Après une longue intro très confuse où j'avoue avoir été dans la lune presque tout le temps, Julien a annoncé un virage complet du magazine devant l'équipe de rédaction et d'autres pigistes comme moi, au moment où je venais de remarquer que j'ai une grosse traînée de poils (blancs) de Sybil sur ma robe (noire).

Nous avons fait un compromis de tout ça avec un personnage (fille) qui est envahi par l'ombre de fantômes, qui cherchent la lumière sans jamais parvenir à la toucher (elle ne s'en sort pas, mais n'est pas détruite non plus). La fin est ouverte sur un entre-deux. La lumière fuit tout le temps, mais la fille continue d'essayer de la rattraper.

J'arrive dans la salle de mon cours de français. Je tourne vraiment discrètement la poignée et la porte s'ouvre dans un grincement infernal. Je prie tous les dieux existants de me rendre invisible ou de me faire remonter le temps. En passant, quand on devient invisible pour les autres, est-ce qu'on continue de se voir soi-même? Donc, si je deviens invisible, est-ce que je vais continuer de me voir? Je me regarde. Je me vois. Soit 1) ma prière n'a pas pu être exaucée, 2) on peut se voir quand on devient invisible.

Très bon livre pour enfants. Je le lisais quand j'étais petite et j'aimais vraiment bien l'histoire.

Ma mère me lisait souvent ce livre quand j'étais petite, il est très bien adapté pour les enfants. L'histoire est intéressante, l'écriture est fluide et facile à lire.

Bon, j’avoue que j’ai peut-être cru la tâche pire qu’elle ne l’est en réalité. Je mets des choses que je veux garder dans un carton, des choses que je ne veux pas garder dans un sac pour donner à des familles défavorisées, et d’autres carrément dans une poubelle. (C’est cette dernière qui est la moins remplie, j’ai du mal à jeter mes affaires…) Ma mère est venue m’apporter un sandwich vers midi et nous avons mangé, assises sur mon lit. Elle a aussi fait des brownies (un peu secs, mais bon, je ne le lui ai pas dit, évidemment… J’ai fait « Mmmm, super ! » en sourient pour ne pas la vexer).

Kat est venu m'aider à faire le ménage. Pendant qu'on rangeait les vêtements qui traînaient un peu partout dans ma chambre, elle m'a dit qu'elle préférait cent mille fois faire ça que de supporter sa soeur, qui insiste maintenant pour que la cage de Caprice, leur hamster, soit dans sa chambre plutôt qu'au sous-sol. Leur mère ne trouve pas que ce soit très sain mais Julyanne dit que Caprice est le seul être sur Terre à la comprendre (je vois ce qu'elle veut dire, je ressens la même chose avec Sybil, mais... ma chatte semble avoir plus d'intérêts pour moi que Caprine n'en a pour Julyanne. Caprine ne fait que courir sur place dans une roue et ne semble jamais réaliser notre présence).

Ma mère m'a demandé si je me sentais assez bien pour aller en cours et j'ai répondu que non. Elle m'a rappelé que, demain, c'était son anniversaire et m'a demandé si je croyais pouvoir être en forme pour un dîner avec mes grands-parents Charbonneau. J'ai dit que ça m'étonnerait, que j'avais encore besoin de beaucoup de repos (hé hé).

Toujours dans ma penderie, en train de faire du rangement.
C'est fou ce qu'on peut en trouver des choses quand on fait le ménage. Je ne me souvenais même plus que j'avais un caniche rose fluo. Qui a bien pu m'acheter une peluche aussi laide? Beurk! J'allais le jeter, quand j'ai vu ses yeux. Bizarrement, le fait que j'aie si peu de considération pour lui pourrait lui faire de la peine. Je le regarde et lui dis:
- Je suis désolée, Chien-rose-fluo-dont-je-ne-me-souviens-plus-du-nom, t'sais, toi et moi, ça n'a jamais vraiment marché. Personnellement, je préfère les peluches à poils plus doux qui ont l'air... moins bizarres. Pas que tu aies l'air si bizarre, je suis certaine que tu es intéressant, dans ta "différence", mais je pense qu'on avait un conflit de personnalité. Non... Arrête de me regarder avec ces yeux là! Je sais, c'est ma faute, je te juge juste à ton poil, alors qu'en fait je n'ai pas vraiment appris à te connaitre. Mais t'auras sûrement une meilleure vie... au dépotoir.

J'ai dit à Nicolas que je voulais qu'on soit amis. Des amis, ça s'appelle. Normalement, en tout cas. Et vu que c'est moi qui semble avoir établi les règles de notre relation, ça devrait être moi qui l'appelle. Mais il est peut-être trop tard pour l'appeler, j'aurai l'air de le prendre comme bouche-trou. Non? Si. Totalement. Mais je n'ai pas dit quelle catégorie d'amis je voulais qu'on soit, et il a dit "comme tu veux", alors il ne sait pas, lui, ce que je veux vraiment et il a accepté sans poser de questions, donc ça veut dire qu'il se fout de la catégorie d'amis dans laquelle je veux le placer.

Nicolas nous a guidés vers la cage des minous et j'ai traîné Kat par le bras, qui ne quittait pas la cage des hamsters des yeux. Honnêtement, je ne pensais pas qu'elle était si attachée aux bébés hamsters. Elle n'arrêtait pas de répéter : "Qu'est-ce que je vais dire à Julyanne?" "Bacon Junior ! Je suis sûre que c'est sa faute ! Il ressemblait trop à son père !"

Je me lève au petit matin et me fais un shampoing. J'ai toujours aimé mes cheveux, c'est ce que je préfère dans mon physique. Depuis que je suis toute petite, on s'extasie sur leur masse abondante et leur magnifique couleur auburn, avec des reflets roux plus clairs. Moi, je les trouve surtout pratiques pour dissimuler mon visage que j'aime moins, mes oreilles décollées, mon teint pâle, mes taches de rousseur. Ma mère, qui n'était pas objective, disait que mes traits étaient fins et réguliers, alors que je me suis toujours jugée banale.

Je me sens beaucoup mieux après avoir mangé. Il nous faut maintenant trouver des affaires de plage et, d'après Olly, des souvenirs. Nous faisons donc une halte dans une boutique baptisée fort à propos : Supermarché et boutique de souvenirs de Maui. Je n'ai jamais vu un tel bazar; je reste abasourdie devant cette incroyable accumulation d'objets.

La matinée du samedi se terminait toujours en beauté par une heure de dessin avec Monsieur Venisse, le professeur d'arts plastiques. Ce charmant excentrique portait une blouse d'artiste en toile de coton écru, des pantalons bouffants et de grandes cuissardes de mousquetaire qui lui avaient valu le surnom d'Aramis. Sa moustache était fort soignée, de même que sa longue chevelure, qu'il lavait deux fois par semaine avec un mélange d'oeufs et de rhum et qu'il rinçait ensuite à l'eau vinaigrée

Si Elian est bien à la recherche de l'Oeil, il n'a que quelques histoires, tout au plus, pour le guider. Et s'il croit suffisamment en elles pour se mettre en chasse, il pourra tendre l'oreille aux miennes. Tout ce que j'ai à faire, c'est le convaincre que je lui serai utile. Peut être qu'il acceptera alors de me laisser sortir de cette cage et regagner le pont là haut.

Caden effectua un balayage au ras du sol ; je trébuchai et tombais lourdement. Un instant plus tard, le torse de Caden était plaqué contre le mien.
Aucune sueur ne perlait à son front ; aucun souffle saccadé ne déchirait ses poumons. Ce n'était même pas un combat. Caden était devenu plus fort et plus rapide pendant que je dépérissais.

Parce que nous sommes des passe-miroir.

Un peu plus que cela, même.

Ophélie se sentit brutalement ralentir. Le miroir ne se tenait qu'à une portée de souffle, mais le sien se transformait déjà en buée. Ses poumons lui firent mal. Elle vit son propre visage devenir blafard sous ses lunettes. En arrière-plan, l'uniforme du Nécromancien grandissait dans son dos, une main brandie pour l'arrêter.

Ophélie battit des paupières, aveuglée. Elle se trouvait dans le hall d'accueil du théâtre dont les dalles blanches, les colonnes blanches et les statues blanches réverbéraient la lumière des fenêtres comme de la neige. Une flûte de champagne dans une main, un sablier bleu dans l'autre, tout la haute société de la citacielle se trouvait là.

Ophélie perçut la crispation de Thorn. Pourpre de colère sous sa toque, la tante faisait une entrée en fanfare dans la galerie aux trophées, talonnée de près par l'épouse du garde-chasse.

Arin manqua de peu de se faire trancher la gorge.
- Le dieu de la vie te protège ! hoqueta La Triche, qui tituba en arrière, armé d'un couteau dont la lame scintillait dans l'ombre de sa petite chambre. Qu'est-ce que tu fabriques ici ? T'introduire chez moi en pleine nuit comme un voleur ! Grimper par la fenêtre ! Tu as de la chance que je t'aie reconnu à temps.

Déjà, Léonor prend appui sur la vitre et repousse doucement son corps. Elle s'éloigne lentement à travers la bulle, insaisissable. Mais elle ne parvient pas à détacher ses yeux de ceux de Marcus : <>

Le Theyn rentre des mines le lendemain du départ de Soren, mais la fiole d'encatrio reste cachée dans mon matelas, avec la chemise de nuit déchirée que je portais lors de mon premier rendez-vous avec Blaise. Mais le poison me pèse, et je me sens assaillie de tous les côtés.

Quand je relevai la tête, il abattait son arme de fortune. Je reculai tant bien que mal, gênée par mon sac à dos. Le bras du squelette atteignit la tête du zombie et la traversa. Du sang brunâtre et de la chair jaillirent sur le sol... et sur mon jeans.

Vexée, je me lève et me dirige vers la cheminée. J'appuie ma tête contre le manteau de pierre sculptée. Je ne compte plus le nombre de fois où Taryn m'a répété que provoquer Cardan et ses amis était idiot. Pourtant, avec ce qu'elle vient de me confier, je dois me résigner à l'idée que ce qui l'a fait pleurer cet après-midi ne me concerne pas. Autrement dit, elle s'est mise toute seule dans le pétrin.