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Commentaires de livres faits par Lady-Stardust

Extraits de livres par Lady-Stardust

Commentaires de livres appréciés par Lady-Stardust

Extraits de livres appréciés par Lady-Stardust

date : 03-03-2020
Je brûlais d'impatience à l'idée de découvrir enfin un texte du grand Wilkie Collins, le fidèle ami de Charles Dickens. Mon choix s'est instinctivement porté vers ce Mad Monkton, au charme fantastico-gothique anglais de cette époque victorienne que j'apprécie tant. Cette histoire de sinistre prophétie familiale tient toutes ses promesses grâce à un suspense subtilement dosé, une atmosphère lugubre installée avec finesse, et une montée en puissance aussi fascinante que captivante. La plume de l'auteur m'a conquise, faisant immédiatement naître l'évidente nécessité d'en dévorer davantage !
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date : 04-02-2020
Quelle lecture ! Et quelle magnifique couverture d'Aurélien Police *_*
Il n'y a pas à dire, tout est ici réuni pour que ce Terminus me reste en mémoire.

Dans un mélange des genres habilement fouetté (et les initiés comprendront qu'ici le fouet a une importance cruciale ;-) ), c'est un mix homogène tout a fait génial que nous offre Tom Sweterlitsch avec ce roman.
[...]
Après le glaçant prologue horrifique qui nous débarque en l'an 2199, dans un décor cauchemardesque à l'ambiance quasi hallucinogène, le récit débute en 1997 sur un appel reçu en pleine nuit par l’agent spécial Shannon Moss.
Là démarre un thriller particulièrement efficace et difficile à lâcher. Une haletante course contre la montre policière habilement rehaussée au cran supérieur de time-opera grâce aux bondissants allers et retours entre présent et futurs potentiels (pas parallèles, attention la différence est primordiale ^^) effectués par Moss, pour les besoins de ses investigations.

Mais un sablier d'une toute autre envergure s'est aussi retourné : celui de l'apocalypse !
Chacun de ses grains écoulés rapproche l'arrivée du Terminus. Un trou blanc qui apparaîtra dans le ciel et provoquera la fin de l'humanité, par des moyens que je vous laisse découvrir. Seule précaution : avoir un cœur bien accroché face à l'éventualité d'être retourné.

Dans le présent de 1997, cela fait déjà une bonne vingtaine d'années que l'on peut se balader dans le temps (coucou l'uchronie, au passage !). Et c'est au cours de l'un de ces bonds dans le futur, vers l’an 2666, que l'on a découvert la potentialité du Terminus pour la première fois.
Sauf que l'écoulement du sablier s'accélère, et que chaque incursion dans le futur constate qu'il se rapproche de plus en plus vite ! La station ultime de l'espèce humaine ne cesse de gagner du terrain. Pourquoi ? Et comment l'arrêter ?

Quand, et comment le télescopage de l'enquête et de cette sinistre temporalité se produira-t-il ?
En chemin, gardez les yeux bien ouverts. Même si l'auteur fait preuve d'une grande maîtrise pour ne pas nous perdre, une fois en route vers le Terminus, n'y soyez plus pour personne ! Le final n'en sera que meilleur ;-)
Et même si j’aurais aimé être un peu mieux préparée à l'immersion en Eaux Profondes, et en savoir davantage sur l'impact des NET par exemple... j'ai été véritablement bluffée !

Dans une alliance des genres extrêmement solide, le récit est brillamment déroulé, et même balisé, pour peu que l'on regarde dans la bonne direction. J’ai beaucoup apprécié le rayonnement de son arc narratif, avec ses jeux de miroirs et ses échos répétés, absolument renversants !
L'héroïne est attachante et fermement ancrée dans l'histoire. Son choc post-traumatique, et l'effet boomerang qui en résulte, donne une force authentique à cette femme constamment ballottée entre plusieurs avenirs appelés TFI, trajectoires futures inadmissibles.

L'ambiance est sombre, horrifique, glauque (jusque dans l'emploi de la mythologie nordique représenté par Naglfar), et de plus en plus cauchemardesque à mesure que l'on s'approche du Terminus, donnant une rémanence troublante à certaines scènes.

Que dire d'autre ? Tellement de choses... mais ne comptez pas sur moi pour vous divulgâcher les étapes essentielles jusqu'au Terminus.
C'est un roman qui se déplie comme le plus ingénieux des origamis (certains diront puzzles), et dans lequel se niche un dessein final à l'intensité inouïe. N'attendant qu'à être minutieusement déployé, le plaisir d'examiner chaque détail de ce savant pliage et d'en concevoir toute l'ampleur n'en sera que meilleur :) Préparez-vous à pousser un WAOUH d'admiration à l'étape ultime !
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date : 27-01-2020
♫ Je m'en vais vous conter la Chanson d'Arbonne.
Célébrée sous Riannon la bleue, et la blanche Vidonne,
ses deux lunes qui, dans les cieux, se font la révérence,
quand vient de se coucher, l'éclatant soleil de Provence.
Le récit est, de la toute première ligne, à l'ultime mot posé,
empli des douces fragrances du sud, et subtilement chanté.

Imaginez d'abord le pays : la France d'un 13ème siècle revisité,
que l'auteur met ici à l'honneur, et de manière bien inspirée.
En une région semblable à celle de notre Occitanie médiévale,
il y peint un tableau à la gloire du charme provençal,
un temps où l'histoire savait se passer de vains discours,
préférant laisser la gloire aux élégants mots des troubadours.

Mais si vous croyez que dans les pages de ce récit,
on ne parle qu'amour courtois, musique, et poésie,
sachez que sur les terres sillonnées par les ménestrels,
s'enracinent aussi haines tenaces, et vieilles querelles.
Que ce soient dettes d'honneur, ou tristes deuils de coeur,
en Arbonne, les comptes se régleront à une certaine heure.

Pendant qu'au Nord, les guerriers du Gorhaut rêvent de conquête,
et que leur roi stupide, d'un prélat devient la marionnette,
dans la douceur du Sud, c'est derrière le son du luth,
que l'on écoute La Grande Prêtresse, pour anticiper la lutte.
Aveugle, sur son île de la Déesse, elle fait appel à ses visions,
et perçoit un homme, toujours au cœur de ses prédictions.

À la Cour d'Amour, ce sont les femmes qui usent de pouvoir,
elles savent manigancer, avec habilité, charme, et devoir.
Quand les hommes d’honneur et d’art, iront seuls contrer,
les hordes de ces barbares, venus allumer des bûchers,
Qui, de la déesse Rian, ou du sombre Corannos,
prélèvera le plus de sang dans cette bataille féroce ?

Et plutôt que de vous attarder sur cette insignifiante ritournelle,
C'est vers La Chanson d'Arbonne que doivent vous porter vos ailes ! ♫
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date : 04-01-2020
Pour ce solstice d'hiver, il me fallait partir, loin ! Arpenter des paysages enneigés, me perdre dans une blancheur infinie et un silence assourdissant, avec l'espoir de flairer une piste qui réaliserait mon souhait de m'emporter dans un ailleurs saisissant...
Et comme un sérac venu s'écraser sur mon chemin, ce roman a surgi devant moi !

« Un fil du destin se brise. Un autre se renforce. »

Se fondre dans ce récit de fantasy, c'est comme...
S'enfoncer dans un huis-clos de givre, emprisonnant les 30 strophes d'une ode initiatique sculptée dans la glace, et dont l'emprise de marbre se resserre dès les premiers vers.
Explorer un lieu hors du temps, y attendre la nuit la plus longue de l'année - celle qui dure plus, bien plus que le jour - dans une tension croissante et un sentiment de froide inexorabilité.
Marcher dans une neige rougie de sang et sous un ciel plombé de mauvais augures. Y voir la vapeur de son souffle balayée par un vent chargé de cendres funestes, où le sel des larmes se cristallise avant d'atteindre le sol.
Se tenir aux aguets dans cette ambiance cotonneuse et immobile, où chaque flocon tourbillonne dans l'attente du prochain secret, ou cadavre à recouvrir.
Etre à la croisée d'un monde dont l'avenir se tisse au bord de la montagne du destin, sur lequel souffle la bise polaire d'une tragédie en devenir, et assister au drame qui se noue, impuissante et transie.

« Un fil se brise, un autre se renforce. »

Rejoindre ses personnages, c'est un peu...
Se perdre dans le regard noir et abyssal d'un roi impressionnant, aux bois de cerf immenses, et souverain d'une clairière légendaire sur laquelle le glas pourrait bien sonner.
Identifier quatre clans, venus des quatre points cardinaux, tous détenteurs de pouvoirs particuliers, et s'inquiéter de leur loyauté et des plans qu'ils pourraient ourdir tandis qu'ils s'observent en chien de faïence.
Scruter les prophétesses à la peau marquée de runes, et les augures inscrits dans les nuages et le cri des loups, avec un sombre pressentiment.
Apercevoir des créatures et esprits venus de derrière le voile, et ne pas s'en approcher sans crainte.
Mais surtout accompagner un jeune homme à sa première cérémonie du solstice. S'attrister de le voir rejeté par son père, seigneur d'un clan qui possède le don de se métamorphoser en animal. Le suivre lors de ses envolées au-dessus des cimes immaculées. Sentir l'air pur s'engouffrer dans son bec, et le sentiment de paix qui l'étreint, lorsqu'il prend sa forme de corbeau. L'aimer tel qu'il est, placer beaucoup d'espoirs en lui, et espérer qu'il en réchappera. Mais aussi voir grandir sa désillusion, sa peur et son chagrin, à mesure que la célébration du solstice approche, que la mort rôde de plus en plus près, et...

« Que certains fils du destin s’effilochent, quand d’autres se consolident. »

Que passe l'hiver... oui, mais pas le souvenir de cette lecture ❤
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date : 06-12-2019
Par tous les dieux : des étoiles, des lunes, et du soleil, quel roman !
Pour ma toute première découverte de la plume de Guy Gavriel Kay, j'ai atteint le firmament avec cette lecture.
Avec ses 730 pages, il y avait de quoi savourer (et c'est bien ce que j'ai fait !). pourtant les dernières se tournent avec tristesse, et un petit (gros ?) serrement de coeur... Alors je me dis qu'évoquer son souvenir est comme une célébration pour un roman que j'ai littéralement ADORÉ ❤_❤
[...]
Il y a de quoi trouver son bonheur en fantasy. Et même si j'ai un gros penchant pour la plus dark, je me réjouis tout autant avec de LA FANTASY HISTORIQUE de grand cru comme celle-ci.
[...]
Le cadre servant d'inspiration à ce récit concerne une époque très mouvementée : La Reconquista ! Une période du Moyen Âge durant laquelle des événements majeurs se sont déroulés pour la reconquête, par les royaumes chrétiens, des territoires de la péninsule Ibérique occupés par les musulmans.

Pour moi, s'emparer avec autant d'habilité, de faits ou de contextes ayant réellement existé, pour les remanier afin de les mettre en conjonction avec un récit et des destins extraordinaires, relève de l'art.
Un art dans lequel GG Kay excelle : Esquisser un tableau du passé, y ajouter sa "patte", et lui donner vie grâce à de subtiles et exquises nuances dont lui seul à le secret.
Il brise les chaines qu'un récit historique conventionnel lui aurait imposé. Un carcan que la fantasy permet de faire voler en éclat pour laisser s'épanouir toute la beauté romanesque.

Ainsi, l'Espagne de la Reconquista, au moment clé de la fin de la période du califat de Cordoue (XIème siècle), devient l'Espéragne de l'auteur, dont il nous dévoile la carte subtilement réarrangée pour les besoins de son récit.
Les contrées, les religions, ou encore les personnages illustres, sont passés entre les mains expertes de Kay. Il les façonne, les anime d'un charisme, et même d'une poésie, toutes absolument remarquables.
[...]
Ici nous sommes dans de la fantasy sans artifice, ou si peu ^^ Les adeptes de pyrotechnie aveuglante, ou de créatures fabuleuses, risquent de chercher les empreintes de licorne bien longtemps car... ils n'en trouveront pas l'ombre d'un crin ^_^
Et pourtant l'éblouissement est bien au rendez-vous, je vous en fais le serment !

D'abord les personnages : Une femme médecin kindath, un poète (et bien plus encore !) asharite, un capitaine jaddite (inspiré notamment de la vie de Rodrigo Diaz de Bivar dit le Cid, ahem.... excusez du peu ^^), et leurs compagnons (famille, amis, et ennemis) sont d'une impressionnante et subtile perfection dans la justesse de leurs personnalité. Ils font de cette lecture un pur ravissement. Pour certains d'entre eux, à commencer par le trio précédemment cité, on ne peut que les aimer.
Destinés à nous faire éprouver un large panel d'émotions à travers leurs yeux, l'indifférence n'en fait pas partie. Dans un délice savamment renouvelé, chaque chapitre est ponctué de scènes capables de faire tantôt sourire, tantôt s'émouvoir, tantôt s'alarmer... rappelant une myriade de sentiments réfléchis en de multiples miroirs.

Ensuite, dans sa technique narrative, l'auteur aime jouer avec nous. Je repense notamment à ce carnaval où tout le monde est masqué. Le temps de quelques pages, il s'amuse à brouiller les pistes, jusqu'à la scène finale qui nous terrasse par son adresse et son intensité. Ce petit "exercice", qui doit être assez jubilatoire à mettre en oeuvre lorsque, comme GG Kay, l'on sait aussi élégamment s'y adonner, démontre un savoir-faire exceptionnel et une capacité à jongler avec quantité de pastels différents qui révèlent une peinture totalement époustouflante.
Et encore, j'imagine que la VO doit être d'une saveur bien plus exquise.

En résumé, ces flamboyants Lions d'Al-Rassan laissent dans le sillage de leurs crinières un authentique et inoubliable souvenir. Celui d'un vertige de sensations mêlées, dans lequel rivalisent religion, loyauté, conquête, politique, histoire, amour, beauté, poésie, raffinement... La liste serait trop longue ^^ De la magnificence des palais, aux effluves d'épices, ce sont les sublimes personnages et la virtuosité de l'auteur qui se gravent dans nos imaginations, et provoquent un débordement d'émotions.

Lisez Les lions d'Al-Rassan ! Et vous en redemanderez en rugissant ;-)
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date : 23-10-2019
En prélude, je peux dire avec conviction que son Prix World Fantasy de 1986 n'est pas usurpé, car ce Chant de Kali bourdonne déjà du savoir-faire du Maître Simmons.
Moins épais que bon nombre de ses successeurs, il vous happe pourtant sans délai, à l'instar de son incipit, qui malicieusement repris dans le synopsis, donne déjà la note : du mal, il sera ici question !
[...]
Sachez que le trouillomètre va chuter furieusement vers le zéro dès le débarquement en Inde, et ce malgré la chaleur suffocante du lieu de destination...
À peine parachuté dans cette ville de Calcutta, la sourdine d'une vague angoisse commence à résonner dans l'esprit de Bobby, et dans le notre aussi d'ailleurs ^^
Juste après avoir mis les pieds à l'extérieur, dans la nuit chaude et humide et le tohu-bohu des porteurs à la sortie de l'aéroport, se coule une angoisse, renforcée par l'état de choc ressenti face à la violence émanant de la ville.

Et juste après, ça y est... on commence à l'entendre ! Ce bruit... cette clameur... étourdissante... oppressante... qui s'insinue, puis submerge, jusqu'au bord de l'étourdissement.

C'est comme ça que débute ce chant de Kali, dans la rumeur de la ville, avec des sons tantôt stridents, tantôt gémissants, tantôt alarmants. Une agitation de misère et une plainte de désespoir qui heurtent. Un air glauque, poisseux, délétère.

La psalmodie de cette déesse de la destruction mènera Bobby en des endroits funestes et nauséabonds, l'obligeant à errer dans des ruelles emplies d'immondices pour retrouver les traces de ses adorateurs : les Kapalikas.
Piégé au coeur d'une étrange enquête, dans un pays dont il ignore tout, il devra aller jusqu'aux portes de la mort, lorsque le chant se transformera en une lamentation assourdissante qui emballera la roue de sa destinée.

Même lorsque le héros croira réussir à s'en sortir, Kali continuera sa complainte dévastatrice. L'impression d'être comme paralysé, et de sentir les événements lui échapper, le poussera vers une spirale infernale, qui n'aura de cesse que dans l'ultime refrain menant au bord de la folie.

En contrepoint de toute cette sinistre fureur, la poésie est bien là, dans la juxtaposition d'extraits de grands poètes venant comme battre la mesure d'une litanie funèbre.

Et à la toute fin du récit, une autre forme de poésie s'immisce aussi dans sa conclusion, et en fait une vraie réussite. Elle prend du sens et donne une ampleur supplémentaire au récit, pour le restituer juste et parfait !

En résumé : Ne vous attendez pas à une ballade platement dépaysante ou exotique, ou a un chœur criard et tapageur. Une mélopée horrifique un brin lancinante serait plus à même de la définir. Rien ne nous est épargné dans le funeste refrain de Kali. Avant de l'entonner, ayez le coeur bien accroché car certaines scènes pourraient bien jouer les ritournelles. Mais sa mélodie proclame surtout l'avènement d'un grand auteur qui n'a pas fini de nous fasciner ;-)
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QUEL tome ! Je trouve que le titre "L'Éveil des eaux dormantes" sied parfaitement à ce nouvel épisode, tant il fût stimulant ! Ici, il est question de remonter le courant dans un désir commun de réminiscence pour certains, d'éviter de se noyer dans les souvenirs pour d'autres, ou encore de se rappeler qui on a été, ou ce que l'on veut (re)devenir. Personnages, événements, magies, complots, mémoires, prennent leur envol, déploient leurs ailes, et gagnent en envergure. Le but étant de se révéler, de s'émanciper, de s'élancer son destin, voire de regagner sa liberté grâce à autrui. Avec ces Aventuriers de la Mer, l'assoupissement n'est pas envisageable ;-)

QUEL tumulte ! Passage crucial de ce 6ème opus, l'orage qui grondait déjà depuis un bout de temps éclate comme un coup de tonnerre à la suite du tant attendu Bal de l'Été. Préparée dans un climat de révolte sous-jacent, cette soirée s’avérera décisive pour les habitants de Terrilville.

QUELLE magie ! L'art de Robin Hobb à nous surprendre, à faire évoluer ses personnages, à les façonner en fonction de ce qu'ils traversent, et surtout à leur donner une force et un courage incroyable, est ici quasiment poussé à son paroxysme.
Qu'il s'agisse de remettre à flots un navire imprévisible, de nous immerger dans les souvenirs d'une cité disparue, d'arpenter un rivage maudit ou se cachent d'étranges créatures, ou de communiquer avec un dragon endormi, la magie nous attend à chaque chapitre *_*

QUELS personnages ! Car s'il y a bien un autre art (en plus de la magie !) dans lequel excelle Robin Hobb, c'est de nous impliquer à fond dans leurs actes ou leurs destinées. Qu'ils soient bons ou mauvais, fascinants ou inquiétants, insupportables ou attachants, manipulateurs ou bienveillants... Absolument TOUS sont dignes d'intérêt !

QUELLES surprises ! C'est un véritable vivier qui frétille et s'agite de toute part ! Impossible de ne pas se laisser harponner par l'imagination de Robin Hobb, et de ne pas s'exclamer à de multiples reprises.

QUEL plaisir ! Il y a tellement d'espoirs, de craintes, de couleurs, et d'écailles miroitantes qui s'entrecroisent sur terre, dans les airs, et sous les flots, que tenter de retenir trop longtemps mon prochain plongeon vers le large "hobbien" serait illusoire.
Les eaux ne sont pas les seules à être pleinement éveillées, croyez-moi !
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La mort étant l'un des thèmes récurrents de Matheson, au même titre que la solitude, la folie, l'amour avec un grand A, le combat d'un héros contre l'inconcevable..., on peut dire que cet Au-delà de nos rêves concentre un peu tous ses "dadas", puisqu'il a pour sujet la lutte d'un homme, mort dans un accident de la route, tentant par tous les moyens de reprendre contact avec son épouse tant aimée, d'abord dans le monde des vivants, puis dans l'au-delà.
[...]
À vrai dire, si j'avais voulu creuser le sujet de l'au-delà, je me serais tournée vers un essai, ou l'un des nombreux livres sur la question, et ils ne manquent pas.
Mais ce qui est certain, c'est que je ne m'attendais pas à cet embrouillamini de croyances sur la vie après la mort en commençant ce Matheson. Je voulais une histoire, pas un discours mystique qui me laisse dans les gradins du fond à patienter en regardant le nombre de pages restantes... Juste un bon scénario auquel je puisse adhérer, même si c'est celui d'un homme coincé dans l'au-delà, sans me poser les grandes questions existentielles évoquant la conséquence de nos actes, ou le sort des âmes des suicidés...
J'étais à mille lieues de m'imaginer que j'allais mettre les pieds dans un récit reposant sur un mix de croyances sur la réincarnation et l'importance du karma, reprenant des théories ésotériques et spirituelles (très New Age) éparpillées un peu à tout vent, au-dessus d'un assemblage de religiosité moralisatrice, et presque formulé en guise d'avertissement. Dommage...

Fort heureusement, j'ai tout de même retrouvé ce que j'aime chez l'auteur grâce à quelques bons passages :
- Pendant la première moitié, le malaise indéfinissable qu’éprouve le héros a gagné mon intérêt à mesure que sa descente dans la sphère inférieure devenait sombre, terrifiante et infernale. Sorte de revisite des neuf cercles de L’Enfer de Dante, ce fût le moment culminant du récit pour moi.
- Le bras de fer psychologique avec l'épouse, dans une maison cauchemardesque, et les tentatives de persuasion du héros dans l’angoissante décrépitude d'un lieu qui aurait pu tout droit sortir d'un des romans de Stephen King pour le sentiment de malaise éprouvé.

Il m'a manqué un voile indéfinissable de fantastique, une aura d'illusions, une brume de chimères, pour envisager le thème pourtant passionnant de la frontière entre mort, rêves, et réalité tronquée, qui était au centre du récit. Ils auraient permis d'ouvrir la voie vers un champ narratif plus large et subtil, et auraient décloisonné un récit s'enfermant peu à peu dans des thèses idéologico-spirituelles un brin aveuglantes.
Carrément lumineux a aussi été le dénouement, je l'ai vu arrivé de loin, comme un gyrophare céleste.
[...]
Très récemment, j’ai regardé l’adaptation ciné de L'Homme qui rétrécit réalisé en 1957 (vraiment bien d’ailleurs !), et je me suis faite la réflexion que dans toutes les histoires de l’auteur (Je suis une légende, Le jeune homme…, celui-ci, ainsi que L'Homme qui rétrécit), c’est toujours le combat d’un homme, sa ténacité, son courage, que ce soit face au surnaturel, à l’horreur, et à la mort, qui est au centre du récit, ses héros faisant toujours preuve d’un idéalisme passionné, d’une forte abnégation, ou d’un amour invincible. Pourtant le côté sentimental et même romantique de Matheson est bien là, mais sans la force insufflée dans Le jeune homme, la mort et le temps.
Sauf qu'ici, le héros n’a pas le charme romanesque de ses pairs... Et que le pouvoir fictionnel se noie carrément dans le propos.

Bon, cette petite désillusion ne freinera nullement mon envie de lire La maison des damnés, car je sais que Matheson saura me ravir à nouveau, et sans intervention divine ;-)

Et je suis tout de même curieuse de voir comment Vincent Ward a adapté ce roman avec Robin Williams dans le rôle principal ;-)
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Ma rencontre avec celle qu'on appelle La Grande Dame de la science-fiction québécoise ne s'est pas faite avec ce titre, mais grâce à ses Chroniques du Pays des Mères.
Sa densité, la richesse de son propos, que ce soit d'un point de vue philosophique, sociétal, religieux, ou mémoriel... avaient ouvert en moi les vannes d'une réflexion multiforme, tout en suscitant le désir de comprendre l'origine d'un renversement collectif aussi profond et extrême. Avec toujours la sacro-sainte question du "Comment, et pourquoi en sont-elles arrivés là ?" qui ne me quittait pas...
Cette genèse tant désirée et exposée avec finesse et intelligence se trouve dans ce tout premier roman d'Elisabeth Vonarburg qu'est Le Silence de la cité.

Oui, j'ai bien écrit premier roman, et honnêtement ça m'épate rien que d'y penser ^_^
D'abord parût en 1981 chez Denoël dans la collection Présence du futur, le succès ne s'est fait pas attendre (et on comprend aisément pourquoi) puisqu'il remporte en 1982 : Le Grand Prix de l'Imaginaire, le Prix Rosny aîné, et le Prix Boréal. Cela vous donne un petit aperçu de son estimation ;-)

Référencer ce roman dans de la SF post-apocalyptique serait un peu trop restrictif tant il est bien plus que ça ^^ Pourtant il s'y intègre forcément en raison de son contexte placé dans un futur très sombre, après que l'homme ait tout bousillé en entraînant Le Déclin.
[...]
Mais ce roman est surtout le récit d’Élisa. C'est son histoire extraordinaire qui va nous accrocher dès les premières lignes, pour ne plus nous lâcher jusqu'à la fin. Une petite fille d'abord, sur les genoux d'un grand-père pas comme les autres. Une adolescente ensuite, qui découvre par un prisme quelque peu tronqué ou truqué, ses facultés exceptionnelles, son environnement si singulier, son corps et ses désirs de femme, mais aussi sa grande soif de compréhension.
Arrivée à l'age adulte, et après de bouleversantes révélations, commence à se tracer le chemin qu'elle choisit de suivre. Après l'acceptation, surgissent les décisions à prendre pour son immense projet.
[...]
Il semble que le besoin d'aller au bout d'une mission existentielle soit au centre de l'oeuvre de l'auteure. Lorsque l'avenir dépend des facultés d'exploration de l'identité et du corps poussé à l'extrême jusque dans la métamorphose, mais aussi des décisions et de la réussite d'une quête pour le futur de l'espèce humaine, je vous laisse imaginer la portée anthropologique et le fond philosophique du récit.

Vous l'avez compris, cette histoire recèle de nombreuses ramifications, parfois même assez vertigineuses, et pourtant elle se lit sans difficulté et s'avère très prenante. J'ai conscience que ma curiosité a sans doute été attisée par le désir de voir s'ériger les fondations d'un monde et d'une structure sociale qui m'avaient tant questionnée dans les Chroniques du Pays des Mères, avec la vague impression de me retrouver dans un panier de fils colorés, au moment crucial du choix des couleurs dominantes pour ce qui allait devenir le canevas final.
Sachant combien chaque nuance sélectionnée serait déterminante pour l'harmonie recherchée, je savais être à ce croisement décisif qui donnerait naissance à une oeuvre de SF d'un ensemble parfaitement cohérent et maîtrisé.

Si vous ne connaissez pas encore Elisabeth Vonarburg, découvrez son immense talent avec ce tout premier roman, auréolé de prix prestigieux, et mérités.
Si vous comptiez lire Chroniques du Pays des Mères, commencez d'abord par celui-ci. Ou si comme moi, vous l'avez déjà lu et apprécié, venez puiser sa substantielle genèse dans celui-ci.
Bon, vous avez saisi l'idée quoi :p
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Ohé ohé, moussaillons ! Me revoilà sur le pont !
Accrochées au bastingage, j'ai repris le large :)

Encore une fois, Robin Hobb a été une Capitaine hors pair pour prendre la tête du convoi, et fendre les flots de mes émotions. Une quatrième traversée à l'ambiance particulière. Presque étrangement calme, comme si l'histoire se trouvait dans l’œil du cyclone, au sein de ce trompeur moment d'accalmie passager qui ne dure jamais, et précède toujours le retour des terribles bourrasques .

Je ne suis pas en train de dire qu'il ne s'est rien passé dans ce tome, bien au contraire ! Durant ce semblant de répit illusoire, les personnages et les événements se sont retrouvés à des croisements décisifs, dont seul l'avenir pourra nous livrer les conséquences. D'ici-là, ce sont de nouvelles craintes, et les contours de lendemains incertains qui semblent jaillir en divers endroits :

- Sur les ponts de trois merveilleuses vivenefs, où le roulis forcit à mesure que l'inquiétude gagne en intensité.
- Et à terre, devant les ombres qui s'allongent sous un ciel chargé de menaces. Les rues de Terrilville deviennent inquiétantes, les taxes étranglent les marchands, les traités passés sont foulés aux pieds, et la colère devrait bientôt gronder.

Dans ce maelström d'événements en devenir, nos personnages préférés mûrissent par la force des choses, et se trouvent confrontés à des choix qui n'en sont pas vraiment.
La famille Vestrit, au centre des bouleversements, voit ses membres, tous différents et tellement charismatiques, faire preuve d'une combativité incroyable, en suivant des buts et chemins pourtant séparés.

Hiémain reste mon élu ! De ce jeune homme irradie une authentique lumière, une chaleur bienfaitrice qui inondent les pages qui lui sont dédiées. Sans trop en dire à son sujet, j'ai eu le sentiment d'assister à l'émergence d'une libération multiple...

Le fruit de mes plus grande délibérations se porte sur Ambre. Qui est-elle vraiment ? D'où tient-elle ce savoir, ces informations, et cette capacité presque intuitive à envisager les événements passés et à venir ? Elle est la plus magnétique du récit. Ses paroles semblent toujours tirées d'un puits de sagesse immémorial. Je fonde de grands espoirs sur son acuité, ainsi que sur son désir de protéger Parangon de ces vautour prêts à le débiter en fagots magiques. J'espère que le lien qui les unit se transformera en une inattaquable corde d'amarrage.

Et pendant ce temps, dans les fonds marins, les serpents attendent la révélation, qui sera ardente et d'envergure, j'ai déjà ma petite idée là-dessus ^_^ Et croyez-moi, elle m'enchante par avance !!!

De nombreuses questions se posent encore pour la suite : Qui est Celle-Qui-Se-Souvient ? D'où peut bien venir tout le savoir d'Ambre ? Que mijote Brashen ? Quel place va occuper Le Peuple du Désert des Pluies ? Que cache cette mystérieuse cité des Anciens ?
Ahhh... Que de perspectives... Que de bouillonnements futurs...

J'ai l'impression de commencer à entrapercevoir certains contours, qui jusqu'à présent étaient dans le noir total des fonds marins. Dans ce 4ème tome se révèle une multitude de fragments encore épars mais si brillants *_* Je veux croire qu'une fois rassemblés, ils mèneront immanquablement à l'émerveillement de la découverte d'un trésor enfoui.

Nom de Sâ !
Moi qui ne pensais écrire que quelques lignes, me voilà avec une petite chronique toute frétillante et fraîchement sortie de l'eau ! ? Il y a assurément de la magie hobbienne là-dessous ❤_❤
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date : 29-11-2018
Près de 700 pages dévorées goulûment, ça n'arrive pas tous les jours, et je m'en pourlèche encore les babines rien qu'en évoquant ce savoureux mélange d'espionnage, épicé de fantastique et d'horreur.

D'abord pour le héros, car Michael Gallatin (Mikhaïl Gallatinov de son vrai nom) n'est pas un espion anglais ordinaire : en plus d'être fascinant, courageux, et attachant, c'est un lycanthrope !
Ensuite parce que ce roman est un page-turner redoutablement efficace. La toute première scène d'introduction donne le ton d'entrée de jeu : les affrontements seront sans concession, et la fureur déchaînée proportionnelle au sadisme rencontré.
Une barbare chasse à l'homme dans un train, ou un glaçant séjour dans un camp d'extermination ne seront que les quelques déclinaisons de la folie inhumaine que Mikaël devra braver face aux nazis. La bestialité n'est pas du côté que l'on croit malgré les crocs qui déchiquettent, le museau rougi d'un loup galvanisé de fureur, et l'ivresse de sang versé.
Mais davantage que l'action débridée ou le déferlement de violence furieuse de certaines scènes, ce sont surtout les chapitres revenant sur l'histoire de Mikaël qui m'ont littéralement captivée. J'ai trouvé dans les forêts de sa Russie natale les moments les plus forts et émouvants du roman, et ceux qui me resteront longtemps en bouche pour leur saveur toute particulière, entre douleur et nostalgie. Des retours dans le passé qui donnent de la profondeur à l'histoire, et apportent toute l'envergure à cet excellent personnage qu'est Mikaël.

Ce fût une heure lupine furieusement bondissante donc, située entre le thriller d'aventure aux crocs bien aiguisés, et le récit d'espionnage d'une rare intensité, qui vous fera certainement hurler avec les loups vous aussi ! Il mérite amplement son GRAND PRIX DE L'IMAGINAIRE, et une adaptation cinématographique en devenir, espérons-le :)
C'est avec une faim de louve que je découvrirai d'autres titres de Robert McCammon !
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Je ne vous dévoilerai rien de l'histoire, ce serait trop dommage ! D'autant que ce roman détient une grande part de suspense qui se doit de rester entier, comme tout bon thriller de science-fiction qui se respecte. Et si j'insiste sur cette catégorisation, c'est que c'est pour moi le grand atout de cette nouvelle histoire : son intrigue et les péripéties de l'inspectrice qui est en charge d'élucider cette sombre affaire.
Une générosité de moyens (prophétie énigmatique, bestiaire et mondes étonnants, sauts temporels, bagarres énergiques...) qui se combinent efficacement à des personnages dont le sort et les liens qui les unissent nous importent, voilà qui démarre bien ^_^

Le scénario garde le cap et ne dévie à aucun moment de son but ultime. Jamais en reste d'action pour nous embarquer dans une course contre la montre dont l'avenir de l'humanité (thème toujours aussi cher à Chris Red) pourrait bien dépendre, les embûches et difficultés rencontrées par les héros ajoutent un rythme trépidant très appréciable, nous poussant à vouloir connaître le fin mot de l'histoire.

Je savais déjà que Chris Red pouvait me surprendre, et qu'il n'avait pas qu'une seule corde à son arc. Il montre avec ce roman une nouvelle facette de son écriture, en ajoutant une tension narrative et une bonne dose d'action à un univers déjà prometteur depuis le début de sa carrière.
Si en vouloir encore davantage est un signe, alors je crois que nous sommes d'accord pour dire que Chris Red a encore de bons livres devant lui, comme le présage de bien belle manière la dernière ligne de ce tome 1 de l'univers Karmenyta...
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Neuf mois se sont écoulés entre ma découverte du premier tome et celui-ci... et pourtant c'est comme si je n'avais jamais vraiment quitté le quai d'embarquement tant la magie du voyage a repris ses droits dès les premiers embruns !
Quel joie de retrouver tous les personnages qui n'attendaient que mon bon vouloir pour reprendre la mer.

Pour cette odyssée livresque de grande envergure (9 romans), j'ai décidé de voyager léger, avec le coeur et l'esprit grands ouverts, et de ne pas m'encombrer d'un baluchon. Lever l'ancre avec Robin Hobb, c'est le plaisir de larguer les amarres avec la conscience éveillée d'une vivenef, sachant que le voyage sera forcément inoubliable, c'est inscrit dans les abysses, j'en jurerais sur Poséidon !!!
Je laisse de côté la longue-vue, sans désir de tenter d'apercevoir l'horizon par avance ! Je veux le découvrir sans précipitation, et seulement me délecter de chaque traversée et de chaque escale. En revanche, j'ouvre mes ouïes au maximum pour écouter le doux mais vivifiant murmure en provenance du large, il me berce et me promet un vent d'aventure unique, assez puissant pour gonfler les voiles d'un enthousiasme déjà débordant.
Cette onde provoquée par la plume "hobbienne" pourrait bien devenir une houle tumultueuse, puis un puissant tourbillon qui m'emportera, c'est certain, vers de fascinants rivages *_*

Bon, je crois avoir fait suffisamment de vagues pour cette fois ! Vous avez compris combien cette saga promet de me faire chavirer d'émotions ;-)
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date : 16-09-2018
Ayerdhal est de la trempe de ces auteurs qui vous marquent au fer rouge. Sa plume est douée d'une vie propre, destinée à vous toucher en plein coeur, à fourailler dans vos émotions pour en extraire les plus brutes, celles qui sont profondément enfouies, et s'extirpent dans un soulèvement inattendu.

Ayerdhal ne m'a pas étonnée, je savais déjà par ses Chroniques d'un rêve enclavé qu'il pouvait me remuer, et je m'étais mise en condition, si tant est que l'on puisse se préparer à une nouvelle rossée émotionnelle ^_^ Et pourtant, il m'a encore cueillie à la racine !

Ne lisez surtout pas le synopsis, ne vous conditionnez pas à l'avance ! Vivez le choc en même temps que le héros de cette histoire, lui qui n'était absolument pas préparé à se faire kidnapper du jour au lendemain... C'est de la commotion éprouvée que l'impact recherché viendra. Et ensuite, après le temps des questions sans réponse, arrivera celui de l’âpre réalité révélée. L'absence de choix faisant naître une vérité qui s'imposera à lui, impitoyable et dérangeante. Celle que l'on préférerait refouler par commodité, mais qui exige une rançon pour peu qu'il nous reste un soupçon d'altruisme.

Dans le désert, à l'arrière d'une jeep vrombissante d'une révolte contenue, les questions assoiffent tout autant que l'aridité de l'environnement. C'est Ayerdhal qui est au volant, ne l'oubliez pas !
Les soubresauts du terrain accidenté ne sont rien comparés à la secousse émotionnelle ressentie lors des haltes, lorsque la poussière retombe et que la misère nous explose en plein visage.
[...]
Sous son blindage frappé du sceau de "thriller de science-fiction", ce récit embarque tout sur son passage, tant il est prenant et réussi. Et au détour de l'erg traversé, ses roues soulèvent des messages profondément humanistes, comme une tempête de sable laisserait ses grains s'infiltrer dans les petits interstices de nos esprits confinés par le confort et l’indifférence.
Une humanité qui exsude au point de se demander si l'auteur ne mêlait pas sa sueur et son sang à l'encre avec laquelle il écrivait ses romans.

Je réalise véritablement que lire un roman d'Ayerdhal, c'est comme partir sur une terre rocailleuse en nous délestant en chemin de l'indifférence crasse qui menace de nous coller à la peau. Cette lecture laisse le souvenir d'un baptême de sable asséchant les consciences léthargiques qui oublieraient un peu trop aisément que l'espoir d'une oasis doit appartenir à tous.
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date : 16-09-2018
Ouvrir cette porte sur l'été s'imposait, pas tant pour être raccord avec la saison, que pour découvrir enfin la plume de Robert A. Heinlein, et me satisfaire d'une nouvelle histoire de voyage dans le temps, thème souvent prisé dans mes choix :)
Ce roman de science-fiction a été publié en 1956 aux États-Unis, et en 1958 dans sa version française.
Je n'ai découvert sa date de publication qu'après l'avoir refermé, et je dois dire que je suis étonnée de son âge, réalisant après coup, que c'est une histoire qui n'a quasiment pas pris une ride en 62 ans, ou si peu. Fluide, bien amenée, je l'ai trouvée entraînante et vraiment flatteuse dans la simplicité de sa construction.
[...]
Pour mon premier Heinlein, je suis contente d'avoir vu ce qui se cachait derrière cette porte.
Un récit si bien raconté, si plaisant et abordable à lire, et qui ne se laisse pas freiner dans son élan pas une complexité inutile, me rappelle que c'est bien à ça que l'on reconnaît le talent, le vrai !
Celui qui justifie qu'Heinlein ait été souvent considéré comme l'un des « trois grands » (Big Three) auteurs de science-fiction de langue anglaise avec Isaac Asimov et Arthur C. Clarke, et aussi l'un des plus vendus pendant de nombreuses décennies.
Un savoir-faire qui n'a pas d'âge, et reste immuable, tant dans son style sobre et élégant, que dans la solidité de son propos qui semble inébranlable.
De l'étoffe de ceux qui démontrent qu'il n'est pas nécessaire de chercher la sophistication et les artifices inutiles, quand la précision combinée à une grande limpidité suffit amplement,
Qui a le mérite de réussir à vous emmener vers un voyage dans le temps sans jamais vous perdre dans le dédale passé/présent/futur, tout en vous évitant un étourdissant jetlag temporel à l'arrivée.
Et celui qui parvient même à apporter un brin de romantisme en bénéfice du temps rattrapé ;-)

J'ai donc non seulement trouvé un été lumineux derrière cette porte, mais en allant au-delà du seuil "heinleinien", j'ai également entrevu de nombreuses autres issues à franchir, à commencer par celle qui mène En terre étrangère, et que j'ai forcément hâte d'ouvrir à son tour ;-)
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date : 07-07-2018
En tant que fervente adepte des voyages temporels depuis toujours, je ne m'attendais pas à une immersion aussi réussie ! Ici, pas besoin d'une technologie innovante pour faire le saut : un lieu ayant traversé les décennies, une aptitude innée pour l'auto-hypnose, et de solides bases d'imprégnation de l'époque où vous désirez atterrir, et le tour est joué !
[...]
L'histoire en elle-même n'est pas tant sensationnelle que la tangibilité qu'elle dégage !
[...]
Primant sur toute autre considération, le voyage aura été pour moi une incursion d'une rare authenticité dans un New York de 1882 plus vrai que nature. J'en suis même venue à me demander si l'auteur n'avait pas réussi à éprouver par lui même cette technique d'auto-suggestion permettant un stupéfiant bond dans le temps.

La lecture fût tellement fluide que je reprends volontiers l'image d'un fleuve sur lequel je me serais laissée guider lentement au fil de l'eau. Et si je n'ai pas ressenti l'intensité du courant, ni le tangage spatio-temporel présumé, c'est probablement parce que toute mon attention s'est focalisée sur l’ébahissement de Simon. Les berges de l'intrigue se sont laissées distancer par l'influence de son avidité et de son enthousiasme face à la stupéfiante redécouverte du passé de sa ville tant aimée. Piquée d'une curiosité contagieuse, je l'ai suivi comme un guide me tenant par la main et pointant du doigt toute les singularités d'antan.
[...]
Rarement un aperçu du passé ne m'aura semblé si réel, sans doute grâce aux descriptions et au souci du détail dont l'auteur est prolixe. Que ce soit dans la représentation des rues et des bâtiments, dans les comparaisons architecturales, les portraits, les attitudes, la mode vestimentaire de l'époque, et l'ambiance même !... Rien n'échappe à la grande sensibilité ainsi qu'aux yeux émerveillés du héros, confronté à toutes les métamorphoses que le gommage des années fait revivre. N'oublions pas que Simon est dessinateur et que son regard est aiguisé ! Et comme si ses descriptions détaillées ne suffisaient pas, il les augmente de croquis et de photographies prises sur le vif, et venant se superposer à son récit, donnant ce sentiment de peinture sociale et historique extrêmement vivante.

Une restitution aussi fidèle et réussie mérite d'être applaudie ! J'ai l'impression d'avoir visité la ville (qui ne sera surnommée The Big Apple que dans les années 1970) aux côtés d'un guide qui m'a ouvert les yeux et l'esprit sur un moment du passé qui a repris vie le temps de cette lecture. Cette expédition dans un jadis d'avant les deux terribles guerres, à l'intérieur d'une intemporelle bulle new-yorkaise à l'air propre, et aux rues éclairées de réverbères à gaz, me laissera de charmants et authentiques souvenirs *_*
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date : 06-07-2018
Voici enfin révélé mon premier Priest !
[...]
J'ai perdu tous mes repères d'emblée, pour partir à la découverte d'une ville sans pareil. Une ville en perpétuel mouvement, conçue pour avancer sur des rails, vous imaginez le délire des ressources utilisées... Mais dans quel but ?
Me voilà donc partie sur les chemins de la compréhension, avec les yeux, et toutes les autres perceptions du héros, dans une déroutante expérience de désorientation, sans boussole, et mystérieusement initiée dès les premières lignes du roman...

J'aime être déstabilisée, et là, j'en ai eu pour mon compte, tant cette histoire fût saisissante !

Car c'est bien en cela que Priest excelle : nous embarquer dans un environnement déstabilisant, empli de stimuli dont l'implication nous échappe ! Il ne veut pas nous perdre, mais pas non plus nous tenir par la main vers les bonnes réponses. Il préfère nous balader un peu en chemin, nous tester afin de savoir jusqu'à quel point il peut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. J'adore !!!

Il m'a donné envie de tourner les pages et de suivre les personnages avec une ardeur déconcertante. Prise d'une sorte de crise intense d'extrapolations, de frénésie de compréhension, je suis arrivée au bout du voyage, découvrant sa réalité finale, en me disant : « Bien joué ! » devant ce nouvel horizon révélé.
Une vérité qui prend tout son sens, et incite à se repasser les détails de l'expédition, éperonnant nos pensées pour revenir sur les traces de tous les petits cailloux semés en route pour nous remettre sur la bonne voie.

Evidemment, je ne peux pas vous dessiner la carte de cet itinéraire livresque, l'errance fait partie du plaisir ressenti, faisant de l'irrationalité du paysage admiré et l'étendue de sa perspective finale, des souvenirs uniques !
Revigorée par mes pérégrinations et par le dépaysement éprouvé, je me perdrai bien volontiers dans l'univers d'un autre Priest, dès que j'en aurai l'occasion.

Croyez-le ou pas : une lectrice invertie en vaut deux !!! ;-)
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L'intérêt ne faiblit pas un instant, et l'urgence de connaître le sort réservé à nos personnages préférés, stimule un appétit devenu follement gigantesque, et surtout proportionnel à cette faramineuse épopée de SF !

Peter F. Hamilton est certain de gagner de nombreux admirateurs/trices, dont je suis, après une découverte aussi inouïe *_*

Si vous n’étiez pas encore décidés à vous lancer dans L'Aube de la Nuit, j'ose espérer que mon enthousiasme vous fera définitivement basculer vers cet univers ô combien époustouflant, et tellement addictif !
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Toujours aussi emballée, je me rends compte que cette idée de brèche ouverte avec l'au-delà, donnant la possibilité aux morts (célèbres pour certains d'entre eux, imaginez un peu "THE big circus" !) de récupérer un corps et de mettre la galaxie en effervescence, est furieusement géniale, pour peu que l'on s'en donne les moyens. Et c'est le cas ! Question ressources, déploiement, action, terreur, péripéties... j’en passe et des meilleurs, sachez que ça dépote à l'antimatière !

Mais derrière cette folle démonstration se cache aussi une véritable et intense réflexion sur l'humanité et son devenir spirituel.
Nous ne sommes pas face à une vaine dépense d'énergie et d'exhibitions pyrotechniques, mais plutôt devant une oeuvre de SF qui n'en finit pas de nous questionner et de nous ouvrir l'esprit.

Comme moi, il vous faudra absolument découvrir la fin, que je qualifierai de tout simplement magistrale, dans l'ultime et dernier tome après celui-ci.
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Soyez absolument convaincus que cette suite est IMMANQUABLE !
Tout est soigneusement pensé, et finement élaboré, pour faire décoller une histoire qui se révélera impressionnante.
Les chapitres ne nous ménagent pas niveau casting, et les personnages féminins sont d'envergure et détiennent des positions cruciales dans l'histoire.
Et comme si cela ne suffisait pas, bon nombre de protagonistes non secondaires, ainsi que d'étonnantes races extraterrestres s'invitent dans cette gigantesque fresque interstellaire. Passant des uns aux autres avec un intérêt grandissant, c'est sans embûche que les différents décors prennent forme autour d'eux, comme autant de portes ouvertes sur des lieux démesurés dont l'exploration réserve des moments passionnants.

Pour une telle épopée spatiale, Hamilton nous prouve qu'il sait modeler l'espace à sa guise ! C'est au sein d'une confédération grouillante d'inventivité que va se jouer l'avenir de l'humanité avec cette crise de la possession. Voilà encore une autre, et non des moindres, multiples raisons de la réussite de cette histoire : la richesse de son environnement.
Tenez-vous le pour dit : Peter F. Hamilton est un habile façonneur de planètes ! Un magicien de l'univers que rien n'arrête, et dont les mondes vous scotchent à votre fauteuil, les yeux remplis d'admiration *_*
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L'Aube de la nuit, est un savant mélange de space opera teinté d'horreur. Mais il s'agit avant tout d'un roman de SF foisonnant de très grande envergure !

Son scénario repose sur l'idée d'une crise sans précédent que doit affronter l'humanité du XXVIIe siècle, à savoir l'ouverture d'une brèche avec l'au-delà, permettant aux morts de prendre possession du corps des êtres humains vivants, et d'en faire des êtres dotés de pouvoirs énergétiques terrifiants.
Oui, mais pour couvrir l'équivalent de 6000 pages, vous imaginez bien que nous sommes loin d'une simple histoire de revenants version inter-galactique. Surtout si vous connaissez un tant soit peu Peter F. Hamilton.

Cet auteur britannique de science-fiction, surtout connu pour ses œuvres de space opera, n'a pas la réputation de ménager ses effets. Preuve en est : avec cette Aube de la nuit, la corne d'abondance de Peter F. Hamilton a fait jaillir un fleuve (n'ayons pas peur des mots) prodigieusement bouillonnant.
Une histoire passionnante, servie par une débauche d'effets spéciaux et de planètes et mondes sidérants, tous habilement imaginés pour servir de décor à une flopée de personnages, humains et espèces xéno confondus, et en faire un univers débordant d'imagination.
L'action est également au rendez-vous grâce à des combats spatiaux captivants et maîtrisés, des scènes d'affrontements entre humains vs possédés à couper le souffle, et un suspens de folie, sans tomber dans l'écueil du too much, tant l'équilibre est juste parfait !!!
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Pour partager mon géantissime enthousiasme, j'ai l’irrépréssible envie d'user et d'abuser de superlatifs, impossible d'y échapper devant un tel coup de <3

L'Aube de la Nuit se compose de 7 tomes, découpés en 3 épisodes, comme suit :
- Rupture dans le réel (The Reality Dysfunction), publié en 1996 en 3 tomes : Genèse, Émergence, & Expansion
- L'Alchimiste du Neutronium (The Neutronium Alchemist), publié en 1997 en 2 tomes : Consolation, & Conflit
- Le Dieu nu (The Naked God), publié en 1999 en 2 tomes : Résistance, & Révélation

Pour moi, ces tomes forment un tout indissociable ! Ils sont la somme d'un seul et même copieux roman. On me souffle d'ailleurs dans l'oreillette qu'il compte plus de 10 millions de signes, soit plus de 6000 pages en version livre de poche, ce qui en fait le plus long roman de science-fiction !

Vous savez que je n'aime pas trop en dire sur une histoire, afin d'en préserver la saveur inédite. C'est pourquoi, je n'aurais pas la prétention de vouloir réussir à vous révéler l'étendue de cette oeuvre unique, d'ailleurs la tâche serait bien trop inaccessible à mes modestes capacités ^_^
Ce que je peux tenter de vous communiquer en revanche, c'est combien je suis encore ébahie par le vertige ressenti, et par cette impression durable qu'il y aura un avant et un après Aube de la nuit dans ma vie de lectrice, me rappelant d'une pierre deux coups, combien la SF de ce niveau comble mes attentes, et ce, bien au-delà de mes espérances.
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Vous voulez du lourd, du consistant, du volumineux ? Eh bien, j'ai le plaisir de vous présenter ma monumentale révélation en science-fiction de ces derniers mois !
Avant d'en arriver là, il faut poser les bases ;-) Ce que fait l'auteur avec force minutie dans Genèse, ce premier tome, dont les 200 premières pages ne sont pas toujours d'une grande fluidité.
Mais il faut laisser le temps à la colossale machinerie hamiltonienne de se mettre en branle, à l'instar de nos neurones, pour assimiler quantité d'informations.
Et croyez-moi sur parole : CELA VAUT VRAIMENT LE COUP !!!
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Voilà... c'est fini :( Et depuis, tout me semble fade et inconsistant, réalisant du même coup que ce sentiment durable est un effet "post-reading" assez déstabilisant, mais aussi gage d'une intensité trop rarement éprouvée !
Je vous autorise à ne garder à l'esprit que l'essentiel : à savoir que j'ai été captivée, épatée, émue, étourdie, et surtout définitivement possédée *_*
En bref : IL FAUT ABSOLUMENT LIRE L'AUBE DE LA NUIT, les 7 tomes ou rien, c'est aussi simple que ça ! Ne vous laissez pas intimider devant l'ampleur de la tâche, surtout si vous devez en ressortir dans le même état d'esprit que moi : durablement transformée *_*
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date : 19-03-2018
C'est un circuit rude et accidenté que réserve cette lecture couleur d'ébène. Là où elle vous emmène, la nature, les individus, et la vie en général, sont salement amochés.
Les habitants de Jeanette, pêcheurs de crevettes pour la plupart, en ont déjà bien bavé avec Katrina. Depuis, ils tentent de reconstruire en subsistant de leurs maigres pêches, et voilà que 5 ans après, une marée noire se répand dans le golfe du Mexique, réduisant en peau de chagrin le contenu de leurs filets.

Pour bien vous préparer à ce récit, il vaut mieux sortir les cuissardes de pécheur, un sac à dos rempli d'objets de première nécessité (crème anti-moustiques, jumelles, kit de survie, et de self-défense...), et s'attendre à tout !!!
Je peux vous garantir que vous ferez de pittoresques rencontres en chemin, tant les personnages sont authentiques, et consistants ! Ce sont des êtres esquintés, qui vous montrerons la misère, la vraie ! Celle qui engendre la colère, qui érode l'espoir, et qui s'acharne obstinément pour réduire les hommes à néant.
[...]
J'ai envie de vous enrôler dans cette lecture pour que vous les rencontriez tous ! Pour que leur courage ne soit pas occulté par leurs difficultés, pour que vous pataugiez avec eux dans ces eaux qui enflamment l'imagination, et aussi pour que vous découvriez un premier roman captivant, sincère, et empli d'humour noir.

Si vous y allez, soyez prêts à mettre les pieds dans la vase des marécages, là où ça sent mauvais, et où les dangers d'une nature saccagée ont fait le lit du malheur. Le genre d'endroit où les situations sordides en entraînent d'autres, et vous embourbent un peu plus à chaque mouvement. Reste à trouver la bonne prise et à l'empoigner fermement pour en réchapper. Une destination poisseuse, où la violence rôde, prête à vous tirer vers le fond, mais qui cache aussi dans les profondeurs de la brume, de beaux petits îlots d'humanité, et d'émotions brutes.
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date : 10-03-2018
L'origine de ce choix est une furieuse envie de retrouver la plume de l'auteur du roman Le soleil des Scorta, lu cet été, et tellement apprécié.
Mais aussi pour l'immense coup de cœur ressenti en ce début d'année envers une série TV véritablement unique en son genre : Treme.

C'est l'histoire de ces destins d'hommes et de femmes confrontés au déchaînement des éléments en ce 29 août 2005 à la Nouvelle-Orléans, jour où Katrina, l'un des ouragans les plus puissants de l'histoire des États-Unis, a touché la côte de la Louisiane.
Dans ce roman court mais tellement percutant, on suit le déroulement des événements, et la lutte de ces existences prises dans la tourmente, presque heures par heures.
C'est une histoire d'où surgit la cruelle absence de choix des plus déshérités, qui ne courbent pas l'échine et ne vacillent pas devant l'injustice, relevant même la tête avec courage.
Un récit sur l'instinct de survie poussé à son paroxysme, et sur la folie démultipliée par la tempête.
Mais aussi sur l'amour qui brave la fureur, et sur la rédemption trouvée dans le chaos.
[...]
J'ai été sonnée par la puissance de ce roman, qui m'a littéralement clouée dans mon fauteuil ! Prise au cœur du dévastateur ouragan Katrina, je me suis laissée engloutir par les mots de l'auteur, totalement submergée par une tempête d'émotions, avec un sentiment d'impuissance écrasant.. L'authenticité des personnages, leur courage dans ce cataclysme, leur fatalisme aussi, m'ont profondément touchée. C'est un récit qui parle d'injustice, un hymne pour tous ces laissés-pour-compte qui ont été abandonnés et frappés de plein fouet par l'ouragan. Un texte fort et poignant qui m'a laissée le souffle coupé lorsque je l'ai refermé. Il aura fallu attendre que le vent retombe dans mon esprit, et que le bouillonnement de la révolte s'apaise, pour que les visages, et les scènes, remontent à la surface, et se gravent, sans doute pour toujours, dans ma mémoire.

Secouée par les mots de Laurent Gaudé, je refais surface avec un serrement de cœur, et suis saisie par une conviction : celle d'en être follement éprise.
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