Les maisons vides

"Les maisons vides",ce sont ces maisons familiales vides de leurs habitants ou plutôt de son aïeulle Mariá, l'arrière grand mère de Gabrielle.

Gabrielle cette adolescente de 13 ans qui vient se recueillir sur le cadavre de Mariá qui vient de mourir. C'est le prologue et le début de l'histoire de Gabrielle qui va passer de l'enfance à l'âge adulte,en traversant pas mal de tumultes. Car la mort de son arrière grand- mère ne laisse pas Gabriel indifférente. C'était sa complice,son espiègle copine de jeu. D'ailleurs elles se ressemblent.

Et puis il y a ces chapitres avec un astérisque qui décrit des clowns venant au chevet des enfants malades à l'hôpital.

Le roman alterne avec force,justesse et sensibilité la vie de Gabrielle dont les chapitres sont numérotés en chiffres arabes,avec ceux qui décrit l'évolution de le vie de Gabrielle à partir de l'enterrement de Mariá.

Et quelque fois, s'incrustent de courts chapitres où interviennent les clowns .

Ce roman est un focus sur les vies de Gabrielle : celle d'avant ces 13 ans,celle d'après avec un mystérieux narrateur qui se révélera au dernier chapitre et qui dit ces mots "Ma Gabrielle","Je pense","Je crois"...

A travers les vies de Gabrielle, on voit défiler celles des générations de femmes :Mariá, réfugiée espagnole,Jo,sa belle fille, Suzanne la mère de Gabrielle et Bénédicte sa tante et ses cousines. C'est une histoire de femmes et de générations dévouées et plus ou moins soumises mais de moins en moins, à l'image de Gabrielle et de son entraîneuse d'AGRS et de Mariá qui sur ses vieux jours ne veut plus s'en laisser conter et les autres dont les excès de colères retenues surprennent et libèrent. A contrario,c'est le portrait de ces hommes du Sud-Ouest pour qui seuls comptent le rugby et la chasse à la palombe.

C'est aussi une histoire de corps.

Corps de Gabrielle née prématurée qui se bat pour rester en vie ; corps de Gabrielle mise à rude épreuve par l'AGRS qui la sauve d'un handicap certain mais l'emmène dans les voies douteuses d'une anorexie ; corps que Gabrielle veut contrôler coûte que coûte ;corps de Gabrielle sans cesse surveillé,depuis son plus jeune âge par ses parents anxieux de la perdre ; corps de l'adolescence qui de transforme au risque de changer le regard des autres sur soi ; corps de cette arrière grand mère qui se décharne bouffé par la vieillesse ; corps enfin du petit frère qui ne demande qu'à grandir.

La construction du roman renvoie les deux vies de Gabrielle en écho et avec ces clowns et ce mystérieux narrateur,contribue à rendre cette histoire suspendue, addictive, délicieuse,belle et sensuelle.

Encore un coup de coeur pour un premier roman.

Cadavres et douceurs... Clowns poétiques... La petite Gabrielle née de parents aimants... "Les maisons vides" tout comme l'histoire l'est un peu... Le genre qui décrit un accouchement en dix pages là où j'aurai mis dix lignes... Les beaux mots, les belles phrases... Les pirouettes Littéraire, ça oui, c'est maîtrisé. Mais dans le fond, le récit à il vraiment du cœur à l'ouvrage, à nous raconter ? Même le résumé est d'un ennui ;"Elle avance chaque jours vers la fin de l'enfance" euh c'est ça l'intrigue ? Et j'ai payé pour ça xd...

Ce roman d’apprentissage, ce roman de la fraîcheur, de l’innocence et de sa perte, de l’enfance d’une grande prématurée et de son combat pour la vie, est magnifiquement écrit. Poétique, touchant, tendre et dur à la fois, il nous plonge dans la vie de Gabrielle, qui, forte de ses faiblesses (puisque ce sont elles qui la poussent à aller plus loin, plus haut, plus courageusement que d’autres), sait ce qu’elle veut et est intransigeante avec le reste. Elle va vivre le deuil, le passage de l’enfance à l’âge adulte, la déception, les compétitions et le don de soi et va chuter, puis se relever, avec la force dont elle a fait preuve à la naissance. Une renaissance en quelque sorte… Un ouvrage magnifique et un message d’espoir.