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Un temps sans elle



Description ajoutée par lolo73100 2013-04-05T23:35:52+02:00

Résumé

L’amour fou. Marc ne vit que pour et par Julie. Une écharpe envolée. L’accident, stupide. La mort, intolérable. Il lui faut vivre sans Julie, il ne peut vivre sans Julie. Dès lors il cesse de vivre, part à la dérive dans un parc où se nouent d’étranges rencontres, où se tissent peu à peu nombre de mystères. Jusqu’à ce que… Il est des livres qu’on ne résiste pas à lire deux fois. Un temps sans elle : une première fois avec passion, porté par cet amour fou. Une deuxième fois, avec jubilation, pour comprendre comment on a pu se laisser bluffer de la sorte.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par lolo73100 2013-04-05T23:34:05+02:00

Janvier

Il dormait, du sommeil doux de l’homme en paix, une main abandonnée sur le torse, les cheveux en fouillis.

Il semblait être encore un enfant. Il était un enfant.

21 janvier – 7 h 00

Le réveil me hurle dans les oreilles. C’est insupportable. Je pourrais le fracasser contre le mur. Impossible. Je ne peux pas. Je ne dois pas.

Je suis civilisé. Je tente une extraction de dessous la couette. Pas envie, il fait froid. Sur les vitres, le gel a pailleté le verre. Allez, encore cinq minutes.

Dans la salle de bain, Julie barbote bruyamment sous la douche. Aujourd’hui elle part pour trois jours, je n’étais pas vraiment d'accord, mais je n’ai rien dit. Ma Julie. C’est la dernière fois, elle ne le sait pas encore, mais c’est la dernière fois. Dans six semaines elle chargera, sur une poussette, un baluchon de chair et de couches-culottes.

Elle interrompt mes pensées, mon bel hippopotame est enfin prêt. Sa petite valise à roulettes pleine à craquer est en attente sur le paillasson.

De la voir partir, j’ai un pincement dans les tripes. Je me ramollis, me délite, elle m’affadit la bougresse. Elle et son bidon tout rond.

Elle est sortie en coup de vent, son haleine tiède sur ma nuque, comme un souffle. Un effleurement. Elle colorie ses lèvres d’un rose tirant sur le mauve. J’aime ses baisers si légers, jamais ils ne laissent de traces, ils brûlent juste ma peau, la fine couche d’épiderme entre mes cheveux et le col de mon pull.

J’aime ses baisers que je fais semblant d’ignorer. Un jour, je le lui dirai.

Elle est partie, dans un sourire, dans un éclat de voix. Gaie, enjouée, à peine réveillée, déjà trépidante. Elle m'use dès le matin, elle se lève comme le soleil. En entier. Elle n’est jamais à moitié comateuse, son papotage matinal et unilatéral berce mon amorphe éveil.

Elle va rentrer d’un séminaire, dans trois jours, fatiguée de parler, exiger, parfaire et organiser. Crevée, mais aimante. Elle se posera légère sur le canapé, comme un papillon sur une brindille. Prête à s’envoler encore vers la salle de bain dans un déhanchement mutin. Puis elle finira par s’endormir, après mille babillages que je n'écouterai pas, en posant sa tête brune sur mon épaule…

Je l’aime. Lui ai-je dit ce matin ? Lui ai-je jamais dit d’ailleurs ?

Merde, son écharpe ! J’entends son pas de gazelle qui résonne dans l’escalier. Le bandeau de soie est posé sur la poignée de la porte. Elle descend vite, trop vite, le marteau de ses talons frappe les dernières marches, son ventre rond devrait pourtant la freiner. Je cours, à poil, vers la fenêtre, déjà la porte du hall d'entrée s’ouvre en grinçant.

Elle sort, éclat de couleur sur le trottoir, elle trotte, se retourne, me voit à la fenêtre, l’étole brandie comme un étendard. Elle me sourit, son nez instantanément rosi par le vent vif. Elle lève ses deux bras et je lâche le voile de tissu fin. Je ris à pleine gorge de la voir reculer en essayant d’attraper la capricieuse écharpe. Son ventre est presque gracieux vu de là-haut… Elle pirouette, descend du trottoir.

Je hurle, elle rit. Je hurle, mauve le foulard, je hurle dans le frémissement de la tôle, dans le vacarme des freins. Je hurle quand son corps se désarticule sur le pare-choc de la voiture. Je hurle encore quand il retombe disloqué sur le trottoir, je hurle toujours quand la voiture roule sur son bras droit. Et dans l’instant de parfait silence qui suit, je me rends compte qu’elle n’a pas bronché. Pas un bruit. Pas un cri. Seul le son mat de son crâne sur le poteau du feu vert. Rouge… Vert… J'ai, dans les narines, une odeur d'acier frotté. Son corps est là, couché sur l’asphalte, il paraît presqu’intact. La courbure de son bras est surprenante. Son ventre rond est encore rond. C’est la seule évidence de cet instant.

Je pose sa tête sur mes genoux et j’attends. Les yeux mi-clos. Les doigts englués de son sang. Pourpre et chaud.

Un homme tient l’écharpe mauve. Il pleure cette femme qu’il ne connaît pas et qui semble endormie dans mes bras. Je tends la main, il y dépose le voile fin. De la soie. Lisse et brillante, souple, insaisissable.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par lolo73100 2013-04-05T23:34:44+02:00
Diamant

Un très bon livre, que j'ai vraiment apprécié, une fin originale et surprenante :)

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