Juste avant que

Ce n’est pas mon roman préféré de l’autrice, loin de là. J’y ai retrouvé sa très belle plume et je suis comme toujours à fond derrière la collection « L’Ardeur » mais pour ce qui est de ce texte-ci, ça ne l’a pas vraiment fait avec moi. Comme souvent, c’est le format qui a péché à mes yeux. Je n’arrive tout simplement pas à accrocher aux livres trop courts. La durée du récit ne me permet pas de m’immerger dans ce qui nous est raconté et je n’arrive pas à suivre correctement. Et là en plus, on est sur quelque chose de très particulier avec cette histoire de fin du monde… Je ne sais pas, je pense que c’était tout simplement trop original pour moi. Maintenant à vous de vous faire votre propre avis.

On suit deux adolescents qui se découvrent émotionnellement et sexuellement dans un monde au bord de l’explosion. Le réseau est coupé, les phénomènes météorologiques se déchainent, le confinement approche, la violence entre les peuples éclate. On reste avec envie dans leurs bulles. Un récit cru et bouleversant avec des idées qui résonnent au fond de nous.

L’autrice à l’art et la manière de nous raconter les paradoxes qui berce l’adolescence avec d’un côté la splendeur du nihilisme et de l’autre le poids de leur engagement radical, avec la véracité d’une immersion. Son écriture cisaille fort, comme une conversation avec une jeunesse qu’on écoute vraiment !

Il me semble important de vous parler de la collection avant de vous parler du roman, car le contexte est important. L’Ardeur est une collection des éditions Thierry Magnier qui veut parler de sexualité pour les adolescents, pour citer leur présentation « Quoi de plus logique, alors, que d’ouvrir notre catalogue à des textes qui parlent de sexualité, de désir, de fantasme. L’Ardeur se pose résolument du côté du plaisir et de l’exploration libre et multiple que nous offrent nos corps. ». Une collection qui a fait parler d’elle récemment puisque Gérald Darmanin a signé un arrêté interdisant la vente d’un de ces romans (destinés aux adolescents du coup) aux mineurs.

C’est connaissant ce conteste que j’ai appris par l’autrice elle-même qu’elle allait publier dans cette collection un texte résolument de gauche, bien dans la lignée de celui qui a été interdit. Est-il vraiment nécessaire à ce stade de vous dire que ma curiosité était piquée ? Evidemment que j’ai lu Juste avant que et évidemment que je vais vous en parler !