Grens & Sundkvist, Tome 2 : Box 21

Globalement je suis déçue. Tout le monde connaît un triste sort. Je n’ai aucune empathie pour les policiers, ce qui ne me donne absolument pas envie de continuer cette série. Il faut apprécier de lire des choses très noires, j’ai trouvé cette lecture "sale" et bien trop longue dans la mesure où l’on comprend l’entièreté du scénario dès la scène de tuerie, or il reste une grande partie du livre à lire à ce moment. Quant au twist final, sorti de nulle part et sans aucune logique, il n’apporte rien au récit non plus (je l’ai même trouvé contre-productif), mais au point où j’en étais à ce moment j’aurais tout aussi bien pu reposer ce livre dès que j’avais compris le plot...

Comme toujours dans ce type de bouquin, c'est plutôt le témoignage réaliste d'une noirceur absolu d'un milieu franchement malsain qui m'intéresse le plus. C'est choquant, touchant, et instructif à la fois.

Les enquêteurs sont secondaires, et on compatit aux souffrances des protagonistes.

L'auteur ne nous épargne rien, frappe fort, et avec justesse, et c'est totalement passionnant (même si c'est sûr c'est pas un sujet pour tout le monde).

L'histoire de Lydia se tisse petit à petit jusqu'à ce qu'on ait une vision d'ensemble de ce qui lui est arrivé, et comment elle a pu en arriver là.

Mais malgré une première partie prometteuse, quelques petites déceptions cependant :

Tout d'abord, j'aurais apprécié qu'on en sache un peu plus sur sa camarade d'infortune. On sait que les deux filles ont tissé un lien assez fort, et pourtant, on ne sait finalement pas grand-chose de la deuxième prostituée. Et c'est dommage. Bon, c'est un choix qui se défend. Mais quelques éléments supplémentaires n'auraient pas été de trop.

Ensuite deuxième point négatif, c'est le déroulement de l'histoire en lui-même. Le récit était bien fichu dans un premier temps, mais malheureusement, Spoiler(cliquez pour révéler)après la mort de Lydia, ça se gâte. Tout simplement parce qu'ensuite le rythme ralentit pour que l'enquêteur puisse découvrir la vérité. Et le problème, c'est que la vérité, on l'a devinée au moment même où Lydia a organisé sa prise d'otage et qu'elle a fait venir le flic. A partir de là, on comprend tout. Et la suite de l'enquête est presque de trop. Surtout que la fin reste "irrésolue" dans la mesure où les autres acteurs de ce trafic humain s'en tirent à bon compte. Et le petit twist à la fin avec l'identité de la femme, c'était prévisible à souhait, on le voit venir à des kilomètres.

C'est un polar qui traite bien son sujet, mais il manque un petit quelque chose du point de vue du scénario, et c'est vraiment dommage parce que ça démarrait super bien.

Comme la Bête, ce livre est d'une noirceur absolue. Pas de fin triomphante, pire même le business de la prostitution continue comme si de rien n'était, Ewert Grenz a failli, se déshonore pour épargner " l'innocence " de l'épouse de son unique ami et corrompt par la même son coéquipier. Plus noir, tu meurs!

Lorsque Lydia est admise en urgence à l'hôpital Söder de Stockholm, les médecin découvrent que ses blessures sont dues à des coups de fouet. Contrainte de se prostituer, la jeune Lituanienne a été punie par son souteneur pour avoir tenté de se révolter…

Ce polar nordique traîte malheureusement d'une triste réalité. L'histoire se déroule sur une semaine tout au plus, mais contrairement à d'autres polars nous n'arrivons pas tout de suite au cœur du drame. En effet, les auteurs, sur la première moitié du livre, nous font déjà partager le quotidien de Lydia et Alena, deux jeunes Lituaniennes, séquestrées et contraintes de se prostituer après s'être fait avoir par des personnes mal-attentionnés, mais aussi celui de Hilding Oldéus, un junkie fraîchement sorti de prison qui replonge aussitôt dans son addition au point de devenir hors-la-loi. Il n'y a pas de lien entre ces trois personnes si ce n'est qu'elles vont se retrouver dans un même lieu, l'hôpital Söder de Stockholm. Ewert Grens, un policier assez taciturne et son collègue, Sven Sundkvist vont devoir enquêter sur deux affaires en même temps. Hilding Oldéus , le junkie, est retrouvé mort dans les escaliers de l'hôpital, alors qu'au même moment, Lydia, la jeune Lituanienne, qui avait été admise suite à la maltraitante de son souteneur, va prendre des gens en otage en exigeant la présence de Bengt Nordwall, un policier qui est aussi le meilleur ami d 'Ewert Grens. L'histoire avec le junkie est assez vite élucidée puisqu'il y avait un témoin. Elle replonge Ewert Grens dans son passé. Le tueur est une vieille connaissance qui lui a déjà donné beaucoup de fil à retordre. J'aurai aimé avoir plus de précision sur ce qui s'est passé avec ce personnage et surtout connaître les rapports qu'entretien Ewert Grens avec Anni, une femme à qui il va régulièrement rendre visite dans une clinique. Mais, les auteurs ont plus mis l'accent sur la prise d'otage dramatique. Lydia passe du statue de "victime" à celui de "criminelle". Mais quel est son but? On se rend malheureusement compte que, malgré le drame, la situation ne change pas et peut continuer encore bien longtemps au grand désespoir de pauvres jeunes filles naïves et innocentes qui ne rêve que d'une chose : fuir leur quotidien difficile. Et ce peu d'espoir m'a finalement laissé un goût assez amer à la lecture de ce polar.