Punk Rock Jesus

Une claque ! L'histoire est prenante, dérangeante et intense. Un concentré du pire des États-Unis, un mélange de show-biz et d’extrémisme chrétien, qui bousille la vie de tout nos protagonistes. (C'en est même le pitch de départ).

Une critique acerbe de leur société, à lire.

Le Truman Show avec des flingues et de la musique punk, voilà la programme de ce oneshot de l'excellent Sean Murphy.

Véritable critique sociétale, on a ici un récit prenant et même touchant sur les dérives de la Télévision et de la Religion, où l'argent, la fierté et l'effet de masse sont durement pris à partie.

Des personnages brisés, mis en valeur par un trait dur et beau à la fois, et une histoire qui tourne parfois au glauque, le cocktail parfait pour une histoire coup de poing et coup de cœur.

Un comics indé qui claque !

Sean Murphy est vraiment une valeur sûre dans l'univers américain. Comment parler de la religion sans parler des USA. Comment critiquer la religion mieux qu'un auteur plongé dans cette ambiance culturelle. Quoi de mieux que cloner Jésus et le transformer en ado rebelle ?

Vraiment une lecture incontournable pour les lecteurs du genre et ceux qui aimeraient découvrir le milieu.

Cloner Jésus et lancer une téléréalité sur sa vie, c’est du pain béni pour faire mouiller les grenouilles de bénitier du monde entier. Mais, dégoûté par la société aliénante dans lequel il grandit et la bigoterie hypocrite, le petit messie de l’Amérique se révolte et devient… Punk.

La critique de la société de consommation et de de l’extrémisme religieux est très présente comme on pourrait s’en douter, pas subtile mais pas non plus grossière. Il y a un bon équilibre entre la réflexion et l’action débridée. Ça ne fait pas dans la dentelle, c’est sombre, violent, entraînant et malgré le cynisme ambiant, il y a quand même des minuscules touches d’espoir glissées ça et là.

Le dessin est à l’image du propos : en noir et blanc, il allie un trait fin à un côté très dynamique, qui laisse parfois le détail de côté pour privilégier l’impression de mouvement.

S’ils partent souvent d’un archétype, les personnages ont une personnalité bien développée qui va au-delà du cliché. Thomas le gros dur au sombre passé, Gwen la vierge naïve et innocente, Dr Epstein la scientifique qui veut sauver la planète à tout prix, Chris l’enfant-star qui se fait bouffer par la célébrité… Tous sont très attachants, sauf Slate qui est le gros c*nnard qu’on adore détester. Je regrette juste que Rebekah et les membres du groupe punk soient moins développés que les autres personnages.

J’ai éprouvé beaucoup d’empathie pour Gwen. Traitée tantôt comme une poupée idiote tant malléable physiquement que mentalement, tantôt comme une ivrogne irresponsable, c’est une personne qu’on a détruite. Mais dès lors qu’elle se rend compte de l’énormité de la situation, elle se révèle être une battante prête à tout, finalement assez punk dans l’esprit, et loin d’être cruche.

Excellente lecture qui donne envie de gueuler son indignation et tout faire péter.

Ce comics est une critique brute qui raconte pourtant une histoire. Une critique constructive, qui n’insulte jamais personne. Un simple constat de ce qui est. Au travers de ses personnages bien construits, l’auteur nous dépeint un monde que nous reconnaissons un peu trop à notre goût, mais avec une histoire, derrière.

https://leslecturesdangeline.wordpress.com/2020/05/22/punk-rock-jesus/

Un comic super intéressant sur les dérives de la religion, de la télé-réalité et les groupes terroristes. J'ai adoré les personnage de Thomas, la scientifique et Gwen.

Par contre, je ne pense pas que je le relirais.

Cette critique sociale dans laquelle S. Murphy scénarise (et dessine) un monde régi par le fric et les médias nous ouvre les yeux et l'esprit... qui se révolte !

Ça me chatouillait bigrement de crucifier, tête en bas avec deux douzaine de gros clous, l'abjecte individu (évidemment) riche, influent et sans états d'âme, qui réalise le plus grand réality-show télévisuel du siècle en appâtant le populo avec un clone de Jésus-Christ ("graine" de JC, ponctionnée sur le suaire de Turin et implantée dans une jeune vierge blonde (!), embauchée et remodelée pour les circonstances).

J'ai jubilé quand JCII (rebaptisé Chris), après une jeunesse surprotégé sous "bulle" médiatisé et un endoctrinement chrétien à la sauce créationniste, se révolte enfin à l'âge de quinze ans ! Ça ne se fera pas sans un peu de pétage de plombs et les résultats sont pour le moins explosifs : les dessins en noir et blanc en témoignent.

Et alors mon coeur de femme a battu plus vite (que voulez-vous..."la chair est faible") pour le garde-du-corps de Chris : un ancien "soldat" de l'IRA qui croyait se battre pour ses croyances et qui, pétri à souhait par ses (faux) pairs, est devenu un homme introverti et taciturne, mais toujours fidèle à ses promesses.

Cet album est avant tout un anathème virulent (sans toutefois dépasser les limites) contre cet Amérique béni-oui-oui, facticement chrétien et pudibond dans laquelle le sens même de conviction religieuse est financièrement et honteusement exploitée jusqu'au bout.

Quant à moi, j'ai privilégié la lecture des relations humaines : je me suis énervée, j'ai exulté, je me suis sentie fondre, je me suis sentie vivre, à travers des sentiments contradictoires... et rien que pour cela cette BD (comics) est une totale réussite !

Une belle réussite !

Quand la télé-réalité et ses dérives enfantent de sa plus grand mise en scène, le résultat ne peut être... qu'explosif.

Le trait de Sean Murphy est vraiment cool, avec de très belles cases et un découpage dynamique. Mention spéciale à la BO (chaque numéro de comics étant précédé d'un dessin de cassette avec une chanson) que j'ai écouté en même et rend très bien l'évolution de l'histoire.

La première partie est vraiment une belle réussite : ce huit-clos de télé-réalité où grandit le petit Chris au fil des drames inévitables que sa simple existence entraine est saisissant. Et quand le trip Punk démarre... ben c'est vraiment Punk quoi !

Ce que j'ai vraiment aimé avec ce comics c'est vraiment son état d'esprit jusqu’au-boutiste : c'est violent, c'est percutent, ça manque parfois de subtilité, mais l'esprit bourrin du comics ressort bien et voir exprimer des pensées politiques et scientifiques avec autant de brutalité est vraiment défoulant.

Au fond, c'est ça le vrai trip du comics : "Et si Jesus était cloné dans une télé-réalité ? ça foutrait la merde. Mais quitte à foutre la merde, autant y aller franchement !"

C'est donc un scénario et des personnages ultra poussif (ce qui rejoint l’extrémisme du mouvement punk) mais lorsqu'on y prend goût... putain que c'est bon ! De la castagne, des revendications politiques violentes, du sang, de la sueur, du punk... putain ouais !

J'ai également beaucoup aimé la représentation de ce futur proche (au niveau législation, évolution de New-York, etc.) et au final lire ce livre aura été très très plaisant.

Poussif, punk, et super plaisant.

(ps : la morale de fin est assez cool aussi, c'est une bonne conclusion qui évite l’extrémisme sans renier ses valeurs)

Encore merci à mon vendeur de BD pour m'avoir forcé à l'acheter !!

BD réaliste et glaçante sur les dérives possible de l'humanité dans les prochaines années causées par les extrémistes religieux de tous bords.

Des personnages complexes, hauts en couleur et avec leur lot de secrets apportant des rebondissement intéressants à l'intrigue. Sans oublier des dessins magnifiques et toujours très soignés sur lesquels je me suis longuement attardé.

Le passage petit garçon bien sage / chanteur d'un groupe de punk m'a paru un peu rapide et bâclé, mais bon, ce n'est certainement pas le point important de la BD qui a avant tout été créé pour passer un message de tolérance et de modérantisme. C'est par l'extrémisme que l'on créé ce que l'on hais le plus.

En plus d'être génial, il n'est vraiment pas cher, ce serait bête de s'en priver...

Waouh!! Acheté sur le conseil de mon vendeur de comics, je suis bluffée! Une fois entrée dans ce volume impossible d’arrêtée. L'auteur nous peint un reflet de notre société dans une dizaine d'années et nous met face a un avenir fort probable et déjà légèrement présent. Une vrai réflexion.