Alan Grant, Tome 5 : La Fille du temps

J'y suis allée un peu à reculons, ayant diversement apprécié mes précédentes lectures de Josephine Tey (parfois datées), et surtout par curiosité envers ce classique classé parmi les "meilleurs romans policiers de tous les temps".

La Guerre des Cousins (on ne l'a appelée que bien plus tard "Guerre des deux roses") m'est plutôt familière - merci Philippa Gregory et Paul Murray Kendall (je compte pour rien Shakespeare et Walter Scott) ; cela facilite énormément le repérage dans les personnages historiques (trop d'Edouard, de Margaret et de Richard).

Le tour de force du roman est d'appliquer à la recherche historique les mêmes procédures et le même rigueur que dans l'enquête criminelle, et je dois dire que la démonstration de Miz Tey est convaincante ; elle permet de résoudre les dissonances entre les qualités de Richard III (que ses ennemis même lui reconnaissent) et la "logique" d'une élimination des princes.

Du coup le livre échappe au caractère "daté" de sa période de rédaction - une grâce propre aux récits historiques - et ajoute encore le plaisir d'une réflexion sur la "vérité historique" - d'où le titre, d'après la citation de Francis Bacon selon laquelle la vérité est fille du temps "et non de l'autorité". Hé, hé, cela donne envie de se mettre sous la dent les ouvrages de la damoiselle - Philippa Langley - qui a repris le flambeau en découvrant le tombeau de Richard III et des indices de l'existence des princes après la mort d'icelui.

Belle énigme historique en perspective: qui a tué et sur l'ordre de qui, les héritiers (supposément illégitimes) du roi Édouard IV. Même s'il n'y avait pas de réel punch, j'ai vraiment apprécié ma lecture de ce livre permettant une plongée dans l'histoire royale d'Angleterre et ses complots. Ce qui est vraiment intéressant de ce livre, autre que l'énigme en question, ce sont les réflexions faites sur la manière dont s'écrit l'histoire, souvent d'après la version des vainqueurs et représentant les propres sentiments de l'historiens. Il est bien difficile de savoir si les historiens n'ont pas été influencés par leurs intérêts ou des croyances populaires. C'est un peu le problème de l'histoire aujourd'hui. Ce n'est pas parce que l'historien "untel" de grande renommée l'a dit que c'est forcément véridique, ni non plus parce que tout le monde le dit.

Une enquête policière historique appréciable. J'ai tout particulièrement aimé l'originalité sur le début de l'enquête et comment elle est menée tout au long du récit. C'est rafraîchissant. Je ne connaissais pas encore cette façon de lancer une enquête policière pour terminer sur un Tonypandy! Qu'est-ce? Quelque chose que je trouve très drôle et éhontément scandaleux et que je vous invite à découvrir par vous-même en lisant ce livre.

Tout de même, comment peut-on se tromper à ce point pendant autant de temps et toujours laisser planer le doute pour le grand public? Surprenant! Et pour le coup je ne sais pas vous, mais moi ça me donne envie de connaître d'autres Tonypandy.

Cela faisait des mois que je n'avais pas lu un livre d'une traite (d'ailleurs je commençais à désespérer). Cette histoire m'a positivement fascinée.

Voici des batailles, des rois, des trahisons, une tragédie familiale... Un roi calomnié depuis cinq cents ans... C'est l'Histoire d'Angleterre qui est remise en question ! Et pourtant l'action ne quitte jamais la chambre d'hôpital de l'attachant inspecteur Grant.

Qui a tué les héritiers de la Couronne ?

Suspect n°1: Richard III.

Pas de mobile.

"Grand prix de littérature policière", j'avoue que je ne comprends pas trop...

Moi qui aime pourtant l'histoire je n'ai pas tellement apprécié cette lecture. De plus pour s'y retrouver quelque peu dans les personnages, il faut sans arrêt se référer aux arbres généalogiques en début de volume...

J'attendais beaucoup plus de plaisir de ce livre.