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Vous ne connaissez rien de moi



Description ajoutée par carroue 2023-08-30T16:28:42+02:00

Résumé

Aujourd’hui, vous m’avez rasé le crâne, vous m’avez marquée au fer rouge et maintenant vous m’insultez comme une chienne. Mais vous ne me détruirez pas. Vous n’aurez pas cette étincelle qui me pousse à continuer, envers et contre tout. Car, aujourd’hui, encore plus qu’hier, je suis forte d’un trésor inestimable. Un trésor que beaucoup d’entre vous passerez toute une vie à chercher et n’obtiendrez jamais. J’ai aimé. Et j’ai été aimée. »

Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme,...

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Classement en biblio - 37 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par DarkTales 2024-01-25T18:02:38+01:00

Ce qu'il ne sait pas, c'est que pour moi, embochée, ce n'est pas une injure. Il y a eu un moment , dans ma vie, où je me suis sentie plus allemande que française. Il y a même un jour où j'ai vibré en voyant le peuple allemand acclamer son Führer. L'Allemagne allait engendrer un monde nouveau, j'en suis persuadée.Tout ça c'est vrai. Tout ça, j'y ai cru. Même si c'est loin, maintenant. Je ne suis plus la même. À présent, j'ai trouvé d'autres raisons de vivre.

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Commentaires récents

Or

Il y'a quelques temps, j'ai vu un reportage sur "la tondue de Chartres" plus particulièrement sur la photo de Robert Capa. Je l'avais trouvé très intéressant.

Ici c'est l'histoire de Simone Grivise (la tondue de Chartres) que l'auteur nous retrace.

Un cas particulier de l'épuration après guerre. Des femmes accusées de collaboration horizontale, tondues et certaines lynchées par la foule.

C'est un roman à lire sans jugement.

Je recommande ce roman, on découvre Chartres et la vie de ses habitants pendant la guerre.

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Lu aussi

En s'inspirant de la célèbre photo de Robert Cappa “La tondue de Chartres” prise en août 1944 à Chartres Julie Héraclès signe une fiction historique, avec la Seconde Guerre mondiale en toile de fond et prête vie à cette femme tondue portant son bébé.

Simone, fascinée par la langue et la puissance de l'Allemagne, est prête à tout pour sortir de sa condition sociale, quitte à y brûler ses ailes.

Je suis très partagée quant à cette lecture.

J'ai apprécié la plume sans fioriture de l'auteure, la gouaille de Simone qui malgré son instruction, manque cruellement d'éducation, d'empathie pour les autres. On peut d'ailleurs se dire que le manque d'amour de ses parents la pousse à l'extrême. Toutefois, ce serait minimiser le fait qu'elle n'ait eu aucune compassion même pour sa meilleure amie, juive qui doit fuir. Elle vit son départ, comme un abandon… Comme si tout ne devait tourner qu'autour d'elle, de ses désirs et ses choix.

J'ai parfois eu de la compassion pour cette jeune fille, et même si j'ai parfois été tentée de me focaliser sur son histoire d'amour et ses sentiments, je n'ai pu, ni voulu, oblitérer ce qui se passe en périphérie de sa vie. Simone, écrase, broie, ignore et regarde de haut, ceux qui ne pensent pas comme elle, ceux qui l'empêcheraient d'obtenir ce qu'elle veut. Elle rêve sa vie, comme si le moule dans lequel elle est n'était pas le sien. Elle se jure d'être libre, d'être aimée, tout cela sans un regard pour les dommages collatéraux.

Mais il m'est impossible de comprendre que l'on puisse, par soif d'élévation sociale, ne pas voir ce qui se passe autour de soi. J'ai voulu la croire naïve, mais quelques phrases me font dire qu'elle ne l'était pas tant que ça.

J'ai à la fois détesté Simone et à la fois eu beaucoup de compassion pour elle, pour sa vie, son amour. Mais je ne peux cautionner sa collaboration. Sa jeunesse n'excuse pas tout.

Simone Grivise, personnage fictif de Simone Touseau, 23 ans, connue pour ses affinités affichées avec les soldats nazis pendant l'Occupation, et pour avoir entretenu une liaison avec Erich Göz, dont elle a eu un enfant. En 1943, Simone Touseau adhère au Parti populaire français (PPF), parti collaborationniste fondé par Jacques Doriot. Ce qui lui vaudra une peine de dix ans d'indignité nationale, prononcée par la chambre civique ainsi que deux ans et dix mois de prison.

On découvre, donc, la vie romancée d'une jeune femme reconnue coupable de collaboration pendant la guerre. J'ai parfois eu le sentiment que l'auteure lui trouvait des excuses, mais peut-on en trouver ? L'âge, est-il une excuse ? Je ne crois pas. du moins, j'ose espérer que non. Je suis déjà révoltée par toutes ces femmes et ces hommes qui ont retourné leur veste pendant cette sombre période, alors je ne peux pas excuser ce manque d'empathie, ni de compréhension.

Je peux comprendre que l'on puisse tomber amoureux d'une personne de l'autre camp, mais il ne faut pas minimiser les choses. Surtout qu'ici, Julie Héraclès, prête plus d'empathie à l'homme aimé qu'à Simone elle-même.

Les tondues ont servi d'exutoire et ce n'est effectivement pas glorieux, sachant que certains, étaient du côté de l'occupant…

Julie Héraclès assume l'histoire romancée : « Ce que j'ai fait, ce ne sont pas des recherches d'historien, ce sont plutôt des recherches pour m'imprégner d'une époque, de la manière dont on vivait, dont on parlait. J'ai lu des ouvrages d'historiens, mais très peu. » « J'ai ajouté des épisodes aux événements qu'on connaît déjà, c'est pour ça que c'est un roman. J'ai pris beaucoup de libertés avec la vérité historique. »

L'histoire de la vraie Simone a été largement décortiquée dans La Tondue de Gérard Leray et Pierre Frétigné et ce n'est certainement pas la victime qu'en fait l'auteure.

Même si je n'oublie pas que ce sont deux histoires différentes, je ne peux me détacher de la grande Histoire.

« Les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c'est pareil… » – Philippe Claudel : Les Âmes grises

Je reconnais pourtant de belles qualités dans le récit, des réflexions intéressantes sur le bien et le mal, une plume très visuelle et rythmée, même si parfois, j'ai trouvé que la narratrice avait plus de la jeune fille actuelle que de celle des années 40.

Je suis par ailleurs, assez surprise car ce livre ressemble étrangement à "Des jours et des nuits à Chartres" de Henning Mankell....

https://julitlesmots.com/2024/03/27/vous-ne-connaissez-rien-de-moi-de-julie-heracles/

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Or

Une belle découverte ; J'ai trouvé ce roman très abouti ,aussi bien sur le plan de l'écriture, de la narration que de la construction et de la recherche documentaire. D'emblée on est plongés dans la dernière journée du récit et on fait connaissance de Simone à la fois fière et courageuse , qui va affronter le jugement de ses concitoyens , autoproclamés gardiens de la morale , lors de cette toute fin d'occupation allemande. Les chapitres suivants nous permettent de revenir sur son parcours , qui ont forgé sa personnalité et lui ont fait faire des choix, pas toujours heureux , mais assumés . Elle passe d'une adolescente ambitieuse mais aveugle à son environnement , à une jeune femme qui a mûri, souffert , mais appris de ses erreurs. La période était trouble...mais l'actualité nous montre que l'histoire a vite fait de se répéter et que les jugements hâtifs pour aller dans le sens de l'histoire, ne sont pas forcément les plus éclairés.

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Commentaire ajouté par Exuline 2024-02-20T11:34:27+01:00
Argent

Lorsque j'ai postulé pour obtenir ce roman en lecture audio, je ne connaissais rien de la polémique qui entourait ce premier ouvrage de l'autrice. J'aimais le synopsis et c'est tout. J'avais sûrement croisé un jour cette photo dans un livre d'histoire au collège ou au lycée mais je n'en gardais pas forcément souvenir. Pourtant j'ai pu rencontrer lors de mes nombreuses lectures le thème de l'épuration sauvage faite à la Libération et c'est souvent un sujet qui me met mal à l'aise car nous n'avons pas vécu cette période, et je ne peux juger les sentiments de frustration pour les uns ou les sentiments d'impuissance pour les autres. Bourreau ou victime, le noir n'est pas toujours noir et le blanc non plus, une période qui ne pouvait tolérer le gris, mais c'est ainsi.

Je vais donc vous donner mon ressenti sur ce roman de par sa forme et je reviendrai dans un second temps sur cette polémique et ce que j'ai ressenti en en prenant connaissance.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice dont le vocabulaire reflète parfaitement le niveau social de Simone Grevisse qui va vouloir par tout les moyens s'élever sans jamais y parvenir véritablement. Ce roman est donc une fiction d'une femme qui sera tondue à la fin de la guerre pour sa collaboration horizontale avec l'ennemi. Inspirée par Simone Tousseau, dont les historiens ont retracé les étapes clés de sa vie, Julie Héraclès va combler les trous avec son imagination. Elle nous raconte la vie de cette femme sur une courte journée (libération de Chartres) alternant avec une période plus longue remontant au temps où elle était une élève studieuse. L'histoire est cohérente et réaliste.

J'ai découvert un personnage imbue d'elle-même, fière et orgueilleuse. Bon petit soldat, bonne élève mais pas si intelligente que ça. Ce n'est pas parce qu'elle a de bonnes notes qu'elle est capable de voir le monde dans son ensemble comme il est . Simone ne réfléchit pas, elle va se fondre, elle observe et reproduit les autres toujours dans cette volonté de fuir sa vie qu'elle juge miséreuse.

Aucunement, l'autrice ne dédouane Simone, ne prend son partie ou l'excuse. Elle raconte juste ce qui a pu être sa vie. Son orgueil, sa volonté incommensurable de reconnaissance pour une nation forte qu'elle ne reconnait pas en la France. Cette fascination de cette langue allemande qu'elle aime tout simplement et surtout ces œillères qu'elle porte et qui l'empêchent de voir plus loin d'écouter les autres. Un livre extrêmement bien documenté, très intéressant, où le lecteur reste en recul pour mieux appréhender son histoire et comprendre comment on peut choisir le mauvais camp.

Mais voilà, par certains aspects, il est facile de prendre pitié d'elle, en particulier, son rapport avec les hommes, ce qu'elle a subi, ces situations qui font que finalement ce n'est pas vraiment sa faute, que ce n'est pas véritablement sa faute, qu'elle est un dommage collatéral. C'est cette familiarité, cette empathie que nous ne pouvons que ressentir en lisant cette fiction qui, je pense, est au cœur de la polémique de cet ouvrage.

Car dans la vraie vie, Simone Tousseau est une pronazie notoire. A l'antipode de la réalité historique, Julie Héraclès dresse un portrait d'une femme s'inspirant de faits réels. Trop réels. Je me pose donc la question que lorsque l'on écrit un roman, a-t-on le droit de déformer la réalité, de s'approprier des personnages ayant réellement existés pour en faire une œuvre de fiction, qui va forcément déranger. Est-ce une volonté de choquer ? Une volonté d'avoir une notoriété fulgurante dès son premier roman achevé ? Est-ce que Julie Héraclès a tout simplement prémédité cette controverse pour qu'on parle d'elle ? Simone aurait pu vivre dans une autre ville, aurait pu porter un autre prénom, aurait pu avoir un garçon, aurait pu avoir la même histoire et elle n'en aurait pas été moins intéressante. Mais la volonté de l'autrice de poser une main délicate sur cette épaule de fiction qui ramène à la réalité des faits historique, je peux comprendre que ça ne passe pas.

L'autrice dans une interview affirme avoir pris beaucoup de libertés avec la vérité historique, mais n'est-ce pas de ce fait une sorte de propagande à part entière ? Son roman devient un support de persuasion propageant une opinion fausse influençant par la même le lecteur en lui procurant de la sympathie. Sorte de manipulation mentale en mêlant vraies et fausses informations.

Je suis donc plutôt dubitative sur ce roman, que j'ai trouvé plaisant à découvrir mais je ne peux m'empêcher de le dissocier à la réalité des faits. Julie Heraclès voulait humaniser son personnage, c'est chose faite. Suis-je capable de sortir du contexte, sans doute moins et donc ça me dérange tout simplement.

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Commentaire ajouté par Loloduf 2024-01-23T15:03:20+01:00
Bronze

Le 16 août 1944, à Chartres, le photographe Robert Capa a immortalisé une femme, tondue, le visage incliné vers son nourrisson, conspuée par la foule. Julie Héraclès a imaginé le passé de cette femme de la petite enfance jusqu’au jour fatidique de la photo. Dans ce récit à la première personne, Simone nous dépeint une enfance dans un milieu ouvrier chrétien puis un attrait de plus en plus fort pour la culture allemande qui dérive ensuite vers l’idéologie nazie en période d’occupation. Le personnage est amoral, égoïste et frustré (par une ascension sociale ratée de ses parents) et il est difficile de s’y attacher mais l’histoire reste prenante. Un premier roman qui marque le début prometteur d’une belle carrière.

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Bronze

Une lecture qui relate la vie d’une femme qui vivait pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Une femme qui était en France mais pour l’Allemagne. Par amour du pays mais aussi de l’homme à qui à tout donner, jusqu’à la naissance d’un enfant.

À la fin de la guerre elle passe à tonte, puisque l’histoire se passe à Chartres. Mais pas qu’à d’autre supplices aussi.

Je ne crois pas que c’est une histoire vraie mais c’est relater de faits réels.

C’est un roman qui ce lit rapidement cependant je n’ai pas du tout aimé le style. Je l’ai trouvé beaucoup trop vulgaire il n’allait pas avec l’époque selon moi.

Néanmoins, j’ai beaucoup aimé le côté féministe de par son point de vue entant que femme, de la question de l’avortement, de la gravité d’être mère sans être marié, etc.

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Diamant

J’ai adoré ces moments de lecture.J’avais peu de connaissance sur les amours entre les camps opposés lors de la Deuxième Guerre Mondiale. Basé sur des faits réels ce livre nous porte à réfléchir sur les amours vécues à cette époque. Ces amoureux n’étaient sûrement pas des traîtres ou autres noms péjoratifs. Ils étaient tout simplement des personnes amoureuses.

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Diamant

Ce roman s’inspire de faits réels mais ne prétend aucunement être une restitution historique. Les dates et les lieux ont été, pour la plupart, respectés mais l’enchaînement des événements est pure fiction.”

Tels sont les premiers mots de ce roman, Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès.

Il semble que ce roman qui s’inspire de faits réels soit à l’origine de polémiques diverses. Je vous dirai donc l’essentiel : j’ai l’ai beaucoup apprécié et vous invite à le découvrir par vous-même.

C’est un roman sur une période très particulière de l’histoire de la France (l’épuration avec la libération en 1944), une période sensible qui laisse encore des souvenirs bien amers et douloureux dans les esprits. Il s'inspire d’une photo très connue de Robert Capa, représentant une femme tondue avançant dans la foule, son enfant dans les bras (la tondue de Chartres).

C’est un roman fort porté par une plume qui ne s’embarrasse pas de fioritures. Le langage employé pour faire parler Simone est cash et sans subtilité, brutal, mettant d’autant plus en exergue le caractère dur du personnage, un personnage comme “possédé” parfois par la haine des autres : “C’est à cette époque, qu’une drôle de boursouflure commence à me pousser à côté du cœur. Une poche remplie de bile, acide. La terre entière me débecte.”

Chacun a lu ou lira ce roman avec ses propres filtres, son vécu, son passé ou celui de ses aïeux, ses peurs, ses colères, son éducation …

J’y vois pour ma part un roman qui nous rappelle, s’il en était besoin (et c’est le cas par le temps qui courent), combien le fascisme, l’intolérance, la peur de l’autre, a fait de ravages et comment la nature humaine parfois bien faible est capable de se comporter en dehors de tous principes raisonnables et d’humanité. N’oublions jamais …

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Or

Le journal intime de Simone Grivise, "embochée" et "collabo"

Retrouvez ma chronique sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant:

https://www.aikadeliredelire.com/2023/07/lu-et-approuve-vous-ne-connaissez-rien.html

Chartres, août 1944: Simone Grivise, qui a aimé un soldat allemand nazi, Otto Weiss, pendant l’Occupation doit affronter la haine et le mépris après la Libération.

Vous ne connaissez rien de moi est le portrait d’une femme libre et passionnée, qui a vécu une histoire d’amour interdite et qui assume complètement ses choix.

Attention: Ce roman historique est librement inspiré de la photographie La tondue de Chartres, de Capa.

Pour ma part,

Voici un roman époustouflant aux thèmes aussi larges que controversés.

Écrit à la première personne avec un registre de langage à faire fuir le plus grossier des charretiers mais dont la maitrise et la dextérité relève de la sophistication et en alternant les époques pour créer du suspense et du contraste entre le présent et le passé, l'auteure nous plonge dans le destin tragique de deux amants interdits pendant l'occupation allemande.

Mais pas que.

Le récit est avant tout l'histoire d'une famille d'après-guerre qui rêve d'ascension sociale. À sa tête, la mère Grivise qui a dû maintenir cahin-caha les affaires familiales tandis que le père Grivise, ancien soldat de la Grande Guerre se contente de vivoter dans son ombre, honteux de n'avoir jamais combattu au front avec honneur bref le genre à fuir dès que possible. Puis il y a les deux filles: Madeleine, la grande sœur dévouée et Simone, sur qui reposent tous les espoirs. En effet, Simone a droit à l'école privée, des cours particuliers en dépit d'une situation générale de plus en plus précaire.

Malgré une scolarité consciencieuse, Simone est victime de sa naïveté et de la misogynie propre à cette époque d'entre-deux guerres. Comme dans un journal intime, elle se confie et raconte, dans un langage graveleux mais libérateur dont elle a le secret, des situations difficiles et injustes. Je vous épargne les détails, vous les découvrirez en lisant le livre.

Enfin, c'est le roman de la ruine d'un fanatisme de jeunesse hitlérienne: avec la maturité et forte de son amour pour Otto, Simone réalisera que le régime nazi, qu'elle admirait tant autrefois, n'est qu'un miroir aux alouettes derrière lequel se dissimule l'Horreur. Mais pour l'heure, il est trop tard ...

Je salue l'immense prise de risque de l'auteure en traitant le thème tabou de la collaboration pendant l'occupation allemande, un sujet à controverse à prendre avec d'infinies précautions. Un premier roman tout simplement prodigieux!

+ À lire pour comprendre pourquoi et comment d'autres choisissent ou se résignent à collaborer avec l'ennemi: de la genèse de la lâcheté à la trahison suprême. Et à relire avec du recul et une grande ouverture d'esprit, juste pour écouter la voix de ceux à qui plus rien ne sera jamais pardonné.

- S'abstenir si vous êtes du genre impatient et pour éviter toute polémique: au début, pour des raisons qui lui sont propres, Simone fera l'apologie du nazisme et de l'occupation allemande avant de connaitre toute la vérité. Prévoir de bien lire jusqu'à la toute fin pour assister à son changement de pensée.

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Julie Heraclès donne une autre voix à la jeune femme photographiée par Robert Capa, le 16 juin 1944, que l’on nomme la “Tondue de Chartres”. En alternant les chapitres qui enchevêtrent le présent de l’arrestation et son passé, une Simone Grivise se raconte et se dévoile, différente de la femme photographiée, dans ce premier roman.

Brins d’histoire

Dans la ville de Chartres, son enfance est assez choyée dans un foyer de commerçants. Sa mère est aigrie par les faillites successives et se réfugie facilement dans l’alcool. Son mari est toujours effacé et subit les invectives incessantes de sa femme. Néanmoins, assez rapidement, Simone découvre que cet homme n’est certainement pas son père. Madeleine, sa sœur, devenue institutrice, est considérée depuis toujours comme la bonne à tout faire de la maison.

Mais la petite Simone bénéficie d’un statut privilégié en intégrant des écoles privées tenues par des religieuses. Pourtant, elle se vit comme une victime, harcelée et dévalorisée. C’est en priant Sainte Bernadette qu’elle découvre la force de se battre. Simone garde une propension à se sentir victime, rejetée, incomprise et toujours mise à l’index.

D’ailleurs lorsque son amie Colette Klein est obligée de fuir les violences antisémites, Simone est incapable d’empathie et vit son départ comme un abandon et même une désertion !

Puis, vint l’adolescence où va s’accélérer toute son histoire!

Simone Grivise très différente de la vraie “Tondue”

Outre que la Simone de Julie Héraclès a une fâcheuse tendance à parler comme une jeune femme d’aujourd’hui, ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangée dans ce roman. Néanmoins, dès le début, il est difficile d’adhérer à son propos tant le décalage est prégnant.

L’histoire de Simone Touseau, la vraie “Tondue” de Chartres, a été racontée par des historiens à partir de documents d’archives et de la rencontre des survivants.

Julie Heraclès transforme Simone Touseau, aux positions notoirement fascistes en une Simone Grivise, toujours déçue par les autres, son amour avec Otto, soldat allemand, l’apaisant d’un traumatisme.

Mais, dès 1935, la vraie “Tondue” de Chartres dessine sur des cahiers des svastika (croix gammées). Et, son adhésion au PPF (seul et unique parti nazi français) signifie sa véritable approbation aux valeurs fascistes nazies, et non un compagnonnage de proximité, comme le laisse sous-entendre Julie Héraclès.

Est-ce vraiment important ?

La photo de Robert Capa illustre dans notre inconscient collectif la période trouble de l’épuration à la Libération, ressentie pas l’Extrême droite de l’époque comme une véritable humiliation. Gommer les encagements connus, volontaires et assumés, de Simone Touseau pour servir une Simone Grivise, aigrie, ayant épousé les thèses nazies juste par opportunité et par attirance amoureuse me déplaît fortement !

Et, mettre en avant cette Simone Grivise, c’est à mon sens, estomper pour rendre plus acceptable le parcours de Simone Touseau pour tenter d’effacer les valeurs qu’elle a défendues, revendiquées et mises en pratique dans sa propre ville, selon les recherches des historiens.

C’est aussi mettre en avant, dans notre société du buzz permanent, la Collaboration qui a sévi à une certaine époque. D’ailleurs, en ce sens, le titre est très réussi ! Et comme, l’histoire de Simone Grivise épouse fortement les thèmes actuels (le traumatisme sexuel, le harcèlement, l’abandon, etc.), il est aisé de s’identifier et d’en comprendre son succès.

En résumé

Le roman, Vous ne connaissez rien de moi, est une fiction librement inspirée de la photographie de Robert Capa. Il n’a rien à voir avec la véritable histoire de Simone Touseau, la femme appelée depuis “La Tondue de Chartres”.

Julie Héraclès présente une forme édulcorée, certes bien écrite, même si la manière de raconter sa Simone semble peu crédible. Seulement, son parti pris, en donnant à l’héroïne une nouvelle vie romancée, banalise le vécu des collaborationnistes de la seconde guerre mondiale, ce qui est regrettable !

Suite de la chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2023/08/31/julie-heracles/

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Activité récente

Greeny l'ajoute dans sa biblio or
2024-04-25T07:58:43+02:00

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