Presque, Tome 3 : En territoire ennemi

—    Salut ! Salut ! croassa le perroquet lorsque le dénommé Biggins repassa la porte.

— Possède-t-il un large vocabulaire ? ne put-elle s’empêcher de demander.

—    Assez large, répondit le capitaine de la Marie-Rose, avant de la regarder en fronçant les sourcils. On m’a dit que vous étiez blessée à la tête. Qu'en est-il ?

Meg posa la main sur sa bosse.

—    C’est un peu douloureux, mais pas grave du tout. Où sont mes vêtements ?

—    Inutile d’espérer les remettre, ils sont fichus. Vous trouverez tout ce qu’il faut pour vous changer dans le caisson de bâbord, ajouta-t-il en désignant l’un des côtés de la cabine.

—    Je comprends... murmura Meg qui n'y comprenait goutte. Et ce que j’ai sur moi... ?

—    Je n'en sais rien. Que portez-vous ? demanda-t-il avec une curiosité qui semblait sincère.

De plus en plus désorientée, Meg ferma brièvement les yeux. Une étincelle de bon sens allait-elle enfin jaillir de cette conversation insensée ?

—    Une chemise de nuit, finit-elle par dire. Une chemise de nuit luxueuse et élégante, m'a-t-il semblé.

Son interlocuteur ne marqua aucune surprise. Il hocha simplement la tête.

—    On vous a transportée à l'infirmerie, hier soir. Sans doute le chirurgien a-t-il pris soin de vous ôter vos vêtements trempés après s’être occupé de votre blessure.

Voilà au moins un petit mystère dissipé ! songea Meg. Et puis, on ne pouvait guère trouver à redire au fait qu’un médecin vous prodigue ses attentions...