Commentaires de livres faits par Jay117
Extraits de livres par Jay117
Commentaires de livres appréciés par Jay117
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Déjà, la narration et le déroulement nous entraîne dans un monde qu'on ne connaît pas mais dans lequel on s'intègre immédiatement. On entre dans la tête de ces trois filles, on est dans leurs vies, on les comprend dès les premières pages.
J'ai aimé qu'elles soient si différentes et si similaires à la fois. Elles veulent finalement les mêmes choses, briller, être aimées, mais ne l'expriment pas de la même façon, ne gèrent pas leur frustration et leurs peurs à l'identique.
Le point fort de ce livre est assurément ses personnages, mais l'histoire est à la fois tranchante (il y a des sujets douloureux qui y sont abordés, notamment à travers June) et pourtant jamais trop sombre. Je lirai le tome 2 avec plaisir!
J'ai aimé Lucy et ses relations avec Gabe et Darren. Tout d'abord parce qu'on sait que peu importe lequel elle choisit, elle ne sera jamais totalement heureuse. Chacun des deux hommes a de gros défauts, mais également de magnifiques qualités, ce qui en fait de très beaux personnages.
J'ai également aimé que la fin soit quelque part évidente. Lucy écrit à Gabe, pas à Darren. C'est très fort dès le départ, cette connexion qui les unit et les sépare à la fois.
Cependant, il manque beaucoup de choses à cette histoire pour en faire un coup de cœur, peut-être une touche plus personnelle, plus profonde. Il s'agit du survol d'une vie et des chemins qu'on laisse derrière soi. C'est parfois émouvant, mais on peut aussi passer à côté.
Cependant, l'ensemble, bien que distrayant et jamais ennuyeux, paraît finalement un peu fade. Le dénouement ne surprend que très peu et le besoin d'une suite ne se fait pas ressentir (heureusement, l'épilogue est agréable!).
Le déroulement de l'histoire semble couler de source tant l'ensemble est fluide. Les vies des uns s'imbriquent dans celles des autres, le suspense se diffuse lentement et insidieusement, on devine certains détails, on se laisse surprendre par d'autres. La toile finale, qui n'apparaît qu'une fois la dernière page achevée, est spectaculaire.
Tous les personnages sont uniques et attachants, profonds et complexes, aucun n'est négligé car chacun à sa place, sa raison d'être. C'est avec un réalisme mordant que l'auteure dépeint des thématiques trop peu abordées, celles qui affectent notre quotidien chaque jour, celles des petits secrets et des non-dits, celles des familles qui évoluent et éclatent.
A présent, après avoir été subjuguée à la fois par Tout ce qu'on ne sait jamais dit et La saison des feux, je n'ai plus qu'une envie: que Celeste Ng publie un nouveau roman et me fascine encore une fois.
J'ai aimé que l'intrigue se dévoile lentement, sans précipitation. Car, en effet, on a surtout envie d'en apprendre davantage sur les Belles, leurs secrets, la monarchie, tous les personnages de la cour, et j'en passe! Le monde est si riche que se précipiter tête baissée dans l'action aurait été du gâchis.
Je suis maintenant impatiente de lire le tome 2 de cette série et je ne doute pas qu'il sera à la hauteur du premier!
L'auteur a su retranscrire les plus difficiles années de sa vie de manière à nous les faire vivre également. Parfois, la tâche est si ardue que l'on se sent comme un spectateur impuissant regardant des vies sombrer dans le désespoir. Mais Heather Haphram distille de petits instants de bonheur qui l'ont fait poursuivre son combat pour sa fille et c'est magnifique.
Le point positif est que la lecture est facile, on n'a jamais envie de s'arrêter, les chapitres sont courts et bien rythmés. De même, les personnages sont tous différents et sympathiques et l'histoire prend un tournant inattendu mais bienvenu vers les deux tiers du roman.
Cependant, l'ensemble reste plat, les personnages ont du potentiel mais manquent de profondeur, surtout l'histoire d'amour qui se situe pourtant au centre de l'histoire. Son déroulement est inégalement développé et finalement on est davantage intéressé par ce qui se passe autour.
En somme, une bonne lecture de plage dans laquelle il est préférable de se laisser porter sans trop d'attentes.
Heureusement, on parvient à se raccrocher à Alexandre et à le laisser nous guider. Et, finalement, on se prend au jeu, on plonge dans leur vie qui se déroule au fil des années, on a vraiment envie de savoir où ils iront, ce qu'ils feront.
Ce n'est pas un roman exceptionnel, mais c'est une histoire de quotidiens qui se croisent et nous intriguent. L'écriture est parfois laborieuse, la construction est chaotique, mais l'ensemble comporte un certain charme.
Adepte des points de vue multiples, l'auteure jongle habilement avec chacune des protagonistes, distillant un suspense qui n'est jamais oppressant. Ce qui compte ici n'est jamais tant l'intrigue que le cheminement que prennent les personnages. Finalement, on remet en cause notre propre cheminement et Alice devient celle qui nous aura laissé entrevoir la possibilité d'une situation ni blanche ni noire, mais d'un joli gris plein de nuances et de possibilités.
Lyn, Cat et Gemma se succèdent tour à tour dans leur quotidien où surviennent ces petits twists inattendus auxquels l'auteur nous a habitués. C'est là son premier roman je crois, et il y a déjà tant de talent.
L'écriture est franche, teintée d'un humour parfois sarcastique. Il est difficile de s'arracher à ce livre, de ne pas se dire "allez, encore un petit chapitre". La construction est intelligente, entrecoupée de témoignages d'inconnus ayant un jour rencontré les Kettle. Témoignages qui font sourire et nous laissent entrevoir une partie de leur vie qu'elles-mêmes paraissent ignorer.
C'est un roman profondément humain qui nous touche sans en avoir l'air, et c'est sans doute sa plus grande qualité.
Il m'a fallu exactement trois lignes pour dissiper mes doutes. Puis, je n'ai plus lâché ce roman.
Les personnages sont incroyables, on s'attend presque à les voir surgir devant nous pour nous proposer de venir les rejoindre à Guernesey. Il y a tant de vie, tant d'émotion, entre ces lignes, que l'on passe facilement du sourire aux yeux embués.
Un très beau livre qui fait chaud au cœur et redonne de l'espoir quand on n'en avait plus, je sais déjà qu'il m'accompagnera pendant de nombreuses années.
Cinq personnages s'entrechoquent, évoluent et vivent ensemble, loin les uns des autres, prisonniers de leur destin. Ils ne se valent pas. Jacob est le seul qui ressorte vraiment du lot, Sara le suit tant bien que mal tandis que William et George étouffent derrière eux. Quant à Irene, elle n'est présente qu'en apparence, en filigrane, et c'est peut-être mieux ainsi.
Le déroulement manque de rythme suivant les parties. Le début est laborieux. Ce n'est que lorsque la maladie d'Irene fait son apparition dans la vie des cinq amis qu'enfin le roman acquiert une consistance propre. Ensuite, ce sera les montagnes russes. Des passages justes et poignants, d'autres qui donnent envie de sauter des pages.
Malgré tout, le souvenir laissé par ce livre n'est pas anodin. Il restera l'image d'un espoir après la tempête.
Grande fan de Delphine de Vigan (en particulier Rien ne s'oppose à la nuit et D'après une histoire vraie), j'attendais ce nouveau roman avec une impatience digne d'un enfant la veille de Noël.
Je ne peux pas dire que j'ai été déçue, ce n'est pas tout à fait vrai. L'écriture est magnifique, crue, véritable, tranchante et elle prend aux tripes. Mais je crois que l'autrice est aussi perdue que ses personnages. Le fil de la narration est flou, l'intrigue se brise, les points de vue s'entrechoquent. Delphine veut dire tant de choses, mettre à nu tant de sentiments destructeurs, qu'elle en oublie de raconter l'histoire.
Nous avons quatre récits qui s'entremêlent sans jamais vraiment se toucher, quatre personnages blessés et perdus, quatre loyautés qui parlent et parlent et parlent... Mais finalement la crème ne prend pas, elle retombe, nous laissant avec nos suppositions et notre frustration.
À vouloir ouvrir devant nous trop de blessures à la fois, Delphine de Vigan se perd et nous perd. Elle ne parvient pas à faire mouche, ni à nous marquer comme avec ses précédents romans. L'émotion reste bloquée dans les mots et elle ne nous a pas donné la clé pour les libérer.
Oui, au fond, je suis peut-être déçue...
Dix ans plus tard, les héroïnes ont perdu leur côté enfantin et leurs aventures adolescentes. Le petit côté doucement niais qu'on pouvait y voir a disparu.
Pourtant, les personnages sont toujours eux-mêmes. Plus mûrs, plus âgés, mais force est de constater que malgré notre agacement envers eux, parfois, on s'y est attaché. Les versions plus âgées des quatre filles sont toutes aussi réussies et le drame qui les unit est bien plus émouvant qu'un certain jean.
Je pense qu'on a tous eu notre ou nos préférée(s) parmi ce petit groupe. Pour ma part, si j'ai été très attachée à Tibby et ai eu beaucoup d'affection pour Lena, c'est vers Bee que mon cœur a toujours penché. Ici, chacune d'entre-elles m'a émue, tout particulièrement cette dernière au long chemin chaotique et bouleversant. Et, bien que j'ai toujours eu du mal avec Carmen, elle est parvenue à remonter un peu dans mon estime durant les derniers chapitres (pourtant, ce n'était pas gagné!).
Tout ceci pour dire que l'évolution et la construction des personnages sont admirables. Le tout est très lent, suivant le fil d'un drame qui déchire leurs vies. L'écriture d'Ann Brashares est toujours simple et efficace, on se laisse porter par l'histoire et, en très peu de temps, le livre est refermé avec un petit pincement de cœur.
C'est qu'elles finiraient presque par nous manquer, les filles de septembre!
Ici, je suis tombée avec une fascination étrange dans l'univers de Madeline, Jane et Celeste. Cette petite ville, une sorte de huit-clos grandeur village, nous devient rapidement familière. Difficile d'ignorer les similitudes que nous avons déjà croisées nous aussi dans notre vie.
Le suspense est présent en fond de toile, mais sans jamais venir ternir l'histoire qui nous est contée. Liane Moriarty sait attiser notre curiosité, elle l'a déjà prouvé, mais, cette fois, l'ensemble est mieux dosé.
Le gros point fort de cette auteure est son habileté à construire des personnages féminins marquants et plus vrais que nature. Ce livre confirme la règle et nous dévoile les petits secrets qui bâtissent les vies de chacune. Loin d'être éclipsés par les trois personnages phares du roman, les personnages secondaires nous touchent, font sourire, exaspèrent et attendrissent.
Les histoires s'entremêlent, faisant encore état du talent de Liane Moriarty à construire une trame complexe, cohérente, mais jamais confuse. Long livre qui se déguste au fur et à mesure que les mensonges de chacun sont mis au grand jour, c'est le coeur meurti qu'on le referme, un peu déçu d'abandonner là nos personnages favoris, marqué à jamais par leur histoire commune.
Ce livre, s'il se laisse lire sans peine et sans ennui, aurait pu être bien meilleur. Toutes ses bonnes idées ont été gâchées dans un traitement de l'histoire et des personnages qui frôle le ridicule.
Premièrement, la trame du roman est mal construite. Tous les événements sont prévisibles une centaine de pages à l'avance environ. Il n'y a aucune surprise, si bien que lorsque le personnage principal est choqué d'une pseudo révélation, on se demande s'il n'est pas un peu débile.
Deuxièmement, les personnages sont des clichés ambulants. Grace est incohérente dans son développement, elle incarne une sorte de fantasme passé du blanc au noir qui n'a plus aucune consistance. Elle en devient insupportable, chacune de ses actions avait fini par me faire grincer des dents. Idem pour la famille de Henry, dans un autre registre, cette famille beaucoup trop cool pour qu'on y croit. Quant aux autres personnages, j'accorde un peu de crédibilité à Lola qui est la seule à faire preuve de bon sens, pas du tout à Murray qui m'apparaît comme un imbécile obsédé par les kangourous.
Ensuite, j'ai fini par penser que l'auteure avait un sérieux problème avec la drogue, un genre d'obsession... Pas un chapitre ne passe sans qu'on compare Grace à une magnifique junkie (sérieusement, qui trouve un junkie beau?), sans qu'un personnage envisage de se droguer, sans qu'un autre ait fabriqué de la drogue, sans quelqu'un en ait véritablement consommé, etc. Du calme, la drogue ne rend personne plus beau ou plus heureux, elle fait juste mourir plus vite et rend malade (c'est moins glamour dit comme ça, hein?).
Bref, ce roman nous conte la vie d'Henry, seul personnage qui tient plus ou moins la route dans son comportement, et celle-ci saute d'incohérence en incohérence pour arriver à un final... Bisounours au pays des junkies.
Isabelle Pandazopoulos signe ici une oeuvre courte mais forte, les pages filent à toute vitesse, le rythme est soutenu. L'histoire, bien que peu étoffée, ne laisse pas indifférent. Le sport à haut niveau et toutes les problématiques qu'il soulève n'est jamais loin de la scène médiatique et c'est avec curiosité que l'on se plonge dans ce milieu.
Néanmoins c'est bien loin d'être la seule thématique abordée par ce roman. La concurrence entre frères, la légitimité aux yeux d'un parent, la recherche d'un chemin à suivre... C'est un livre qui parle de la vie d'un jeune garçon dont le coeur bat pour le tennis, mais pas seulement.
Le personnage d'Ulysse est charismatique et pourtant étrangement passe-partout. Il est à la fois le lycéen qu'on a tous rencontré un jour et l'adolescent torturé par une vie familiale qui a tourné au cauchemar. Il pense avec le lecteur, l'entraîne dans sa vie et le malmène jusqu'à l'amener à l'évidence: celle d'une existence déchirée.
Il n'y a pas à remettre en cause le choix d'un récit à la première personne, il était inévitable. Le fait d'être, en quelque sorte, dans la tête du protagoniste, soulève cependant des écarts de langage qui m'ont parfois surprise. Je suis assez partagée concernant ce point, à la fois cela ajoute au réalisme du récit mais cela peut casser le rythme de la lecture.
Dans les points les moins réussis, on notera des personnages secondaires trop caricaturés et survolés (tels que tous les camarades de lycée par exemple) ainsi que quelques ellipses un peu trop larges. Mais Double Faute n'en reste pas moins un roman touchant, très humain, au personnage principal éclatant de réalisme.
Chemin initiatique, rythmé par une légende chevaleresque, tous les nouvelles que l'on pouvait penser indépendantes, se recoupe, de part leurs thèmes, puis au fond... Par leur histoire.
Erik L'Homme nous prouve encore une fois son talent d'écrivain à travers un court ouvrage qui fait l'effet d'un coup à l'estomac.
Il y a ici une profondeur psychologique et narrative qui donne une véritable essence au récit. Nous découvrons le passé de l'héroïne en même temps qu'elle et cela nous permet de plonger dans l'histoire et de partager ses sentiments, avec un pincement de coeur indéniable.
J'avoue avoir eu du mal à me situer dans le temps plus d'une fois, les différences entre les années n'étaient parfois pas assez marquées. Les personnages adolescents manquaient de profondeur, mais ceux des adultes étaient réussis.
Le roman nous tient en haleine, chaque page délivre une bride du dénouement, et les indices sont brouillés par la situation dans laquelle ils se trouvent. Si bien que lorsque la chute survient, on reste un moment interdit, sans comprendre comment cela est possible, cela remet soudain tant de passages en question.
Au fond, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si je trouve dommage de voir les personnalités trop survolées et une trame chronologique peu claire.
Autre particularité: le prénom de l'héroïne. Au début, j'ai froncé les sourcils, mais l'on s'y fait et cela donne à Frenenquer une dimension unique. Son caractère est complexe et elle possède nombre de défauts qui nous agacent autant qu'ils nous attachent à elle.
L'histoire en elle-même n'est pas une histoire d'amour de mon point de vue, c'est une métaphore de l'émancipation adolescente.
Le résumé du livre ne dévoile en rien le contenu du livre et une fois que refermé, je suis restée un moment interdite en songeant à ce que je venais de lire.
C'est une très bonne surprise, Fabrice Colin prouve une fois encore qu'il est talentueux, et je pense que le deuxième tome a beaucoup de potentiel en réserve également!
Ombre qui pèse sur Charlotte depuis sa naissance,
L'essence même de son prénom,
Le sang qui coule dans ses veines,
Le regard des proches.
Hasard ? Ou hérédité ?
Peinture.
Cette artiste au destin déjà tracé,
Vie grandiose, jeune fille prodigieuse.
« C'est toute ma vie »,
Ainsi voit-elle son œuvre.
Frénésie créative ? Ou folie ?
L'absence.
Recherche d'une mère, d'une figure maternelle,
L'espoir d'être aimée,
L'envie d'aimer,
Peindre des visages des centaines de fois.
Enfermement ? Ou souffrance ?
Charlotte.
Elle hante son auteur, David Foenkinos,
Elle le possède,
Le guide à travers les vestiges de son passé,
Le charge de se souvenir.
Drame ? Ou réalité ?
Hybride, monstre, erreur de la nature… On ne sait comment décrire le personnage principal, plus ours qu'humain par certains aspects, mais tellement plus humain que les humains eux-mêmes sur d'autres points.
Animal sans âge, sans attaches, qui semble traverser le monde et les siècles.
Alors qu'au début du roman, l'histoire paraît se passer dans une époque évoquant le Moyen-Âge, la fin renvoie sans conteste au monde d'aujourd'hui. Combien de temps s'est-il écoulé ? Combien de décennies, de centaines d'années, l'ours a-t-il vécu ? Est-il seulement juste de l'appeler « ours » ?
Car oui, cet hybride n'a pas de nom. On le désigne tout d'abord comme un enfant-ours, un monstre ignoble que personne n'ose regarder. Puis, il devient « l'ours ». Qui donnerait un prénom à un ours ? Ce serait lui donner une part d'humanité, mais cela, les hommes ne le veulent pas. Ce qu'ils veulent, c'est dompter l'ours, en tirer profit, amasser de l'argent.
Ainsi l'ours passe de propriétaire en propriétaire, il est vendu, puis revendu. Il nous conte son histoire avec ses mots, nous faisant frissonner par tant d'horreur faites aux animaux. Il nous délivre une vision si juste de la cruauté dont est capable l'humain, de la souffrance de ces petits singes qui se dévorent la queue et se jettent contre les barreaux de leur cage pour y trouver la mort, pour se sauver de cette vie à laquelle on les a condamnés. Cet humain qui, pour son plaisir sadique, donnera de la nourriture truffée de lames de rasoir aux tigres. Qui, pour son amusement, enfermera tous ces animaux dans un paysage de béton, leur offrant une mort lente et douloureuse sous les regards et les cris des spectateurs insensibles à leur détresse.
Lorsque l'on referme La peau de l'ours, c'est une tristesse sans nom qui nous envahit. Ce sentiment d'injustice qui nous dévore. Le regard embué quand nous pensons au funeste destin de cet ours et de tous ses camarades animaux. De tous les animaux de cette Terre que l'homme a condamné, et continue de condamner, par égoïsme.
Joy Sorman dénonce, à travers la voix de ce demi-ours, un monde que l'on préférerait ignorer. Comme tout conte, celui-ci cache une morale. Celle-ci n'est autre que la cruauté humaine face à des animaux sans défense.
Constellation, qui étonne par son aspect journalistique, est un roman difficile à lire. Les chapitres s'enchaînent sans fluidité, les personnages ne sont que de pauvres silhouettes sur la trame d'un compte-rendu plat et vide de sentiments.
De toutes les victimes dont l'auteur relate la vie, je n'en ai retenu qu'une seule : Ginette Neveu. Violoniste de grande renommée, talentueuse, prodigieuse, c'est son histoire qui m'a touchée. Sans elle, j'aurais abandonné ma lecture au profit d'un autre livre.
Que reste-t-il une fois que l'on referme ce livre ? Rien, absolument rien. Une sensation de vide, de temps perdu presque. Des trente-sept passagers et de l'équipage du Constellation, tous ayant trouvé la mort dans ce drame aérien, on se souviendra de Ginette Neveu, éventuellement de Marcel Cerdan, l'amour d’Édith Piaf. Mais des autres, on oubliera jusqu'à leurs noms.
Une critique d'Air France peut-être ? Non, je ne pense pas… Adrien Bosc ne s'attarde pas beaucoup sur le crash en lui-même, ni sur les détails techniques. Tout au plus, il les évoque à quelques reprises en exposant la nuit du crash, le moment où toute communication entre la terre et l'appareil est perdue. Il y aura bien un ou deux chapitres sur la compagnie aérienne après le drame, sur un procès, mais cela reste tellement vague que cela passe presque inaperçu.
Alors que l'on serpente entre le passé des victimes, que l'on prend sur soi pour ne pas refermer ce livre ennuyeux, vient l'idée que l'auteur soit mauvais. Il ne l'est sans doute pas réellement, mais, de mon point de vue, sans œuvre l'est. Tant de mots amassés là, jetés au travers des pages, sans âme, sans émotions...
Il est joie car l'écriture donne vie à un Naples qu'on ne connaissait pas, on est entraîné dans cet univers si particulier, clos, pareil à une scène de théâtre où les personnages semblent voués à évoluer ensemble. Aussi car ces personnages sont complexes, Lila et Lenu particulièrement. Au fil du roman, on ne sait que penser de la première et si la seconde devrait ou non s'en affranchir. A la fin, on n'a toujours pas décidé.
Mais il est déception car parfois on s'y perd, le rythme s'essouffle. Parmi des passages passionnants, il y a de longues digressions qui ne mènent pas à grand-chose. Il serait facile de le lâcher dans ces moments-là.
Finalement, j'ai trouvé suffisamment d'intérêt pour nos deux héroïnes pour m'accrocher et vouloir découvrir leur destin, je lirai donc la suite.