Moon River

Complètement absurde, dans la lignée des Monty python ou encore Hot Fuzz, drolatique, à mettre entre toutes les mains

Cette BD est un ovni. Je retrouve l'humour si particulier de Fabcaro. Ses romans m'ayant beaucoup plu, lorsque j'ai vu cette BD à la bibliothèque j'ai été obligée de la prendre !

L'histoire part dans tous les sens, jeux de mots et références à gogo, dessins et mise en page très... Particuliers!

Je vous laisse vous faire votre propre avis sur cette BD qui est, un véritable ovni !

Nous sommes au coeur du cinéma Hollywoodien des années 50, lorsque l'immense actrice Betty Pennyway est victime d'un effroyable et abominable crime… Durant la nuit, un inconnu a, au marqueur indélébile, dessiné un pénis sur la joue de l'actrice. L'affaire va faire la une des journaux, mais l'actrice va prendre sur elle, et trouver des solutions afin de continuer le tournage de son film.

Oui, Fabcaro a réussi à réaliser tout un ouvrage sur l'intrigue d'une femme, ayant un pénis dessiné sur la joue. Vous pensiez que ce serait impossible ? Lisez la bande dessinée, et admirez l'oeuvre.

Etant une grande fan de l'humour de Fabcaro, et ayant lu (et regardé) Zaï Zaï Zaï Zaï (oui vous aurez une critique de cette bande dessinée aussi), j'ai voulu plonger à nouveau dans l'univers de cet écrivain hors du commun.

J'ai décidé de poursuivre mes lecture de Fabcaro avec Moon River, c'est parce que j'ai été attirée par la couverture, noir matelassée, très sombre et minimaliste, qui ne nous aide pas à comprendre dans quel genre de lecture il s'agit. Ça peut paraître idiot de juger un livre à sa couverture, je vous l'accorde !

Mais maintenant que je l'ai lu, je peux vous assurer l'absurdité ingénieuse de l'histoire.

Ce que j'ai apprécié dans cette bande dessinée, c'est qu'on ne s'attend jamais aux différentes chutes des scènes. Il y a toujours un détail insolite qui fait tout le charme de la scène.

Gros coup de coeur du cette bande dessinée de Fabcaro, et plus généralement sur son humour complètement décalé.

(Mon copain l'a validé, lui aussi 😇)

Je maintiens mon avis comme quoi Fabcaro est unique sur le paysage littéraire français. Son humour noir fait du bien. Qui a osé faire un crime aussi abominable sur cette actrice ? Quelqu'un a pénétré dans sa chambre et lui a dessiné une bite sur la joue, l'obligeant, désormais, à ne montrer qu'un profil lors du tournage du western dans lequel elle joue. L'inspecteur Baxter est chargé de l'enquête.

On sent qu'il y a encore beaucoup de potentiel chez Fabcaro. A chaque nouvelle bd, il dévoile de nouveaux talents. Trois histoires dans une bien différenciées en jeux de couleurs. L'enquête, le tournage du film et le scénariste qui se met en scène. C'est drôle, réaliste et absurde, tendre avec l'auto-dérision.

Entre humour absurde , hommage au film noir des années 50, autodérision et ...retour en force du roman photo...je me suis régalée!

Alors c’est une bande dessinée qui mélange les genres, entre le film noir des années 50 et le western, l’autobiographie et … et c’est déjà pas mal. On a affaire à un crime crapuleux, un soir une actrice hollywoodienne est victime d’un dessin de bite sur la joue, autant vous dire que c’est gore, dès le début on est plongé dans cette histoire sordide où le coupable ne révélera qu’à la fin les motifs de son geste. Mais quel suspens ! Chapeau bas l’artiste !

FabCaro se paye le luxe d’inviter James Dean dans sa bande dessiné, rien que ça, l’acteur y joue parfaitement son rôle et enchaîne les dialogues avec sa précision légendaire. Bien qu’il soit mort, cela ne l’empêche pas d’avoir un superbe rôle tout à fait anecdotique dans cette histoire.

Aussi j’ai aimé la succulente recette de béchamel pour endives au jambon, bien que je n’aime pas les endives, je reste assez ouvert d’esprit sur cette partie du polar car cela apporte un peu de salé à l’intrigue.

Les scènes couleurs du film sont aussi impressionnantes, l’auteur ne s’est pas contenter d’écrire une œuvre mais bien deux qui l’une dans l’autre forme un bébé difforme mais c’est quand même notre préféré parce que plus fragile et sensible que sa fratrie. Et pour rester sur le thème de la fragilité, c’est vrai que le lumbago c’est une sacrée histoire ça aussi, j’en ai connu un une fois, c’était terrible, il est venu sans prévenir, s’est installé et n’est reparti qu’à l’aide de professionnel. Une aberration qui, dans le monde d’aujourd’hui, n’existerait plus mais c’est aussi pour ça que j’aime cette BD, elle reprend les codes du passé avec brio mais tiraille aussi notre vision actuelle du monde. On connaît toutes et tous quelqu’un qui a eu un lumbago, de nos jours ça paraît presque normal alors qu’à l’époque ça ne l’était pas, ça choquait même.

J’enlève un petit point à ma note car je n’ai pas trop aimé la tournure science-fiction qu’à prit à un moment le récit avec cette histoire de pandémie qui viendrait du fin fond d’un marché chinois et où on serait tous confinés, trop fantasque pour moi, je préfère de loin l’intrigue de la bite sur la joue, plus réaliste à mes yeux et aussi plus pertinent comme sujet de bande dessinée.

"Votre mère vend des légumes sur les marchés, elle a pris toutes les salades pour les mettre dans vos dents "

Humour potache et délicieusement absurde sentant bon l'exutoire aux différents confinements. Un ouvrage clairement marqué par la période (pas sûr que les diverses allusions parlent encore à quiconque dans dix ans, but, who cares ?) Pas impérissable, mais divertissant.