La Mesure

Qu’arriverait-il si, du jour au lendemain, nous pouvions connaître la date où notre vie prendra fin?

Roman intéressant, unique et qui, à travers le parcours de ses personnages, apporte des questionnements philosophiques et nous amène à nous interroger sur notre propre vie et notre façon d’aborder notre propre existence.

Voudrions-nous savoir combien de temps il nous reste à vivre? Serions-nous davantage capables de profiter du moment présent en connaissant notre espérance de vie ou en restant dans l’ignorance? Et quel effet cette information sur le moment de notre mort pourrait avoir sur chacun des individus, la population, la planète?

La prémisse initiale est ce qui m’a amené à prendre ce livre. Je trouve ces questions fascinantes et j’étais intriguée de savoir comment l’auteure allait les explorer à travers le roman.

L’histoire est racontée sous le point de vue de plusieurs personnages, en alternance de chapitre en chapitre. Les multiples points de vue qui nous sont offerts offrent une perspective riche sur les questions et réflexions apportées et suscitées tout au long de la lecture. Nous ne sommes pas dans un récit avec un rythme rapide, rempli d’action, mais le livre comporte tout de même son lot d’événements et se tient; il n’y avait pas de longueurs ou de passages qui pouvaient sembler inutiles à la progression de la trame narrative.

Somme toute, je suis contente de l’avoir lu et je le recommanderais à ceux pour qui ce type de livre correspond. Ce qu’il m’a manqué pour davantage aimer ce livre, c’est que j’aurais voulu que l’on plonge plus en profondeur dans le vécu émotif des personnages. J’aurais voulu aller à un autre niveau à cet effet, pour que je puisse ressentir avec eux ce qu’ils vivaient, au lieu que cela me soit raconté. Le roman prend davantage une tangente d’explorer aussi l’impact sociétal de ce type de revirement, plutôt que de ne rester que sur les vécus individuels. Le rythme un peu lent de l’histoire a aussi parfois rendu ma concentration plus difficile.

Je dois en terminant souligner le talent de l’auteure dans la conclusion de son récit. Les derniers chapitres ont été ficellés à merveille, nous laissant sur une forte note en fermant le livre.

Un roman intéressant, apportant des questionnements complexes et profonds, mais sans lourdeur. L’auteure y pose un regard franc, juste et honnête sur la nature humaine.

Je peux comprendre pourquoi ce livre ne plaira pas à tout le monde mais pour moi il a été assez marquant!!! Mais , on ne sera jamais d'où venait ces boîtes, c'est dommage.

Il faut lire ce livre sans rien y attendre et se laisser prendre par le destin de chacun de ces personnages. Bonne lecture à tous ceux qui tenteront l'expérience

La vie ne tient qu'à une cordelette

Imaginez qu'un jour, sorti de nulle part, un coffret à votre nom vous attende derrière votre porte. Possibilité numéro un : ignorer et faire comme si de rien n'était. Possibilité numéro deux : ouvrir.

À l'intérieur se trouve une cordelette. Et la longueur de cette cordelette représente la mesure exacte du temps qu'il vous reste à vivre.

Le récit raconte cet avènement ainsi que le monde d'après.

À ce jour, chaque être humain, de plus de vingt-deux ans, a reçu sa boîte.

Tandis que la plupart l'ont ouverte, d'autres résistent à la tentation de connaître le temps qu'il leur reste ici- bas.

C'est dans cet univers que nous allons faire la connaissance et croiser les destins de Nina, Ben, Maura, Hank, Jack, Anthony, Amie, Javier.

Toutes et tous ont reçu leur boîte.

Et bien entendu, plusieurs d'entre ces personnages nous quitteront avant la fin du récit. Là-dessus je n'en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant le livre.

Pour ma part,

Depuis l'apparition des boîtes, un nouvel ordre mondial s'est instauré : l'humanité est divisée entre les détenteurs d'une cordelette courte, dont les jours sont comptés, vulgairement appelés les "court-segments" d'une part, et d'autre part celles et ceux dont la longévité est garantie par une cordelette longue, les "long-segments".

Le récit raconte en détail et au fil des saisons, l'"an zéro" de l'apparition des boîtes ainsi que le chamboulement existentiel qu'elles entrainèrent dans leur sillage puis se termine quelques années plus tard en guise d'épilogue.

J'ai plongé la tête la première dans cette intrigue originale qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout grâce à l'écriture captivante et fluide de l'auteure. Car la "Théorie des Cordelettes" est formelle : la longévité d'un individu est proportionnelle à la taille de son fil.

Si ce savoir était auparavant un attribut divin, aujourd'hui, il est contenu dans cet écrin, comme une boîte de Pandore 2.0, à la portée de tout un chacun.

Pour ainsi dire, par le biais de ce phénomène de science-fiction, et les conséquences politiques et sanitaires qu'il entraîne, ce thriller aborde des thèmes existentiels concrets tels que la liberté, la justice, la légalité ou encore la quête de sens.

Le style d'écriture est fluide, très bien rythmé et savamment raconté, malgré quelques longueurs qui ralentissent parfois le récit. Les personnages sont attachants, et leurs relations sont bien développées. Qu'ils soient court ou long-segment, soldat, mère porteuse, architecte, médecin, prof, journaliste ou même candidat à la présidence, on s'identifie facilement à chacun d'entre eux. On suit avec intérêt chaque évolution et chaque prise de conscience tout au long du roman.

La fin du roman est à la fois prévisible et surprenante car on se doute bien que certain.e.s vont inévitablement passer de vie à trépas, mais on ne sait pas comment ni quand.

Ce livre est un tout-en-un à ne surtout pas rater : thriller, leçon de vie, fantastique avec un soupçon de romance. Un pavé de 464 pages certes mais tellement captivant, que l'on ne voit pas le temps passer. Un peu comme dans une série Netflix dit-on.

J'ai a-do-ré.

Bravo et je recommande chaleureusement.

#LaMesure #NetGalleyFrance

“𝒀𝒐𝒖 𝒌𝒏𝒐𝒘, 𝑰 𝒘𝒂𝒕𝒄𝒉𝒆𝒅 𝒂 𝒍𝒐𝒕 𝒐𝒇 𝒑𝒆𝒐𝒑𝒍𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒆 𝒕𝒐 𝒕𝒉𝒆 𝒆𝒏𝒅, 𝒂𝒏𝒅 𝒆𝒗𝒆𝒓𝒚𝒐𝒏𝒆 𝒂𝒓𝒐𝒖𝒏𝒅 𝒕𝒉𝒆𝒎 𝒌𝒆𝒑𝒕 𝒃𝒆𝒈𝒈𝒊𝒏𝒈 𝒕𝒉𝒆𝒎 𝒕𝒐 𝒇𝒊𝒈𝒉𝒕. [...] 𝑩𝒖𝒕 𝒔𝒐𝒎𝒆𝒕𝒊𝒎𝒆𝒔 𝑰 𝒕𝒉𝒊𝒏𝒌 𝒘𝒆 𝒇𝒐𝒓𝒈𝒆𝒕 𝒕𝒉𝒂𝒕 𝒊𝒕 𝒂𝒍𝒔𝒐 𝒕𝒂𝒌𝒆𝒔 𝒔𝒕𝒓𝒆𝒏𝒈𝒕𝒉 𝒕𝒐 𝒃𝒆 𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒕𝒐 𝒍𝒆𝒕 𝒈𝒐.”

[Lu en VO]

NUL.

Bon j'suis méchante. Disons plutôt : pas fou. Pas intéressant, en tout cas.

Quand j'ai entendu parler d'un roman dans lequel les adultes du monde entier reçoivent une mystérieuse boîte leur indiquant la longueur exacte de leur vie, et que la quatrième de couverture annonce qu'on suivra 8 personnes face au choix "extraordinaire" qui est d'ouvrir ou non ladite boîte, je n'imaginais pas que ces 8 narrateurs seraient TOUS AMÉRICAINS, et pire encore, TOUS NEW-YORKAIS. Faut vraiment que l'autrice soit elle-même américaine (spoiler : elle l'est) pour s'imaginer qu'après avoir présenté un événement bouleversant la planète toute entière, on serait uniquement intéressés par la manière dont les États-Unis gèrent la crise et AUCUN AUTRE PAYS. Oui je crie, mais là elle nous a fait un bel Independence Day, vous savez, le film où des aliens belliqueux attaquent la Terre et où les États-Unis, la Sainte Nation Supérieure, les éclatent à eux tout seuls pendant que tous les autres gouvernements… attendent ? Bah c'est ça. Avec une boîte.

Alors oui, on entend vaguement parler d'autres pays, mais c'est un ramassis de clichés qui vaut à peine d'être mentionné : la Chine et la Corée du Nord forcent leurs citoyens à ouvrir leur boîte (car c'est des méchants), l'Italie fait un amalgame douteux entre l'anonymat procuré par les masques vénitiens et la liberté de connaître ou non son destin (???), l'Afrique du Sud rappelle que, vraiment, l'Apartheid c'était mal, et que discriminer les gens sur le temps qu'il leur reste à vivre se classe à peu près au même niveau (parce que c'est bien connu qu'à part parler de l'Apartheid, l'Afrique du Sud n'a rien à apporter culturellement parlant… MERCI, Nikki Erlick)… et tous les autres, bah ils se démerdent. On sait pas. Mais les États-Unis, par contre ! Ah ! Là, ça mérite 350 pages de bullshit pour nous expliquer que ouuuui, la mort ça fait peur mais que noooon, il ne faut pas mettre sa vie entre parenthèses pour ça et qu'il faut VIVRE. Et que les politiciens véreux essayeront toujours de nous priver de nos droits pour accéder à la Maison Blanche (évidemment) mais qu'en se rassemblant à Times Square pour montrer qu'on est tous égaux et qu'on s'aime, on va pouvoir leur prouver qu'ils ont tort !

Ah, ça. Je me sens illuminée, après cette lecture.

Et… les boîtes, elles viennent d'où au final ? Ah, on s'en fout ? OK, my bad.