Commentaires de livres faits par Laura-T
Extraits de livres par Laura-T
Commentaires de livres appréciés par Laura-T
Extraits de livres appréciés par Laura-T
-Quoi ? marmonnai-je.
Mon coussin bougea. Lorsque je baissai les yeux, je sentis mes joues s'empourprer. Daemon était encore dans mon lit et je dormais à moitié sur lui. Il tenait une de mes mains, serrée contre son torse. Oh mon Dieu, pas ça...
Il n'était guère nécessaire qu'il soit plus précis, Cornélia savait exactement à laquelle de ses paroles il faisait allusion.
-J'ai besoin de toi, murmura-t-elle alors. Tellement... tellement besoin de toi...
-Et tu... m'appartiens, ajouta-t-il en prenant son visage en coupe dans ses mains, tandis qu'il allait et venait toujours plus vite et rudement en elle. A moi seul... pour l'éternité.
-Je t'appartiens, répéta-t-elle péniblement, luttant pour réussir à articuler. Je suis... à toi seul, pour l'éternité...
Je l'ai embrassé, essayant de toutes mes forces de le ramener. Je l'ai embrassé et l'ai laissé mes lèvres sur les siennes, pour que nos souffles soient mêlés et que les larmes de mes yeux deviennent du sel sur sa peau.
-Les lucioles ?
Il lui sourit, l'air autant étonné qu'amusé.
-Oui, enfin je ne sais pas ce que c'est exactement, reprit-elle en rougissant. Ce sont des toutes petites lumières qui volent et s'agitent autour de nous. Elles apparaissent à peu près à chaque fois que tu m'embrasses.
-Laisse-moi, j'ai une surprise pour toi.
Intrigué, Dante esquissa un sourire.
-Une surprise pour moi, eh? D'accord, va la chercher.
Il s'attendait à ce qu'elle se dirige vers le tas d'habits, fouille dans ces poches et en sorte quelque chose. Or elle se leva simplement et se retourna. Et il vit la surprise. Stupéfait, ébahi, il prit une longue inspiration. Elle avait fait tatouer dans le bas de son dos un phénix miniature aux ailes déployées. Le nom de Dante était marqué sur les ailes et le corps de l'oiseau en magnifique lettres italiques.
-Bones,Cat. Mencheres est malheureusement retenu pour l'instant, mais je vous en prie entrez.
Seul mon tout nouveau contrôle vampire me permit de garder mon sérieux, mais Bones éclata franchement de rire.
-Visiblement, il n'a pas encore fait insonoriser sa chambre, et j'ai du mal à croire le moins du monde d'être "retenu".
Un grand fracas suivi d'un très long gémissement féminin me fit dresser l'oreille. Mais que lui fait-il donc ?
Gorgon cligna des yeux et le rire de Bones se fit malicieux.
-Aucune idée, mais je ne manquerai pas de lui demander.
Oups! J'avais dû le dire à voix haute. Je me raclai la gorge et tentai une nouvelle fois d'arborer un air nonchalant malgré la profusion de détails qui nous mitraillaient les tympans.
-Bonne nuit, Cat, dit-il malgré l'imminence de l'aube.
Je bâillai e fermais les yeux.
-Bonne nuit, Vlad.
-Oui c'est ç, fais tes petites blagues. Morue.
-Une blague? Je suis très sérieuse.
Petite joute verbale entre Greta et Taryn
Tout d'un coup, des voix retentissent devant la porte de sa chambre. Je mets un moment à comprendre ce qu'elles disent.
-Mais s'il est au lit, c'est qu'il doit être malade. Christian ne fait jamais la grasse matinée.
-Madame Grey, je vous en prie.
-Taylor, vous ne pouvez pas m'empêcher de voir mon fils.
-Madame Grey, il n'est pas seul!
-Pardon ?
-Il y a quelqu'un avec lui.
-Oh...
Sa voix est incrédule.
Christian me regarde, à la fois amusé et horrifié.
-Ciel! Ma mère.
D'un seul coup, il traversa la pièce, les yeux d'un vert brûlant et une bosse déformant son pantalon.
-Si je ne m'arrête pas tout de suite, je vais oublier que je dois retrouver tes agresseurs, ou que tu es encore affaiblie. Repose-toi. Nous nous verrons bientôt.
Vlad disparut avant que j'ai eu le temps de répondre. Je poussai un soupir de frustration. Me reposer, mais bien sûr. Comme si on pouvait se reposer après cela.
-Je t'aime aussi, Cormac, et je t'aimerai... encore plus longtemps.
-C'est un défi ?
-Je crois bien. Tu veux le relever ?
-De tout mon coeur, mon ange.De tout mon coeur.
Je suis quelqu’un de bien, mais j’écris comme un pied. Vous n’êtes pas quelqu’un de bien, mais vous écrivez remarquablement. On aurait fait une bonne équipe. Je ne veux pas vous demander ça comme un service mais, si vous avez du temps – et d’après ce que j’ai constaté, vous en avez beaucoup –, je me demandais si vous pouviez écrire l’éloge funèbre d’Hazel. J’ai pris des notes, mais j’aimerais que vous en fassiez quelque chose de cohérent ou même que vous m’indiquiez ce que je dois changer.
Le truc important chez Hazel, c’est ça : à peu près tout le monde est obsédé par l’idée de laisser une trace derrière soi, de léguer un héritage, de survivre à sa mort, de marquer les mémoires. Je n’échappe pas à cette règle. Ce qui m’inquiète le plus, c’est de devenir une énième victime oubliée de cette vieille guerre sans gloire contre la maladie.
Je veux laisser une trace.
Sauf que, Van Houten, les traces que les hommes laissent sont trop souvent des cicatrices. On construit un centre commercial hideux, on fomente un coup d’État, on devient une rock star en se disant : « On se souviendra de moi », mais a) on ne se souviendra pas de nous et b) on ne laisse derrière nous que de nouvelles cicatrices. Le coup d’État mène à une dictature, le centre commercial devient une lésion urbaine.
(D’accord, je n’écris peut-être pas si mal que ça. Mais je n’arrive pas à rassembler mes idées, Van Houten. Mes pensées sont des étoiles qui ne veulent plus former de constellation.)
Nous sommes comme une meute de chiens qui pissent sur les bouches d’incendie. On empoisonne la terre avec notre pisse toxique, pour marquer « À moi » partout et sur tout, dans l’espoir ridicule de survivre à notre mort. Je ne peux pas m’empêcher de pisser sur les bouches d’incendie. Je sais que c’est idiot et inutile – ô combien inutile dans mon état –, mais je suis un animal comme les autres.
Hazel est différente. Elle se déplace avec légèreté, mec. Elle effleure le sol de ses pas. Hazel connaît la vérité : on a autant de chances de nuire à l’univers qu’on en a de l’aider, et on n’est pas près de faire ni l’un ni l’autre. Certains pourraient trouver triste qu’elle laisse une plus petite cicatrice que les autres, qu’on se souvienne moins d’elle, qu’elle ait été aimée profondément mais par peu de gens. Mais ce n’est pas triste, Van Houten. C’est glorieux, c’est héroïque. N’est-ce pas justement ça le véritable héroïsme ? Comme disent les médecins : « Avant tout, ne pas nuire. »
De toute façon, les véritables héros ne sont pas les gens qui font les choses ; les véritables héros sont les gens qui remarquent les choses, qui y prêtent attention. Le type qui a inventé le vaccin contre la variole n’a rien inventé du tout. Il a juste remarqué que les gens qui avaient la variole bovine n’attrapaient pas la variole.
Après mon PET scan, quand j’ai su que j’avais des métastases partout, je me suis faufilé en douce dans le service des soins intensifs et je l’ai vue alors qu’elle était inconsciente. Je suis entré derrière une infirmière et j’ai réussi à rester dix minutes près d’elle avant de me faire choper. J’ai vraiment cru qu’elle allait mourir avant que je puisse lui dire que j’allais mourir aussi. C’était terrible : la litanie incessante des machines de soins intensifs, l’eau sombre et cancéreuse qui s’écoulait de son torse, ses yeux fermés, l’intubation, mais sa main restait sa main, toujours chaude, les ongles vernis en bleu foncé presque noir. Je lui ai tenu la main en essayant d’imaginer le monde sans nous. Et, l’espace d’une seconde, j’ai fait preuve d’assez d’humanité pour espérer qu’elle meure, afin qu’elle ne sache jamais que j’allais mourir aussi. Mais ensuite, j’ai voulu plus de temps pour qu’on puisse tomber amoureux l’un de l’autre. Mon vœu a été exaucé. J’ai laissé ma cicatrice.
Un infirmier est entré et m’a dit de partir, les visites n’étaient pas autorisées. Je lui ai demandé comment elle allait, et il a répondu : « Elle continue à prendre l’eau. » Une bénédiction pour un désert, une malédiction pour un océan.
Quoi d’autre ? Elle est si belle qu’on ne se lasse pas de la regarder. Ça ne vous ennuie jamais qu’elle soit plus intelligente que vous : parce que vous savez qu’elle l’est. Elle est drôle sans jamais être méchante. Je l’aime. J’ai tellement de chance de l’aimer, Van Houten. Dans ce monde, mec, ce n’est pas nous qui choisissons si on nous fait du mal ou non, en revanche on peut choisir qui nous fait du mal. J’aime mes choix. J’espère qu’elle aime les siens.
Je les aime, Augustus.
Je les aime.
C'est alors qu'elle se pandit à son cou et se plaqua contre lui, sous les cris d'épouvante et autre manifestations d'indignation de l'assistance.
-Lord Wolfson m'a fait boire de sa potion du diable, déclara Jane. Vous allez vous retrouvez tout nu d'ici quelques secondes si vous ne prenez pas des mesures extrêmes.
Elle lui lécha le cou pour appuyer ses dires et cru entendre une ou deux dames s'évanouir, plus quelques autres demander qu'on leur apporte des sels. Certains hommes en étaient aux sifflets et aus encouragements obscènes.
-Jane, ma fille!
La voix de sa mère rompit un instant le charme du philtre d'amour.
-Vous m'aidez? murmura-t-elle à l'oreille d'Edmund.
Le vicomte était son unique espoir, quelle que soit la suite des évènements.
Il ne l'abandonna pas et ne la déçut pas non plus. Après un rapide baiser, il la fit basculer sur son épaule, se fraya un chemin dans la foule et disparut avec elle dans la nuit.
Henri vint alors s'allonger sur le lit, juste à côté d'elle. Il la prit doucement dans ses bras et à travers les draps, la serra contre lui.