Mystères et diableries sous Louis XI, Tome 3 : Cuvée royale

Depuis leur récente défaite, les Anglais ne pensent plus qu'à ça: reprendre la Guyenne. Lann, espion anglais, a pour mission de rallier à leur cause les anciens membres de la Ligue, notamment le comte d'Armagnac et le duc de Nemours. Mais ce dernier, dans une énième volte-face, conclut une alliance avec Louis XI. Pour autant, est-il sincère? Si oui, il voudra certainement faire disparaître toutes traces du complot...et Lann avec!! D'autant que le roi met tout en oeuvre pour écarter les traîtres de son chemin, y compris son propre frère qu'il pense apaiser en reconstituant pour lui le duché de Guyenne.

Soulac, village dans le prieuré duquel Thomas Russ s'est retiré, est pillé par les soudards de Lescure en représailles contre les jumeaux qui ont osé braver son autorité en récupérant le corps de leur frère pendu pour braconnage et en détruisant le gibet, symbole de sa puissance.

Thomas parvient à passer un accord avec Isabelle de la Tour, seigneur de Lesparre depuis le décès de son mari: en échange de sa clémence envers les deux fugitifs, Thomas s'engage à partir à la recherche de Gombaud, bras-droit de la dame et capitaine de Lesparre, subitement volatilisé. Mais Isabelle, de réputation vénéneuse et implacable, est-elle honnête avec Thomas? Ne poursuit-elle pas un dessein dans lequel le jeune homme ne serait qu'un jouet qu'on jette une fois la partie terminée?

C'est alors que Louis XI débarque chez son oncle Aymon Tuillier, marchand à Bordeaux!!

Dès les premières lignes, on rentre dans l'action avec la vision du camp des routiers. De l'action, des bagarres, du rythme, de l'humour. On ne s'ennuie pas une seconde!!

Les personnages sont intéressants, notamment le jeune Thomas Russ, moitié Anglais, moitié Bordelais, symbolisant la pluralité d'un peuple assis entre deux royaumes, dont la première finalité est de s'enrichir par le commerce de son vin. Anglais? Français? Peut importe finalement, pourvu que l'on soit libre de mener ses affaires à sa guise..."Les combats que lui imposait l'existence lui étaient devenus un fardeau intolérable...Le rejet qu'il éprouvait de toute emprise du roi sur sa vie était si violent et lui causait une angoisse si douloureuse que Paula ne le comprenait plus et avait même un peu peur de lui. Il n'en avait été que plus désespéré et, à ce moment de son existence, s'il avait dû se définir, il se serait comparé à une ville assiégée dont les remparts s'écroulent les uns après les autres et qui ne sait vers qui se tourner pour trouver de l'aide." (Page 49).

Avec ce troisième tome, Alain Bosc confirme son talent de conteur, sa maîtrise de la reconstitution historique pour notre plus grand plaisir. Y aura-t-il un quatrième volet des aventures de Thomas et de Paula? Mystère...

Nous sommes en 1467. Les complots contre le Roi de France sont toujours aussi nombreux, et l’Angleterre a souvent un rôle à jouer dans ces tentatives pour fragiliser le pouvoir du monarque. Et parfois, les comploteurs voient leurs plans se compliquer à cause de conflits entre deux territoires. La « guerre de clochers » entre Soulac et Lesparre va prendre de telles proportions que Thomas Russ va être contraint de sortir de sa retraite. Il va se retrouver entraîné dans une nouvelle aventure bien malgré lui.

Je ne dévoilerai rien d’autre de l’intrigue. La présentation de l’auteur est bien suffisante et je crains de trop en dire. Certains reprocheront peut-être à l’auteur de prendre un peu de liberté avec l’Histoire. Pour ma part, il est pardonné. Parce qu’il nous livre ici un récit aussi prenant que les deux premiers volets, rendant l’intrigue plus complexe par le nombre de personnages secondaires ayant chacun un rôle à jouer. Et comme avec les deux précédents tomes, l’ambiance médiévale est très bien décrite, le lecteur plongeant avec plaisir dans une autre époque. On sent qu’il y a un réel travail de recherches en amont, que l’auteur connait bien la région et son histoire.

J’ai été ravie de retrouver Thomas, Paula et Juan. Chacun d’eux va être confronté à bien des dangers. Mais ces trois-là vont-ils se retrouver? Vous ne le saurez qu’en lisant cet agréable roman, dont le final a provoqué chez moi deux réactions plutôt opposées. J’ai ri en comprenant enfin le titre de cet ouvrage, et je me suis sentie nostalgique par rapport à certains personnages, avec l’impression d’avoir tourné la dernière page de leur histoire. C’est que je m’y suis attachée! Ils ont beaucoup mûri depuis Les loups du Pontet. Il faut dire que la vie que leur a fait mener l’auteur ne fut pas de tout repos.

https://deslivresdesfilsetunpeudefarine.wordpress.com/2016/01/04/cuvee-royale-mysteres-et-diableries-sous-louis-xi-t3-alain-bosc/