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Ils désertent



Description ajoutée par nathc 2012-08-29T07:48:05+02:00

Résumé

VRP en papier peint, celui que ses collègues appellent l « ancêtre » fait relier ses échantillons dans de gros volumes à couverture de cuir. Ils racontent quatre décennies d intérieurs à la française, depuis les motifs bariolés du yéyé jusqu à la tyrannie du blanc. Mais sa vraie passion, c est la correspondance de Rimbaud, celle des pistes africaines, quand le poète était aussi voyageur de commerce. Il l emporte partout, dans les petits hôtels aux réceptionnistes parfois mal aimables, la feuillette au resto chinois ou à la pizzeria, y songe encore en traversant la place déserte d un patelin, cigarette aux lèvres. Et chaque fois qu un rendez-vous l amène du côté de Charleville, il va se recueillir sur la tombe de son compagnon de route.

Une jeune femme fraîchement nommée à la tête de l équipe a pour mission de convaincre ce poète du papier peint de s adapter au nouveau concept global de l entreprise : amener les gens à acheter un canapé assorti au revêtement du mur. Mais lui refuse d en entendre parler. Quand il pense aux milliers d années qu il a fallu à l homme pour apprendre à se tenir debout, vendre des canapés lui semble une défaite.

La nouvelle responsable sait toutefois que les canapés ne sont qu un prétexte. L ancêtre est usé, ses méthodes sont caduques, à l image du cuir craquelé de ses reliures. Il indispose la direction qui veut se débarrasser de lui. Or aucun canapé ne l attend nulle part. Le priver de la route, des petits hôtels et des restos chinois ; l empêcher de contempler les stations-service et les aires de repos avec les yeux de Rimbaud, c est le réduire à néant.

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Classement en biblio - 11 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Papachoultse 2013-02-10T19:23:36+01:00

Nouvel extrait :

Maintenant que le camion est parti, la femme pourrait ouvrir la portière de sa voiture, s'installer et démarrer. Mais elle n'en fait rien, elle s'appuie sur l'aile. C'est une sorte de gros break déglingué, d'une couleur de survêtement usé, hésitant entre le vert et le brun et que le soleil ne parvient même pas à faire luire. Les suspensions fatiguées laissent choir le coffre jusqu'aux graminées rachitiques d'une pelouse que personne ne vient tondre. La femme s'appuie sur l'aile, comme assise, les yeux fixant l'immeuble devant elle, et on entend encore le camion tourner le coin de la rue dans un craquement de boîte de vitesses. Le soleil tape avec violence sur les vitres et réfléchit une étoile de lumière qui aveugle les passants. Malgré l'éblouissement, on distingue l'ombre de deux enfants à l'intérieur du véhicule, deux têtes qui émergent à peine des sièges arrière. Les formes d'un abat-jour et d'une plante verte indéterminée finissent de remplir l'espace du break. Maintenant la femme, toujours appuyée, allume une cigarette sans quitter l'immeuble des yeux, indifférente aux enfants. On voit nettement la fumée qui l'enveloppe, puis, alors que la première bouffée s'évanouit, elle laisse pendre la main qui tient la cigarette le long de la carrosserie. Elle est blonde, cheveux mi-longs, vêtue d'un jean et d'un tee-shirt, petite et menue, disproportionnée par rapport au gros break, en désaccord avec lui, comme si ce véhicule lui avait été prêté à l'occasion du déménagement.

Toi, tu es arrivée au moment où le camion démarrait, avec l'inscription Garde-meubles travail soigné qui s'est éloignée lentement. Tu as garé ta voiture sur le trottoir d'en face, au-delà du terre-plein. Tu as cru voir au moment où le camion s'ébranlait un geste du conducteur, vitre baissée, une sorte d'au revoir, et c'est alors que tu as remarqué la femme et le break. Et l'autre aussi, au moment où tu es sortie de ta voiture, cette voisine qui traîne souvent par ici ses savates et la même vieille blouse à fleurs bleues, et qui semble surgir de nulle part à chaque fois. Elle dit : Ils désertent. Et toi, tu comprends «île déserte». C'est seulement quand tu t'attardes sur la silhouette de la femme qui a allumé sa cigarette de l'autre côté de la rue, appuyée d'un air las sur la carrosserie du vieux break, indifférente aux enfants pourtant en plein soleil dans l'habitacle, scrutant l'immeuble bardé de pancartes «à vendre» ou «à louer», c'est seulement à ce moment précis que tu comprends le véritable sens. Ils désertent. Même pas le temps de répondre que la voisine a disparu. Restent cette femme et toi, sur le trottoir d'en face, au-delà d'un terre-plein grossier, constitué de mottes stériles posées au hasard entre deux bordures de trottoir sans qu'on sache bien pour quelle raison elles séparent les voies d'une avenue qui ne mène nulle part. Dans ce nulle part, tu as garé ta voiture, un véhicule récent à peinture métallisée, quelque chose qui jure ici, de la même manière que détonnent tes habits trop neufs, l'allure décidée de qui a un boulot solide. D'ailleurs, tu as encore de multiples choses à faire et ton regard délaisse la femme appuyée, sa cigarette, le vieux break. Tu montes les quelques marches vers la résidence, puis tu fais demi-tour vers ta voiture, tu ouvres le coffre et saisis le sac de voyage que tu avais oublié de sortir. La femme de l'autre côté de la rue n'a pas bougé. Tu lui tournes à nouveau le dos et tu repars vers la résidence.

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Dates de sortie

Ils désertent

  • France : 2012-08-22 (Français)
  • France : 2014-08-20 - Poche (Français)

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