Commentaires de livres faits par Tyzane
Extraits de livres par Tyzane
Commentaires de livres appréciés par Tyzane
Extraits de livres appréciés par Tyzane
Isaac Drake est l'archétype du sportif gay accompli après un passé difficile mais assumé, un passé évoqué de manière assez douce qui ne l'écrase pas sous l'idée de la souffrance mais le symbolise plutôt sous l'image de l'avènement de soi. Capitaine et gardien de son équipe, il doit faire avec le nouveau gardien remplaçant et ancien ennemi, Laurent St Savoy, un homme froid et aux apparences aussi cruelles que désagréables. Porté par sa force intérieure et son entourage proche, Drake parvient à garder ses limites avec un Laurent qui se montre aussi homophobe qu'agressif.
Laurent de son côté, est un homme détruit depuis l'enfance par un père violent et pervers narcissique, un homme qui ne l'a dressé qu'à la violence, la honte de lui même et l'attente désespérée d'une affection et d'une reconnaissance qui ne viendront jamais. Marqué au fer rouge aussi bien physiquement que psychologiquement, c'est un personnage prenant auquel on s'attache très vite malgré ses dehors repoussants. Un homme tout en silences meurtris, en larmes contenues qui ne demandait qu'à se confronter à un joueur percé et aux cheveux teintés pour enfin se révéler à lui même.
Il est vrai que la thématique des passés douloureux qui se rencontrent pour mieux se redéfinir est assez éculée mais force est de reconnaître qu'ici elle marche une fois de plus très bien. La psyché de Saint est bien définie, à la fois suffisamment précise pour être parlante et à la fois discrètement décrite pour ne pas etre lourde comme un linceul repeint d'émotions grandiloquentes. Son passé est difficile et hautement toxique, assez dur pour provoquer des troubles du comportement que l'on cantonne trop facilement aux femmes ou aux adolescents. Et c'est un point que l'auteur aborde avec pas mal de finesse au bout du compte, une imagerie de la thérapie, des efforts qu'elle demande et de ses résultats bien mis en avant et qui ne tombe pas dans les solutions toutes faites ou miraculeuses.
Je dois dire que j'aime ces auteurs qui tendent de plus en plus à évoquer les histoires de genres, de normalités sexuelles ou de natures comme ici la demi sexualité de Laurent et de les fondre enfin dans des décors littéraires, à les sortir des "extras" pour en faire quelque chose de simple, de courant et d'accepté. C'est, à mon sens, et même si ça ne fait pas tout le job sociétal pour autant, avec ce type de banalisation qu'on parviendra peut-être à cesser de voir se chercher dans la crainte ou se justifier tous les types de sexualité non officiellement reconnus. Le sujet est ici sobrement et sommairement évoqué, il est juste traité comme un fait plutôt qu'un thème à proprement parlé.
La traduction est plus que correcte, en tout cas suffisamment pour ne pas s'arrêter pour la juger et elle permet la lecture confort d'un roman qui répond à tous les critères d'exigence d'un bon MM.
Un moment très agréable avec une dose de sensualité parfaitement maîtrisée (pas de scènes de sexe à répétitions avec ces phrases toutes copiées collées), des petites touches d'humour, parsemées ici ou là, pour une histoire simple en plus d'un petit plongeon éducatif dans le monde du hockey que visiblement l'auteur semble très bien connaître. Aucune raison de bouder son plaisir mais plutôt tous les alibis possibles pour se lancer dans ce roman mi-doux mi-dur et re-mi-doux pour finir !! Yop.
Merci à Juno Publishing pour ce sp.
http://meninbooks.eklablog.com/cage-vide-une-chance-de-marquer-4-d-avon-gale-a158436028
Au-dessus de ce tumulte d'idéaux parfois bafoués, il y a Mohamed et Julien. Ils ne sont pas le cœur du roman, soyons clairs. Ils en sont la lumière, quelque chose de pur qui vient illuminer les pages du livres et s'opposer à cette obscurité violente et dangereuse que le Cheikh et les deux frères dégagent. Les deux étudiants démontrent une pensée et un savoir dûment mûris et réfléchis. Les autres suivent des ordres et agissent au nom d'une spiritualité qu'ils ne connaissent que peu ou interprètent de telle façon qu'elle légitime leurs addictions les plus sombres.
Les chapitres s’intéressent tour à tour à chaque personnage et acteur de ce court récit, tout en nous entraînant dans les méandres de leurs esprits. C'est saisissant et intéressant pour le lecteur qui voit des manières de penser s'opposer pour nous livrer ainsi un nouvel éclairage sur ce qu'est le Djihad pour les uns et les autres.
L'écriture de ce roman est magnifique, elle enivre son lecteur et l’emmène sans effort dans le sillage de cet instant de vie qu'elle décrit. C'est beau, puissant et nous pousse à nous interroger sur la complexité humaine.
"Djihad ?" est un court roman d'une grande richesse dont il est urgent d'entreprendre la lecture. Un livre passionnant, aux personnages d'une exquise complexité, qui entre dans mes coups de cœur de l'année.
http://meninbooks.eklablog.com/djihad-de-frederic-lemonnier-a158426444
Au début de l’histoire, Paul nous semble bien dans dans ses baskets même si son quotidien ne lui laisse que peu de temps pour souffler. Il a choisi de se reconvertir et se débrouille du mieux qu'il le peut sans demander d'aide. Bien qu'il soit revenu dans la ville de son enfance, il n'y a plus d'amis et les échanges avec ses parents sont compliqués. Il ne peut pas compter sur sa famille, son père n'acceptant pas que son fils soit gay. Sa mère est si bien soumise à son mari qu'elle ne lui est d'aucun réconfort réel. Puis viens ces fameux échanges, quelques peu loufoques, avec l'occupant d'un des bureaux dont la société, qui emploie Paul, s'occupe de nettoyer les locaux.
Pour une fois, on a deux personnages qui se découvrent vraiment. Ce n'est pas la rencontre de deux corps en premier lieu mais de ce qu'ils sont réellement. Les messages échangés les font s'ouvrir l'un à l'autre sans fard. Une complicité sincère prend alors forme entre nos deux personnages. Ils sont sur la même longueur d'ondes et s'entendent, s'accordent même, plus que bien. Cette question du physique reprend ses droits lorsque Paul et le fameux F. se rencontrent enfin. De là, le lecteur voit l'histoire rebondir sur une autre facette de cette rencontre. Si les deux personnages de ce roman s'étaient rencontrés, avant de se laisser emporter joyeusement par ces échanges pour le moins étranges, de belle découverte de l'autre il n'y aurait pas eu. Et F. le rappel à notre apprenti enseignant en évoquant le fait qu'ils se sont déjà croisés auparavant. Mais Paul ne lui avait alors prêté aucune attention particulière.
"Ouvrir les yeux" est un roman sincère qui amène son lecteur à, lui aussi, faire tomber ses œillères.Manon
http://meninbooks.eklablog.com/ouvrir-les-yeux-de-marc-gardner-a157257002
Mais il hésite encore beaucoup parce qu'il aimerait d'une part que Terashima le suive et d'autre part que sa mère ne soit pas seule pour élever ses turbulents petits frères jumeaux. Va commencer pour lui une longue période d'interrogation teintée d'envie et de frustration.
De son côté, Terashima, ayant envie d'impressionner son petit ami, remonte sa moyenne, et même si l'avenir lui sourit plus qu'avant, il se pose tout un tas de questions. Les deux garçons vont apprendre à se connaître.
Final tout en douceur, en inquiétude et questionnement pour cette trilogie sur le thème du premier amour hors des sentiers battus. On découvre un peu plus de leur personnalité, on observe leur affection sincère se transformer en amour.
Les graphismes sont toujours aussi beaux, je suis vraiment tombée sous le charme du coup de crayon de la mangaka. Elle arrive à retranscrire les émotions de ses héros surtout pour Terashima. Je ne sais pas pourquoi mais je le trouve tellement plus expressif que Narasaki. On le découvre avec sa sensibilité accrue, le regard soit énamouré, soit aux bords des larmes, soit rougissant... La façon de construire ce récit en alternant d'un personnage à l'autre se fait tout de même plus souvent dans les romans que les mangas, mais là ça rend l'histoire plus authentique et addictive.
L'histoire -somme toute banale- de deux adolescents qui espèrent que leurs liens ne changeront jamais,avec l'espérance que le premier amour restera partagé, intense et éternel. Ça nous fait replonger dans une période par laquelle nous sommes tous plus ou moins passées dans la vraie vie. Les questions et les réponses n'étaient pas toujours celles attendues ou désirées entrainant joie ou blessures. Il y a un petit quelque chose dans cette trilogie qui fait qu'on accroche vraiment à cette tranche de vie sincère et toute douce, qui est à découvrir absolument. Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/blue-sky-complex-tome-3-de-kei-ichikawa-a158337496
Matthew Forbes est un grand-père très malade qui se retrouve en compagnie de Preston son petit-fils. Ce dernier lui tend une vieille photo qu'il a déniché et qui va accélérer les battements de cœur du vieillard. Son trouble ne passe pas inaperçu et Preston l'interroge sur ses réactions. Matthew se met alors à raconter un épisode de sa jeunesse qui l'a changé à jamais : sa rencontre avec Chase.
En plein cœur du Wyoming, une chevauché entre les deux jeunes hommes va bouleverser leur vie à jamais et leurs apprendra que l'amour peut avoir plusieurs facettes même celle de l'interdit pour l'époque.
Une leçon de vie que va transmettre Matthew à son petit-fils sur la tolérance et l'acceptation de soi.
Cow-boy mystère de Laur'El
Corentin est un jeune homme vivant chez sa mère depuis sa rupture avec son petit-ami Luc. Il bosse dans un supermarché avec un supérieur qui l'a dans le nez et qui lui impose un déguisement peu approprié, à son goût, pour tourner un spot publicitaire. C'est à ce moment-là qu'il va rencontrer Damien, déguisé en cow-boy sexy. Damien participe à la même pub et lui fait du rentre-dedans direct. Il est gentil, aguicheur et sexy, Corentin ne lui résiste pas quand il lui propose une virée à deux, à la campagne.
Malgré deux jours idylliques, Corentin apprend une nouvelle par Damien qui le laisse dubitatif, le force à arrêter net ce début prometteur de relation. Damien, aucunement d'accord, va entreprendre tout ce qui est en son pouvoir pour récupérer le jeune homme et le faire craquer à mort.
Souffle-du-Vent de Michel Evanno
Jessy, jeune cow-boy voit sa chance de faire ses preuves pour le Pony Express lorsqu'une mission lui est proposée. Mais un incident de parcours, avec son cheval, va entraver la livraison de sa missive. Il se retrouve en convalescence dans un village indien, soigné par une jeune et jolie indienne qui ne le laisse pas de marbre et qui s'avère finalement être un charmant jeune homme. Loin des préjugés de la société, au sein d'un cocon douillet, ils vont s'aimer malgré leurs différences.
Ranch's Love d'Emma Kat et NM Mass
Une guerre entre deux familles mitoyennes à propos de terres qui va aboutir à blesser, pendant longtemps, deux hommes mûrs qui avaient tout pour s'aimer depuis l'école.
L'attraction entre Rand et Beck est intense, immédiate, addictive depuis leur plus jeune âge mais la vie est capricieuse, leur famille aussi. Afin d'assouvir leur besoin l'un de l'autre, ils vont devoir y faire face quoiqu'il leur en coûte. Rand va tout tenter pour ouvrir les yeux de Beck, lui faire comprendre que les querelles des parents ne sont pas celles des enfants.
Bareback Moutain de Jean-Paul Tapie
Amos Tarleton est le seul de la tribu Tarleton à ne pas être fade et sans saveur. Il fait figure d'ovni au sein de cette famille austère. Il est beau avec un physique attrayant, indiscipliné, espiègle et ingérable du point de vue de ses parents. C'est donc lui qui, un beau jour, décide de vivre sa vie par monts et par vaux. Quelques années plus tard, il fait à nouveau parler de lui en tant qu' hors-la-loi au grand cœur, s'étant accoquiné avec un fils de bonne famille: Tom Dingle.
Ensemble, ils formeront un duo unique, redouté de tous, aimant autant les femmes que les hommes, mais plus important s'aimant tous les deux intensément. Un grain de sable dans cette machine bien huilée, va enrayer leur balade et peut-être leur avenir...
Chevaucher l'espoir d'Angie Le Gac
Morgan, jeune homme un peu désespéré et au chômage, se retrouve à postuler pour un job de cow-boys dans un parc d'attractions dans le sud de la France. Ce nouveau travail, quoiqu'au départ alimentaire pour lui, va lui ouvrir de nouvelles perspectives d'avenir. Il va y découvrir un monde plaisant et en sus, il va rencontrer Julien, qui chamboule sa vie bien tranquille. Julien qui lui-aussi souffre, trouvera en Morgan un nouveau souffle, et surtout un nouvel amour accompagné de rire, de joie, de lâcher prise sur les épreuves de la vie.
Mon oncle Eliot de Marie Laurent
Marcus est envoyé au loin et au vert par ses parents, pour ses penchants pour la poésie et les hommes, surtout les hommes. Il se retrouve exilé au Texas chez son oncle Eliot. Tout de suite mis dans le bain, fatigué de son long voyage, Marcus doit surveiller un troupeau de vaches dans un enclos pendant la nuit. Tout en fulminant contre le destin et son oncle, un inconnu commence à le caresser intimement lui apportant un plaisir intense mais fugace. Marcus va tout tenter pour retrouver celui qui lui a accordé ce petit moment de plaisir.
Une nuit pour tout changer de Sully Holt
Dans le centre de la France, au sein d'un parc accueillant entre autre des bisons de divers horizons, Viggo le régisseur, se retrouve aux prises avec Stéphane, un mignon vétérinaire. Ayant eu avec lui une très - trop - brève liaison le temps d'un week-end, Viggo n'a jamais oublié la passion qui les avait uni, il en veut même à Stéphane d'être parti à la va-vite sans un mot. Cette nuit autour d'un vêlage va peut-être leurs permettre de crever l’abcès et de résoudre les problèmes existant entre eux.
Rien que la vérité! de V.D Prin
Zain et Tyler, profitant d'une soirée avec leurs enfants, se remémorent l'histoire de leur rencontre trente huit ans plus tôt au cours d'un rodéo. Cette histoire racontée pourtant des quantités de fois n'est jamais la même au fil de leurs souvenirs. Les deux hommes trouvent toujours des scénarios plus rocambolesques les uns que les autres pour taire la vérité à leurs enfants.
La Splendeur ou l' Effroi de Sébastien Monod
En plein désert d'Arizona, William Ridgemont est l’enseignant d'une petite classe qui va être perturbée par l'arrivée intempestive d'un cow-boy blessé. C'est de cette manière que l'humble professeur rencontre James Dixon, recherché pour avoir descendu l'homme qui s'en prenait à la ferme de ses parents. Dixon est blessé, il se fait soigner par William avant de s'enfuir lâchement après avoir maté et apprécié le corps de l'enseignant. Le destin va les remettre face à face quelques semaines plus tard, mais vont-ils céder à leur attirance réciproque?
Recueil de dix histoires plus ou moins longues sur les cow-boys - hum ça sent le cuir et la sueur dans la plupart - au profit du refuge. Les différents auteurs nous font découvrir différentes époques, dans différents lieux, avec plus ou moins de vrais cow-boys. Et ça fonctionne super bien, il y a des histoires qui m'ont plus plu que d'autres, plus ou moins touché aussi mais la lecture de chacune a été émoustillante et super plaisante. Ce qui est sympa, c'est qu'elles ne finissent pas toutes bien comme j'aime, mais qu'elles restent tout de même cohérentes avec le sujet dont elles parlent. Je suis fan des fins heureuses - mince mon côté Disney ressort un peu trop là - mais là, il y en a pour qui ce n'était pas possible et malgré ça, j'ai accroché jusqu'à la dernière ligne.
J'ai découvert des styles différents d'auteurs dont je ne connaissais pas encore la plume, ce qui m'a donné très envie de les découvrir et d'autres dont je suis déjà très fan et qui n'ont fait que confirmer mon addiction. Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/le-refuge-des-cow-boys-a155901140
L'ambiance:
C'est l'atout charme de ce roman. Une vision presque hollywoodienne des scènes qui vous envoie directement dans le décor d'une petite ville américaine tranquille plongeant rapidement dans un monde surnaturel inconnu jusqu'alors. Des décors très sobrement restitués mais qui couplés à l'action nous propulsent directement dans cette imagerie presque populaire des bonnes séries sf où loup garous croisent vampires et ensorceleurs. On y sent presque les odeurs de peur, de mort et de ces événements imprévus qui nous noient sous la tension de l'intrigue. David Lange, dont j'avais déjà apprécié cette faculté dans ses autres mm, a ce réel talent de restituer une ambiance bien précise que l'on pense tout droit sortie d'un écran de cinéma. Ici c'est cette petite ville perdue au milieu de forêts où tout un univers, d'étudiants, de parents adoptifs et de flics plein de bonne volonté, se débat dans les découvertes sanglantes qui affectent tout le,monde à divers degrés. Tout est palpable, proche de nous et en même temps complètement hors d'atteinte de notre quotidien comme pour rendre le tout encore plus troublant. Une immersion qui nous fait vibrer de chapitre en chapitre et nous tient captif d'un bout à l'autre avec une construction où presque tous les personnage ont le droit de donner leur point de vue.
Les personnages:
C'est la grande force du roman. D'abords par cette façon de leur donner voix au chapitre chacun à leur tour, qu'ils soient principaux ou secondaires. Une construction qui a l'avantage de nous sortir des points de vue restreints et surtout de donner du corps à beaucoup de ces héros réduisant ainsi la sensation habituelle de s'attacher à quelques uns au détriment des autres. On a ici quelques personnages phares mais qui octroient toujours assez de place aux autres, laissant ainsi s’émarger les personnalités diverses avec leur particularité et leur apport au récit. David Lange nous trace des portraits d'hommes et de femmes de tout âge qui ont tous une part active dans l'action, une importance clé dans le déroulement et dans la tension exercée au fil de sa narration.
Il nous offre de vrais personnages aussi humains qu'ils peuvent être extraordinaires, aussi vils que sensibles et surtout égalitaires ce qui se fait rare dans la romance. On sort enfin de ces bons vieux clichés trop faciles (clichés sur lesquels d'ailleurs il livre une petite réflexion intéressante) sur la place des femmes dans le mm (ici on a plusieurs rôles de femmes toutes aussi différentes que riches dans leur complexité -une gageure vraiment réussie), sur les hommes soit parfaits soit faibles, sur les lâches qui ont leurs propres failles (j'adore cette façon non binaire de rendre les personnages troubles tout aussi attractifs que les héros purs). Chaque personnage semble avoir son droit d' "être" à part entière autant par sa psyché que par sa prépondérance à l'intrigue et ça c'est un vrai bonheur. On appréciera ainsi autant la déontologie que l'affection que porte la shérif à sa ville et ses habitants, la bienveillance et l'inquiétude justifiée des parents de Mike, les jeunes étudiants avec leur défauts et leurs facettes d'adultes en devenir... Le tout nous les rendant, avec une extrême facilité, comme familiers et nous laissant l'opportunité de choisir notre héros car tous ont un vrai rôle dans cette histoire. Les êtres surnaturels sont aussi surnaturels qu'ils peuvent l'être sans tomber dans la surpuissance (on a pas à se soucier de croiser un bon 25 cm et se demander si l'on est anatomiquement normalement constitué, avouez que ça soulage hein!), même si on ne peut la nier, face aux humains apparemment dépourvus de défenses. Un équilibre fragile mais bien dosé entre deux mondes qui s’interpénètrent et qui pour une fois ne se contente pas de garous bondissants et d'humains hurlants les yeux révulsés en gros plans. Une très belle galerie donc, complète, diverse et fournie qui sert avec efficacité une histoire de qualité.
L'intrigue:
C'est le moteur qui parvient avec succès a réunir les deux points précédents. Une histoire fantasy axée sur des loups, des vampires (et bien d'autres encore) et des êtres innocents qui ignorent encore tout, en tout cas pour certains. Une histoire bien construite à laquelle je n'ai trouvé aucune incohérence, aucune exagération dans le contexte et encore moins de temps mort. Le roman est assez long et pourtant le rythme ne s'essouffle jamais grâce à cette répartition des rôles qui permet un fil conducteur très naturel et surtout très dynamique. On apprend tout autant de ces personnages que de l'avancée du scénario et les deux cumulés c'est vraiment très agréable à suivre. Une fin avec épilogue qui est une vraie fin, qui nous satisfait tout en créant déjà cette dépendance à l'attente du tome 2. Le propos plutôt simple est traité de manière riche et plus profonde qu'il n'y parait: un jeune loup découvre sa vraie nature et un guide doit l'aider à accomplir sa transformation pour gérer au mieux son parcours.
La romance reste toute en suggestion, étant à la fois très présente dans les esprits mais peu dans la réalité et vous savez quoi? Et bien c'est parfait comme ça, c'est subtil et chaud à la fois mais pas par le sexe, par les sentiments qui se profilent au fur et a mesure que les personnages se devinent. Les couples possibles s'esquissent aux yeux du lecteur sans noyer l'intrigue principale sous un flot d'eau de rose tout en conservant ce romantisme bitlit. Vous saisissez la complexité du truc ? Et bien David Lange l'a perfectionné (au cas où, je précise, je suis fan de David Lange hein). A la base, les métamorphes et les créatures de la nuit ne sont pas forcement mes trames préférées, mais voilà, j'attendais ce David Lange avec impatience, depuis l'annonce de sa sortie en fait, et je crois que le sieur m'a définitivement conquise au genre. En tout cas à son genre à lui.
http://meninbooks.eklablog.com/mike-tucker-le-charmeur-de-loup-de-david-lange-a159042488
Un jeune sculpteur râleur et ermite, après avoir passé des années à fuir le monde, se retrouve embringué malgré lui dans un rencard presque imposé par un ami commun. Abel donc, comme soumis au jugement divin, voit débarquer chez lui le charmant et terriblement maladroit Caïn qui fait tomber ses barrières au sens propre comme au figuré. Les débuts de leur rdv s'avèrent plutôt houleux quand ils réalisent qui ils sont l'un pour l'autre mais la nature, toujours si chère à l'auteure, oblige aide nos deux jeunes hommes à laisser éclater les flammèches d'une passion en devenir.
Comme d'habitude avec Sully Holt, on est plongé dans une ambiance à la fois toute masculine dans son essence et pleine de romantisme, une nouvelle où bottes pleines de boues côtoient costume cintré, ou la peur de l'autre affronte le sourire de la maladresse sur pattes. Deux personnages rapidement suggérés à cause du format (maudit format qui nous frustre à chaque fois !!) mais suffisamment pour qu'on leur trouve du corps et de l'âme. Abel et Caïn, deux hommes aux antipodes que le seule envie d'être ce qu'ils sont réunit sous les grincements du vent de février plutôt que sous l'éclairage une bougie fièrement dressée sur une nappe de resto.
Une ambiance où la chaleur s'installe très vite, aussi surement que les vapeurs d'un chocolat chaud ou d'un plaid qui vous réchauffe le cœur devant une bonne comédie sentimentale. On y trouve tout ce qu'on aime justement dans la comédie: cet humour parfois potache mais souvent sensuel que l'auteure sait donner à ses personnages, ces petits moments difficiles qui dessinent la personnalité et le passé de ses hommes et surtout cette tendresse addictive qui parvient toujours à mêle des rustres à un romantisme digne de la Saint Valentin.
Une nouvelle sous le signe du bois qui craque, de la neige qui engouffre le temps et du vent qui noie les soupirs d'une soirée sur un sol pas forcement confortable mais très caliente quand Abel et Caïn se décident à y faire des galipettes.
C'est doux, très suave, toujours bien écrit, ça respire toujours les bois et les forêts ( même si c'est pareil) un peu la marque de l'auteure d'ailleurs et ça se lit avec beaucoup de plaisir . Plaisir qui comme toujours nous pousse à imaginer une histoire plus longue, une suite ou un autre tientoutseul du même acabit. Mon cahier des réclamations auprès de Sully Holt n'en finit pas de s'agrandir et elle parvient petit à petit avec ses hommes âpres et bourrés d'autant de défauts que de tendresse à créer son vrai petit univers qui me charme à chaque fois. Yop
http://meninbooks.eklablog.com/chronique-d-une-saint-valentin-ratee-de-sully-holt-a159057904
Après avoir sévèrement tabassé Stefano pour des guerres de territoires, les russes se font aborder par un prostitué qui n'est autre que Silvio infiltré et déguisé. Après de bonnes parties de jambes en l'air, les russes sont dessoudés par le tueur. Silvio prend les choses en main pour redresser les affaires de Stefano.
Les relations entre Stefano et Silvio sont de plus en plus tendues, ils se tournent autour sans vraiment sauter le pas. Le sicario veut Stefano dans son lit, il veut se soumettre aux moindres de ses fantasmes sexuels même les plus violents sans penser aux conséquences que ça engendrerait. De son côté, Stefano lutte de plus en plus contre son cœur et les sentiments qu'il juge au départ inacceptable pour un homme, même si son cerveau lui fait encore bien comprendre que dans la famiglia , l'homosexualité est proscrite et que Donata, sa femme, n'acceptera jamais cet état de fait.
Là-dessus, réapparait Franco le frère de Silvio, ancien légionnaire, sniper au palmarès incroyable, un gars irascible et tout aussi traumatisé que ses frères par les comportements licencieux de leur père. Ce dernier se retrouve à devoir entrainer Silvio au tir et l'aider à éliminer les dernières menaces russes qui pèsent sur Stefano. Ils vont y réussir en beauté et sauver les fesses du mafioso. Par contre les tensions internes au clan Marino, elles, qui se développent de plus en plus, ainsi qu'un conflit avec sa femme vont conduire Stefano à ne pas voir le vie en rose et à tout faire pour se sortir de la mouise dans laquelle il s'est fourré.
Un récit pas très long où l'on retrouve les règlements de compte entre clans, l'auteur parle vraiment très bien et d'une façon légère -malgré le sujet- des rangs, des traditions, des comportements qui existent dans ce genre de famiglia. Ça donne tout de même froid dans le dos, c'est pas simple d'être chef de gang. Il n'y a pas de temps mort, l'histoire va de rebondissements en rebondissements, de la mort d'un gros bonnet au massacre des ennemis. On n'a pas le temps de s'ennuyer et cette facette de l'histoire m'a bien plu, par contre j'ai eu beaucoup de mal à appréhender la sexualité de Silvio. Par brides, on approche du passé traumatisant de cet homme auprès d'un père sans scrupule sans vraiment savoir ce qui lui est arrivé. Il a vécu, près de huit ans - donc de dix-sept à vingt-cinq ans- auprès de Falchi qui le soumet à son bon vouloir, il aime la violence dans le sexe et ne s’embarrasse d'aucun code de moralité. Je suis loin d'être prude mais c'est vraiment ce côté-là qui m'a déprécié le livre, je lui ai trouvé un petit côté malsain qui a dérangé ma lecture. C'est un peu dommage car c'est vraiment très bien écrit.... Rose Taylor
Merci Juno Publishing pour ce SP.
http://meninbooks.eklablog.com/ame-obscure-tome-2-d-aleksandr-voinov-a158535988
Tyler s'est vu accusé d'un crime odieux à dix-sept ans, banni de sa meute - sa famille- et de fait éloigné de Solas son premier amour. Tous les deux vont vivre soixante ans de calvaire, séparés l'un de l'autre, brisés jusqu'à ce que l'enquête de Sander et Will les rapproche à nouveau et qu'éclatent des vérités plus que douloureuses pour Ty mais aussi Solas.
Dans ce tome, on entre franchement dans le monde des esprits, du chamanisme, du retour à la Terre, des croyances indiennes. L'histoire débute et s'enchevêtre avec le volume précédent mais au-travers les yeux d'autres protagonistes. Le passage d'un personnage à l'autre , de Will à Sander, en passant par Ty , Solas et même Lloyd s'imbrique super bien et apporte un petit plus à la lecture. Les intrigues sont bien menées et même si on voit arriver de loin certains dénouements, d'autres restent surprenants et bluffants, l'enquête reste toujours sous-jacente, elle passe au second plan pour laisser la part belle à la spiritualité.
Mon cœur n'en a fait qu'à sa tête et a fortement penché pour Ty et ses blessures. Il a un caractère franc, direct, gentil malgré toutes les saletés qu'il a subi dues aux mauvaises actions, aux manipulations du pouvoir en place. Solas fait un peu plus instable, sensible,un chouia lâche, se réfugiant dans l'opium plus que nécessaire pour oublier.
Ce tome est moins "léger" que le précédent, on suit les blessures gravées au fer rouge des protagonistes en espérant qu'ils passeront outre -même si à des moments, on doute sérieusement. On vit leurs douleurs intensément et on n'a qu'une envie : lire le prochain volume car on sent bien venir la suite...
http://meninbooks.eklablog.com/l-appel-du-renard-traque-tome-1-trahi-tome-2-de-charly-reinhardt-a158409352
Je dois avouer avoir été séduite dès le départ par les mots et la magie douloureuse que l'auteure sait distiller dans ses pages. Alex est un garçon bien dans sa vie et dans sa peau, fraîchement débarqué dans sa ville natale pour reprendre le café parental et en refaire un lieu plus actuel. De là arrive l'étrange Corbin Wale sorti tout droit de ses souvenirs de collège, de sa maison au fond des bois et de son monde particulier. Une relation qui prend le temps de se construire sur la confiance, sur les tentatives patientes que fournit Alex pour apprivoiser le jeune homme plutôt sauvage et sur les efforts que fait Corbin pour s'épanouir et laisser une porte ouverte à Alex.
La poésie est présente partout autour de Corbin, elle émane même probablement de lui et de son contact presque médiumnique à la nature et aux personnes. Le roman est un rappel constant de sa manière d'appréhender le monde, de le sentir et de s'y perdre. Une vie bâtie sur sa différence, sur son isolement et sur son univers secret qui est une part totale de lui même et de sa réalité. Alex peine à franchir cette porte mais l'attirance évidente, la curiosité entre eux, aident les deux jeunes hommes à gravir bien des marches incertaines pour laisser sortir une création commune: leur histoire.
Si comme beaucoup j'ai été fortement charmée par la plume et les procédés de l'auteur, je me suis malheureusement vite essoufflée en cours de route. Ce qui était charmant et troublant est devenu en deuxième partie étouffant et trop exacerbé à mon gout. Cette présence de la nature et des croyances sous toutes ses formes dans le moindre passage comme le seul prétexte pour exprimer ce côté autistique du héros a fini pour ma part par être pesant voir redondant. Si j'ai pleinement conscience que c'est plus l'histoire de Corbin que celle du couple, il n'en reste pas moins que celui-ci écrase complètement tous les autres aspects du récit et les autres personnages qui peinent à trouver une vraie place et ne font office que de simples figurants. La personnalité pourtant agréable d'Alex y perd toutes ses possibilités et ne devient que le substitut permettant à Corbin d'être, même si l'on comprend vite que c'est aussi par ce chemin que Corbin change doucement. Trop de vent qui souffle, trop de feuilles qui bruissent, trop de ce tout empirique qui vient frapper chaque sentiment et chaque scène pour en faire ce personnage extraordinaire au sens littéral du terme. Les scènes de sexe qui finalisent comme une renaissance de Corbin et concrétisent leur couple sont presque surréalistes à mon sens et parachèvent le roman en forme de bouquet final qui jaillirait d'un seul coup sans viser d'autres buts que l'explosion tonitruante qui frappe les esprits sans chatouiller les sens.
Bref, je ne pourrais en aucun cas nier la plume talentueuse et l'originalité de ce roman, mais de mon côté la magie et la poésie sauvage se sont malheureusement simplement transformées en spectacle de scène. Yop.
http://meninbooks.eklablog.com/le-miracle-de-corbin-wale-de-roan-parrish-a157565398
La tension est omniprésente dans les deux volumes, à chaque page, on se demande bien ce qui va tourner cours, qui va clamser ou se faire massacrer. On finit tout de même par s'accrocher à un petit groupe qui semble moins pires que les autres mais le doute plane sur qui est qui, qui a fait quoi...
Les graphismes sont beaux, même les méchants ont des traits "mignons", ce qui est en totale contradiction avec l'univers carcéral violent et glauque représenté. On suit Yûto, on s’inquiète de ce qui pourrait lui arriver car même fondu dans la masse, il a un sacré caractère, ne s'en laisse pas trop conter malgré son physique de gringalet !! L'histoire est prenante, bien ficelée, on suit son enquête dans les bas-fonds de la condition humaine, à devoir presque se vendre pour obtenir le plus petit indice, à supporter des situations humiliantes pour s'en sortir et ne pas finir entre quatre planches. C'est une amie qui me l'avait conseillé, et je ne suis aucunement déçue, à mon tour de le conseiller. Le seul point noir est de savoir quand sortira la suite ..Rose
http://meninbooks.eklablog.com/deadlock-tomes-1-et-2-de-saki-aida-et-yuh-takashina-a158469160
Alex semble être un homme détaché, adepte des plans culs réguliers mais fidèles, et surtout pas intéressé par une vraie relation. Sa rencontre avec Lukas bouleverse beaucoup de choses chez l'un comme chez l'autre et entraîne le lecteur dans des passages très difficiles, tout autant que leurs rapports, que l'on pourrait un peu vite, à tort ou à raison, comparer à de la Dark romance. C'est assez troublant car ce n'est typiquement pas le genre de roman qui pousse le lecteur à s'attacher à ses personnages mais plutôt à la curiosité et l'envie de savoir comment tout cela va finir.
Alex a une personnalité probablement aussi trouble que son comparse Lukas même si c'est plus évident chez ce dernier. Aucun ne semble avoir réellement d'ascendance sur l'autre mais les deux jeunes hommes paraissent très vites noyés dans une attraction destructrice dont ils n'ont pas vraiment conscience. Laisser les choses venir sans jamais leur donner de nom, vivre une histoire sans jamais partager quoique ce soit vraiment et surtout ne pas laisser remonter en surface tout ce qui perturbe chacun d'eux. La violence de Lukas s'accorde au désœuvrement d'Alex et sa certaine nonchalance jusqu'à que certaines limites réveillent enfin Alex sur l'impossibilité pour eux de construire quoi que ce soit.
En parallèle, c'est l'histoire de Théodore, en couple libre depuis longtemps avec la belle Conny, qui se profile avec leurs tentatives toujours plus nombreuses de vivre ensemble et chacun de leur côté en même temps. Une formule qui semble plutôt bien fonctionner pour l'un comme pour l'autre jusqu'à ce que l'idée d'une soirée à trois se dessine dans l'esprit libertin de la jeune femme. Le troisième perturbe énormément le jeune cycliste et remet en cause ses certitudes sur sa sexualité. Rien d’époustouflant de ce côté là, on est même un peu déçu que les choses ne s'y développent pas plus et j'ai eu un peu de mal à cerner l'utilité de cette interaction si ce n'était pour donner plus de corps à une galerie de personnages secondaires. La problématique étant de traiter avec autant d'importance cette histoire que la première sans qu'elle prenne vraiment toute son envergure et qu'au final elle nous laisse avec un goût d'inachevé.
Le roman, si on ne s’arrête pas à sa couverture, est pourvu d'une plume simple mais nerveuse qui oscille entre les mots crus d'une sexualité violente et les passages plus doux d'une recherche propre, d'un deuil du souvenir ou de l'expression enfin libérée de ses attentes. Il révèle une vraie capacité à enchaîner son lecteur dans un contexte pas forcément évident et pas toujours en accord avec les codes roses de la romance mais est-ce vraiment une romance plus qu'une tranche de vie au bout du compte?
Alex est assurément un héros un peu hors cadres, se laissant aller à naviguer entre plusieurs schémas de personnages et qui finit par rejoindre la rive d'une vie plus équilibrée pour nous offrir une fin plus facile. Une fin plus en concordance avec les intros de chapitres et le climat assez lourd du début. Un roman qui réussit à établir même un rapport de force avec son lecteur celui d'y adhérer ou pas. Dans mon cas ça a fonctionné.
http://meninbooks.eklablog.com/rapports-de-forces-de-benjamin-schneid-a158365304
Pari audacieux comme je le disais mais plutôt réussi dans sa globalité.
L'histoire est assez riche en références religieuses sans trop s'y appesantir et n'en retenant que quelques bases marquantes. Michael l'archange rencontre lors de l'une de ses missions de protection un homme qui fait chavirer non pas ses croyances mais ses certitudes quand à son rôle éternel. Créer une dualité, une rivalité entre Dieu et l'amour alors que le premier est sensé être la version la plus absolue du second était une idée assez originale.
La dévotion de l'archange se trouve bien mise à mal passant de sa servitude hiérarchique à celle plus sensuelle et humaine qu'il éprouve pour Asher, un quarantenaire perdu dans la découverte de son moi profond.
L'amour entre les deux hommes est beau, pur et la sexualité bien présente est pour une fois au service de l'expression de sentiments plus fervents que charnels. Michael découvre le côté humain des sentiments nobles qu'il a toujours vu d'une facon empirique quand Asher s'éveille au vrai partage et à l'absolution de ses souffrances longtemps tues.
Une courte histoire sur le choix, l'acceptation et la renonciation où le mélange d'éléments iconiques et religieux se marie à merveille avec un romantisme sensible. Les parallèles entre le "métier" de Mike et sa vraie vie sont assez drôle, faisant de son Père un homme d'affaires redoutable et ses relations à son frère déjà déchu Luke sont assez cocasses. Le tout est bien écrit, bien construit et presque suffisamment étoffé pour le format court choisi. Les sentiments sont aussi beaux et éthérés que la lumière et le charisme innés dégagés par l'ange et on craque assez vite pour la fragilité d'Asher qui se laisse peu à peu délivrer des peurs qui ont toujours étouffé sa vraie nature, sa chance au bonheur.
J'aurais cependant préféré un peu plus de causticité sur certains personnages comme le frère terrible Luke qui aurait mérité un traitement plus profond avec ses petites allusions aux malheurs qu'il sème derrière lui. J'aurais également souhaité en savoir, lire, plus sur ses autres frères et sur leur histoire qu'elle soit en haut ou en bas. Le monde de Dieu le père est peu présenté si ce n'est dans son passé et c'est bien dommage même si cela parait difficile à faire dans un roman d'une centaine de pages.
Le sujet de l'amour est traité d'une facon assez profonde sans s'échouer sur la barrière du "cul" ou de l'érotisme et pourtant il manque aux mots, à mon gout, une infime partie de cette émotion qu'on devine dans leur relation. On finit donc cette romance sur une bonne impression mais avec un petit côté pointilleux ou curieux qui aurait voulu aller voir plus loin dans les choses tout en étant relativement satisfait du traitement que l'auteur a su trouver pour un thème pas si facile. Yop.
Merci à Juno pour ce SP.
http://meninbooks.eklablog.com/la-chute-de-l-ange-de-leta-blake-a159308418
Je me suis tout de suite régalée à la lecture de ce polar à la Agatha Christie. Certes l'époque décrite est contemporaine mais tous les codes des enquêtes feutrées y sont présentes et fort bien décrites. Pas de violence et de peur à avoir à toutes les pages, Jonathon et Mike mènent l'enquête à la Hercule Poirot voir même plutôt à la Miss Marple. Moi qui suis fan de ce genre de littérature, j'ai passé un moment exquis hihih... La recherche d'indices, les commérages entre voisins, les découvertes sensationnelles au sein de ce petit village pourtant si tranquille d'apparence vont mettre à mal la population qui pensait tout savoir sur tout le monde et c'est jubilatoire en tant que lectrice.
K.C Wells a réussi son coup en imaginant des histoires dans les histoires, sous le couvert de retenue et de douceur de vivre à l'anglaise, le tout étant plus que cohérent, je n'ai rien vu venir. Des tonnes de spéculations sont émises puis réfutées, elle nous mène sur une piste dont on croit dur comme fer que c'est la bonne et bam même pas, tout tombe à l'eau en un claquement de doigts. Je ne suis pas sûre que j'aurai assuré en tant qu'enquêteur car j'ai été bluffée jusqu'au bout, prise dans les méandres de tas de coupables possibles pour finir bien surprise du final.
La romance entre les deux protagonistes est présente, réelle, mignonne et presque naturelle, sans confrontation, mais elle reste vraiment au second plan. Il n' y a pas d'homophobie prononcée, ni de recherche de soi, juste une rencontre amoureuse sur fond de meurtre. L'attirance se comprend très bien mais elle n'obnubile pas Jonathon - le héros- dont les hormones ne figurent pas au premier plan. Il se centre beaucoup plus sur son oncle qu'il aime tendrement parce que c'est ce même oncle qui lui a fait découvrir tellement de belles choses dans la vie contrairement à son propre père trop orienté sur sa carrière. On découvre tous les hommes de la famille Mountford et surtout leur traits de caractère, Jonathon en apprend bien plus sur son oncle et son père que ce qu'il pensait savoir au départ. Il finit par comprendre des tas de choses qui lui semblaient illogiques à la base.
Que dire si ce n'est de foncer découvrir ce polar car c'est vraiment un polar pas noir du tout avec du sang et des organes partout, non pas ce genre là mais une intrigue ficelée aux petits oignons qui vous tient en haleine jusqu'au bout !!! Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/au-nom-de-la-verite-de-k-c-wells-a159269358
Pour les personnages de Rory, Cole et Tommy tout se résume à une interrogation : comment vivre avec ? Et c'est bien leurs façons d'appréhender les événements et de tenter de continuer à vivre qui apporte ce qu'il faut au récit pour que son lecteur puisse à son tour avancer dans sa lecture. On se moque bien que cette disparition mystérieuse et abrupte soit le fait d'entités supérieures. Ce qui compte c'est la façon dont ces personnages vont devoir affronter les impacts que le vide soudain de l'absence de Rory leur cause.
Le premier concerné est Cole. Il rentre un soir à l'appartement que lui et son premier amour ont investi depuis peu et ce dernier n'est pas là en dépit de l'heure tardive. Le lecteur suit peu à peu Cole dans son inquiétude, dans son "combat" pour continuer à vivre et avancer même si l'envie n'est pas là. On voit ce personnage se laisser aller puis reprendre ses esprits tandis que l'ombre de Rory le hante toujours au fils des ans.Tommy est cette bouée de sauvetage qui permet à Cole de remonter à la surface bien que l'homme se sente trahi par les sentiments qu'il tend à éprouver pour le bel italien.
Tommy, par la force des choses, vit également avec l'absence de Rory planant sur son histoire et son amour pour Cole. Rory est peut-être celui qui vous remue le plus le cœur. Il n'a rien demandé et voilà qu'un soir une étrange lumière le happe vers un ailleurs dont il n'a qu'un bref souvenir. Puis il revient et tout son monde a changé. Tout est différent et à la fois semblable.
J’apprécie fortement le fait que l'auteur se soit plus intéressé à l'impact de la disparition de Rory et de voir l'impact sur l'existence de ses proches. Car Cole s'est reconstruit avec l'aide de Tommy mais il aime toujours Rory. Le retour de celui-ci semble presque déplacé tant il est évident qu'il n'appartient plus à ce monde.
C'est une lecture douce tout en étant amère. Une histoire poignante avec une cassure entre avant et après. Une ellipse qui conduit le lecteur à se mettre à la place de Rory face à une nouvelle époque. Un livre qui vous donne à voir la force que ces hommes doivent déployer pour tout simplement avancer. Manon
http://meninbooks.eklablog.com/un-ciel-plein-de-mysteres-de-rick-r-reed-a159161484
Vraiment un bon moment de lecture qui donne la banane, j'ai beaucoup souri devant certaines situations cocasses. La mangaka met en scène deux personnes complètement à l'opposé l'un de l'autre tant physiquement que de caractère, un petit teigneux léger, marrant et un grand baraqué doux et sentimental qui n'ont rien au commun mais pour qui ça fonctionne. Les graphismes sont chouettes et les expressions de Seiji sont toujours loufoques à cause de la légèreté dont il fait preuve, même si elle est quelques fois feinte. Elle a su amener une situation où le plus jeune est en réalité le plus mature et de très loin. Il n'y a pas d'histoire policière,pas d'intrigues, juste un policier sexy amoureux transi qui veut toucher à son rêve et assouvir ses fantasmes, il est tenace le bougre !!! Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/my-pretty-policeman-de-niyama-a158519956
Au cœur du Périgord, on va découvrir la magnifique quête de survie de Jehan et Giraud. Cette aventure va les amener à se découvrir, de leur personnalité à leurs talents, leurs dons mais aussi leurs faiblesses. Voir ces deux jeunes hommes évoluer au milieu des petits peuples de la forêt, des êtres qui peuplent l'imaginaire humain est un bonheur à chaque page.
L'écriture à quatre mains des auteurs est parsemée de magie, de descriptions historiques, d'amitié, d'amour familial et sentimental. Les représentations physiques de lieux allant de La Morangiasse à Castelfort, en passant par Beronsac sont enchanteurs, on ressent chaque senteur herbeuse, chaque rayon de soleil décrit, en fermant les yeux on s'y croirait presque. L'ambiance est telle qu'on s'imagine très bien les paysages, les falaises, les clairières, les rivières, les hameaux décrits, qu'on a envie de prendre ses bagages pour aller voir si tout ça est réel et d'arpenter ces chemins pour retrouver ces sensations magiques.
Même si on est plongé dans une époque plus rude, plus compliquée que la notre et peut-être moins compréhensive, l'envie d'y aller pour toucher du doigt tous ces personnages fascinants est plus que présente. Un vrai coup de cœur dont les ficelles sont tirées avec justesse, le récit est haletant sans être lourd, on passe de rebondissement en rebondissement et un bon nombre de personnages secondaires sont tout autant addictifs que les principaux.
Petit à petit, Jehan et Giraud vont se découvrir et nous montrer des facettes d'eux-même : leurs dons, leur gentillesse, leur altruisme, qui vont nous amener à les aimer. Ils vont aussi comprendre ce dont ils ont également besoin pour eux-même, pour s'épanouir. On n'a qu'une envie : savoir comment ils vont sortir de cette aventure alambiquée, comment ils finiront par trouver leur place au sein d'un monde oscillant entre deux plans d'existence connus de peu d'élus finalement.
C'est à coup sûr mon coup de cœur de février.... Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/le-prince-forgeron-de-beryl-et-osiris-brackhaus-a159269764
Nathanaël est bien sur consentant sur tous les points mais le cœur a ses aspirations qui parfois contrarient celles du corps même si celui ci est particulièrement satisfait. Mais il est tout de même victime d'une emprise psychologique forte, d'une tension sexuelle plus qu’évidente et du petit jeu pas très clair du maître du domaine. On jongle sans cesse entre cette certitude que Nathanaël est bel et bien un adulte consentant et ce sentiment, qu'il nous révèle par la narration, de dépendance et de souffrance face à la situation. C'est donc une sorte de fuite salvatrice qui va le mener à exiger de son amant un tout autre rapport s'achevant sur une porte de sortie qui n'est pas du tout dans mes choix préférentiels en terme de romance.
BJ Valbornhe nous offre donc deux tomes ( qui aurait gagné à n'être qu'un seul) sur des sentiments et des sensations d'un parcours plus que sur une véritable histoire. Cette vision plus masculine de la relation, du couple ou pas, du sexe et de la sensualité est assez propre à cette maison d’éditions que j'aime bien pour ces choix différents justement. Et cet auteur n'échappe pas à la règle avec un récit plaisant, parfois déroutant par les directions qu'il prend et parfois surprenant dans sa narration variée. Un roman qui ne comblera peut etre pas les amatrices de vraies romances mais qui aura le mérite d'apporter un peu de fraîcheur et de liberté avec les codes du genre.
http://meninbooks.eklablog.com/le-maitre-de-stage-le-stagiaire-et-son-maitre-de-bj-valbornhe-a159690150
Deux hommes aussi séduisants dans leur personnalité l'un que l'autre -mais qu'est-ce que j'ai pu aimer leurs échanges à ces deux la- qui se lancent dans une relation qui va compliquer beaucoup de choses pour eux comme pour leurs proches. Leur sensibilité et leur approche de la vie est tout simplement adorable, faisant de leur histoire une de celle que j'affectionne beaucoup: simplicité, réalisme, confrontation des attentes et pragmatisme face à leur condition. C'est chaud, c'est doux ça nous rend tout frétillant et ça vous laisse un gros goût de reviens-y aussitôt fini.
Le jeune couple n'a rien à leur envier tant leur innocence et leur maturité nous surprennent agréablement et on s'y attache avec la même facilité. Deux jeunes garçons que l'on oppose pas forcement dans leurs caractéristiques mais que l'on voit découvrir le monde (avec plus ou moins de bonheur et de chance au départ), y réagir et s'y adapter.
Pour moi, un des grand plus de ce roman fut de lire la construction de ces cellules amoureuses sous un fil narratif toujours doté d'un arrière fond d'humour très subtil qui allège et qui même magnifie un peu plus le récit tout en lui conservant son impact sensible.
C'est délicieusement tendre et humain, c'est chaud d'une façon si simple et si naturelle qu'on fond littéralement entre coups de chaleur discrets et scènes de vie presque familières.
Deux couples qui se construisent sur un carrefour les emmenant sur des routes similaires tout en prenant un sens de circulation radicalement inverse. L'un apprend a se connaitre pour passer de la douceur des mots qui titillent aux caresses des corps qui se découvrent, l'autre fonce comme un bolide du point Z au point A pour remonter avec crainte et délicatesse le fil d'une histoire commune. La trame sans être effrénée est aussi palpitante qu'une tranche de vie peut l'être quand elle est articulée autour d'un story-board hyper précis vous imageant, geste compris, les ambiances, les émotions et les angoisses des membres d'une famille au sein d'une petite communauté. Un roman qui ne manquera pas de vous rappeler Feux de joies D'amy Lane tout en ayant son propre charme.
La structure classique n'a aucunement besoin de quelque fioriture que ce soit, le contenu étant soigneusement évoqué, agencé pour une progression des événements toujours très efficace et surtout très dynamique muni un scénario sommes toutes assez simple. Le simple quand c'est maîtrisé de cette façon là c'est vraiment très bien, ça nous rend heureux avec des personnages humains, légers et forts de leurs faiblesses. Ça donne une histoire feel good où l'optimisme est toujours prioritaire sur la difficulté des situations.
Un roman d'Anna Martin qui une fois de plus m'a totalement séduite et même emportée dans un moment de douce émotion qui me donne, comme rarement, l'envie de lire encore et encore la suite et tout plein de bonus à cette romance vivifiante. J'ai eu un mal fou à ne pas geindre comme une gamine quand je voyais le temps de lecture filer comme la lumière et je verrais d'un très bon œil une suite à l’histoire des deux papas ! Yop.
http://meninbooks.eklablog.com/engrenage-d-anna-martin-a159765514
Pas de châteaux forts, ni de vilains ou de seigneurs mais bien une école huppée pour des fils et filles de bonne famille aisée et privilégiée... Enfin privilégiée sur le papier car la réalité est toute autre et nos deux jeunes héros vont vite le découvrir. L'auteur nous conte la rencontre de Declan et Isidore qui ont perdu chacun un parent -l'un sa mère, l'autre son père- dans une tragique explosion de voiture et qui vont se retrouver dans le même lycée aux USA. Le coup de foudre est immédiat, simple, beau.... Mais la réalité reprend très vite le dessus, l'un est issue d'une famille aimante, choyée, heureuse et acceptant sans problème son homosexualité, l'autre vit un enfer au quotidien emballé dans l'indifférence totale due au statut privilégié de sa famille: l'immunité diplomatique.
Le livre est intense, écrit avec des mots sans concession, non enrobés de rubans pour adoucir les faits, on passe par tout un panel de sentiments assez déroutants tellement ils sont durs, dérangeants, percutants. Il est compliqué à digérer car il nous met face à des maltraitances -autant physiques que verbales- répétées dans le temps et imaginer le calvaire que subit Isidore sans pouvoir rien y faire accentue le malaise de la situation. Les violences, de n'importe quel milieu qu'elles proviennent, sont intolérables, mais là dans ce cocon particulier où tout est protégé, tu, caché par les lois, les "méchants" en profitent d'autant plus et développent un certain raffinement dans les tortures.
Malgré cette toile de fond atroce, l'histoire reste une magnifique histoire d'amour, d'amitié, de liens familiaux qui se renforcent au fil des événements monstrueux qu'on découvre petit à petit. Declan est l'exemple même du jeune homme bien dans sa peau, qui illumine son entourage par sa personnalité solaire et attachante, vivant en osmose avec les siens et bouleversant l'univers d'Isidore lorsqu' il pénétre dans son orbite scolaire pour ne jamais en sortir. Le cas Isidore est plus délicat même si il est super attachant, il en bave, on vit son supplice, on en pleure et on se demande comment il arrive à conserver sa joie de vivre et surtout sa tête pour survivre. Le tout est mixé astucieusement avec une petite enquête policière qui reste bien ficelée malgré la fin un chouia prévisible mais honnête car elle aboutit à ce vers quoi on tend...
Un beau roman à ne pas rater, à peut-être découvrir quand on n'est pas trop déprimé. Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/terrasser-les-dragons-d-isidore-c-kennedy-a159820872
Il n'était jamais arrivé à mettre le doigt sur son mal-être profond jusqu'à ce que sa sœur dépose des fringues chez lui pour un film. Ce sac contient une robe de soirée qui fascine le jeune homme.La tentation devient de plus en plus grande jusqu'au moment où il l'essaie, et se sent plus que bien. Une révélation se dessine dans sa tête : il aime être ou ressembler à une femme.
La vie d' Yûji oscille entre des tas de sentiments qui le blessent et lui font mal mais dont il tait la teneur à ses amis. Il vit beaucoup par procuration jusque ce qu'il fasse la rencontre d'un autre étudiant qui lui ouvre les yeux et lui fait comprendre qu'il n'est pas le seul dans ce cas-là et qu'il peut compter sur lui pour parler de sa différence et peut-être même s'assumer.
Un joli manga plus que délicat sur un sujet difficile et poignant, mon premier transgenre. Les auteurs traitent le sujet de l’ambiguïté de genre avec douceur. Il est situé dans les années quatre-vingt, d'après le résumé, même si rien au fil des pages ne le laisse vraiment penser à part peut-être le style des robes, donc période plus difficile que maintenant -enfin si on peut vraiment dire ça - avec l’avènement du SIDA et le silence autour de tous ces sujets. Les graphismes sont très accès sur Yûji et montrent très bien la souffrance qu'il ressent mais aussi le soulagement lorsque son isolement "prend " fin. On suit aussi son désir pour son ami Masaki et sa souffrance face à l'indifférence de celui-ci. On ne peut que compatir -tout en voulant l'aider- au mal-être de Yûji face à tout ce qu'il veut cacher .... J'attends avec impatience le dénouement dans le second tome.... Rose Taylor
http://meninbooks.eklablog.com/celle-que-je-suis-tome-1-de-bingo-morihashi-et-suwaru-koko-a158481992
Le cote "époque" est faiblement évoqué que ce soit dans les décors ou la trame mais cela n'est guère dérangeant au vu du format. John et Ben se rencontrent et au fil des questions que se pose Ben à son sujet, un amour tendre se noue doucement au fil des pages. Le résumé étant assez précis sur le contenu je ne vais donc pas m’éterniser sur le scénario qui est assez simple mais sympa.
Les deux hommes sont doux et quelques peu nostalgiques ce qui développe une douce atmosphère chargée de regrets et de tendresse prometteuse mais une fois de plus on est très frustré par un déroulement trop rapide (forcément ! ). L'ambiance est là, on la devine austère et romantique et on aimerait pouvoir s'y engouffrer un peu plus, en savoir plus de ces navires, de cette époque et de ses perceptions. Le passé des deux hommes est légèrement soulevé, suffisamment pour la nouvelle mais trop peu pour mes attentes et la curiosité qu'il crée, leur personnalité n'a pas vraiment le temps d’éclore et on doit du coup se contenter des faits même s'ils sont joliment contés. Une romance qui aurait, je le pense sincèrement, gagnée à être dans un format plus long tant pour son impact émotionnel que pour imposer un peu plus la présence de ses personnages.
L'histoire est mignonne, très attrayante, les "amoures particulières" dans le passé sont toujours un sujet délicat à traiter en romance et aurait vraiment mérité un traitement plus poussé (et donc plus de pages, une fois encore ) pour la rendre plus prenante ce qui aurait sans doute effacé cette sensation de fin trop vite bouclée.
L'épilogue sera en revanche un peu ma bête noire du récit par son côté trop sucré/facile mais cela reste cohérent en terme de rythme.
En conclusion, une courte histoire, bien trop courte hélas car on ne demande qu'à rester un peu plus avec ces deux marins, rafraîchissante et douce qui vous offrira un doux moment de lecture reposante. Yop.
http://meninbooks.eklablog.com/gibraltar-de-cristina-bruni-a159751204
Une histoire plutôt classique, des meilleurs amis qui s'aiment sans se le dire et qui se trouvent confinés dans des rôles prédéfinis depuis leur enfance.
Danny, le protecteur, vit sa vie au jour le jour, surfant d'aventure en aventure et se satisfaisant de relation trompeuse au bénéfice de sa survie et de son confort. Bien loin du personnage fort et intéressé qu'il pourrait être c'est un jeune homme sensible, surtout au charme de son coloc Jude. Trop sûr de leur relation déjà toute tracée depuis des années il peine à exprimer ses sentiments et à se donner une chance avec son meilleur ami.
Jude, de son côté, est ce garçon un peu écervelé que l'on jugerait facile, toujours en quête de son grand amour quand celui ci se trouve juste devant lui. Un bon point pour ce personnage qui reste attachant tout en ayant ce profil de personne un peu "lente" peu courant dans les romances. Si l'auteur ne s'épanche pas trop sur sa psyché en l’évoquant, les autres personnages eux se chargent de bien en tracer les contours. Jude est facile à vivre, heureux dès qu'un prince charmant répond à sa demande d'amour éternel et malheureux dès que ce même prince se charge de bien vite lui ouvrir les yeux.
Alors si la simplicité de l'histoire n'est pas forcement un point fort, car en fait sorti de cette relation déjà toute dessinée par le résumé il n'y a pas grand chose d'autre, la mignonnitude qui règne au fil des pages parvient à estomper un ennui qui aurait pu pointer le bout de son nez. Certes on ne lit rien de neuf mais les amours contrariées et tenues secrètes des jeunes garçons sont toutefois servies par un traitement habile qui rend le tout assez vif et dynamique. On découvre une ambiance sympa de Soho et du monde des baristas tout en suivant lentement le rythme de leur quotidien amoureux. En très léger filigrane se glisse doucement le rapport au sexe qui se vend, se donne ou se prête pour des raisons diverses et variées.
Bien évidemment ce qui passe facilement est aussi ce qui passe moins bien sur un autre point de vue dans le sens où il manque un fil secondaire plus riche pour vraiment accrocher à cette romance. On sait toutes pertinemment que Gentilboy finira avec Bogosse et on aurait apprécié forcement un peu plus de force dans le récit même si, personnellement, j'ai aimé ce personnage un peu looser qu'est Jude. Ce n'est pas si souvent que l'on nous offre autre chose que deux bombes atomiques explosant tous les scores de masculinité sur leur passage.
Barista boys reste cependant une histoire agréable et bien écrite avec son petit plateau de personnages intéressants qui réussissent à nous maintenir dans une addiction légère comme le fait tout bon roman d'amour. Yop.
L'auteure nous plonge dans un univers d'heroic fantasy pur avec un parfait équilibre entre la magie, les complots extrêmement bien ficelés, une enquête presque policière, des rebondissements du début à la fin ainsi qu' un soupçon de romance savamment dosé. Même si les protagonistes en bavent sans arrêt, l'histoire est claire sans description inutile traînant en longueur, ni excès dans les situations pourries.
Ce lieu et ce temps n'existent que dans l'imaginaire, mais la crédibilité des actes de survie, d'enquêtes, de vie sont très réalistes, les combats sont plausibles sans exagération, les galères de survie bien présentes mais pas pesantes. La tension monte crescendo et le dénouement apporte un bon lot de surprises et de retournements de situations pimentant la lecture. L'histoire oscille entre la fantasy et le polar de façon subtile, avec des personnages de tous les jours, pas hypertrophiés physiquement ni intellectuellement dont le passé lourd n'entrave pas leur ligne de conduite et de vie.
Pour Blyd comme pour Pearce, pas de super-héros, juste des hommes ordinaires face à une situation complexe et dangereuse dans un monde dépourvu de véritable justice. Je ne me suis pas plus attachée à l'un qu'à l'autre -une première pour moi- car je les ai trouvé tous les deux forts, chacun dans leur domaine, d' une enfance pavée de tourments malgré leur différence de naissance à une vie adulte défiant les codes et conventions sociales.
Un bon moment de lecture plus porté sur les enquêtes policières que sur l'attraction des deux personnages, la romance se développe doucement en toile de fond mais ne prédomine jamais, elle se joue comme un air de musique derrière l'intrigue ce qui la rend émouvante, attachante et réaliste tout simplement. A lire absolument... Rose Taylor.
Merci à Dreamspinner Press pour ce sp.
http://meninbooks.eklablog.com/blyd-pearce-de-kim-fielding-a161088446
Un nouveau voisin débarque avec son gosse et son monde est bouleversé, un monde blindé de préjugés, de certitudes et de croyances construites sur son écœurement des autres. Charles ouvre les yeux, découvre le soleil et sa chaleur sur la peau, la caresse d'une conversation et le troublant mystère d'une "amoureuse" anonyme qui percute son inertie. Adriano, le charmant voisin dessine avec son fils un nouveau monde, une nouvelle vision, une nouvelle culture, une autre approche des autres. Charles observe, espère et attend beaucoup de cette amoureuse lettrée et cachée, il partage ses espoirs et ses craintes avec Adriano toujours partant pour l'aider.
Un roman délicieux et truculent avec un personnage de premier ordre. Un acariâtre, revenu de tout, qui envoie bouler tout son entourage sans jamais prendre de gants, bref un salaud, un connard mais attention le connard qui fait ça rudement bien. C'est impossible de ne pas s'attacher à lui, de ne pas partager la moitié de ses désillusions et de son dégoût critique des petites vicissitudes de notre société. Son regard caustique, ultra caustique, sur les autres est un vrai bonheur pour le lecteur car de ses amis à ses employés, de sa femme et ses artistes à son idée de la vie, tout est dit avec un humour acide et corrosif, une jouissance de la moquerie qui nous fait ricaner comme des buses tout le long du livre. Un roman complètement porté par son personnage acerbe et la plume talentueuse de son auteure qui en plus de satisfaire mon ironie personnelle m'a ravie le cœur.
Une exploration dans l’œdipe conscient et avéré d'un homme qui ne se cache rien et qui du coup ne cache pas sa rancœur aux autres, un être blessé par une épreuve somme toute presque banale mais qui n'a pas su retrouver l'éclat perdu dans ceux qui l'entoure. Un homme lucide qui sait la souffrance qu'il impose mais qui sait aussi que les jeux se jouent à deux ou plus, que lui seul n'a pas réellement le pouvoir unique sur les autres et qui attend "celle" qui par magie a su le voir et faire sortir le meilleur de lui même.
Une fin comme on les aime, tranquille et romantique pour un roman délicieux sur le coming out d'un connard en homme bien qui retrouve le sourire et la joie de vivre. Yop.
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