La Voix de l'Empereur, Tome 1 : Le Corbeau et la Torche

Ma chronique complète: https://ombrebones.wordpress.com/2018/11/05/la-voix-de-lempereur-1-le-corbeau-et-la-torche-nabil-ouali/

Pour résumer, un premier roman n’est jamais parfait mais Nabil Ouali pose dans le Corbeau et la Torche les bases d’un univers classique et accrocheur. Sa plume poétique et maîtrisée promet de belles choses pour la suite. Ses influences classiques, que ce soit auprès des maîtres de la fantasy ou auprès des philosophes moralistes, en fait un roman très intéressant à décrypter avec plusieurs niveaux de lecture. C’est un univers auquel il faut laisser sa chance et un auteur à surveiller pour l’avenir !

J'ai un avis partagé sur cet ouvrage (même si mon impression globale est très positive!)

Commençons par le point négatif: parfois, surtout dans les premiers chapitres, l'auteur en fait des caisses et des caisses. Euh, calmez-vous, vous n'êtes pas Proust ni d'Aurevilly. Vous avez suffisamment de talent pour éviter les accumulations d'adjectifs pompeux et de propositions à rallonge. J'ai trouvé cela assez dérangeant à la lecture, cela coupe la fluidité du texte et gène pour complètement s'immerger dans l'histoire. Je ne suis pas contre un vocabulaire châtié et un style compliqué, au contraire, j'adore, mais la façon dont l'auteur emploie cela dans son livre ne parait pas naturelle (à titre de comparaison, Georges Martin est un pro en la matière!).

Et, juste une petite bricole de rien du tout, je me suis parfois emmêlé les pinceaux à cause du passage extrêmement flou de point de vue interne à point de vue omniscient, plus ou moins récurrent dans le texte. Mais ça n'est pas si dérangeant que ça, au final.

Les quelques poèmes inclus dans le texte ont un problème de métrique, on dirait vraiment que l'auteur a fait de son mieux mais qu'il n'a pas pu empêcher quelques coquilles de se glisser dans ses poèmes. C'est surtout embêtant si, comme moi, vous ne pouvez apprécier un poème qu'en le lisant à haute voix.

Bien, le positif maintenant!!!

Le roman m'a paru être un grand prologue annonçant une suite pleine d'intrigues diverses et variées et de rebondissements, j'ai donc plus que hâte de me plonger dans le deuxième tome!

En ce qui concerne l'histoire en elle-même: j'ai beaucoup aimé le fait que le secret d'Elin soit gardé jusqu'à la fin du roman!Spoiler(cliquez pour révéler)Au début, j'ai vraiment cru que Glawol était attiré par les hommes, surtout après son "cours" sur les choses de l'amour.

La découverte du caractère féminin du prince m'a réellement plu,

même si elle n'était pas assez violente ou au contraire pas assez progressive (j'aurais aimé qu'il n'y ait aucun indice avant la révélation ou au contraire un grand nombre d'indices minuscules qui nous laisseraient déduire par nous-même, au lieu de cela nous avons eu droit à un petit indice, et tout de suite après à la révélation. Dommage. Les personnages sont assez attachants, à par Ravel, mais j'imagine que c'est fait pour. En tous cas, j'espère de tout cœur retrouver Frimas de façon plus récurrente dans le prochain tome!

L'univers de l'auteur est bien typique d'un roman de Fantasy, et j'ai apprécié le fait que le conflit du pouvoir se déroule entre l'Eglise et l'Empereur. Peut-être la tradition française? ;)

En parlant des Justes, l'infiltration de Glawol parmi eux est vraiment une excellente idée! J'adore le principe, cela annonce un grand nombre de situations cocasses!

J'ai aussi beaucoup aimé la dimension philosophique que prenait parfois le roman. ça, c'est une chose réussie. Lorsqu'un jeune auteur tente de philosopher dans ses bouquins, il est très rare que cela me plaise, je trouve souvent cela prétentieux et sans fond, juste de la fausse inspiration spirituelle. Or, pour une fois, j'ai trouvé cela spirituel, et loin d'être prétentieux à vouloir démontrer une quelconque vérité sortie du chapeau, l'auteur pose le problème et les arguments antithétiques, en laissant une ouverture et en nous laissant libres de cogiter. ça, c'est de la vraie philosophie, et non pas une sorte de sophisme horripilant. Bref... je m'égare.

En ce qui concerne la poésie, j'ai parlé des irrégularités métrique: elle est quand même très réussie, et très bien intégrée à la narration. Malgré ses petits défauts, venant d'un romancier, il est rare qu'elle soit aussi bonne (la plupart se contentent de vers libres, et Ouali s'est essayé à la poésie classique, un gros pari pas mal réussi du tout).

Petit point sans importance, mais que je me permet tout de même de relever: le design de la couverture est très sympa ;) Multimatière, peinture dorée, couverture rigide, et tout et tout... Je l'ai laissé à la chaleur, il s'est déformé et j'étais dégoûtée, mais en posant un poids lourd dessus en le laissant à la chaleur, j'ai réussi à lui faire reprendre sa forme initiale... ouf! ;)

Bon, pour résumer: C'est un roman de fantasy qui a aussi une dimension philosophique et poétique, qui annonce une suite haletante et que je vous conseille (surtout qu c'est un auteur français!!! Faites marcher le commerce local et encouragez la littérature française, lisez ce livre et vous saurez qu'elle en vaut la peine! ;) )

PS: J'ai hâte de lire le second tome!!!

Si je devais définir ce premier tome en un mot, ce serait : mystérieux. Oui, je le dis bien volontiers, j'ai adhéré à cet univers et surtout, je me pose mille questions sur ces personnages, humains, mais aussi animaux, je crois percevoir certains éléments, mais sans certitude aucune, pas plus que tous les enjeux. Une violente critique du religieux lorsqu'il essaye de s'imposer au pouvoir terrestre.

http://appuyezsurlatouchelecture.blogspot.fr/2016/03/nous-devons-aspirer-le-mal-de-ce-monde.html

http://lireunepassion.blogspot.fr/2015/09/la-voix-de-lempereur-tome-1-le-corbeau.html

A la base, je ne connaissais ni le livre ni l'auteur. Et les imaginales sont arrivées, avec les esprits fourbes et vils des auteurs. Et Nabil Ouali en fait partie ! Si, si, je vous jure. Et pourtant, j'ai essayé d'échapper à ses filets, mais il a été plus fort que moi ! Mais il faut dire que je ne regrette pas non plus d'avoir craqué pour son livre, parce que j'ai passé un très bon moment !

Dans ce premier opus, quatre destins sont liés. Quatre destins qui pourraient bien changer le monde. Quatre garçons qui vont devoir apprendre à se connaître et se côtoyer. Mais quand des menaces et des complots naissent dans le royaume, il devient vite difficile de s'en sortir sans conséquences. Malgré leur jeune âge, nos quatre compagnons vont devoir faire des choix, fuir ceux qui veulent leur mort.

Si au début j'ai été un peu perdue par ma lecture, ne sachant pas vraiment où l'auteur voulait en venir, je me suis vite rendu compte que malgré ce petit point, j'adorais ce que je lisais. Sa plume m'a d'autant plus embarquée dans cet univers. D'autre part, même s'il n'y a pas vraiment d'action, le côté psychologique et la tension sont très présents, du fait que le gros de l'intrigue se passe à la cour d'un royaume, ce que j'aime vraiment beaucoup retrouver dans les romans.

Mais j'avoue que mon coup de cœur personnage va à Gweleth. Je l'ai trouvé authentique du début à la fin, fidèle à lui-même, même si à un moment on le voit moins. D'ailleurs, il m'a beaucoup manqué. Mais Frimas est aussi un personnage attachant par son passé, sa façon d'être et son côté effacé. Il est un personnage central du roman mais pourtant, il reste assez en retrait, de par son rôle auprès du prince Elin. Ce dernier a un caractère bien trempé, ne se laisse pas faire, et est aussi très intelligent. Il n'est pas dupe et ne se laisse pas avoir par ceux qui pensent avoir les rênes du royaume entre leurs mains. Et enfin Glawol, aussi assez effacé de par son rôle, qu'on découvre peu à peu dans l'aventure. J'attends de voir la suite pour savoir s'il va devenir plus important, mais malgré le fait que je l'apprécie, j'émets cependant des doutes envers lui.

L'intrigue, quant à elle, est très bien menée, accompagnée d'une plume très délicate et prenante. L'auteur sait trouver les mots pour nous faire comprendre les choses, sans pour autant nous abrutir d'explications lourdes. Quant aux chapitres, ils sont courts et poussent donc à continuer notre lecture pour en savoir plus. La fin n'est pas en soi une fin-de-la-mort-qui-tue, mais on veut quand même avoir la suite dans la foulée. Finalement, attendre deux mois peut-être long !

En résumé, un premier tome qui m'a beaucoup plu. Des personnages forts et mystérieux pour certains, une intrigue intéressante, des coups bas, des complots à la cour. Tout pour me plaire. J'attends donc avec impatience la suite de leurs aventures, afin de savoir comment ils vont s'en sortir.

Justine P.

Une compagnie d'une cinquantaine de vétérans commandée par un certain Lorgeam est en marche vers la Cité de Pierre, bastion des Seigneurs de Fervadora. Ils accompagnent deux diplomates, Aymeric et Tirsand... Frimas fige dans la glace une bande de brigands de grands chemins... Le paladin Ravel sauve son frère, un nourrisson, et part le confier aux bons soins des clercs qui devront se charger de son éducation... Victime d'un empoisonnement lent, Brisard, l'empereur de Ferva n'en finit pas de mourir. Son fils, le prince Elin, soutenu par Gweleth, le grand chancelier chargé de son éducation, s'apprête à prendre la succession de son père alors que toutes sortes de conspirateurs s'agitent dans l'ombre.

« La voix de l'empereur » se présente comme le premier tome d'une saga de fantaisie que l'éditeur, qui ne doute de rien, nous annonce comme proche de Robin Hobb mais que le lecteur hésitera à classer entre « dark » et « heroïc » tant son esprit n'en est que pseudo moyennâgeux, pseudo poétique et pseudo raffiné. En dehors de quelques combats, de quelques dialogues souvent inutiles, de longues descriptions quelquefois bien ennuyeuses (quatre pages pour un simple crochetage de serrure par exemple!), il ne se passe pas grand chose dans ce premier tome. Ouali se contente de présenter toute une galerie de personnages sans grande consistance et plutôt antipathiques. Dans de courts chapitres maniérés, il saute de l'un à l'autre sans trop se préoccuper de les relier les uns aux autres. Le résultat donne une intrigue atomisée, mal construite, une histoire où le lecteur peine à se retrouver. Un fouillis qui oblige très souvent à repartir en arrière pour essayer de comprendre qui est qui, qui fait quoi et où tout cela mène. A ce handicap majeur, s'ajoute celui d'un style que d'aucuns au premier abord, pourraient trouver raffiné voire sophistiqué ne serait-ce que par l'emploi de mots recherchés ou par l'utilisation systématique du subjonctif passé. Si on l'analyse plus finement, on notera quelques pléonasmes, pas mal de coquilles, de nombreuses approximations lexicales et autres erreurs de syntaxe qui ne peuvent en aucun cas passer pour des licences poétiques. L'inclusion de poèmes plus ou moins longs, plus ou moins abscons et plus ou moins travaillés dans un texte en prose vendu comme roman d'aventures n'est pas non plus du meilleur effet. En raison d'un manque de rythme permanent et sans doute voulu, d'une absence d'originalité, de fantastique et de merveilleux (ennuyeux pour de la fantaisie!), ce premier tome tombe vite des mains et ne donne pas envie de continuer avec cette saga. Et pourtant, l'éditeur a le culot de noter en quatrième de couverture cette publicité mensongère : « Un roman rare, une histoire flamboyante comme un voyage à travers des lieux merveilleux où règne une atmosphère d'éternité. » Péniblement parvenu à l'ultime page cette oeuvrette, le lecteur averti comprendra mieux quand il découvrira cette mention : « Ouvrage publié avec le soutien de la région Rhône-Alpes ». Astuce qui permet à l'éditeur, qui semble s'être fait une spécialité de la chasse aux subventions, de publier n'importe quoi au frais du contribuable. Chaque fois que le lecteur est tombé sur une mention de ce genre, l'ouvrage était mauvais. Etrange, n'est-ce pas ? Nos régions feraient sans doute mieux de ne plus s'occuper de littérature...