L'amour sur le siège d'à côté
Auteur
- Mathilda Reegers (Écrivain)
Acheter neuf
Acheter d'occasion
Classement en biblio - 88 lecteurs
extrait
– Dis donc Octavien, qu’est-ce qui t’arrive ? lui demanda sa mère alors qu’ils étaient attablés pour le dîner.
– Rien, pourquoi ?
– Parce que tu ne fais pas la gueule comme d’habitude.
Elle imita ce qui devait être sa mine renfrognée habituelle, ce qui déclencha l’hilarité de ses sœurs. Il ne put s’empêcher de rire aussi.
– J’ai croisé mon ancien professeur de français du lycée. Tu savais qu’il était écrivain maintenant ?
– Oui. Il y a eu des articles dans le journal là-dessus.
– Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
– Parce que tu as clamé pendant des mois que tu le détestais alors j’ai pensé que ça ne t’intéressait pas.
Évidemment, elle n’avait pas tort. Il marmonna :
– Je pense que je l’ai mal jugé.
Sa mère faillit s’étouffer avec une feuille de salade. Il ne l’avait pas vraiment habituée à le voir réviser ses opinions. Il était plutôt du genre borné.
– Il t’a lavé le cerveau ? s’inquiéta-t-elle.
– Maman, tu es pénible parfois, soupira Octavien.
– Il est plus beau en vrai que sur les photos ? demanda Camille.
– Qu’est-ce que j’en sais ?
– De toute façon, il est trop vieux pour toi, intervint Estelle. Il a au moins vingt-huit ans.
Octavien secoua la tête, navré d’entendre les sottises de ses cadettes. Pour elles, passé la vingtaine, on était déjà mourant.
– Alors ? insista Camille, ignorant la remarque d’Estelle.
– Il est pas mal, concéda-t-il. Mais c’est le succès qui le rend beau. Quand il était au lycée, on ne se retournait pas sur son passage.
– C’est ce que tu crois, fit sa mère avec un léger sourire. Mon Dieu, si tu avais entendu les mères de tes amis aux réunions parents-professeurs…
– Je préfère ne pas savoir.
– C’est exactement ce que je disais.
Il sauça son assiette avec un morceau de pain. C’était vrai, M. Delforge avait toujours eu un certain succès. Pas parce qu’il était parfait comme les acteurs hollywoodiens en plastique, mais parce qu’il dégageait un charme un brin désuet. Au lycée, Octavien ne s’aimait pas du tout et voilà qu’avait débarqué ce type avec qui il ne pouvait pas rivaliser. Alors que Nathanaël était blond, grand et mince, lui était de taille moyenne, brun et plutôt robuste. C’étaient l’ombre et la lumière. Aux dires des femmes, le jeune professeur était irrésistible à cause de son air timide et innocent, un peu gauche. Et le pire, c’était qu’il semblait n’avoir aucune conscience de son pouvoir de séduction. On aurait dit que la réalité n’avait pas de prise sur lui, comme s’il vivait dans une autre sphère.
– Tu lui as dit que tu étudiais la photographie ? demanda sa mère, mine de rien.
– Oui.
– Et qu’est-ce qu’il en pense ?
Le sous-entendu était si évident que la bonne humeur d’Octavien s’évanouit. Il repoussa son assiette.
– Ce n’est pas parce que tu n’approuves pas ce que je fais que c’est le cas de tout le monde.
– Tu devrais quand même écouter ce qu’il te dit.
– D’accord. Il s’est montré très curieux et m’a encouragé à poursuivre dans cette voie. Et de toute façon, je ne changerai pas d’avis.
Afficher en entierCommentaires récents
Une nouvelle très courte qui se lit rapidement et qui s'oublie tout aussi vite.
Afficher en entier
Un peu déçu car j'ai pas trouvé l'histoire exceptionnelle. Les personnages sont sympas, mais l'évolution est trop rapide pour qu'on ressente quoi que ce soit et finalement le dénouement idem...
Afficher en entier
J'ai bien aimé cette nouvelle. Elle est super courte, ce qui est plutôt sympa parce que du coup, on va très vite - si ce n'est pas instantanément - dans le vif du sujet. Les événements sont eux aussi courts et très rapides, et c'est quelques fois déstabilisant. Mais c'est quand une bonne petite nouvelle.
Afficher en entier
Une histoire un peu trop courte , mais très sympathique. J'ai beaucoup aimé nos deux personnages principal et leurs passé communs.
Afficher en entier
Une bien trop courte nouvelle qui aurait eu le potentiel pour être davantage exploitée. Dommage car les 2 personnages semblent fort sympathiques.
Afficher en entier
Comment est-il possible de faire ressentir autant d'émotions en si peu de page ?
En moins de 40 pages, Mathilda m'a fait passer par la tendresse, l'humour, la colère, l'imcompréhension, encore la colère, pas forcément dans cet ordre, mais wahou quel condensé elle nous offre avec cette histoire !
Octavien et Nathanaël vont se retrouver par hasard côte à côte dans le train les emmenant à Lyon.Octavien, l'ancien élève un peu je m'en foutiste, Nathanaël, le prof de français peu sûr de lui et manquant crellement d'autorité.
Si au départ l'échange est froid, ils vont très vite se parler comme de vieux amis. Lyon, gare terminus de ce voyage, ils se séparent et vont chacun de leur côté. Le hasard (eh oui, encore lui), va faire qu'en allant à la librairie, Octavien va "tomber" sur Nathanaël, il n'en croit pas ses yeux, son ancien prof est en fait un écrivain qui fait un tabac en ce moment, et il est là, devant lui, en pleine séance de dédicace.
A partir de là, ils vont se revoir régulièrement, leur amitié va grandir. Mais est-ce réellement de l'amitié qu'il y a entre eux ?
Ils font preuve de maladresse, ce qui les rend encore plus touchants, mais une chose est certaine, Octavien a réussi à percer cette carapace que c'était forgé Nathanaël.
Une histoire émouvante, qui nous montre que rien n'est impossible, mais également que l'intolérance face à l'homosexualité est toujours bien présente.
Mon seul regret est que le mot fin arrive trop vite, j'aurais pu rester avec eux beaucoup plus longtemps, j'ai eu du mal de les quitter. Si un jour Mathilda nous sort un roman avec Nathanaël et Octavien, je suis preneuse sans aucunes hésitations ☺En attendant, leur histoire file tout droit dans mes coups de coeur.
Afficher en entier
Une nouvelle beaucoup trop courte avec un rythme trop rapide pour être appréciée...
Dans une nouvelle, il faut savoir ajouter les scènes clés (ou principales) qui vont s'accorder les unes ou autres sans cette impression de manque. Si vous avez le malheur de relâcher l'émotion ou cette pointe d'addiction que procure l'histoire alors tout le reste devient aussi fragile que le cristal. Malheureusement, c'est ce qui arrive dans cette nouvelle.
On débute plutôt bien, avec des retrouvailles sympathiques et presque mignonnes quoiqu'un peu froides du côté de l'ancien professeur, mais on sent la petite complicité, le côté joyeux de retrouver un ancien professeur ou un ancien élève. C'était bien joué dès le départ, mais ensuite l'histoire prend un rythme qui ne nous laisse pas apprécier le reste. C'est rapide, les scènes se suivent, mais l'émotion n'est plus aussi présente et même si nous retrouvons quelques doutes, quelques questions, elles ne sont pas assez développées et cela rend la lecture pas banale, ni fade, juste automatique.
Capter les bonnes scènes, savoir résumer en quelques mots ce que d'autres étalent sur sept paragraphes, ce n'est pas ce qu'on retrouve ici malheureusement. Et même si la plume de l'auteur est légère et agréable, ce n'était pas suffisant pour sentir ce sentiment de satiété une fois sur la fin. C'est vraiment dommage parce que l'idée principale était bonne et l'auteur avait des idées très chouettes (notamment pour Nathanaël), mais ça n'a pas fonctionné.
Afficher en entier
Les gens aiment aussi
Date de sortie
L'amour sur le siège d'à côté
- France : 2016-04-25 (Français)
Activité récente
Livres ayant des thèmes similaires
Évaluations
Résumé
Pourquoi a-t-il fallu qu’il se retrouve pile ce jour-là, à cette heure, dans ce wagon, à cette place ? Octavien n’avait jamais imaginé revoir Nathanaël Delforge, le professeur de français qu’il a traumatisé par son attitude rebelle quelques années plus tôt. Mais il faut croire que le destin a le sens de l’humour, car il se retrouve assis juste à côté de lui dans le train qui le ramène à Lyon pour le week-end. Pourtant, une fois la gêne dissipée et les politesses d’usage expédiées, Octavien découvre avec surprise que celui qui était autrefois un jeune professeur inexpérimenté et manquant d’autorité a bien changé. Les sujets de conversation et les heures défilent sans qu’il s’en aperçoive et, quand le train s’approche du terminus, une pointe de regret le taraude. Et s’il proposait à Nathanaël de le revoir ?
Afficher en entier