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Psy malgré moi, Tome 10 : D'une fille qui frenche une autre fille



Résumé

C’est le printemps ! Les oiseaux chantent, les amours se révèlent, les élèves papillonnent. Mais tout n’est pas rose. Face à l’amour, à la sexualité, à l’homosexualité, tout le monde ne réagit pas de la même façon. La rivalité peut aller loin… les préjugés aussi. Et l’amitié en prend un coup.

source : http://www.courteechelle.com/dossier-10-d%E2%80%99une-fille-qui-frenche-une-autre-fille

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Classement en biblio - 29 lecteurs

extrait

29 mars

— Tiens, le beau Raoul des Têtes à Claques, lance Axel, carrément désobligeant.

— Salut, Les dents de la mer ! rétorque Justin.

Ils sont là, devant ma case, de chaque côté de moi, à souffler comme des taureaux enragés. Ça fait presque trois semaines que ça dure. Quelques jours seulement après l’appel de Jessica, Justin, LE Justin, mon fantasme numéro un sur qui j’avais mis un gros X (pas touche, c’est l’amoureux d’une amie et c’est tabou), s’est mis à me faire de l’œil. Ça m’a flattée. Ça me flatte toujours. Mais je suis vraiment mal à l’aise face à Axel et à Jessica. Moi qui pensais qu’ils filaient le parfait bonheur ! Les apparences sont parfois trompeuses.

Pourtant, les deux premiers mois de leur liaison, ils se sont aimés super fort — c’est ce que m’a raconté Jessica après leur rupture. Ensuite, les choses ont commencé à se détériorer. Jessica m’a avoué qu’elle et Justin n’avaient pas beaucoup de points en commun… et qu’en fait elle s’ennuyait royalement avec lui. Elle lui a donc écrit un courriel pour rompre, dans lequel elle a évité ces phrases faciles et humiliantes : « Ce n’est pas toi, c’est moi. » « Je ne te mérite pas. » « Tu es trop bien pour moi. » « Soyons amis. » Au lieu de ça, Jessica lui a écrit de but en blanc :

Justin,

Ça ne te fera pas plaisir de lire ce qui suit, mais je n’ai pas le choix. C’est une question de bonheur — MON bonheur.

J’en ai assez de t’avoir constamment sur les talons.

J’ai beaucoup de choses à goûter avant de m’enterrer vivante avec un gars. Alors oublie-moi.

Jessica

P.-S. : Pas d’appels, de textos, de courriels ou de pigeons voyageurs.

C’est Justin lui-même qui m’a montré ce courriel. Car vers qui s’est-il immédiatement tourné quand il s’est fait plaquer ? Ben oui. Le soir où il m’a montré ce courriel, il semblait perdu. C’était une semaine après leur rupture. Il est venu me voir à la fin du cours de morale. Il avait l’air piteux. Mais je n’ai pas eu besoin de le consoler longtemps. Le lendemain, déjà, il avait drôlement retrouvé son chemin : il m’a invitée au cinéma. J’en mourais d’envie mais, par principe, j’ai refusé. Puis il s’est mis à me téléphoner souvent, très souvent, sous prétexte qu’il voulait parler de Jessica. En réalité, nous ne faisions que bavarder de tout et de rien. C’est ainsi que de jour en jour, il s’est rapproché de moi — au grand dam d’Axel.

Le week-end qui a suivi la rupture de Jessica, j’ai téléphoné à Axel. Je lui ai dit qu’il me fallait encore réfléchir, et aussi passer plus de temps avec lui. Que je ne me sentais pas tout à fait prête à me laisser aller dans une relation amoureuse, que j’avais peur… Axel l’a très bien compris. Il m’a dit qu’il m’attendrait, et que juste de passer des miettes de minute avec moi le rendait fou de joie, qu’il était prêt à prendre tout ce que je pouvais lui donner. Il est gentil, Axel.

Vraiment, c’est le meilleur garçon qu’une fille puisse rencontrer. Mais je dois avouer que Justin est très gentil, lui aussi.

En fait, ils rivalisent de gentillesse. Par exemple, quand il a su qu’Axel avait déposé une boîte de chocolats près de ma case, Justin m’a m’offert un gigantesque lapin de Pâques. Je vais finir par avoir des caries jusqu’en dessous des pieds !

— Ariane, quand tu passeras deux minutes sans cet affreux de six pieds deux, tu me feras signe. J’ai quelque chose à te proposer : une belle activité qui te mènera au septième ciel, dit Justin avec un sourire malicieux.

— Toi, tu commences à me pomper l’air ! coupe Axel. C’est quoi ça, « une activité qui te mènera au septième ciel » ?

— Ça ne te regarde pas !

— Ah ! les gars, ça suffit ! Vous me tapez sur les nerfs à la fin !

— Ariane, ne te mêle pas de ça ! répondent-ils en chœur.

Quoi ! Ça, c’est la meilleure ! Eh bien ! Dans ce cas, qu’ils se débrouillent tout seuls ! Outrée, je les laisse en plan. Ils sont tellement montés l’un contre l’autre que c’est à peine s’ils remarquent mon départ. Je n’en reviens pas !

En me rendant à mon premier cours du matin, je sens une petite main saisir mon bras. Je me retourne.

— Hé ! Sarah ! Comment vas-tu ? Ça fait un bout que je n’ai pas eu de tes nouvelles !

— Ça va, ça va. Ariane, j’ai un gros service à te demander…

— Oui ?

Sarah regarde sa montre, l’air soucieux.

— Il reste encore quinze minutes avant la fin de la pause lunch. Aurais-tu le temps de te rendre à ton cagibi ? Tu sais, un jour, je t’avais dit qu’Alexis et moi, on ne pouvait pas sortir ensemble pour une raison dont je ne pouvais pas te parler…

— Oui, je m’en souviens.

— Eh bien, c’est que… Ah, et puis non. Va à ton cagibi et attends-moi deux minutes, O.K. ?

J’ai à peine accepté qu’elle a déjà filé. Je me rends donc à mon petit bureau privé. Sarah semble si soucieuse ! J’espère que ce n’est pas trop grave... Et si Alexis était très malade ? S’il se savait mourant, il ne voudrait pas s’engager avec Sarah, de peur de lui briser le cœur. Peut-être est-il atteint de leucémie ou d’un cancer fulgurant ? De plus en plus de gens souffrent de cancer très jeunes. Et plus on est jeune, plus les cancers sont fulgurants, car les cellules se développent plus rapidement. Moi-même, ça pourrait m’arriver… D’ailleurs, j’ai une drôle de marque sur la peau du poignet, un bouton bizarre, se pourrait-il que… Stop ! Arrête, nounoune ! Tu es en super santé. Il n’y a rien d’inquiétant à avoir de petits boutons ! Moi et mes idées… Il faut que je me calme. Non, je n’ai pas de maladie grave ! Et Alexis non plus.

On cogne à la porte, ce qui me sort de mes scénarios catastrophiques et hypocondriaques. J’ouvre.

Alexis, devant la porte, me sourit. Un sourire timide.

— Sarah m’a dit que tu pourrais m’aider…

— Peut-être. Entre, assieds-toi.

Il pénètre dans mon cagibi. Regarde autour de lui. Tire un seau et s’assoit dessus. Il semble très mal à l’aise.

Je brise la glace.

— Dis-moi… Peut-être me trouveras-tu bizarre, mais… Tu n’es pas venu m’apprendre que tu avais un cancer ou quelque chose du genre, hein ?

Alexis sourit à nouveau, cette fois plus fran- chement.

— Mon bilan de santé est excellent ! Je n’ai pas de cancer. Pourtant, il m’arrive de voir mon problème comme un cancer…

Il se rembrunit.

— Ce que j’ai à te dire doit rester entre nous. Peu de gens sont au courant… Mais je ne peux plus vivre avec ce secret.

Nerveux, Alexis se lève et se met à piétiner sur place.

— Parle, tu me fais peur.

— C’est très sérieux, ce que j’ai à te dire.

— Je n’en doute pas…

Il se rassoit.

— Je suis gay.

Je me serais attendue à tout, mais pas à ça ! Alexis si sportif, si balèze, si mâle… est homosexuel ?

— Tu en es sûr ? À notre âge, beaucoup de gens se posent des questions sur leur orientation…

— Non, j’en suis sûr. Je l’ai toujours su. Depuis mes premières expériences sexuelles, je pense à des gars quand je… enfin, tu sais quoi. Mes copains, eux, c’est sur des filles qu’ils tripent.

— Bon, alors, si tu es certain de ton identité… quel est le problème ?

— Le problème, c’est les autres. Je n’en peux plus de vivre caché, dans le mensonge. De faire semblant d’avoir des copines pour être comme tout le monde. Ça m’écœure, tu ne peux pas savoir à quel point. Et quand les gars de ma bande poussent des farces sur les gays… J’enrage.

— Pourquoi ne le leur dis-tu pas ?

— J’ai peur qu’on me rejette. Surtout mon père… Il va me ficher à la porte !

— Ben voyons… Tu crois qu’il pourrait faire ça ?

— On voit que tu ne connais pas mon père, toi ! Quand il voit deux gars s’embrasser à la télé, c’est à peine s’il n’appelle pas les diffuseurs pour les engueuler ! Un jour, il a dit que, s’il découvrait qu’un de ses enfants était fif, il l’enverrait dans un camp de redressement aux États-Unis. Tu sais, ces camps où on fait tout pour étouffer ton homosexualité…

— Oui, j’en ai entendu parler. Je trouve ça affreux. L’homosexualité n’est pas une maladie ! Mais en quoi puis-je te venir en aide ?

— Ben, je crois que je suis amoureux.

— Est-ce que ce garçon le sait ?

— Je ne crois pas. Mais on passe souvent du temps ensemble à jouer au handball, à s’entraîner…

— C’est un gars de ta gang de sportifs ?

— Oui.

— Lui, est-il gay ?

— Je ne sais pas. Et je ne sais pas si je peux prendre le risque de lui avouer tout ça. Pas tant de peur qu’il me rejette, mais plutôt à cause des réactions que ça risque de causer dans ma gang. Et si ça arrive aux oreilles de mon père… Ariane, qu’est-ce que je peux faire ? Si je le pouvais, j’aimerais les filles, mais je suis comme ça ! Parfois je me déteste…

— Holà ! Alexis, tu n’as pas de pensées suicidaires, j’espère ? Je sais que beaucoup de jeunes homosexuels font des tentatives…

— Non, non. Le sport a ça de bon. Avec tous mes entraînements, je n’ai pas le temps de penser à ce genre d’affaires-là.

— Je suis rassurée. Laisse-moi réfléchir et faire quelques recherches avant de te répondre.

— Tu vas m’aider, hein ?

— Oui, ne t’inquiète pas. Je ne te laisserai pas tomber.

C’est avec ce nouveau problème à régler que j’entame mon après-midi. Expression dramatique. Pendant que le prof parle de Cyrano de Bergerac et de son gros nez, moi, je pense à Alexis. En fait, son histoire me met en colère. Je n’en reviens pas qu’aujourd’hui, l’homosexualité soit encore pointée du doigt. Je trouve les humains tellement arriérés ! Pourquoi ont-ils si peur de la différence ?

— Ariane ! Tiens, chuchote Jessica derrière moi.

Elle me tend un bout de papier, que je déplie discrètement.

Ariane,

J’aimerais beaucoup que tu acceptes mon invitation. Ce week-end, mon beau-père me laisse son chalet à Saint-Sauveur pour les vacances de Pâques. Ça me ferait très plaisir que tu viennes. Il y aura Aby et Louise, « mes clones ». Si tu veux, tu peux même inviter Roxanne. Je sais qu’elle ne m’aime pas beaucoup, mais ça serait peut-être le bon moment pour qu’on apprenne à se connaître, elle et moi. Qu’en penses-tu ?

Jessica xoxo

Je me retourne et regarde Jessica qui me fixe avec des yeux suppliants. Je lui souris et lui fais signe que oui.

Il faut quand même que je demande la permission à mes parents, mais je ne crois pas que ça pose problème.

Roxanne, assise à côté de moi, piaffe d’impatience. D’un signe, je demande à Jessica si je peux passer le billet à Roxanne. Elle acquiesce.

Je crois deviner que le petit passage qui la concerne la touche. Sous ses dehors de brute, Roxanne est une fille au grand cœur qui souhaite la même chose que la planète entière : être aimée.

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