La Femme Gauchère

Est ce que lorsqu'on est seul on est libre? Pas évident car le quotidien est toujours la et nous poursuit.

Peter Handke écrit mais n'esplique rien il regfarde et il décrit presque froidement, machinalement dans son très beau style si particulier. ce n'est pas un auteur qui nous prend par la main et nous dit "je vais t'expliquer le monde" non, lui il écrit et c'est à nous de l'accompagner ou pas.

Le roman narre la vie d'une femme qui sans raisons met son mari à la porte. Elle est libre et désoeuvrée. On cherche un sens à ce geste, et peut être pourrait on y voir une forme de dépression ?

« Sans raison », sous le coup d'une illumination qu'elle n'expliquera pas, la femme de ce récit demande à son mari de s'en aller, de la laisser seule avec son fils de huit ans. La voici, désormais, « libre », bien que le mot, trop grand, trop précis, ne soit pas prononcé, ni pensé peut-être. Avec la simplicité déroutante que nous lui connaissons, Peter Handke impose puissamment une dimension universelle et tragique à l'enchaînement des faits et gestes insignifiants de la vie quotidienne.

L’apprentissage de la solitude est difficile, sans règle, sans forme, sans but, sans fin visible, une sorte de régression absolue. Dans la plus grande des incertitudes, les gestes les plus simples de la vie quotidienne deviennent insolites. Je demeure encore une fois presque laconique devant le style de cet auteur autrichien qui sait analyser finement la psychologie de ses personnages tout en écrivant très simplement, presque laconiquement. Un roman triste mais finalement très beau.

L'histoire d'une femme qui préfère sa liberté à un amour conjugal qui l'enferme. Roman toute en subtilité et nuance, dense et profond.