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Sous le charme d'un play-boy



Description ajoutée par Amelie1477 2014-03-29T18:39:37+01:00

Résumé

Sous le charme d'un play-boy, Julia James

Depuis six mois, Vanessa est sous le charme de Markos Makarios, un milliardaire d'une beauté à couper le souffle. Et depuis six mois qu'elle est sa maîtresse, elle attend secrètement qu'il lui demande de partager sa vie. Pourtant, Markos, loin de vouloir s'engager, semble parfaitement se contenter d'avoir Vanessa pour maîtresse.

Mais la situation vire bientôt au cauchemar lorsque Vanessa doit le même jour faire face à une double découverte : non seulement elle est enceinte mais Markos est sur le point d'épouser une riche héritière. Désespérée, Vanessa s'enfuit pour échapper au chagrin...

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Classement en biblio - 30 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Underworld 2019-09-19T06:07:12+02:00

** Extrait offert par Julia James **

1.

Markos Makarios se promenait d’un pas nonchalant sur le parvis de Notre-Dame inondé de soleil. Une foule de touristes se pressait devant la cathédrale, admirant sa magnifique façade récemment restaurée, mais cette affluence ne le dérangeait pas, bien au contraire. Il n’était pas mauvais de se mêler aux autres de temps à autre, pensait-il en observant, avec un intérêt teinté de condescendance, étrangers et provinciaux qui, tête levée, mitraillaient l’édifice de leurs appareils photo.

Après avoir tenté de le dissuader de cette sortie, ses agents de sécurité Taki et Stelios avaient dû faire contre mauvaise fortune bon cœur… Ils le suivaient à quelques mètres sans le quitter des yeux, attendant avec impatience le moment où leur patron réintégrerait sa limousine, enfin à l’abri de tout danger…

Mais Markos en avait décidé autrement. Une agréable chaleur estivale régnait encore en ce début septembre, l’air était délicieux, et il n’avait pas la moindre envie de s’enfermer dans sa voiture aux vitres fumées, d’où il n’aurait qu’une vision aseptisée de cette ville qu’il appréciait tant ! Non, pour une fois, il voulait faire comme tout le monde, marcher sans se presser et prendre le temps de s’imprégner de cette atmosphère si particulière au Quartier latin. D’ailleurs, il mettrait probablement moins de temps à pied qu’en voiture pour se rendre au restaurant de l’île Saint-Louis où il avait réservé une table.

Il fronça les sourcils en songeant au déjeuner qui l’attendait : un tête-à-tête avec le patron d’une des plus grandes entreprises françaises pour discuter des derniers détails avant la signature d’un important contrat. L’homme était un adversaire redoutable dans ce genre de négociations, mais pour autant, Markos ne doutait pas qu’il aurait lui-même le dernier mot. Il avait toujours le dernier mot, songea-t-il en retenant un sourire.

Il évita un groupe de touristes espagnols qui buvaient docilement les paroles de leur guide, et hésita sur la direction à prendre. Longerait-il la cathédrale par la gauche, ou traverserait-il le petit parc qui la séparait de la Seine ?

Il marqua une pause et retint un soupir. Cette journée qui lui paraissait si riante deux minutes auparavant avait tout à coup perdu de sa saveur sans qu’il s’explique pourquoi… Ces bouffées de lassitude devenaient de plus en plus fréquentes ces derniers temps, songea-t-il avec agacement, et il détestait cette sensation de vacuité qui l’envahissait sans crier gare aux moments les plus inopportuns.

Pourtant, tout lui réussissait dans la vie : à trente-trois ans, en pleine possession de ses moyens physiques et intellectuels, il était à la tête d’un empire industriel qui avait fait de lui une des plus grosses fortunes d’Angleterre ! Il menait sa vie comme il l’entendait, voguant de succès en succès, et aucune femme ne lui résistait. Que demander de plus à l’existence ?

Il réfléchit et songea tout à coup que la seule ombre dans ce tableau idyllique était son père, avec son obsession ridicule de le voir se marier le plus vite possible et fonder une famille pour perpétuer le nom des Makarios… De préférence en épousant une jeune fille grecque pour rester dans la tradition.

Ce problème n’était pas nouveau, mais Markos avait depuis longtemps fait comprendre à son père qu’il gérait sa vie comme il l’entendait et que, pour l’instant, le mariage n’entrait pas dans ses projets.

Il tenta de se changer les idées en songeant au jet privé qu’il venait d’acquérir pour remplacer son appareil précédent. Pilote émérite, il pouvait se rendre en quelques heures dans sa luxueuse propriété d’Ibiza, et retrouver presque aussi rapidement son yacht ancré dans les Caraïbes. Non sans s’être assuré de la présence d’une des ravissantes jeunes femmes, mannequins ou actrices, qui se pressaient pour lui tenir compagnie le temps d’un week-end.

Mais même cette pensée ne suffit pas à le rasséréner… Comment chasser ce spleen qui lui gâchait la vie, cette sensation détestable d’ennui qui semblait tout à coup retirer tout son sel à l’existence, avant de disparaître aussi soudainement qu’elle était survenue ?

Il écouta d’une oreille distraite un guide anglais qui expliquait à ses ouailles, bouches bées, la construction sur plusieurs siècles de la cathédrale. Il leva les yeux lui aussi vers les étonnantes gargouilles qui semblaient jeter un regard méprisant à la foule amassée sur le parvis.

— Fichez-moi la paix !

La voix féminine, perçante et furieuse, le fit se retourner. Markos aperçut alors une jeune fille qui dévisageait d’un air courroucé deux jeunes gens à quelques mètres d’elle. L’inconnue avait parlé en anglais, et il s’agissait de la plus ravissante créature qu’il ait vue depuis longtemps, pensa-t-il aussitôt.

La première chose qu’il remarqua fut ses cheveux : une profusion de boucles naturelles d’un extraordinaire roux cuivré qui descendaient en cascade jusqu’à sa chute de reins. Lui qui se targuait d’être un expert en matière de beauté féminine était véritablement impressionné.

Et le reste était à l’avenant… Avec son visage aux traits délicats, à l’ovale parfait, son teint de porcelaine, l’inconnue semblait sortir tout droit d’un tableau préraphaélite. Sauf qu’à cet instant, elle avait un air exaspéré qui n’avait rien à voir avec l’expression éthérée, voire soumise, des modèles féminins de cette époque…

Ses yeux d’ambre clair lançaient des éclairs, ses sourcils étaient froncés, et elle semblait au bord de la crise de nerfs.

Markos comprit aussitôt pourquoi : les deux hommes la narguaient du coin de l’œil avec un sourire égrillard, lui bloquant le passage. Le plus grand s’approcha soudain d’elle et, dans un anglais plus qu’approximatif, tenta de la convaincre de les suivre pour boire un verre, tandis que l’autre avançait la main et tentait de saisir la jeune femme par le poignet. Markos la vit se figer, partagée entre la colère et la peur. L’appréhension qu’il lut sur son visage le décida soudain à intervenir.

Il avança d’un pas, se tourna vers les deux hommes et leur asséna quelques phrases bien senties dans un français parfait. Pris de court, les deux individus hésitèrent un instant, déçus de devoir lâcher une si belle proie. Mais la carrure et l’air déterminé de leur interlocuteur les décidèrent à battre en retraite. Quelques secondes plus tard, ils s’étaient évanouis dans la foule.

— Merci, monsieur…, murmura la jeune femme dans un français maladroit.

— Je vous en prie, répondit Markos en anglais.

Elevé dans les deux langues — l’anglais par sa mère, le grec par son père —, Markos maniait également le français avec aisance. Il nota le regard de surprise que lui lança la jeune fille, et sourit intérieurement. Elle l’avait probablement pris pour un Français. D’ailleurs, son parfait accent d’Oxford en surprenait souvent plus d’un…

Dans le regard doré de la jeune fille, il décela également une étincelle qui le remplit d’aise. Une étincelle qui lui était familière : il éprouvait toujours un intense plaisir à constater la fascination qu’il exerçait sur la plupart des femmes qu’il rencontrait.

Délibérément, il laissa le silence s’installer entre eux. Puis, d’une voix de basse, il murmura :

— Je doute qu’ils vous importunent de nouveau.

— C’est rageant de ne pas pouvoir visiter Paris en paix ! s’exclama-t-elle alors avec un soupir de lassitude. Heureusement que vous êtes intervenu, j’avoue que je n’arrivais pas à m’en débarrasser. Je ne comprends pas comment ils peuvent insister aussi lourdement.

Un sourire amusé se dessina sur les lèvres pleines de Markos. Décidément, apeurée ou exaspérée, elle était toujours aussi charmante.

— Moi, je comprends très bien, enchaîna-t-il. Nous sommes à Paris et ici les hommes ne laissent jamais très longtemps une jolie femme toute seule… En fait, vous auriez besoin d’un garde du corps !

Elle le dévisagea avec attention, partagée entre la prudence, l’incertitude et un autre sentiment, plus trouble celui-là. Ce fut la prudence qui l’emporta.

— Merci encore, monsieur, déclara-t-elle d’un ton distant. Vous m’avez rendu un grand service. Je vous souhaite une bonne journée.

Markos n’essaya pas de la retenir, mais ne put s’empêcher de la suivre des yeux. D’abord, elle se fit arrêter par un touriste, guide en main, qui lui posa une question à laquelle elle répondit avec un sourire désolé. Puis, comme elle se dirigeait vers le pont, il remarqua le manège d’un individu à l’air louche qui lui emboîta le pas, ayant sans aucun doute flairé la proie idéale en cette jeune étrangère seule au milieu de la foule.

Sans rien changer à son rythme nonchalant, Markos se mit à les suivre. Comme par miracle, la sensation d’ennui qui le minait s’était soudain évanouie…

* * *

Une rage sourde s’empara de Vanessa. Pourquoi tous ces types insupportables lui gâchaient-ils ainsi son premier jour à Paris ? Elle rêvait depuis des années de découvrir la Ville lumière et, au moment où elle pouvait enfin profiter des bouquinistes, des musées, des monuments, une armée de dragueurs lui gâchait l’existence !

— Laissez-moi tranquille ! lança-t-elle à l’homme qui tentait de lui parler depuis quelques secondes.

Il sembla ne pas comprendre ce qu’elle lui disait. Avec un grand sourire, il s’approcha d’elle et se pencha vers son oreille.

— Anglaise ? susurra-t-il. Je vais te donner du good time, tu sais !

Elle se figea, au moment même où une voix masculine qu’elle avait déjà entendue coupait la parole à l’homme qui la harcelait. Elle ne comprit pas ce qu’il dit, mais ce dût être efficace, car l’importun ne demanda pas son reste et disparut.

Vanessa se tourna vers celui qui, encore une fois, l’avait sauvée d’un mauvais pas. Il lui faisait face, le même sourire dévastateur aux lèvres, la même lueur complice dans son regard sombre, et elle songea qu’il était le plus bel homme qu’elle ait jamais rencontré.

Dans son costume dont la veste n’était pas boutonnée, avec sa chemise au col ouvert sur son cou puissant, il avait une élégance décontractée qui accentuait encore son charme viril, et sa haute silhouette dégageait une incroyable prestance naturelle. Etait-il français ? Probablement pas, conclut-elle sans savoir pourquoi, mais certainement européen. Polyglotte, en tout cas, comme en témoignait son accent parfait en français comme en anglais.

Sous le charme, Vanessa tenta brusquement de se raisonner. Ce n’était pas parce qu’il avait écarté à deux reprises des importuns qu’elle devait le porter aux nues ! Après tout, il était lui aussi un danger potentiel, tout simplement parce qu’il était un homme et qu’elle était seule à Paris ! A aucun prix elle ne devait lui donner le moindre signe d’encouragement, même s’il s’était déjà porté deux fois à son secours.

— Merci, murmura-t-elle. Encore une fois, merci. Décidément, vous êtes toujours là au bon moment !

— Vous voyez que j’avais raison quand je vous disais que vous aviez besoin d’un garde du corps ! fit-il observer de sa voix grave. Paris est la ville de tous les dangers pour une charmante jeune fille comme vous.

Il avait ajouté cette dernière phrase en lui lançant un regard presque taquin.

Que voulait-il dire ? se demanda-t-elle, désarçonnée. Qu’elle devait se méfier de lui également ? Elle nota tout à coup qu’il n’avait pas les yeux bruns comme elle l’avait cru tout d’abord, mais d’un gris foncé aussi profond que l’océan. Et des cils noirs et épais que lui auraient enviés la plupart des femmes…

— Peut-être exagérez-vous un peu, enchaîna-t-elle d’une voix haut perchée qu’elle ne reconnut pas.

C’était l’émotion de parler à quelqu’un d’aussi séduisant, se dit-elle, surprise. Ou l’angoisse d’engager la conversation avec un parfait inconnu, dans une ville inconnue, alors qu’elle s’était promis la plus extrême prudence pour son premier voyage à l’étranger.

Il dut lire l’inquiétude sur son visage car il reprit d’une voix posée :

— Vous n’avez rien à craindre de moi : je suis tout à fait respectable, je vous assure. Vous devriez vraiment accepter mon offre et m’accepter comme garde du corps le temps que vous admiriez la cathédrale. Ces hordes de touristes attirent toutes sortes de types louches, vous savez. Avec moi, vous ne risquerez rien, acheva-t-il sur le même ton sérieux.

Il lui sourit calmement et Vanessa, déçue sans vouloir se l’avouer qu’il annonce aussi franchement la couleur, conclut que sa proposition n’avait rien de malhonnête. Que pouvait-il lui arriver en visitant la cathédrale à ses côtés, au milieu de centaines de personnes ? Strictement rien.

D’ailleurs, avec son costume d’une élégance discrète, sa montre griffée sans ostentation, ses boutons de manchette en or, il avait l’air infiniment respectable d’un homme d’affaires en voyage professionnel. En tout cas, il ne ressemblait en rien à ces horribles individus qui l’avaient abordée jusque-là.

Elle décida d’accepter, ne serait-ce que pour admirer enfin Notre-Dame en paix.

— Merci, murmura-t-elle. Je serais très soulagée si vous m’accompagniez.

* * *

Markos avait les yeux fixés sur la chevelure de la jeune fille qui, la tête tournée, le casque sur les oreilles, observait avec concentration les vitraux que lui décrivait son audio-guide.

D’habitude, c’était lui que les jeunes femmes regardaient. En fait, il éprouvait une sensation à la fois amusée et agacée d’avoir à disputer l’attention de la jeune touriste à la cathédrale. Mais en même temps, cette concurrence était un avantage : elle était si absorbée dans la contemplation des beautés de l’édifice qu’il avait tout loisir d’admirer sa beauté à elle…

Une femme exceptionnelle de grâce et de raffinement, pensait-il en la suivant de chapelle en chapelle. Tout en elle, depuis la courbure de sa nuque jusqu’à la transparence de sa peau diaphane, en passant par les courbes pleines de sa poitrine que l’on devinait sous son simple T-shirt, évoquait la féminité, le charme, la douceur. Et contrairement à la plupart des femmes qu’il côtoyait d’habitude, elle ne paraissait pas se rendre compte le moins du monde de l’effet qu’elle avait sur les hommes en général, et sur lui en particulier. Elle devait être extrêmement naïve et inexpérimentée pour ne pas comprendre qu’une fille comme elle dans une ville comme Paris attirait les regards comme un aimant.

Un sourire d’autodérision se dessina sur ses lèvres. D’habitude, il croisait ses futures conquêtes à des dîners mondains, à des cocktails chics ou à des vernissages branchés, et voilà que pour la première fois de sa vie, il s’intéressait à une fille rencontrée dans la rue ! C’en était presque risible ! Mais à cet instant, la jeune femme releva la tête pour admirer la rosace, et son profil pur se découpa à la lueur des cierges, ce qui accentua encore la délicatesse de ses traits. Alors il chassa sans aucune hésitation ces pensées de son esprit et décida tout de go que pour cette fille-là, rue ou pas rue, il était prêt à faire une exception. Plus que prêt, même, pour dire la vérité…

Elle portait un jean et des sandales basiques, mais même dans cette tenue passe-partout, elle irradiait un raffinement et une distinction étonnants, songea-t-il en observant sa taille d’une extrême finesse et ses jambes que l’on devinait d’une incroyable longueur sous le pantalon. Il n’osait pas imaginer l’allure époustouflante qu’elle aurait dans une robe de grand couturier…

Sans parler des bijoux, qu’elle devait porter comme nulle autre. Il songea tout à coup à son cousin et associé Leo Makarios, qui supervisait la vente des somptueux bijoux d’un richissime collectionneur russe, bijoux dont la plupart avaient été portés au cours des siècles par les tsarines, et l’imagina avec une de ces parures. Avec son port de reine, sa carnation parfaite, elle méritait les plus belles pierres, l’or le plus pur…

Saphir ou émeraude ? songea-t-il tout à coup. Laquelle de ces pierres s’accorderait-elle le mieux avec sa chevelure flamboyante ?

Il aurait donné cher pour le savoir, et encore plus cher pour se retrouver au lit avec elle. Voilà longtemps qu’il n’avait pas éprouvé une telle attirance pour une femme inconnue, conclut-il, étonné.

Une agréable sensation de satisfaction pimentée d’une indéniable excitation s’empara soudain de Markos. Grâce à cette splendide rousse, la vie semblait avoir soudain retrouvé tout son piquant.

* * *

Vanessa s’efforçait de se concentrer sur le texte passionnant de l’audio-guide, qui expliquait en détails la technique de fabrication des vitraux au Moyen Age. Mais tout passionnant qu’il fût, le narrateur avait un rival de poids en la personne de ce garde du corps infiniment troublant dont elle n’arrivait pas à oublier la présence.

Il était juste derrière elle et elle avait le plus grand mal à ne pas se retourner pour l’observer et se pénétrer en détails de chacun de ses traits, se laisser envoûter par le charme irrésistible qui émanait de toute sa personne. Elle se raisonnait non sans difficulté, en tentant de se persuader qu’elle était venue à Paris pour admirer la ville et ses trésors, et non cet homme qu’elle ne reverrait jamais plus une fois la visite terminée.

Dieu sait comme elle avait rêvé de ce voyage ! Elle l’avait longtemps repoussé, et ne s’était accordé cette première escapade à l’étranger qu’après la mort de son grand-père, au printemps précédent.

Dévastée par ce décès qui avait suivi de quelques mois seulement celui de sa grand-mère, elle avait éprouvé le besoin de se changer les idées en essayant de tourner une des pages les plus tristes de toute son existence.

Malgré son jeune âge, Vanessa avait déjà été durement éprouvée par le sort puisqu’elle avait perdu ses parents, disparus tragiquement dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que trois ans. Recueillie par ses grands-parents maternels, elle avait été entourée de toute leur affection, mais également surprotégée. Elle avait eu une adolescence sage et rangée, sans jamais oser aucun des excès qui font partie de l’apprentissage de la vie à cet âge. Pendant toute son enfance, ses grands-parents avaient été son refuge, son soutien. En grandissant, c’était elle qui était devenue leur soutien, et son univers s’était peu à peu rétréci pour se concentrer sur eux.

Au contraire de la plupart de ses camarades de lycée qui avaient quitté leur petite ville tranquille pour étudier à Londres ou à Oxford, elle avait suivi une formation de bibliothécaire dans une école locale, ce qui lui avait permis de continuer à vivre dans l’agréable maison victorienne de ses grands-parents, sans rien modifier à leur rythme de vie à tous les trois.

L’été, au lieu de sillonner le monde comme beaucoup de jeunes gens de son âge, elle travaillait comme assistante dans la bibliothèque de la ville où elle conseillait les amies de sa grand-mère dans leurs lectures. Pour elle, pas de boîtes de nuit, de pubs, de nuits blanches et de bande de copains. Quand elle sortait, c’était pour emmener ses grands-parents au concert ou au théâtre.

Pas un instant elle n’avait remis en cause le choix qu’elle avait fait de cette existence tranquille, car elle voulait profiter de ses grands-parents au maximum pour les années qu’il leur restait à vivre. Ils lui avaient donné tant d’amour qu’elle voulait le leur rendre au centuple. Pendant les derniers mois de la maladie de son grand-père, désormais veuf, elle avait demandé un congé sans solde pour pouvoir s’occuper de lui jusqu’au bout.

Le choc de sa disparition n’en avait été que plus cruel : à présent, elle était seule dans cette grande maison. Mais la pulsion de vie en elle était si forte qu’elle ne s’était pas laissée aller au désespoir. Le monde l’attendait, elle avait tout à découvrir, et elle était excitée et angoissée à la fois d’avoir à affronter l’existence. Commencer par découvrir Paris lui avait paru une évidence, car elle avait toujours rêvé de voir la tour Eiffel et les Champs-Elysées.

Dès qu’elle était sortie du bus qui l’amenait de l’aéroport, tout lui avait paru enchanteur : prendre le métro, bredouiller quelques mots dans un mauvais français, s’aventurer, sac de voyage en main, dans les rues de la rive droite à la recherche de la petite pension de famille où elle avait réservé une chambre.

Le lendemain de son arrivée, un tour en bateau-mouche lui avait permis de découvrir la ville dans son ensemble. Emerveillée par les lignes à la fois imposantes et légères de Notre-Dame, elle avait décidé de consacrer sa première visite à la cathédrale.

C’était sans compter avec les dragueurs professionnels dont le seul but semblait être de repérer les touristes esseulées ! Et pour son malheur, elle devait être la seule dans ce cas, car à peine était-elle arrivée sur le parvis que déjà quelqu’un essayait d’engager la conversation avec elle. Elle aurait probablement battu en retraite et attendu un autre moment pour visiter l’intérieur, si cet homme providentiel ne lui avait pas proposé son assistance.

Depuis qu’il se tenait près d’elle, personne ne l’avait importunée et elle pouvait admirer la cathédrale en toute tranquillité.

Elle lui jeta un coup d’œil en coin et se demanda tout à coup s’il était parfaitement désintéressé ou si, comme les autres, il avait des vues sur elle. Comment réagirait-elle s’il l’importunait ? Le considérerait-elle alors comme un importun ? se demanda-t-elle dans un brusque éclair de lucidité.

Tout à coup, elle songea à l’éclat trouble qui avait éclairé son regard quand il lui avait parlé pour la première fois, à son sourire sensuel. Mais elle chassa avec agacement le trouble qui l’envahissait.

Qu’allait-elle imaginer là ? Il s’agissait seulement d’un galant homme venant à la rescousse d’une pauvre jeune fille esseulée, rien de plus. Inutile de tirer des plans sur la comète sur la façon dont elle devrait réagir s’il devenait entreprenant, car cela ne se produirait pas.

L’audio-guide était arrivé à son terme. Elle retira les écouteurs de ses oreilles en se tournant vers lui. Il était plongé dans la contemplation de la chaire de bois sculpté, et elle eut tout le temps d’observer ses traits mâles, son haut front, son menton volontaire. Elle ignorait tout de lui, mais elle était certaine d’une chose : il se détachait du lot par son charme, l’aura de virilité qui émanait de toute sa personne, et cet air d’autorité qui dénotait la tranquille assurance de l’homme qui n’a plus rien à prouver.

Une nouvelle fois, elle se demanda de quel pays il venait, avant d’en arriver à la conclusion qu’il était inutile de se poser des questions sur un homme qu’elle ne reverrait jamais…

— Vous avez tout écouté ? demanda Markos en se tournant brusquement vers elle.

— Oui, c’était passionnant ! s’écria-t-elle.

Sa voix était vibrante d’émotion, l’or de ses yeux d’ambre scintillait, et Markos la trouva irrésistible.

— J’avais presque peur d’être déçue tant je m’étais attendue à une merveille, mais la réalité dépasse mes espérances, reprit-elle sur le même ton. Ces vitraux, cette rosace ! Et la chaire, les statues ! Tout est extraordinaire !

Elle se calma brusquement et reprit la parole d’un air un peu gêné.

— Mais vous devez me trouver ridicule. Vous êtes sûrement déjà venu ici à de nombreuses reprises.

— Oui, mais je n’étais pas revenu depuis bien longtemps. Et il y a encore des parties que je n’ai jamais vues, comme les tours, par exemple. Je me suis toujours juré d’y monter, mais je n’ai jamais eu le temps.

Il s’arrêta un instant et plongea son regard dans les grands yeux dorés de Vanessa.

— Vous aviez l’intention de faire l’ascension des tours ? demanda-t-il avec une lenteur étudiée.

— Oui, admit-elle enfin d’une voix mal assurée.

De nouveau, Markos éprouva une agréable sensation de satisfaction : si, tout à l’heure, la jeune fille était absorbée par la cathédrale, elle était à présent parfaitement consciente de sa présence. Aussi consciente qu’il pouvait le souhaiter à cet instant…

— Alors on y va ?

Elle le dévisagea d’un air stupéfait, comme s’il lui avait fait la plus inconvenante des propositions.

— L’entrée de la tour se fait par l’extérieur, il me semble, enchaîna-t-il comme si elle avait déjà répondu par l’affirmative.

Et sans lui laisser le temps de réfléchir, il l’entraîna vers la sortie.

Le parvis était inondé de soleil et la jeune femme s’arrêta tout à coup. A son visage soudain figé, Markos sentit qu’elle allait l’éconduire, lui dire quelque chose de très anglais et de très poli pour lui expliquer qu’elle avait changé d’avis, et il ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche.

— Par ici, indiqua-t-il en lui montrant les gens qui patientaient en attendant leur tour pour monter.

— Mais…

Il devina qu’elle hésitait et comprit qu’il n’avait que quelques secondes pour la convaincre de la pureté de ses intentions. Alors il la gratifia de son sourire le plus rassurant, celui qu’il aurait pu adresser à sa grand-mère ou à une petite fille, mais surtout pas à une jolie femme qu’il avait décidé de séduire.

La tactique était efficace : elle sembla se détendre et prit docilement son tour dans la queue.

— Ce ne sera pas très long, annonça-t-il d’un ton posé destiné à achever de la mettre en confiance. Vous permettez un instant ?

Il sortit son téléphone portable de sa poche.

Elle hocha la tête et Markos s’éloigna discrètement de quelques pas. Tout en composant le numéro, il pouvait apercevoir Taki et Stelios qui, toujours sur ses talons, étaient sortis quelques secondes après lui de la cathédrale.

Ce fut Taki qui répondit. Markos lui demanda en grec d’annuler son déjeuner sous un prétexte ou un autre et de prévenir M. Dubois qu’il reprendrait prochainement contact avec lui. Puis il coupa la communication et se tourna vers la jeune femme.

Elle le dévisageait avec de grands yeux étonnés.

— C’était du grec, expliqua Markos en réponse à sa question muette.

— Ah ! s’écria-t-elle, ravie, je me disais bien que vous aviez quelque chose de méditerranéen !

Il lui sourit. Cette fois, son sourire n’avait rien à voir avec celui qu’il aurait adressé à une grand-mère ou à une petite fille, et il eut le plaisir de voir qu’elle faisait immédiatement la différence. Elle baissa les yeux, et une discrète rougeur apparut sur ses joues.

— Père grec, mère anglaise, expliqua-t-il, laconique.

— De quelle ville de Grèce venez-vous ? demanda-t-elle.

Brusquement, Markos songea à toutes les maisons qu’il avait habitées dans son enfance, dont la moitié en Angleterre et l’autre dans tous les lieux branchés d’Europe, chalets en Suisse, villas à Saint-Tropez ou à Ibiza, hôtel particulier à Paris, pendant que sa mère menait une interminable procédure de divorce contre son père. En fait, il n’était de nulle part, réalisa-t-il tout à coup. En tout cas, il ne se sentait de nulle part…

Il éluda donc la question.

— Ma famille vient de Turquie à l’origine, et faisait partie d’une des nombreuses communautés grecques de ce pays. Mon arrière-grand-père s’est installé à Athènes. Et pour ma part, je ne me sens attaché à aucun lieu en particulier. Ah ! nous avançons enfin ! ajouta-t-il, heureux de changer de sujet.

* * *

— Encore du café ?

— Non merci, fit Vanessa. Je crois que je ferais bien de rentrer, ajouta-t-elle après une légère hésitation.

Elle était assise à la terrasse d’un petit restaurant à côté de Notre-Dame, sans avoir encore vraiment très bien compris comment elle s’était retrouvée là. Mais une chose était certaine : elle venait de partager son déjeuner avec Markos Makarios.

Car à présent, elle connaissait son nom. Il s’était présenté à elle en haut des tours.

— Comme ça, chaque fois que vous penserez à moi, vous m’associerez au bossu de Notre-Dame ! avait-il ajouté en riant.

Elle avait souri, plongeant les yeux dans son regard au gris insondable, et elle s’était présentée à son tour. Alors il lui avait serré la main avec une solennité moqueuse, et quand elle avait senti sa paume contre la sienne, un frisson l’avait saisie. Puis il l’avait aidée à descendre en la prenant doucement par le bras, et elle n’avait pas protesté. Pas plus qu’elle ne l’avait fait quand il l’avait invitée à déjeuner.

— A Paris ! lança Markos en levant son verre. Et à votre séjour ici.

Leurs regards se croisèrent : un éclat intense brillait dans les yeux de Markos, et la jeune femme éprouva une délicieuse sensation d’excitation. Sensation qui n’avait rien à voir avec le fait d’être assise à une table de ce charmant restaurant de l’île de la Cité, comme une vraie Parisienne, et d’avoir dégusté un des meilleurs repas de sa vie…

« C’est seulement un déjeuner. Rien de plus. Il est poli et prévenant, et il a pitié d’une pauvre Anglaise égarée… »

Elle saisit brusquement sa besace, qu’elle avait accrochée au dos de sa chaise, et fourragea pour trouver son portefeuille.

— Pourriez-vous demander des notes séparées ? demanda-t-elle, un peu gênée.

Markos dissimula sa stupéfaction. Lui qui voulait de la nouveauté, il était servi ! Pour la première fois de sa vie, une femme qu’il avait emmenée au restaurant proposait de partager l’addition !

— Je vous en prie, c’est pour moi, déclara-t-il d’une voix qui n’admettait pas la contradiction, tout en faisant signe au serveur.

D’ordinaire, il aurait laissé ce genre de détails bassement matériels aux bons soins de Taki et Stelios, qui, assis sur un banc au milieu de la petite place, semblaient prendre leur mal en patience. Mais il ne tenait pas à ce que Vanessa s’aperçoive de leur présence.

Vanessa… Pendant un moment, il avait cru qu’elle ne lui confierait jamais son nom, ce qui là aussi le changeait des autres femmes. D’habitude, ses nouvelles conquêtes n’avaient de cesse qu’il les appelle aussitôt par leur prénom, alors que Vanessa lui avait révélé le sien presque contre son gré…

Curieuse fille, pensa-t-il. Timide, naïve même : elle avait semblé la première étonnée d’accepter son invitation à déjeuner, et pourtant, il n’avait même pas eu à insister pour la convaincre. Mais elle avait gardé malgré tout une certaine réserve pendant tout le repas. Comme si elle se méfiait de ses propres réactions…

Au contraire de ses conquêtes habituelles, il sentait qu’il lui faudrait gagner sa confiance peu à peu, et ce challenge aiguisait encore l’intérêt qu’il éprouvait pour elle.

Oui, décidément, Vanessa Ovington était différente, et cette différence le comblait.

Le serveur arrivait. Au moment où Markos sortait sa carte bleue, Vanessa lui tendit un billet.

— Je pense que ça doit correspondre à ma part, expliqua-t-elle.

Aussi surpris qu’amusé, il hésita un instant avant d’accepter l’argent.

— Merci. Mais vous savez, c’est reculer pour mieux sauter, ajouta-t-il d’une voix grave.

Elle lui jeta un regard chargé d’incompréhension. Faisait-elle semblant de ne pas saisir le sens de ses paroles ? se demanda-t-il. Il n’aurait su le dire, mais il n’était pas mécontent de l’avoir déstabilisée. Il désamorcerait plus vite sa réserve s’il parvenait à la surprendre.

— Où allons-nous à présent ? enchaîna-t-il aussitôt, profitant de son désarroi. Aux Invalides ou au musée Rodin ? A mon avis, les jardins du musée doivent être un ravissement avec ce soleil…

Alors, sans se l’expliquer elle-même, sans même réfléchir à ce qu’elle faisait, poussée par une force qui la dépassait, Vanessa le suivit aussi docilement qu’un agneau.

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Melodie-26 2024-02-10T00:51:04+01:00
Bronze

J’adore cette collection! « Azur » est une collection tendre, passionnante… pleine d’audace. Douce. Attendrissante. Sensuelle parfois. Ils vont feront passer de doux moments.

Je ne pouvais pas, ne savais pas, lire lorsque j’étais jeune et… J’ai découvert l’une de ces collections. Et c’est cela qui m’a fait commencer la lecture. Chacun de ses romans de cette édition peut être entraînant, doux, érotique, attendrissant. Ils vont feront passer de délicieux moments. Des personnages doux. Attachants. Parfois même bouleversants. Cette histoire est d’un immense romantisme et pleine de rebondissements. Délicieuse. Chaleureuse. Un bon entre-deux, sans prise de tête.

Des histoires douces et tendres. Une romance magnifique, parfois pleine d’aventures. Un doux entre-deux, encore une fois!

#romance #attirance #passion #séduction #amour #tendresse #douceur #tendresse #suggestiondelecture #lecturedumoment #lecturedusoir

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Commentaire ajouté par SuBla65 2017-05-10T04:59:29+02:00
Diamant

Très belle romance. Tout débute bien, dans la ville des amours. Une rencontre romantique à souhait. Mais le problème est qu'ils n'ont pas le même point de vue. Elle croit en l'amour, en un avenir possible entre eux. Lui ne croit pas aux vertus du mariage, ne la considère que comme une maîtresse entretenue. Quel plaisir quand elle sort ses griffes et lui dit ses quatre vérités. J'ai beaucoup apprécié.

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Dates de sortie

Sous le charme d'un play-boy

  • France : 2007-11-01 - Poche (Français)
  • USA : 2006-04-25 - Poche (English)

Activité récente

Lobna-5 l'ajoute dans sa biblio or
2020-04-18T23:29:23+02:00
Septima l'ajoute dans sa biblio or
2019-04-02T01:13:01+02:00

Titres alternatifs

  • Models & Millionaires, Tome 1 : Sous le charme d'un play-boy - Français
  • For Pleasure...or Marriage? - Anglais
  • For Pleasure...or Marriage? (Models & Millionaires #1) - Anglais

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Les chiffres

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extraits 3
Evaluations 6
Note globale 7.5 / 10

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