Les Poissons rouges

Peu familière avec l’œuvre de Jean Anouilh, j’ignorais ce que j’allais découvrir. J’ai trouvé cette pièce à la fois drôle, ironique pour ne pas dire acerbe quant aux relations familiales et humaines. Antoine de Saint-Flour, personnage principal et auteur de théâtre dramatique bien né et confiné dans son rôle de gentilhomme, se trouve le bouc émissaire de son entourage, rôle qu’il accepte avec fatalité, comme s’il ne pouvait en être autrement. Le voilà donc entouré d’une épouse qui lui fait porter tout le poids de leurs échecs matrimonial et familial, d’un ami d’enfance qui le parasite allègrement alors que sa maîtresse le culpabilise en utilisant le chantage au suicide et pour finir, un médecin bossu le juge vigoureusement. On se demande pourquoi il endure tout cela mais l’énigme se résolue à la toute fin bien sûr. La construction de l’intrigue est intéressante car le tout se dévoile sous forme de souvenirs ou de rêves, produisant ainsi des aller-retours entre le passé et le présent.