Les Bébés des Marines, Tome 3 : Le Bébé de Noël du Marine

Chapitre un

Trois ans auparavant…

Il y avait pire façon de passer une soirée de juin, que de regarder une femme magnifique danser sous la pluie.

Preston Lawson appuya une épaule contre le mur du chalet qu’il avait loué pour la semaine, et contempla Lila Holden qui tournait sur elle-même en riant de l’autre côté de la cour, alors que la pluie détrempait ses beaux cheveux auburn et son t-shirt blanc, les plaquant contre son corps. Elle avait un joli corps, aussi. Tout en courbes et en douceur, et apparemment fait pour lui. Ils s’accordaient parfaitement, et pas seulement sur le plan physique, mais émotionnel aussi.

Et c’était exactement pour cette raison que Preston devait lui dire adieu.

S’il restait, elle s’attendrait à un engagement plus sérieux (qu’elle méritait), et il ne pouvait pas le lui offrir. Son cœur se serra dans sa poitrine, mais, bon sang, partir était la meilleure solution.

De plus, ce n’était pas comme s’il avait le choix. Il était de nouveau déployé avec son unité de la Marine dans quelques jours, et il ne reviendrait pas avant au moins six mois. Certes, leur relation avait été intense et passionnée dès le début, deux mois auparavant, mais il valait mieux y mettre un terme maintenant, sur une note positive, et avec une rupture franche.

– Tu ferais mieux de rentrer, ma douce, avant d’attraper la mort, lui dit-il. En réponse, elle se mit à tourner plus vite en écartant les bras. Pour une fille qui avait perdu toute sa famille, elle avait plus d’appétit de vivre que n’importe qui d’autre.

Lila le regarda et se mit à rire.

– J’ai une meilleure idée. Et si tu venais me rejoindre ?

Il ricana et secoua la tête : il était à l’abri sous le porche, au sec, au chaud, et cela lui convenait parfaitement. Et pourtant, il ne parvenait pas à détacher son regard d’elle, ou à ignorer son envie irrésistible de la serrer un peu plus longtemps dans ses bras. Il n’était pas homme à faire confiance ; la vie lui avait martelé à de nombreuses reprises que rien ne durait éternellement, et que la plupart des gens étaient livrés à eux-mêmes. Ce qui rendait d’autant plus incroyable le fait que, d’une manière ou d’une autre, Lila s’était frayé un chemin jusqu’à son cœur dès le premier jour. Elle était là, au plus profond de son âme, aussi proche de lui que ses coéquipiers de la Marine, ou le souvenir de ses parents disparus depuis longtemps, près de vingt-quatre ans maintenant.

– Alors, qu’est-ce que tu en dis, chéri ?

Lila s’approcha, regard fixé sur lui. Elle leva une main, pointa le doigt sur lui, l’air aguicheur.

– Tu veux t’amuser un peu ?

Ignorant le pincement de mélancolie au creux de son ventre, Preston se pencha et lui prit la main, l’attirant sur le porche à côté de lui, et l’étreignit alors qu’elle poussait un petit cri ravi.

– Et si on allait plutôt s’amuser à l’intérieur ?