Résiste-moi, tome 5

« Quand le nom de Clive s’affiche sur l’écran de mon portable posé bien en évidence sur la table à laquelle je déjeune avec Violet, je bondis dessus en manquant de renverser mon verre, ma chaise et certainement toutes les tables avoisinantes. Violet me fixe avec des yeux ronds.

– Allô ? fais-je comme si je ne savais pas à qui j’avais affaire.

– Hello, beauté slave, dit-il d’une voix suave qui me fait monter le rouge aux joues.

– Ah, bonjour, comment ça va ? réponds-je sur un ton désinvolte comme si je m’adressais à une collègue de boulot.

Silence au bout du fil puis une petite toux.

– Eh bien, ça va, c’est Clive, dit-il sur un ton plus grave. Je te dérange, peut-être ?

– Non, non, pas du tout.

– OK, eh bien, je voulais juste te remercier pour ton petit message de ce matin auquel je n’ai pas pu répondre parce que j’étais en intervention. Voilà, juste ça.

– Ah, OK, c’est pas grave, mais je peux te rappeler plus tard, si tu veux, dis-je alors en essayant de ne pas paraître en pleine détresse.

Nouveau silence puis un petit rire amusé qui me permet de me détendre cette fois.

– OK, donc tu n’es pas toute seule, c’est ça ? Ne réponds pas. Tu n’as qu’à hocher la tête comme si je te racontais une histoire passionnante. Et j’avoue que ça m’amuse assez, cette situation. Je peux te dire ce que je veux et tu es coincée. Je suppose que tu dois sourire d’un air embarrassé. Par exemple, je peux te raconter que si je me laisse aller à imaginer des choses agréables, je peux sentir tes seins dans mes mains pendant que je les caresse ou bien que j’aime beaucoup de quelle manière tu t’offres à moi complètement quand je te fais l’amour.

Je déglutis, avale de travers et manque de m’étouffer.

– Dans une heure, c’est d’accord ? je demande d’une voix toute fluette.

– Dans une heure quoi ? Tu me proposes un rendez-vous coquin, là ? Attends, je regarde dans mon agenda. On fait ça dans ton bureau ou le mien ?

– OK, je te rappelle, dis-je enfin !

J’entends alors Clive éclater d’un rire grave et sonore, qui résonne en moi bien après que j’ai coupé la communication. »