tenue du foyer) : ces deux paramètres étant résumés dans l’expression « avoir une chambre à soi ». Un lieu au calme pour créer de l’art en s’isolant du monde et des préoccupations matérielles.
A cela s’entremêlent d’autres raisons (qui sont à la fois à l’origine de celles-ci et qui en découlent également), la principale étant l’absence de reconnaissance (et c’est un euphémisme) par la culture dominante (masculine).
Cet essai est très riche et captivant. Quand on voit ce qu’écrivaient certains hommes sur les femmes artistes ou intellectuelles à l’époque, on comprend que le chemin est bien long pour que celles-ci puissent créer sans être dévalorisées simplement parce qu’elles sont femmes.
Les explications de Virginia Woolf sur le fait que les femmes ont été littéralement EMPÊCHEES d’écrire et de publier sont révoltantes. Elle souligne d’autant plus le mérite d’écrivaines telles que Jane Austen ou les sœurs Brontë, qui ont réussi malgré cette adversité à exprimer leur art (malgré les mauvaises conditions dont elles pouvaient bénéficier, comparées à leurs collègues masculins).
Elles ont commencé à tracer la route pour les écrivaines suivantes.
Ecrire et être publié.e, exprimer son talent au public, dépend principalement de conditions matérielles, financières et sociales. Pendant longtemps, les femmes ont été privées des trois – et de la reconnaissance en prime, pour le peu d’entre elles qui ont réussi à écrire et être publiées !
En conclusion : saluons la mémoire et l’héritage des écrivaines pionnières que sont Aphra Behn, Jane Austen, Emily, Charlotte et Anne Brontë, George Elliot... pour les plus connues. Et continuons de lire des autrices et d’écrire.
Bref, c’est un roman historique et pas du tout de la Fantasy, contrairement à ce que j’imaginais !! Ce n’est pas grave, c’était bien chouette quand même de suivre le destin de cette femme de pouvoir libre et insoumise, prête à tout pour sauvegarder la dignité de son peuple.
Ce fut un roman très agréable à lire. Juste assez intéressant pour donner envie de faire un tour sur Wikipédia pour mieux comprendre le contexte de l’époque, car l’histoire des peuples de Grande-Bretagne autour de l’an 0, ce n’est pas très connu !
L’auteur nous propose un très beau portrait de femme, sans s’attarder sur des aspects extrêmement dramatiques ou charnels, ce que j’ai beaucoup apprécié ! Il garde un certain recul sur les faits, tout en nous transmettant son admiration pour Boadicée.
Cette biographie historique romancée est agréable à lire et peut plaire à beaucoup de monde ! Je vous la conseille totalement pour découvrir une figure historique et une époque pas très connues : la reine d’un peuple celte pendant l’Antiquité.
Dans un tel roman, déjanté-décousu, l’histoire est clairement secondaire. On adhère ou on adhère pas au jeu de l’autrice avec le langage, aux exagérations, à l’univers totalement loufoque et improbable de Sweetie Horn.
J’ai voulu tester et force est de constater que la magie n’a pas opéré. Le style ne m’a pas vraiment dérangée, mais il n’était pas justifié par un quelconque intérêt. J’ai apprécié la personnalité de Sweetie et sa manière de s’exprimer, mais comme je n’ai rien compris à l’histoire et où l’autrice a voulu nous emmener, je n’ai pas vraiment réussi à embarquer avec elle.
Si ce roman avait plus que ses 230 pages, je ne sais pas si je serais allée au bout. C’était tout simplement une lecture un peu trop OVNI pour moi ! Je dois me résoudre au fait que, malgré mes tentatives, mes goûts vont vers des lectures plus classiques.
Du coup je vous le recommande si vous voulez découvrir un roman totalement atypique, à la fois par son style et par son histoire. Il ne ressemble vraiment à rien d’autre – si, en y réfléchissant, le ton et l’ambiance font un peu penser à En attendant Bojangles. En plus trash et moins poétique – et avec un style définitivement unique.
En 1948, on suit l’exode de la famille de Nazmiyé vers Gaza. L’autrice nous décrit les camps de réfugiés, les installations précaires, l’absence d’eau courante et les coupures d’électricité quotidiennes, et ce jusqu’à aujourd’hui.
L’un des fils de Nazmiyé est rapidement arrêté pour rébellion. L’un de ses frères émigre avec son épouse aux Etats-Unis. 40 ans plus tard, la petite-fille de celui-ci revient en Palestine, pour retrouver ses racines, elle qui a été ballotée de famille d’accueil en famille d’accueil.
Je ne sais pas quoi penser de ce roman. Je vous ai décrit l’histoire simplement, mais elle est emmaillotée dans un voile un peu mystique, une partie de la narration étant assurée par le petit-fils de Nazmiyé qui est dans le coma et se trouve littéralement entre la vie et la mort (il communique avec les deux mondes).
C’était bien, j’ai appris des choses, j’étais immergée dans l’histoire et dans la culture arabe… Mais une fois terminée, il ne m’en reste pas grand-chose ; je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages.
Ce ne fut pas une mauvaise lecture – loin de là ! – mais ce n’est pas un roman qui me marquera, comme cela arrive souvent !
C’est mon troisième roman de Karim Berrouka, sans surprise j’ai donc beaucoup aimé ! Clairement, il faut aimer les trucs « chépers » (« étranges ». Mais « chéper » c’est ce que je dirais à l’oral. Et j’ai eu l’amusement de le retrouver dans le roman, donc je me permets d’utiliser ce terme verlan ici !).
L’auteur s’éclate et ça se ressent, donc il y a un côté très jouissif ! Avec plein de références, de métaphores pop culture etc. C’est totalement déjanté tout en étant vraiment engagé (politiquement, culturellement…), ça se lit parfaitement bien.
Un petit bémol sur le déroulement du récit : quand ça part trop rapidement en cacahuète, je perds le fil. Mais c’est un défaut que je retrouve très souvent dans les romans avec de l’action, donc c’est peut-être juste moi le problème !
La narration est toujours aussi chouette : je crois que le style est ce que je préfère chez Karim Berrouka. Il est malicieux, d’une maîtrise stupéfiante de naturel, j’adore !
Si vous aimez la fantasy de qualité et le second degré : foncez vers cet auteur unique en son genre, vous ne serez pas déçu.e ;)
On la retrouve 3 ans après son arrivée à Los Angeles. Aide à domicile d’une vieille dame riche, elle rencontre Luis à la clinique. Le roman fait des allers-retours entre cette période et les années qui l’ont précédée : l’émigration de Prema et ses débuts aux US.
C’est un roman d’une grande douceur et d’une grande humanité. Par mes autres lectures, j’ai déjà appréhendé l’expérience de l’émigration et de l’immigration, mais ici j’ai découvert d’autres facettes : le fait de se retrouver d’abord entre compatriotes en terre étrangère (le quartier de Little Nepal à Los Angeles), de devoir justifier « d’où l’on vient », surtout quand on ressemble physiquement à d’autres ethnies (Prema ressenble apparemment à une Latino !). Prema rencontre Luis, d’origine guatémaltèque, et en se documentant sur l’histoire de son pays d’origine, elle trouvera la force de faire des recherches sur ce qu’est devenu son propre pays.
Au final, c’est une jolie histoire de vie. Une jeune femme qui se retrouve seule dans une grande ville et qui finit par faire les bonnes rencontres et se crée son propre futur elle-même.
Comme souvent, la littérature étrangère me donne envie de découvrir des spécialités. Ici, les momos ont aiguisé ma curiosité (et mon appétit !).
J’ai lu avec plaisir ce roman de 500 pages. L’intrigue avance à bon rythme, les personnages sont de plus en plus attachants et les péripéties et révélations sont surprenantes sans pour autant être capillotractées.
J’ai retrouvé les thèmes chers à l’auteur, également créateur de la série télé Downton Abbey, notamment les relations entre domestiques et aristocrates et les petites intrigues qui peuvent survenir « en bas », en arrière-plan.
C’est un petit roman historique d’ambiance, avec suffisamment d’action pour qu’on ne s’y ennuie pas une seule seconde ! L’auteur a le souci du détail et c’est très agréable. La fin est particulièrement satisfaisante, ce que j’ai apprécié car j’ai besoin de fins propres et jolies en ce moment !
Après quelques dizaines de pages, je me suis attachée à Materena et à ses petites aventures. Ce roman se lit comme un feuilleton : un chapitre, une anecdote ! Dans la même idée, j’ai apprécié qu’on ait assez tôt un problème à résoudre (en l’occurrence, Materena est embêtée qu’elle ne soit toujours pas mariée avec le père de ses enfants), que ce soit le fil rouge du récit et qu’il soit résolu à la fin, d’une manière ou d’une autre.
A travers Materena et sa famille, c’est tout un pan de la culture polynésienne, et plus particulièrement tahitienne, que l’on découvre : les pareu qui sont portés, les règles de courtoisie, les relations avec les Popa’a (nous - enfin, les Blancs habitant en Polynésie).
J’ai savouré avec bonheur les nombreuses expressions tahitiennes qui émaillent la narration et les dialogues ! Ça immerge encore plus dans l’histoire sans entraver du tout la compréhension.
Ce roman a tout pour lui pour faire découvrir la Polynésie : l’écriture est fluide tout en reproduisant une façon de parler locale, les personnages sont attachants et il s’attache à nous décrire la culture polynésienne, ses légendes et les préoccupations des Polynésiens.
Je vous le recommande à 100% et pour ma part, je ne manquerai pas de lire les deux autres tomes qui composent cette trilogie sur Materena !
Ce roman est très jouissif car il parle de la passion de la lecture et de la littérature. Ça fait toujours plaisir de lire des petites réflexions sur sa passion !
Et puis il y a pas mal d’humour sur notre époque, parfois un peu grinçant, parfois vraiment juste.
Le seul bémol est prévisible dès le début : le manque d’inclusivité. Il y a des généralités sur les rapports femmes-hommes, sur des lectures féminines vs masculines, etc. Si vous êtes très sensibilisé.e.s au féminisme et à l’inclusivité, vous tiquerez énormément ! Cela m’a suivi pendant quasiment toute ma lecture ; même si l’auteur s’en défend parfois un peu, ça reste bien présent… Pour cette raison, ce roman n’est pas tout à fait dans l’air du temps et c’est dommage, car le principe était bien trouvé !!
Il fait moins de 150 pages et il n’y a pas vraiment d’histoire à proprement parler, donc c’est difficile d’ajouter plus de choses !
Pour moi ce fut une lecture très chouette, avec une légèreté et un humour particulièrement bienvenus.
Mais ce n’est pas le cas pour les autres personnes travaillant à la plantation. Petit à petit, la graine de rébellion germe dans les esprits… jusqu’à aboutir à une révolution, qui nationalisera les terres et permettra aux paysans de s’organiser en coopérations pour récupérer eux-mêmes le fruit de leur labeur.
En 200 pages, Adam Shafi arrive non seulement à nous expliquer un évènement historique, mais également les mécanismes psychologiques de la souffrance au travail. Oui dans le roman c’est de l’esclavage, mais ce que vivent Kijakazi et ses collègues s’apparentent à du harcèlement, du burn out… problèmes modernes que l’on connaît bien.
Comme une fable ou un conte, le style de l’auteur est fluide et plutôt immersif. Il ne se perd pas dans les détails et il y a beaucoup de dialogues.
La postface est super intéressante et nous donne des éléments de contexte passionnants. Elle donne envie d’en savoir bien plus sur la culture swahilie et ses relations avec les autres cultures !
Ce roman est un bel hommage à la rébellion d’un peuple pour reprendre ses droits à la fois sur ses terres et sur sa culture. Comme il n’est pas très long, il constitue une bonne introduction à certains thèmes, mais me laisse avec un goût de trop peu !
On retrouve dans ce roman jeunesse la plume presque cinématographique de Luca Di Fulvio, diablement efficace ! Avec cette fois un style adapté aux enfants que pour ma part j’ai beaucoup aimé.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je suis plus réservée, mais vu que je ne suis pas le public cible, mon avis n’est pas très pertinent ! J’image qu’il faudrait recueillir l’avis d’un.e enfant d’une dizaine d’années ou d’un.e libraire/bibliothécaire spécialisé.e, car pour ma part j’ai trouvé quelques défauts… mais je ne les aurais certainement pas perçus à 10 ans.
Malgré ça, j’ai apprécié le fait de jouer avec les codes du roman d’aventure et de fantasy et j’ai aimé retrouver l’imagination débridée de Luca !
Dans les années 30 en Allemagne, la jeune Marie Marie est envoyée contre son gré par son père à New York, pour mettre fin à sa relation avec un protestant. Passés quelques moments de nostalgie et de rancune, Marie se fait rapidement à la vie new yorkaise, aidée par ses deux frères qui tiennent un café au temps de la prohibition. Mais Marie tient d’une amie juive une fabuleuse recette de cheesecake, qui a le don d’apaiser les gens… et qui fera le succès de l’entreprise familiale !
Dans les années 2000, Rona, la quarantaine, est perdue à la fois professionnellement et sentimentalement : elle s’est fait virer de son travail de journaliste et son compagnon l’a trompée… Elle profite d’accompagner son grand-père fêter les 100 ans de sa grand-tante Marie à New York pour prendre du recul sur sa vie. Ses conversations avec sa grand-tante vont la faire réfléchir et la recette du fameux cheesecake pourrait bien changer sa vie à elle aussi…
Le roman prend son temps pour débuter et il m’a fallu un peu de temps pour être pleinement dedans. Mais une fois accrochée, j’étais conquise ! Je ne me suis pas fait prier pour accompagner Marie dans ses péripéties, notamment amoureuses, et Rona dans sa quête existentielle.
J’ai lu ce roman comme un vrai gâteau, il est plein de douceur et de bienveillance. En particulier, j’ai beaucoup aimé découvrir avec Marie l’atmosphère des années 30 américaines !
Moi qui n’attendais pas grand-chose de ce roman, je suis ravie ! Ne vous laissez pas tromper par sa couverture rose girly : oui, les héroïnes sont des femmes, mais il est loin d’être superficiel ! Il est parfait si vous voulez lire un roman « légèrement » historique, mais pas trop.
Montaigu et Capulet se haïssent. Les membres de leur famille ne peuvent se croiser dans la rue sans que cela dégénère. Mais, quand Roméo, alors fou d’amour pour une autre, croise le regard de Juliette, rien d’autre n’a plus d’importance. Et quand Juliette aperçoit Roméo, ses 14 printemps s’embrasent de désir également.
Ils ont la bonne idée de se marier en cachette. Dans le même temps, les parents de Juliette prévoient de la marier dans la semaine à un autre. Pourquoi une telle hâte ? Pour consoler leur fille désespérée par la mort de son cousin. Or, celui-ci a été tué, presque accidentellement, par Roméo ! Et c’est le bannissement de Roméo que pleure Juliette, pas la mort de Tybalt !
Pour échapper à un mariage arrangé, rien de tel que de se faire passer pour morte, avant de fuir la ville avec son bien-aimé… Et comme dans le reste de la pièce, décidément, rien ne va bien se passer.
Voilà pour un petit résumé express de Roméo & Juliette, pour les personnes qui ne connaîtraient pas la pièce. En me lisant, vous avez déjà compris que j’ai pris pas mal de recul par rapport à l’histoire ! Mais franchement, en lisant les mots de Shakespeare et notamment les répliques des nombreux personnages secondaires, j’ai du mal à croire que cette histoire d’amour soit vraiment à prendre au premier degré. On est plus dans un antagonisme parents/enfant qui a mal tourné – il n’y a qu’à voir la caricature paternelle à la fin, qui traite sa fille de traînée parce qu’elle ne veut pas épouser celui qu’il a choisi…
La beauté de cette histoire, pour moi, c’est surtout qu’elle pose tous les ingrédients d’une bonne romance. Avec de l’action, de la malchance, des retournements de situations inattendus, des quiproquos… avec même de l’humour et une certaine tension sexuelle.
Ca reste une pièce en vers, je l’ai lue pour mon plaisir donc je n’ai pas cherché à en expliciter chaque ligne – j’en suis restée à ma propre compréhension et à mes souvenirs de cours.
Un mot sur cette superbe édition illustrée : les illustrations en pleine page sont magnifiques, de même que les dessins au crayon ! Un peu déçue des portraits, qui apportent moins de vie que les scènes illustrées.
Dans une langue fluide et évocatrice, l’auteur fait revivre pour nous le Djibouti des années 70, alors une colonie française, le TFAI. Les chapitres sont courts, ce qui apporte un vrai rythme alors qu’il y a peu d’action, et qui permet de dévorer les pages sans s’en rendre compte.
Le dernier tiers est particulièrement émouvant et donne une dimension supplémentaire au récit : à 40 ans passés, le narrateur oublie enfin son handicap et fait la paix avec lui-même et sa famille, sur les airs de « Alors on danse » et « Papaoutai », deux titres de Stromae qui guérissent son âme.
C’est l’histoire d’une enfance et l’histoire d’une émigration en Occident comme j’ai déjà pu en lire en découvrant de nombreux auteur.e.s étranger.ère.s, mais, le narrateur s’adressant à sa fille, le roman a une dimension intimiste qui le rend vraiment touchant. Une jolie réussite !
Elle écrit l’histoire de Hélène, sa résidente préférée, dont l’esprit erre pour toujours sur une plage d’été. Les deux histoires sont en parallèle et heureusement, elles sont toutes les deux aussi intéressantes l’une que l’autre : j’avais autant envie d’en savoir plus sur les découvertes de l’histoire familiale de Justine que l’incroyable histoire d’amour entre Lucien et Hélène dans les années 30/40.
J’ai beaucoup aimé la majeure partie du récit. Un peu agacée parfois par le style (à force de trop chercher LA tournure originale, ça devient un peu ridicule, mais c’est le problème de beaucoup d’autrices et auteurs français.es), mais j’étais bien prise par l’histoire de Justine et de ses petits vieux.
Par contre, la fin m’a dépitée. Tout le roman était plutôt doux, parfois poétique, mélancolique. Et finalement, cet acte ultra mélodramatique inconcevable. Je voulais bien croire aux autres éléments un peu tirés par les cheveux de l’histoire, son côté conte. Mais là c’est allé trop loin pour moi.
J’avais apprécié le côté très doux-sucré du roman, sa facile humanité. Ça m’allait bien de rester là-dessus, mais il a fallu qu’on passe à l’autre extrême et ça me fait l’effet d’un mauvais feuilleton du mardi après-midi.
C’est vraiment dommage car jusqu’à ce moment, j’appréciais plus le roman que prévu ! J’ai d’ailleurs bien aimé la petite romance de Justine et cette incursion du point de vue d’une aide-soignante.
Au final, on peut dire que ce roman a réussi à me surprendre, à la fois en bien et en mal, ce qui est tout de même une chose positive ! Je vous le conseille pour une lecture sans prise de tête et qui donne envie de savoir la suite à chaque fin de chapitre ;)
C’est le cas de ce roman serbe. Le narrateur a une vingtaine d’années au début du roman ai milieu des années 40. Journaliste, il s’ennuie, il vagabonde. Dans une petite ville, il rencontre deux jeunes femmes, passe la nuit avec l’une, la brune. Et à chacun de ses retours dans cette ville, même 20 ans plus tard, il retrouvera la blonde, pour lui demander où a bien pu passer la fameuse jeune fille brune.
Non seulement c’est répétitif, mais ce jeune homme est également très agaçant. Il est oisif, toujours à se plaindre et dans le roman il passe son temps à essayer de coucher avec des femmes, à les jauger, à réfléchir à laquelle est la plus fraîche, la plus appétissante, mais pourra-t-il l’avoir ?
Ce ne sont pas vraiment des réflexions qui m’intéressent, voyez-vous.
On n’en apprend même pas beaucoup sur la Serbie, sa culture. A l’époque les femmes portent des fichus quand elles sortent, voilà à peu près tout ce que je retiendrai !
Donc oui, je suis déçue de ce roman à cause de son narrateur nombriliste et pas du tout attachant. Tant pis, espérons que le prochain roman déniché en dehors des sentiers battus me plaira plus – on ne peut pas tomber sur des perles à chaque nouvelle découverte !
Le chagrin des vivants est dans ce cas. En l’empruntant, je ne savais plus quel en était le sujet, mais la première ligne du résumé parlait des « premiers jours de novembre 1920 » : ça a été suffisant pour finir de me convaincre, car après avoir regardé tout Downton Abbey cet automne, j’ai très envie de retrouver le début du 20° siècle dans mes lectures !
Le chagrin des vivants est le titre parfait pour ce roman. Pendant cinq journées, on suit trois femmes. Une mère dévastée par la disparition de son fils en 1917. Une jeune danseuse qui cherche désespérément de la joie dans sa vie. Et une jeune femme dont la vie n’a plus de saveur depuis que son amant est mort.
En plus des hommes qui ne sont pas revenus, il y a ceux qui sont revenus, mais pas en entier, pas tout à fait eux-mêmes, traumatisés. Qu’ils doivent gagner leur vie comme colporteurs ou qu’ils n’aient pas besoin de travailler grâce à leurs indemnités, ceux-là mettront du temps pour se réveiller de leur long cauchemar.
Peut-être que le Soldat Inconnu, qui arrive en Angleterre pour le 11 novembre 1920, permettra aux unes et aux autres de guérir leurs blessures…
Je suis lassée des romans sur les guerres mondiales. Toujours la même chose. Mais celui-ci est différent, car il se déroule après, on a donc seulement les souvenirs de la guerre, avec du recul. Et si la guerre est bien sûr le thème central du roman, elle est la plupart du temps seulement en arrière-plan : il y a de la vie civile et de la féminité dans ce roman et pas seulement l’horreur de la guerre.
On a beaucoup vu Le chagrin des vivants sur les réseaux. Eh bien il le mérite amplement : il se lit facilement, son univers nous emporte sans effort, il est émouvant et captivant. Je n’ai tout simplement aucun bémol sur ce roman et je lirai sans aucun doute les autres romans de l’autrice !
Pourtant, après ma lecture ravie du premier tome, j’ai entamé Le Messie de Dune avec peu de craintes : j’avais dévoré avec avidité les 800 pages de Dune, les 300 pages devraient être lues en un clin d’œil… eh bien non, j’ai même pris plus de jours à le lire !
On commence le roman 12 ans après la fin du tome 1. Dans la continuité de l’histoire, Paul est devenu un empereur-dieu tout-puissant que ses ennemis cherchent à détruire – pas facile vu sa super intelligence et sa capacité à voir l’avenir ! Il a beau voir les pièges qui lui sont tendus, il est très difficile de les déjouer et de manipuler le présent avec beaucoup de précaution pour sauver le futur…
En y réfléchissant, je ne vois pas bien ce que ce tome apporte. Autant le premier tome nous apprenait plein de choses et était bien dosé en termes de réflexions et d’actions, autant dans celui-ci, j’ai eu l’impression d’attendre tout du long. Il y avait des petites miettes d’intérêt, comme Scytale le Danseur-Visage, les complots d’Irulan… mais on en revenant toujours aux réflexions un peu absconses de Paul et d’Alia, et mon intérêt retombait comme un soufflé.
Je lirai les avis sur les tomes suivants, pour savoir à quoi m’attendre. S’ils sont dans la lignée de ce deuxième tome, je ne pense pas poursuivre la série – et j’en resterai à conseiller le tome 1.
Je vais vous parler de celles que j’ai préférées.
D’abord, Le bal de Noël : un jeune homme écrit une thèse sur les Buffalo Soldiers, ces bataillons américains pendant la Seconde Guerre Mondiale composées intégralement d’Afro-Américains (ou plutôt, « d’hommes de couleurs » : une anecdote relate que deux cousins portoricains engagés sont dans une pièce, l’un plus clair de peau est dirigé vers la sortie « Blancs », l’autre vers « Hommes de couleur »…). Il rencontre deux anciens combattants, qui vont remonter leurs souvenirs traumatisants pour lui raconter une bouleversante histoire d’amitié, sur fond de guerre et d’une promesse tenue…
Ensuite, M. P et le vent : dans un zoo, un lion nous explique les règles du monde animal, quand un nouvel employé humain arrive et sait parler le Parler-Pensée des animaux. Un beau plaidoyer pour le bien-être animal et le respect du monde sauvage, tellement original que j’ai envie de croire à tout ce qui a été dit dans le conte !
J’ai également aimé L’Ange Homme-Poisson, une courte nouvelle mettant en scène Abraham Lincoln, qui écoute un ancien esclave expliquer à son enfant ce qu’est la liberté… une réflexion qui poussera le Président à se battre contre l’esclavage.
Dans le Five-Carat Soul Bottom Bone Band, un jeune ado relate la vie dans son quartier pauvre, façon La vie devant soi : les drames, les personnes qui essaient d’aider, les injustices… Une nouvelle divisée en 4 chapitres qui sont autant de facettes de cet univers.
Un joli recueil de nouvelles, que je vous recommande particulièrement si vous voulez lire de la littérature afro-américaine.
A 40 ans, Torunn a embrassé une nouvelle voie professionnelle : elle a décidé d’apprendre le métier de croque-mort au côté de son oncle, Margido. L’autrice nous montre l’envers de ce métier avec beaucoup de sensibilité, notamment les difficultés à faire face quotidiennement à la mort et à accompagner les proches dans leur première phase de deuil.
En parallèle, Torunn continue de rénover la vieille ferme et à rendre visite à son grand-père en EHPAD, où il s’épanouit après des décennies de prostration.
Quant à Erlend, la vie n’est pas de tout repos : en plus de rénover intégralement une énorme villa pour y loger sa famille de deux couples et trois enfants, il doit faire face au régime alimentaire commencé par Krumme suite à ses problèmes cardiaques, régime ô combien difficile quand on aime autant la bonne chère qu’Erlend et Krumme…
Une variété de soucis du quotidien, de petits moments de joie et de relations familiales. C’est doux-amer, détaillé minutieusement, gentiment moqueur.
Comme les tomes précédents, c’est une lecture ancrée dans le réel et les sentiments humains, qui décrit simplement la vie comme elle vient, avec tout de même son lot de surprises et de drames… C’est agréable de retrouver cet univers et ces personnages familiers, j’ai hâte de lire le sixième tome paru cet été !
Je vous recommande cette saga familiale pour découvrir un peu la culture nordique et pour faire connaissance avec des personnages attachants !
Ce roman parle de Guillaume et Nathalie, mais aussi de Haïti et de son influence sur les hommes et les femmes qui y vivent. Le racisme latent, la précarité, l’envie d’en sortir et de s’en sortir.
La sensualité qui baigne ce roman est toujours contrebalancée par la violence de ce contexte et du passé. Le style est à l’avenant : on oscille entre des métaphores raffinées et un langage cru.
L’histoire d’une rencontre pleine de désir et de sensualité. Je ne m’attendais pas à cela ce qui explique peut-être pourquoi, malgré ses qualités objectives, je n’y ai pas été très réceptive.
Dans Minuits, on retrouve pendant quatre ans Mags et Noel à leur soirée du Nouvel An, à partir de leur rencontre en 2011. Chaque année, iels sont un peu plus proches et pourtant Noel embrasse toujours une autre fille que Mags quand sonne minuit. Oseront-iels enfin se déclarer leur flamme ?
Dans Âmes sœurs, Elena fait la queue trois jours en avance en décembre 2015 pour voir le dernier Star Wars au cinéma. A sa grande déception, iels ne sont que trois à patienter aussi tôt sur le trottoir… l’occasion pour elle de faire la connaissance d’un garçon qui, malgré les apparences, partage la même passion qu’elle !
Les deux nouvelles sont vraiment choues, mais j’ai largement préféré la seconde. Le contexte un peu geek de Star Wars, la fan-attitude, le fait de partager une passion qui rassemble sans avoir rien en commun à première vue… il y avait également beaucoup d’humour dans cette nouvelle. Tout cela fait que, malgré sa simplicité, je l’ai lue avec des petites étoiles dans les yeux !
Je vous conseille ce petit livre d’une centaine de pages pour une petite lecture simple et rapide. D’ailleurs, je la recommanderais plus en particulier pour des jeunes filles un peu fleur bleue à partir de 12/13 ans – si possible un peu familières de l’univers de Star Wars, pour apprécier pleinement la deuxième histoire.
Dans les premiers chapitres, nous faisons connaissance avec la Maison en même temps que deux petits nouveaux, à environ 10 ans d’intervalle : Sauterelle et Fumeur. Le premier va créer son propre groupe des Crevards Pestiférés au sein de cette Maison, tandis que l’autre quitte celui des exemplaires Faisans pour celui, plus dangereux, du « quatrième groupe ».
Ces deux époques et personnages alternent, avant de céder la place à d’autres, pour former un agglomérat de points de vue, de réflexions et même de légendes. Le fantastique s’insinue peu à peu au sein de l’histoire… et c’est ainsi qu’une institution pour enfants handicapés devient le théâtre de meurtres, disparitions et autres évènements inquiétants pour les personnes qui ne sont pas initiées.
Mille pages. Mille pages, c’est trop, définitivement. Je me suis accrochée dans les 200 premières, j’étais plutôt bien dans les 500 suivantes… Mais les 300 dernières, j’attendais que la lumière se fasse. Comme dans Le maître des illusions ou Nous avons vécu au château, j’ai attendu des réponses à mes hypothèses qui ne sont jamais vraiment venues et moi qui m’attendais à être soufflée par la fin, je l’ai trouvée au contraire bien plate comparée au reste !
Bref, comme les deux romans que j’ai cités, j’ai peur d’être un peu passée à côté, de ne pas avoir bien compris ce que l’autrice voulait nous montrer. C’est vraiment une sensation frustrante, car j’étais toute prête à être charmée et la lecture était agréable pendant une bonne partie ! Ça ne me dérange pas d’être dans le brouillard, mais il doit s’éclaircir à un moment pour qu’il prenne son sens et c’est ce qui m’a manqué ici.
Je suis donc contente d’avoir enfin découvert cet intriguant roman et d’avoir trouvé le courage de me plonger dans ses mille pages. J’en ressors déçue car j’aurais tellement préféré l’apprivoiser au lieu de rester en marge de l’histoire !
Néanmoins, si vous appréciez les histoires pleines de mystères et de doutes telles que Le maître des illusions par exemple ou Nous avons toujours vécu au château, je vous recommande ce roman car je pense que, en ce qui vous concerne, vous ne vous accrocherez pas pour rien !
Un peu amer, car j’ai été frappée par le côté « manuel à l’usage de la parfaite jeune fille de la société chrétienne-patriarcale ». Ça ne m’avait pas trop dérangée à 12 ans, mais 15 ans plus tard, certains passages picotent un peu ! Je gardais un tellement bon souvenir de l’histoire que j’en suis un peu déçue, mais le plaisir de retrouver les petits épisodes de la vie de Quatre filles était le principal.
Voilà pourquoi le goût qui me reste à la fin de la lecture est surtout doux. Retrouver Meg, Jo, Beth, Amy et Laurie fut une vraie madeleine de Proust – avec les films, les scènes principales sont connues, font partie de mon univers personnel, et c’est un vrai régal de les retrouver.
La première partie est surtout constituée d’une série de petits épisodes, lorsque les héroïnes sont adolescentes. Petits drames et jalousies, chaque chapitre étant clôturé par une petite leçon de morale dispensé par Mme March. Cette première partie est bien mignonne, mais pas bien palpitante.
La seconde en revanche, m’a beaucoup plus fait vibrer ! On les retrouve jeunes adultes, en pleine confusion des sentiments et réflexions sur leur futur. Les relations se nouent et j’ai assisté à tout cela avec beaucoup d’émotions, sans pouvoir lâcher le roman dans les cent dernières pages.
C’est donc un classique qui a un peu vieilli, mais qui reste plein de charme. On se fond parfaitement dans cette société de la petite bourgeoisie américaine pleine de bons sentiments, aux côtés de ces personnages qui prennent quelques coups, qui mûrissent et qui sont tous plus gentils les uns que les autres !
On peut comprendre de ce résumé que, si j’ai beaucoup aimé le début du roman, la partie centrale m’a lassée. J’ai trouvé que l’autrice était trop loin dans l’érotisme explicite, qui devient pervers, ce qui m’a dérangée et n’est pas ce que je recherche dans mes lectures, même dans celle-ci. Heureusement, la troisième partie est plus agréable et moins spectaculaire, elle m’a touchée.
Finalement, la fin m’a fait réaliser que c’était tout de même un bon roman sur l’appréhension des différences. On a entendu et lu suffisamment d’histoires pour comprendre comment fonctionne ce mécanisme, de s’accepter soi-même lorsqu’on est tellement différent de la norme sociale. Rejetée, Nancy se met encore plus en marge de la société, se salit jusqu’au point de non-retour… et finalement parvient à accepter et à vivre pleinement sa « différence », grâce à ses expériences et des personnes bienveillantes.
Peut-être que c’était nécessaire de forcer le trait pour que le contraste soit plus saisissant, mais malheureusement la partie centrale m’a un peu gâché mon plaisir de lecture… De cette autrice, j’ai largement préféré Du bout des doigts, qui avait en plus un petit côté thriller/manipulation pas déplaisant !
Quoiqu’il en soit, c’était un roman historique sympathique qui a aussi le mérite de montrer des pans méconnus de la vie urbaine de cette époque.
J’ai beaucoup aimé ce roman. J’ai aimé le style, un peu naïf, comme si le narrateur nous lisait un conte.
J’ai aimé l’histoire, celle d’un homme en symbiose avec son environnement et qui inspire ses proches par son abnégation et son harmonie.
J’ai aimé les thèmes : celui de la sauvegarde des abeilles et, en arrière-plan, de la révolution tunisienne. Le Don est tellement proche de ses abeilles que plusieurs scènes m’ont fait penser aux Fourmis de Bernard Werber.
Ce roman est presque trop court, j’aurais beaucoup aimé rester plus longtemps auprès de Don, de ses abeilles et des villageois !
Cette lecture a été très agréable, c’est une jolie surprise !