Vies minuscules
Auteur
- Pierre Michon (Écrivain)
Classement en biblio - 63 lecteurs
extrait
Roland ne se déridait pas : les livres l'avaient perdu, comme disent les bonnes gens, comme un peu plus tard me dit ma grand-mère. Perdu ? Il l'était, oui - il l'avait toujours été - dans ce monde qu'il ne voyaient guère aussi bien que dans les livres qui lui en tenaient lieu, mais c'était un lieu de refus, de supplication toujours repoussée et de méchanceté insondable comme, sous les coutures serrées des lignes tenaces l'une à l'autre crochetées, la coquetterie d'enfer d'une femme cuirassée de plomb, qui est là-dessous, que l'on désire jusqu'au meurtre, et dont le défaut de l'armure qui est quelque part entre deux lignes, qu'en tremblant on suppose et cherche, qui sera au bout de cette page-là, au coin de ce paragraphe, est à jamais introuvable, tout proche et se dérobant ; et le lendemain de nouveau on la traque cette petite boutonnière, on va la trouver, tout s'ouvrira et enfin on sera délivré de lire, mais le soir vient et on referme la page d'invincible plomb, on tombe plomb soi-même.
Afficher en entierCommentaires récents
Écrivain moderne réputé et titré, l’auteur nous entraîne dans des vies simples de gens côtoyés lors de son enfance et de sa vie. Les chapitres sont d’importance et d’intérêts variés et inégaux, la plupart du temps à cause d’un style très lourd (longues phrases aboutissant à l’ennui ou au désintérêt). On ne peut cependant pas nier l’imposante culture de l’auteur notamment en ce qui concerne les mots et le français, ce qui recèle véritablement, un intérêt pour le lecteur.
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Une écriture magnifique, de réelles prouesses stylistiques, on sent bien que l'auteur a beaucoup travaillé son texte.
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Certaines histoires m'ont intéressée, malheureusement, la plupart m'ont profondément ennuyée. J'ai abandonné à 80%.
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Derrière le conteur, il y a aussi l’écrivain. Pierre Michon est un auteur français ayant fait des études de lettres. Vies Minuscules est son premier ouvrage publié, accueilli très chaleureusement par la presse et qui obtiendra le Prix France Culture. Il l’écrit alors qu’il a 37 ans et aucun emploi fixe.
On retrouve au fil des lignes beaucoup de métaphores, une certaine poésie et une grandeur dans les références de l’auteur, qui cite les classiques grecs et les grands écrivains. Son écriture est assez dense, faite de phrases très longues et ponctuées de virgules dont on ne voit parfois pas la fin, comme si le narrateur se laissait happer par ses souvenirs sans pouvoir s’arrêter. Et parfois, il emporte également le lecteur car certaines de ces lignes, si elles se rapportent ici à une personne en particulier, nous frappent de par leur universalité : la douleur de l’absence, l’amour d’une grand-mère, d’une amante, le besoin de grandeur… Des thèmes qui touchent de par leur humanité. Cependant cette écriture qui nous emporte peut également être vue comme un défaut, car à trop vouloir étirer ses phrases et complexifier son vocabulaire (les mots qu’il emploie sont très peu utilisés dans le langage courant, et d’un registre parfois très élevé), il perd le lecteur qui se retrouve à bout de souffle ou complètement perdu.
Entre les lignes de cette histoire se cache l’Histoire. Qu’elle soit quotidienne, avec la vie paysanne de français modestes parlant le jargon et le patois de l’époque, ou bien beaucoup plus lointaine avec la conquête des colonies, l’ouverture aux autres peuples et la ruée vers l’or… Dans un récit fourmillant de détails, Pierre Michon dépeint la vie à l’époque où il a vécu, une vie champêtre puis citadine, mais il dépeint également les gens et leurs aspirations, leurs désirs, leurs vices. C’est pourquoi son récit peut être qualifié d’universel et de profondément humain, car chacun pourra identifier une part de lui-même au travers des lignes du récit. Les thèmes de la famille, de la religion, de l’absence qu’il aborde sont des thèmes connus de tous. Un livre dans lequel le lecteur pourra se reconnaître, donc, bien qu’il gagnerait en accessibilité avec un langage un peu moins survolté. Libre alors au public de se laisser charmer !
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Un livre un peu complexe, la longueur des phrases dérange la lecture mais on finit par s'y habituer et on peut alors apprécier la complexité d un arbre généalogique intriguant.
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Pierre Michon raconte la vie de ses ancêtres ou de ses proches, des gens humbles, des paysans pour la plupart. et avec on talent de conteur et la beauté de son style, on lit le récit des origines de chacun d'entre nous. Quand il parle de sa grand-mère et de son amour, il parle aussi de la mienne, de la votre. Et il y a aussi cette vocation, ce sacerdoce vers l'écriture et la poésie, qui devient de plus en plus présente dans le roman.
Un style magnifique, de grandes émotions, la beauté des personnages. A lire !
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Première lecture difficile. Les phrases construites de mots que l'on emploie peu, déroutent, nous éloignant parfois du récit déjà compliqué à comprendre.
A lire lentement et ne pas éloigner le dictionnaire.
A relire. Grand écrivain. Vies minuscules a obtenu le prix France culture.
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Des a priori sur ce livre au début, à cause d'une écriture assez dense (de très longues phrases !). Des vies minuscules souvent touchantes ; en les racontant, l'auteur en profite pour nous parler de l'écriture, de la difficulté de créer, mais aussi des faiblesses humaines. Une belle découverte au final !
http://redbluemoon.unblog.fr/2015/12/11/vies-minuscules-de-pierre-michon/
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Ce roman de vies se lit, mais il y a parfois des moments un peu longs...
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Date de sortie
Vies minuscules
- France : 1984-02-02 - Poche (Français)
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Résumé
"Il a caressé des petits serpents très doux ; il parlait toujours. Le mégot brûlait son doigt ; il a pris sa dernière bouffée. Le premier soleil l'a frappé, il a chancelé, s'est retenu à des robes fauves, des poignées de menthe ; il s'est souvenu de chairs de femmes, de regards d'enfants, du délire des innocents : tout cela parlait dans le chant des oiseaux ; il est tombé à genoux dans la bouleversante signifiance du Verbe universel. Il a relevé la tête, a remercié Quelqu'un, tout a pris sens, il est retombé mort."
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