Kroma

L'histoire est dure, pas complexe mais la réalité qui se cache derrière la morosité ambiante à tendance à nous remuer un peu. Entre secrets et malentendus, c'est tout un imbroglio qui a construit un monde, qui a failli voir s'éteindre l'humanité.

Visuellement c'est superbe. Les gris sont ternes mais pas dénués d'expression, et par opposition les couleurs sont vives, violentes, vibrantes et magnifiques.

Le tout marié par un beau coup de crayon.

Que dire de cette lecture, mise à part que c'est un gros coup de cœur, dont la lecture ne peut laisser indifférent, tant dans le fond que dans la forme.

Voici un roman graphique d’une beauté exceptionnelle. Les illustrations et le récit forment cette alchimie qui percute les cœurs. La couleur est synonyme de mort. Au fil des années, le peuple, pour survivre, devient blanc. A l’extérieur, les couleurs foisonnent. Un paradis coloré et terriblement dangereux peuplé par des créatures sanguinaires qui chargent tout ce qui se rapproche d’une anomalie. Kroma est une captive. Son anomalie génétique est la preuve du mal et elle doit être sacrifiée. Zet, jeune orphelin, voit pourtant autre chose en la jeune fille et bouscule tous les préceptes qu’on lui a enseignés. Entre la vie et la mort, il suffit que d’un pas pour ouvrir les portes d’une multitude de chemins.

Ce qui m’a émerveillé, c’est cette rencontre entre le blanc, le gris et les couleurs. Entre le mal et le bien. Ce récit initiatique confronte les personnages à la cruauté humaine, la manipulation et l’endoctrinement contre la beauté singulière, la nature et la tolérance. Lorenzo de Felici est incroyablement ingénieux et au travers du récit et des illustrations peint les différences, les accointances naturelles et la folie. Le tout pour trouver une harmonie où les émotions seraient au centre de la vie. Le coup de crayon de Lorenzo de Felici est juste sublime. Les détails et surtout les couleurs ajoutent une valeur essentielle au scénario.

Une très belle découverte de cette fin d’année. Je suis conquise. J’adhère souvent au fait que la beauté, la pureté abattent la peur, la méchanceté et la violence. A découvrir à tout prix !

Un monstre enfermé dans une tour, une cité en noir et blanc encerclée, fermée solidement par des murs, un orphelin curieux. Kroma est un concept vraiment intéressant tournant autour d'un monde qui a totalement changé où les couleurs sont des dangers et exposent à des risques encore plus graves. "La couleur c'est la mort." La peur, la méfiance, l'inconnu. Zet est un apprenti sous les ordres du chef de cette ville qui doit suivre les règles et qui va pourtant les transgresser, à travers sa curiosité et va découvrir un secret bien caché : Kroma.

Je suppose que l'interprétation de cet bd dépend de la sensibilité de chacun. Ça appelle à l'imagination et au sens de l'interprétation différent de chaque personne qui pourrait y voir des messages assez différents.

J'ai beaucoup aimé le petit plus des alternatives de couvertures et les dessins supplémentaires à la fin de l'ouvrage.

J'ai plus été happée par les dessins et les couleurs que par l'histoire elle-même je crois. Plutôt par l'interprétation que je pouvais faire des illustrations que par le texte lui-même. J'aurais aimé avoir plus d'histoire, plus de contexte, plus des histoires des personnages. J'ai été touchée par Zet et Kroma, leur relation, ce qu'ils ont permis l'un à l'autre de vivre et découvrir. Ils se sont libérés l'un l'autre. Les illustrations ont des pâtes différentes selon les lieux et les points de vues ; on vit dans un monde dénué de couleurs pendant un moment tout comme les habitants de la cité jusqu'à ce que la couleur apparaisse et nous surprenne nous aussi lecteur.

Mes petits louveteaux, j’ai encore chopé un livre sur Netgalley, la chance! Cette fois-ci pour changer de mes habitudes, je me suis orienté vers une BD fantasy.

Qu’en pensez-vous? C’est chouette non de ne pas rester sur sa zone de confort. D’autant plus que quand j’étais plus jeune, je dévorai les BD plus vite que je ne dévore les romans aujourd’hui. Alors pourquoi ne pas si remettre ?

J’ai été charmé par cette couverture aux traits de crayons très coloré et envoûtants (attention il va y avoir du spoil).

J’avoue qu’avant même de lire l’histoire, c’est ça qui m’a plu. Si elle n’avait pas été aussi jolie, je serais passé à côté de cette œuvre.

La préface est très inspirante et donne bien le contexte dans lequel Kroma a été dessinée et écrite. Je l’ai trouvé très utile.

Ensuite quand on parcourt les pages, notre regard est attiré par ce mélange entre le noir et blanc et la couleur. On visualise nettement l’importance de celles-ci, et la différence que cela engendre d’utiliser l’une ou l’autre de ces techniques.

Pour ce qui est de l’histoire elle-même, l’idée est bonne, mais je ne l’ai pas trouvé ça si exceptionnelle.

Une jeune fille croyant qu’elle est le mal incarné emprisonné dans «une tour d’ivoire» d’où en plus, elle arrive à s’échapper avec des monstres qui l’entourent, c’est du déjà vu.

Elle a un ami Zet qui meure bien trop vite à mon goût.

Par contre, l’espèce de vieux fou Hermite à toute sa place. J’ai bien aimé son apparition costumée et son explication des couleurs des monstres qui ne sont que des animaux selon lui. Ce qui toutefois m’a chiffonné, c’est son changement d’attitude. D’un coup, il se met a attaquer la jeune fille après l’avoir un peu amadoué. Ça m’a laissé perplexe. Pourquoi un tel changement de comportement d’un coup? C’était bizarre et inattendu.

Quand à Makavi, appeler aussi Son Altesse, c’est plutôt lui le démon incarné. Il trompe tout le monde, diffuse des mensonges dans la cité et en fait de même face aux apprentis makka. Je l’ai détesté dès le début.

Parmi tous ses petits jeunes, Jun m’a eu l’air le plus réfléchi de tous. Ses doutes sur la vérité ont persisté même un an après la mort de Zet. Il comprend bien que quelque chose cloche et les cauchemars ne font qu’accentuer se ressenti. Qu’il prenne la décision d’affronter enfin le Makavi était sage et courageux.

La princesse des couleurs elle, a appris parallèlement, à vivre avec les lézards, mais lorsqu’il faut retourner à la cité, c’est avec réticence. Puis elle finit par y aller quand même et découvrir que le Makkavi est son père. Qu’il a tenté de la protéger tout en entretenant l’image qu’elle était mauvaise et lui raconte les origines de sa naissance et ce que cela a engendré. Elle a bien sûr du mal à le croire surtout que celui-ci se suicide, mais au moins l’histoire se termine sur des choses d’évidentes :

Elle n’est pas un monstre.

Croire en des choses dans l’espoir d’être en sécurité n’est pas forcement bon.

Les mensonges peuvent coller à la peau.

La confiance n’est pas une obligation, il faut savoir judicieusement à qui la donner.

Il est capital de communiquer.

Et pour conclure, le plus terrifiant, c’est que tout ce qui se passe, ne dépend que de nous.

Dès la première page, J’ai directement penser à l’attaque des titans (un animé que j’adore). Donc déjà on partait sur des bonnes bases !

Dans cette aventure toute pâle où la couleur est synonyme de mort, on suit Kroma une petite fille qui vit dans l’obscurité totale et qui pense être un monstre. Mais tout va changer quand elle va rencontrer Zet.

Avec kroma, on s’interroge sur la façon dont on voit les choses, notre cadre de référence et la manière dont on réagit aux choses que nous ne comprenons pas !

En effet, c’est un miroir de notre société actuelle, quand quelque chose nous fait peur, on réagit vite et on la condamne espérant être épargné dans notre petit cocon.

Mais il faut apprendre à nuancer notre jugement facile et rapide au profit de la connaissance et de la remise en question !

En effet, dans la vie ce n’est pas tout blanc ou tout noir ! Il y a bien plus de nuances et même des couleurs !!!

C’EST CE QU’ELLE NOUS APPREND !

Je tiens à souligner le travail sur les illustrations qui est vraiment incroyable ! Elles sont vraiment magnifiques !!!

Je ne peux que la recommander pour vous ouvrir les yeux 👀