Bad Ass, tome 1 : Dead end

Voilà un comic-book français publié chez Delcourt, complètement parodique tout en restant respectueux de ses aînés.

Dead End est un tueur à gages redoutable, et d'une efficacité telle qu'il fait trembler ses pairs : il peut faire une arme de n'importe quoi et parvient à éviter tous les coups durs. Aujourd'hui, il en a marre, et décide de faire la peau à son employeur, le Dragon vert, quitte à se débarrasser par la même occasion de la redoutable Amadeus Kitty, d'une tripotée de flics casse-couilles et même, pourquoi pas, de Black Snake, le justicier de la nuit rôdant dans sa Blackmobile... Dead End n'a peur de personne. Pourtant, en 1977, il n'était qu'un ado pathétique, couvert d'un acné persistant et la risée de tout un lycée...

Ultra-référentiel, bardé d'humour bon enfant, Badass fait d'énormes clins d'oeil à Batman et à ces comics des années 60 dont les méchants portaient tous des noms ridicules tirés d'animaux, tout en dépeignant un univers caustique entre le Punisher et Deadpool. Beaucoup d'action, des dialogues parfois limite et un petit mystère sur les origines et les pouvoirs de Dead End annoncent une suite détonnante puisqu'on termine l'album sur une confrontation avec la American Justice Federation !

En grand fainéant, je vais commenter ici pour toute la série, que je viens de finir.

Les histoires de superhéros, il y en a plein, et depuis des années. Elles se ressemblent. Quand un auteur renouvelle le genre, beaucoup le copient, donc cela produit plein d'histoires qui se ressemblent. Cependant, parfois, un artiste sort du lot, et nous surprend. Cela fut le cas pour Bad Ass. Est-ce qu'il est le seul du genre? Est-ce le premier? Je ne saurais dire, vu la production annuelle. Mais il tranche, et il est d'excellente facture. Et cela m'a plu.

Par contre, si le genre veut que les histoires de superhéros vendent des valeurs morales et une façon de voir la société, ce n'est pas vraiment le cas de BadAss. Je ne veux pas dire par là qu'il est creux, mais il est plus sur le mode contestataire et satyrique. Plus que de vendre des valeurs, il pointe le doigt sur des travers, et dénonce implicitement la dictature de certaines valeurs morales que, justement, des Superman ou des Batman cherchent à nous imposer. Cela fait du bien, car il faut savoir se méfier de tout extrême, mais cela n'en fait pas un livre pour enfant.

Spoiler(cliquez pour révéler)Par contre, la fin, bof. Non, sur le principe, je dis pas, mais elle est bâclée et peu cohérente.

Un comics d'anti-héros psychopathes et déjantés ! Dans ce tome, rencontre avec Dead End, tireur à gages avec un c*l bordé de nouilles...

Cette nouvelle lecture des super-héros sous un angle qui rappelle un peu "Watchmen" (tous restent humains dans ce qu'ils peuvent avoir d'inhumain) est plus folle et plus "fun", c'est totalement outré, mais aussi totalement assumé. Il y a un petit côté "Orange Mécanique" dans cette série : tous les "bad guys" sont détestables dans leurs actes, mais l'on s'y attache bien plus qu'aux défenseurs de la justice.

Une série plutôt sympa qui propose un univers et des personnages assez dingues. J'apprécie !