Je me demande sur quels critères s'appuie-t-on pour consider que tel roman mérite le titre de chef d'œuvre ?

Car là, franchement je suis fort surpris, et pas dans le bon sens du terme.

Je me suis ennuyé ferme et n'ai trouvé pratiquement aucun intérêt à suivre cette histoire qui, au demeurant, présente l'avantage d'être courte.

Même les interactions et les dialogues, plutôt nombreux, m'ont semblé peu captivants.

Bref, à par de l'ennui je n'ai pas retenu grand chose.

Ce tome 0 retrace les origines du projet consistant à se rendre sur Mars définitivement, ainsi que la sélection des six jeunes hommes destinés à assurer la descendance de l'espèce humaine.

Le roman est donc découpé en six parties plus ou moins égales, et rapporte les conditions qui ont permis le choix des six candidats.

Tous se révèlent attachants, mais j'éprouve une préférence malgré tout pour Marcus, le candidat américain dont l'histoire m'a plus touché.

Il ne reste plus qu'à espérer que la suite soit aussi captivante.

À mon sens, cette lecture est indispensable tant elle met en évidence la nécessité et l'urgence d'agir.

Affirmer que l'homme marche sur la tête est un doux euphémisme. Ce n'est pourtant pas faute d'être sérieusement avertis depuis maintenant de nombreuses années. Mais tant que les enjeux économiques et autres projets vides de sens resteront la priorité des puissants, il sera difficile de faire évoluer notre comportement.

Est-ce une raison pour baisser les bras ? Surtout pas, même si le découragement se pointe régulièrement devant certains agissements et autres propos irresponsables, il est nécessaire de maintenir les efforts et de convaincre le plus grand nombre que l'on peut agir, même à un petit niveau.

Impossible de rester de marbre face aux évidences absurdes et innommables auxquelles Hugo Clément nous confronte.

C'est avec ce roman que je découvre la plume et l'univers très sombre que propose cet auteur, et je ne suis pas déçu, bien au contraire.

Christian Blanchard oriente son récit dans plusieurs directions à travers les tristes parcours des personnages. Peu de choses nous sont épargnées quant au terrible sort des jeunes migrants victimes de trafiquants, dont les notions de compassion ou d'empathie sont à des années lumières de leurs préoccupations.

Un roman marquant et qui mérite que l'on s'y intéresse tant il nous fait réfléchir sur nos conditions de vie actuelles (et comparativement privilégiées).

Alors que je m'intéresse de près à ce sujet, j'avoue qu'Israel Keyes m'était jusque-là totalement inconnu.

Pourtant, à travers les faits connus de son parcours, il apparaît comme l'un des plus innommables prédateurs et tueurs en série américains.

On lui retrouve des traits communs avec d'autres condisciples du même ordre, tels qu'une intelligence conséquente, un désir profond de domination et de manipulation, et une jouissance immense à faire le mal.

Bien écrite et très bien menée, cette biographie est passionnante à lire et impacte d'autant plus qu'il s'agit de faits réels.

N'oublions surtout pas de rendre hommage aux victimes et d'avoir une pensée particulière pour les familles.

Quant à l'auteur de ces crimes, bon débarras !

Il est toujours aussi plaisant de prendre en main un livre de Lisa Gardner car c'est une valeur sûre en matière de roman policier.

En plus d'une enquête addictive et originale, elle soigne l'ensemble des personnages et fait évoluer son principal, à savoir D. D Warren, qui doit jongler entre son rôle de commandant de la police de Boston et celui de jeune maman.

À ce titre, l'autrice met en lumière les difficultés que cela représente de concilier la vie professionnelle et la vie personnelle, surtout lorsqu'il s'agit de ne pas compter ses heures et de se rendre disponible à n'importe quel moment de la journée.

J'ai passé un très bon moment de lecture.

Malgré un début très prenant et donc prometteur, l'histoire s'enlise, tire en longueur et finit par lasser.

De plus, le style de l'auteur est souvent haché et peu agréable, quelques passages, malgré plusieurs relectures, me sont restés obscurs. Peut-être s'agit-il d'un souci de traduction.

Toujours est-il que je suis déçu, m'attendant à nettement mieux, et que le roman m'a paru bien long au fur et à mesure de son avancée.

À noter également que je me suis peu attaché aux personnages, puis, vous l'aurez compris, à l'histoire, et qu'aucun soupçon de peur n'est venu m'effleurer, ce qui normalement aurait dû se passer.

Aucunement convaincu.

Ce roman possède un indéniable côté addictif, grâce entre autres à son très bon suspense.

Nicolas Beuglet fait preuve d'une certaine créativité dans la manière de mener son scénario, et il maîtrise les ressorts du thriller.

Mais l'œuvre n'est pas exempte de défauts, le premier étant un manque évident de crédibilité. Non pas dans les thèmes abordés, mais plutôt à travers les situations vécues et gérées par Grace Campbell.

Globalement satisfaisant, mais un peu trop "too much" à mon goût, cela ne m'empêchera pas de découvrir le troisième épisode de la série, d'autant plus que le cliffhanger final est totalement inattendu.

Œuvre très décevante pour laquelle je n'ai pas été capable d'éprouver ne serait-ce qu'un minimum d'intérêt.

Je n'ai jamais réussi à entrer pleinement dans l'histoire, ni apprécier l'un des personnages. Je suis resté complètement détaché du premier au dernier chapitre et me suis ennuyé la majeure partie du temps.

Quant à la fin, elle est l'image de l'ensemble, facile et médiocre.

Ce onzième tome des enquêtes de Nicolas Le Floch ne propose pas grand chose d'original.

On retrouve le même type de personnages secondaires dans un scénario construit comme les précédents, des intrigues qui manquent un peu de clarté et qui mettent en péril les plus hautes instances de l'état.

Alors certes, l'histoire est intéressante mais n'apporte rien de particulier tant elle s'apparente aux autres dans le fond comme dans la forme.

Cette sixième enquête, à ce jour, de l'inspecteur Ari Thór est comme les autres, toujours aussi agréable et addictive à suivre.

Le style est plaisant, direct et très fluide, et en plus de l'enquête principale viennent se greffer d'autres histoires très intéressantes dont la vie personnelle d'Ari Thór. D'ailleurs celle-ci révèle quelques surprises et sans doute que dans les tomes suivants, Ragnar Jónasson s'attachera à nous en apprendre plus.

Un roman court, ce qui est habituel chez cet auteur, mais pas moins passionnant pour autant.

Décidément, cette autrice me plaît.

Après l'avoir découverte dans "Tout le bleu du ciel", j'ai continué avec ce roman extrêmement touchant et qui m'a fait passer par toute une palette d'émotions.

On rentre immédiatement dans le vif du sujet, l'on s'attache tout aussi rapidement aux personnages dont les sentiments à fleur de peau sont en permanence palpables. Mélissa Da Costa se révèle très talentueuse dans ce domaine avec sa plume simple, fluide et très agréable.

Les étapes du deuil sont fort bien retranscrites, les situations comme les dialogues crédibles, les différentes relations et interactions entre les personnages passionnantes.

Alors certes, c'est franchement triste, la reconstruction de cette femme en perdition réserve quelques moments difficiles, mais une note d'espoir perdure en filigrane et permet à celle-ci de lutter face à ce terrible drame en se découvrant, entre autres, une réelle passion pour le jardin. .

On ne peut rester insensible face à cette lecture.

C'est une découverte me concernant quant à cet auteur, et ma première impression est plutôt positive.

Olivier Bal maitrise les codes du thriller, alterne habilement les périodes de réflexion et d'action, maintient un bon suspense et propose une fin peut-être peu surprenante mais suffisamment convaincante.

Le décor est bien planté, et l'immersion, avec entre autres cette impression d'isolement, dans ces immenses forêts de l'état d'Oregon est réussie.

Le thème principal apparaît crédible et les explications délivrées soutiennent cette impression.

L'originalité n'est pas des plus folles mais la part de réalisme, tant le déroulé de l'enquête que dans les profils des personnages, compense largement cet élément.

Je pense acquérir d'ici peu l'épisode précédent mettant en scène le personnage principal, Paul Green, et continuer ainsi l'exploration de la bibliographie de cet auteur.

L'œuvre est hyper intéressante à suivre, l'auteure prend son temps pour présenter l'ensemble de ses personnages et ainsi soigner leurs profils.

Le sujet de fond fait partie ces dernières années des problèmes sociétaux les plus traités, avec notamment la libération de la parole via entre autres les réseaux sociaux.

Ces derniers en prennent également pour leur grade même si parfois ils se révèlent utiles et pertinents.

Le débat est très bien exposé, les points de vue de chacun sont hyper bien retranscrits et apportent la lumière nécessaire quant à la compréhension des événements et les différents comportements observés.

La justice tient là un dilemme des plus brûlants et susceptibles d'enflammer l'opinion publique. Une chose est certaine, c'est que des vies sont à jamais brisées et qu'il est extrêmement difficile d'obtenir des réparations pleines et entières.

Histoire touchante et magnifiée par des personnages aux profils parfaits. C'est d'ailleurs le point fort de l'œuvre, et l'autrice s'est inspirée de sa propre vie pour les mettre en scène.

Les thèmes abordés dégagent une force qui ne peut qu'émouvoir, et mettent en avant les jugements et le regard que portent les autres dès lors que l'on présente une différence ethnique et/ou sociale.

Ostracisée à de multiples repises de par ses origines cherokee et la position sociale de sa famille, Betty et les siens affrontent, bien souvent dans la douleur, toute une série d'épreuves. Même si certaines relations sont fortement dysfonctionnelles, l'amour des siens et surtout celui de son père vont l'aider à grandir et à s'affirmer.

Même s'il s'agit avant tout d'un drame avec une belle part de noirceur, Tiffany McDaniel n'en oublie pas pour autant d'y intégrer de bons moments avec notamment une bonne dose authentique d'amour et d'espoir.

Le fond est souvent difficile mais la forme, empreinte parfois de légèreté, apporte un plaisir supplémentaire de lecture.

Œuvre très intéressante à suivre, les rencontres avec les tueurs en série, dont John Wayne Gacy et Gary Ridgway, sont rapportées simplement et de manière compréhensible et adaptée.

Sont mises en exergue les différences d'opinion entre les experts et les batailles judiciaires pour appliquer ou éviter la peine capitale.

Beaucoup cherchent à tirer profit et sont prêts à n'importe quoi pour attirer la lumière sur eux.

Garder son objectivité scientifique reste parfois une gageure, mais elle apparaît fragile tant beaucoup veulent avoir raison.

Les pistes explorées par Helen Morrison restent à la fin du livre sans réponses, ce qui n'empêche pas des hypothèses d'émerger et de proposer un jour potentiellement des solutions.

Si vous n'êtes pas dans de bonnes dispositions psychologiques, passez votre chemin, car il s'agit, une fois de plus concernant cet auteur, d'un roman très marquant.

D'une grande noirceur, l'œuvre de David Vann rapporte la terrible souffrance psychologique d'un homme, pour qui vivre est désormais synonyme d'une innommable douleur.

Inévitablement, cela renvoie quelque chose qui appartient à chacun d'entre nous et se gère individuellement.

L'histoire est très dure, d'une grande puissance dramatique, et fait référence à celle de l'auteur qui prend le parti de mettre en scène des membres de sa propre famille.

Si vous voulez découvrir un écrivain capable de sonder et retranscrire à ce point les pensées profondes d'un homme à bout, cette lecture est pour vous.

Pour un public plus qu'averti.

Il est vrai que la première partie est parfois déroutante, certains éléments étant expliqués à posteriori.

Pour le reste, l'ensemble se lit sans difficulté même si je n'ai pas été emballé plus que cela.

Il s'agit essentiellement d'un thriller psychologique, et les interrogations du personnage central sont fort nombreuses et un peu répétitives. Cela étant et de manière logique, elles diminuent alors que le récit progresse.

L'originalité tient surtout dans la réflexion, l'introspection, et les questions que se posent le psychopathe et qui permettent à l'autrice de développer son scénario.

Intéressant.

Ce roman est parfois brouillon, en cause, principalement, la galerie de personnages secondaires dont les sporadiques apparitions et interactions sont insuffisamment approfondies et se révèlent donc un peu confuses.

L'enquête est presque secondaire, et sous le couvert d'un humour noir souvent présent, l'auteur met sur le devant de la scène des hommes ravagés par l'alcoolisme et autres petits trafics.

Aucun détail ne nous est épargné quant aux conséquences de ces excès, à tel point d'ailleurs que le roman baigne continuellement dans ces beuveries chroniques.

Au final, j'ai moyennement apprécié l'œuvre et ai trouvé parfois le temps long.

Ce roman court, original et rapidement addictif met en scène la descente aux enfers d'un aumônier nouvellement arrivé dans sa paroisse d'affectation.

L'ambiance se tend progressivement, au gré des manigances de ce personnage et des conséquences qui en résultent.

Le scénario, qui s'assombrit inexorablement, est maîtrisé, l'écriture fluide et dynamique, la lecture aisée et agréable.

Pour une fois qu'un roman d'horreur tient toutes ses promesses, il n'est pas question de bouder son plaisir.

De mon avis, c'est l'un des tout meilleurs que j'ai pu lire, et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde.

L'auteur prend son temps pour présenter le décor et les personnages principaux, plutôt nombreux d'ailleurs, ce qui permet non seulement de les rendre pour la plupart attachants, alors que leurs profils ne sont pas si développés que cela, et surtout d'installer par petites touches une ambiance qui se tend progressivement avant de basculer dans l'horreur pure.

À ce sujet, les scènes de carnage sont fort bien décrites et possèdent l'aspect cinématographique attendu.

Mats Strandberg fait preuve d'une inventivité permanente, aucune situation ne ressemble à une autre, et ce jusqu'au final qui se hisse au même niveau que l'ensemble de l'œuvre.

Des romans d'horreur comme celui-là, j'en redemande.

Je ne m'attendais absolument pas à cela quand j'ai entamé cette lecture.

Il ne s'agit pas d'une fiction, Douglas Peacock raconte son rapport à la nature et aux autres alors qu'il est sorti traumatisé de la guerre du Vietnam.

À travers son œuvre, il rapporte son lien ultra puissant et absolument nécessaire avec cette nature sauvage qu'il traverse et découvre sans cesse lors de ses innombrables randonnées, dont la plupart d'ailleurs s'étendent sur plusieurs jours, voire semaines.

Trouver l'harmonie indispensable à sa vie, je dirais même sa survie, tant l'homme est abîmé par son vécu, représente l'essence du récit. Et cela passe en premier par sa quasi fusion avec la Terre et ce qu'elle peut offrir de plus beau à travers ses paysages, sa faune et sa flore.

Tout au long du récit hyper introspectif, Peackock rend hommage à son meilleur ami, Edward Abbey, décédé en 1989, et à ses écrits (dont le célèbre "gang de la clef à molette") qui ont servi de base et d'exemple à certains groupuscules éco-terroristes. Il fait souvent référence à cette amitié paternaliste d'importance mais parfois conflictuelle.

Plus j'ai avancé dans ma lecture, plus je l'ai appréciée, mais il faut reconnaître que les descriptions sont très nombreuses, redondantes et quasi continuelles, ce qui peut perdre un certain nombre de lecteurs en cours de route.

Cet excellent western, servi par une plume très agréable et un scénario original, nous fait parcourir les terres du sud des États-Unis, de l'Alabama au Texas, puis du Mexique pendant la guerre entre les deux pays.

Le destin tragique de ces deux frères, n'ayant le choix de devenir des hommes très tôt, est rude parmi ces territoires désolés où sévissent continuellement des bandes de pillards assassins et les tribus indiennes, dont les redoutables Comanches à la violence atavique.

Leur quotidien parmi ces hommes sans foi ni loi en fera à leur tour des êtres tout aussi violents, mais ont-ils d'autres choix sils veulent survivre que d'adopter une conduite similaire ?

L'auteur ne nous épargne pas grand chose des batailles, viols et autres massacres quotidiens, une vie humaine ne valant alors pas grand chose.

Le seul petit accroc de cette la lecture réside dans les quelques longueurs rencontrées parfois, notamment dans certaines descriptions et situations redondantes, et dont James Carlos Blake aurait pu nous faire grâce.

Mais ne boudons pas notre plaisir, ce roman reste passionnant et rapporte sans aucun doute l'âpreté de la vie dans une période trouble et empreinte d'une effroyable violence.

La conclusion est à la hauteur du reste: excellente.

L'auteur ne pouvait proposer de meilleure fin, la boucle est bouclée en quelque sorte.

Un peu de tristesse tout de même quand les personnages les plus âgés et les plus emblématiques des premières parties disparaissent. Ce qui est inévitable, puisque l'histoire s'étend sur une bonne cinquantaine d'années.

Celles et ceux qui apprécient les sagas familiales ne seront sans doute pas déçus, à contrario d'autres qui recherchent essentiellement du fantastique, du surnaturel ou encore de l'horreur, car le roman en est très loin.

Magnifique histoire !

Tout en maintenant un intérêt optimal quant à l'histoire de fond, l'auteur fait évoluer les personnages au gré des affaires de la famille Caskey.

Comme l'indique le titre, le clan s'enrichit de manière exponentielle en diversifiant ses sources de revenus, ce qui profite à chacun mais sans toutefois leur apporter systématiquement le bonheur, les conflits larvés restant de mise.

Sur le plan éthique, on est en droit de se poser des questions, tant sur l'appât du gain que sur les interactions familiales.

Quelle œuvre !

Cet ultime volet est décevant, il ne se passe pas grand chose la majeure partie du temps et les redites incessantes sont pénibles.

L'autrice maîtrise l'art du remplissage, les dialogues sont aussi vides que le scénario qui, et c'est un triste constat, ne tient absolument pas la distance.

Un "one shot" aurait largement suffit.

Quel gâchis quand je me rappelle la qualité du premier tome, tant dans l'originalité que dans l'écriture. Le deuxième laissait déjà entrevoir une sérieuse baisse de niveau, mais que dire du fiasco de ce troisième et dernier épisode. ..