Double étoile

Double étoile est l'histoire d'un acteur sans emploi qui vivote tant bien que mal. Un jour, il obtient un rôle déroutant et devient la doublure d'un homme politique important qui n’est plus en capacité de faire des apparitions publiques. Ce qui devait être temporaire pourrait bien durer et un discours pourrait être bien plus. Il va se prendre au jeu tout comme l’équipe qui l’entoure.

Petit à petit la frontière entre l’acteur et son rôle évolue. Jusqu'où va le mener ce statut de doublure ? Pourquoi ce qui était censé être temporaire n’arrive pas à se terminer ? C’était très intéressant autant du point de vue politique que du côté théâtre. Les dessous de la politique et les conséquences potentielles de chaque situation sont bien illustrés. Et du côté théâtre, tout y est de la préparation initiale à la mise en condition pour jouer son personnage sans oublier les interventions de plus en plus conséquentes. Ca se lit vraiment bien, ça coule tout seul et est accessible même aux novices de la SF. J’ai passé un très bon moment et puis je pense que ça fait partie des classiques de SF qu'on peut encore lire sans trop grincer des dents contrairement à beaucoup (pas spécialement sexiste….)

Encore un prix Hugo mérité.

Ecrit en 1956, encore un livre d'Heinlein qui a très bien vieilli.

Style fluide, accessible, prenant.

Ici pas de batailles spatiales mais les coulisses de la politique, ses coups bas, ses petits complots et ses luttes de pouvoir.

La politique, un sujet cher à Heinlein que l'on retrouve dans tous ses grands chefs d'oeuvre Etoiles, garde à vous, Révolte sur la Lune ect.

Une politique qui passionne.

A lire absolument.

Voilà un excellent livre qui permet plusieurs lectures différentes !

Tout d'abord, il y a la transformation d'un comédien, comment il travaille et s'investit dans son rôle au point de devenir le personnage. C'est une très belle description de cette immersion dans un autre monde, celui de la politique.

Il y a ensuite ce monde de la politique, parfaitement développé, qui nous montre les rouages du pouvoir, la diplomatie comme les arrangements et coups bas.

Enfin, il y a un très beau travail de narration sur l'humain, ce que l'on ressort, les rapports aux autres qui se modifient avec le temps et les actions (surtout Lorenzo et Penny mais chez les autres aussi).

S'il y a peut-être des passages plus longuets sur le côté politique auquel j'ai moins adhéré, le tout se lit facilement par l'écriture fluide et vive. Prenant.

Comme toujours Robert Heinlein ne se contente pas de survoler les thèmes abordés mais les creuse méticuleusement. Ainsi les arcanes de la politique sont explorés largement, l'accent est notamment porté sur l'importance des conseillers sans lesquels l'homme politique serait vite dépassé par les évènements. On sent aussi un certain plaisir à pratiquer l'art de noyer le poisson face aux journalistes

Ce roman, qui valut à l'auteur le premier de ses quatre prix Hugo (en 1956), propose une réflexion intéressante sur le statut d'homme politique — une réflexion paradoxale, comme bien souvent chez Heinlein. D'un côté, l'histoire souligne le sacerdoce qu'une telle carrière suppose, et fait clairement ressortir l'importance et la grandeur que peuvent revêtir les charges politiques éminentes quand on les utilise à bon escient. D'un autre côté, ce récit est avant tout celui d'une imposture énorme, et pourtant réussie : que l'on substitue un acteur au chômage (totalement étranger aux affaires publiques et aux subtilités des intrigues d'antichambres) à un homme d'État de premier plan, et passez muscade ! Tout le monde n'y verra que du bleu, pour la bonne et simple raison qu'un politicien peut fort bien n'être qu'une marionnette, un paravent derrière lequel s'active une équipe de conseillers chargés d'élaborer chacune de ses idées, de rédiger chacune de ses répliques. Nombre de politologues remarqueraient sans doute que les exemples ne manquent pas dans l'actualité récente, y compris à la tête des pays les plus puissants... Heinlein touche ainsi du doigt une vérité bien contemporaine : l'efficacité d'un homme politique se mesure d'abord à sa capacité à communiquer, et dépend bien souvent de l'ambition de ses éminences grises.