En garde

Un roman bâti d'une drôle de façon.

D'abord le prologue qui explique le drame vécu par Amélie Cordonnier et sa famille,suite à un appel au 119,pendant le confinement, d'un (e) voisin (e), D'ailleurs c'est à lui,elle que le livre est dédié.

Une première partie,d'une lettre administrative reçue puis d'une deuxième, presque la même mais avec les quelques erreurs de la première corrigées mais avec d'autres laissées, conséquences d'une dénonciation car pour l'autrice qui est la narratrice, c'en est bien une avec quand même un passage sur ces 350 000 enfants enlevés de leur milieu familial suite à une décision judiciaire.Cette lettre convoque la famille au service de protection de l'enfance de la ville de Paris.Toute une rigidité froide administrative d'une machine à broyer face à une famille qui se décompose.

La deuxième partie,la mesure. C'est la visite d'un assistant social qui vient à l'improviste puis s'incruste de plus en plus jusqu' à se faire inviter à dîner puis s'imposer à dormir chez eux et à être le cinquième de la famille.

La troisième partie part complètement en vrille.Le Cousin,c'est comme ça qu'il se fait appeler,régit complètement la vie de la famille en l 'orientant vers ce qui pourrait être appelée une vie "normale ', jusqu'à s'immiscer dans l'intimité de chacun.

Car c'est bien l'intimité de la famille que" le Cousin" scrute au plus près en leur dictent des règles de plus en plus strictes et cadrantes,les obligeant à être sur leurs gardes,au garde à vous pour éviter aux parents d'être en garde à vue et aux enfants en garde chez" d'autres parents".

Fiction délirante,partant d'un fait réel ; fiction pesante par le soupçon du dénonciateur, l'évitement des voisins, l'intrusion du Cousin et ce retour à la réalité qui rattrape la famille : une lettre administrative qui indique la réussite du programme sous fonds de menace si récidive. Mais le traumatisme est bien là.

Cette histoire vécue a permis à Amélie Cordonnier de prendre du recul face à cette "dénonciation" qui est une intrusion dans la propre intimité de la famille et de la traiter au regard de cette société des réseaux sociaux,de la téléréalité qui en gomment les aspects.L' autre est voyeur,mais l'autre n'aime pas ce qui est différent de lui et l'entrave dans ce qui se fait de la vie.Alors le 119,c'est pratique et en plus c'est anonyme.

C'est drôle,lourd,pesant et glaçant.

Un livre oppressant et dystopique sur une famille qui se retrouve dans surveillé et contrôlé par la protection de l’enfance à la suite d’une dénonciation calomnieuse. C’est remarquablement bien écrit, on étouffe dans ce roman avec cette famille qui se retrouve surveillée en permanence et scrutée. Excellent roman !

Une première partie basée sur une mésaventure réellement arrivée à l'autrice, suivi d'une suite qui ne fait que s'en inspirer !

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Juin 2020, la famille Cordonnier laisse une lettre trainer, comme nous le faisons tous bien souvent. Une lettre c'est souvent anodin, c'est souvent une facture quelconque. Pas cette fois-ci. Lorsqu'ils vont l'ouvrir, leur monde va basculer. Dans cette lettre, une convocation de la protection de l'enfance qui les informe qu'une enquête pour maltraitance est ouverte à leur encontre...

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Il suffit d'un simple signalement anonyme.

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Comment prouver qu'on aime ses enfants ? Doit-on les préparer à l'entretien ? Ne rien leur dire ?

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Au fur et à mesure du roman (car nous ne pouvons parler de témoignage ou d'auto-fiction que pour la première partie), l'étau se resserre, la surveillance augmente, le cauchemar s'intensifie. Nous sommes au cœur de l'intimité de cette famille. La tension monte... le suspense devient haletant.

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J'évite volontairement de vous dévoiler plus de choses sur la seconde partie car j'ai aimé la découvrir au fur et à mesure, sans savoir ce qui faisait partie de la réalité et de la fiction. Une chose est certaine, c'est que je me suis régalée de cette fiction qui n'est pas sans rappeler 1984, La servante écarlate ou plus récemment L'école des bonnes mères.

C'est bien écrit, bien ficelé. Je déteste la plupart des autofictions et si cela peut y ressembler au départ, vous pouvez me croire, ce roman s'en éloigne suffisamment !

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En conclusion un gros coup de cœur que j'ai dévoré en une après-midi et que je vous recommande chaudement !

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NB : Exceptionnellement, il n'y a qu'un seul extrait. Les autres que j'avais sélectionnés ne faisaient pas partie de la première partie... ils vous en auraient trop dit.