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Commentaires de livres appréciés par Cacoethes-scribendi
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Dans ce roman américain qui se passe chez les mormons dans les années 70, Loretta, 15 ans, se retrouve la seconde épouse d'un homme de 45 ans. En effet, dans cette secte/religion aussi il y a des fondamentalistes, des polygames (ce n’est pas la norme), et ses parents décident de la marier en tant qu’« Epouse-Sœur » pour la remettre dans le droit chemin après quelques frasques de l’adolescente. Car Loretta n’a jamais supporté cette vie sectaire et ne rêve que d’une chose : une vie normale, telle qu’elle la voit dans les publicités sur lesquelles elle fantasme.
Malgré son mariage qui ressert encore plus son carcan sur elle, la jeune fille ne renonce pas à son idéal de liberté : chaque rencontre peut constituer une porte de sortie...
La narration est bien rythmée, mais elle est coupée par des pages qui tournent autour d'un cascadeur américain auquel il est difficile de trouver un intérêt - autre qu'une métaphore filée sur les risques à prendre pour vivre la vie que l'on veut...
J'ai aussi trouvé que la psychologie des personnages n'était pas assez explicite. On sent qu'elle est assez fouillée, mais j'aurais aimé me sentir plus proches des héros. Cependant, Loretta a un côté Antigone (indépendante, intrépide) qui m'a beaucoup touchée, surtout dans les dernières pages !
J’ai pleinement dégusté ma lecture et, pour une fois, j’ai pris mon temps pour lire ce pavé, réaliste, sensible et bourré d'intelligence.
Ifemelu quitte le Nigeria et son amoureux pour étudier aux USA. Elle découvre d'autres difficultés que celles de son pays d'origine, un autre type de pauvreté et surtout prend conscience qu'elle est NOIRE et perçue avant tout comme telle. Dès lors, elle passe par plusieurs phases pour savoir quelle vision elle souhaite donner d'elle-même et ses observations la mènent à créer un blog à propos de la « race », qui devient vite très populaire. Ifemelu reste 15 ans aux États-Unis, avant de décider de retourner vivre au Nigeria...
Ces 600 pages ont été très agréables à lire. Les rythmes entre l'intrigue et les réflexions socio-philosophico-culturelles sont très bien menés : je ne me suis jamais ennuyée, sauf à un petit moment, au deux-tiers du roman, où je n'en pouvais plus du mot « race »…
Les réflexions sur ses relations, ses cheveux, son accent, etc. sont captivantes, quoique parfois un peu trop intellectualisées à mon goût, mais heureusement l'histoire d'Ifemelu permet de relancer rapidement et efficacement l'intérêt !
C'était passionnant de découvrir les cultures américaine et nigériane par son biais. Je dois aussi parler d'Obinze, le second personnage principal, qui m'a beaucoup touchée dans son désir de droiture.
Il y a plein de choses dans ce livre. Des réflexions intelligentes sur les différences de cultures, sur la perception de la « race », sur les États-Unis. Des relations humaines très réalistes et incroyablement touchantes. Une histoire de femme forte qui ne fait aucune concession pour atteindre ses idéaux de vie, un destin inspirant.
J'ai appris des choses, j'ai vibré avec Ifemelu et Obinze, j'ai réfléchi. C'est exactement tout ce que je demande à un roman !!
Tout bascule lorsque la misère s'abat sur eux. À ce propos, je regrette un peu que le roman ou des notes de bas de page n'explicitent pas un peu plus le contexte, car les cours d'Histoire sont bien loin pour se rappeler précisément les événements en Corée dans les années 90...
La famille est éclatée. Après avoir vécu dans une grotte avec son père, sa grand-mère et une de ses sœurs, Bari passe en Chine, puis des passeurs l'emmènent jusqu'à Londres, dans les conditions que le mot "passeur" peut laisser imaginer dans sa pire conception.
Elle met alors à profit ses dons pour véritablement soigner ses clients dans un salon de massage. Bari découvre alors d'autres cultures, d'autres vies naufragées.
Ce roman historique flirtant avec le fantastique fut atypique. Entre mysticisme et réalité, il évoque de nombreux sujets brûlants d'actualité (accueil des réfugiés, djihadisme...). Le ton, assez neutre, ne m'a peut-être pas permis de vraiment m'immerger dans la vie de Bari, j'aurais apprécié des développements plus amples. Malgré tout, ce roman m'a touchée et a trouvé quelques échos en moi...
Dans la première partie sont retracées les péripéties du diamant en Orient. On débute par des hypothèses, car si des diamants similaires sont mentionnés dans les textes les plus anciens, rien ne permet d'affirmer avec certitude qu'il s'agit bien du Koh-i-Noor... Des Moghols au 16° siècle, il passa en Iran, puis chez des seigneurs Afghans et sera possédé par les maharajas du Pendjab avant d'être « cédé » à la Couronne britannique en 1849 (en même temps que la souveraineté du Pendjab).
Cette première partie est assez fouillis, c'est difficile de suivre tous les épisodes historiques sur trois siècles !
La deuxième partie s'attache à la vie londonienne du Koh-i-Noor, avec notamment l'Exposition Universelle de 1851 et, suite à la déception de l'opinion publique, sa retaille pour le rendre plus scintillant et conforme aux canons occidentaux, mais qui lui fera perdre la moitié de son volume !
Se déroulant dans un laps de temps plus restreint, cette partie a été plus facile à lire.
Finalement, il y a deux raisons pour lire cet essai. Soit on s'intéresse à l'histoire de cette gemme mythique, auquel cas sans aucun doute il sera passionnant. Soit il peut être un prétexte pour découvrir un pan de l'Histoire sous un angle original, auquel cas c'est assez réussi, mais aurait mérité d'être un peu plus étoffé pour éviter de perdre son lecteur. Car on s'intéresse plus aux personnages marquants ayant approchés le Koh-i-Noor qu'à la pierre elle-même !
C'est peut-être la première fois que je lis un essai historique et, dans tous les cas, la première fois où ce n'est pas une biographie. Je suis donc sortie de ma zone de confort, mais j'ai le sentiment d'avoir appris beaucoup de choses - l'avantage de couvrir une période aussi longue.
Je souligne que les quelques pages illustrées au milieu du livres, avec sculptures et peintures, sont très utiles pour se donner une idée des personnes et des objets – par exemple le fameux Trône du Paon.
Pourtant, l'idée de base était bonne : lier l'histoire d'un jeune garçon avec celle de la jeune Inde, en mêlant historique et fantastique.
Mais il aurait fallu éviter les phrases trop longues et alambiquées, les digressions qui partent dans tous les sens, éviter les métaphores et allusions obscures…
J'ai lu certains passages avec beaucoup de plaisir, mais la plupart du temps, tout était juste trop lourd...
J'ai donc lu les cent dernières pages en diagonale, quelque chose qui ne m'arrive jamais mais je n'en pouvais juste plus !
Il faut dire que le format de mon édition n’a pas aidé : en plus d’exiger de la concentration, la typographie était petite et serrée, ce qui, accentué par le fait que c’était un grand format, fait que les pages se tournent trèèès lentement et donne vraiment un sentiment de frustration (et pourtant habituellement, ce n’est pas quelque chose auquel je fais attention).
Je suis vraiment déçue, mais ce sont des choses qui arrivent !
Impossible de résumer l'histoire - je spoilerais.
Je vais me contenter de poser le décor. En 1962, la jeune Sue, orpheline ayant grandi dans la racaille londonienne, se voit proposer d'escroquer une riche héritière. Et là... rien - rien ! - ne se passe comme on pouvait le prévoir.
Les deux premières parties suivent le même rythme : un début lent et un crescendo qui finit à son apothéose. La fin de la première partie m’a laissée pantelante de plaisir, tant j’étais heureuse d’avoir été aussi menée par le bout du nez !
Il y a énormément d'actions et de retournements de situations, on tremble pour les héroïnes et c'est très dur de lâcher le roman ! Raison pour laquelle j’ai dévoré ce pavé de 750 pages en très peu de jours.
Petit bémol : certains éléments sont tirés par les cheveux ou trop faciles pour résoudre une situation. Mais ça reste infime par rapport au plaisir que j'ai pris à lire ce livre.
J'ai été choquée, émue, indignée, inquiète... ce maelström d'émotions à lui seul suffit pour justifier mon enthousiasme ! Mais les décors plantés par Mme Waters sont plus vrais que nature, l'âme humaine est finement analysée et j'ai un faible pour les personnages qui parlent façon argot ou patois, comme Sue, ce qui fait autant de raisons de m'enthousiasmer pour ce roman, alors même que ce n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais de la part d’un roman qui promettait une descente dans les « cercle interlopes de la bibliophilie érotique » : pour en rassurer certains et au risque d’en décevoir d’autres, ce roman est loin d’être sulfureux et est à peine érotique – pas plus que peut l’être un roman habituellement.
Une ville imaginaire dont les habitants sont divisés en six clans, chacun possédant une magie agissant sur des éléments différents. Mais vivent également en marge de la société les orklas (hors-clans), les parias bannis pour des raisons particulières, dont fait partie Érine depuis ses 17 ans.
A priori, rien de hautement original, et pourtant tout cela fonctionne bien. Des éléments de contexte supplémentaires sont instillés au fil du récit et donnent corps à cet univers.
Les personnages, principaux comme secondaires, sont tous très attachants. Cela manque peut-être de psychologie : le récit est à la première personne du singulier (et au présent, d'ailleurs) et pourtant l'héroïne reste plate et sans rien de très particulier, c'est dommage !
Tout comme l'écriture, qui est elle aussi banale et sans attrait spécifique, ce qui peut plaire à certains mais n'est pas une qualité pour moi, bien au contraire…
En revanche, j'ai beaucoup aimé la modernité du discours sur les ressources qui ne sont pas inépuisables ! C'était une très jolie métaphore qui pourra faire réfléchir les ados qui liront ce roman.
Un roman détente sympathique, avec de l'action et un message intelligent : je le conseille aux amateurs de Fantasy YA :)
Huit familles dans un immeuble, dans les années 60. Chaque chapitre s'intéresse à l'une d'elle, en particulier à l'épouse. Le narrateur est omniscient, donc le lecteur découvre en fait l’état d’esprit de presque chaque habitant de l'immeuble.
Et ce n'est pas tout rose. Quasiment chaque femme a une obsession ménagère (laver les escaliers de l'immeuble, cirer son linoleum, nettoyer ses plantes...) tout en essayant de contenter au mieux son mari, soit sincèrement, soit hypocritement, soit par peur. Pour les époux, la galerie est variée : l'absent, celui qui voudrait travailler à domicile, le violent... Certaines familles sont classiques, certains couples sont pathétiques, certaines situations sont tristissimes. Sur huit, une ou deux familles seulement sont heureuses et saines !
En dehors de cette vision un peu déprimante de la femme et de la famille, je n'ai pas compris ce que l'auteure voulait faire passer. Même les relations entre voisins ou leur curiosité ou voyeurisme ne sont pas vraiment exploité.e.s.
Je ne suis donc pas pleinement satisfaite de mon premier roman norvégien, mais ce n'est que partie remise !
L'univers était pourtant prometteur : un contexte celto-gaulois, assez original en Fantasy (surtout la partie gauloise !), avec un jeune roi déshérité, des guerriers, de la violence, des mythes... Malheureusement, trop de défauts pour que ce roman soit un vrai plaisir à lire.
En premier lieu, il nous plonge directement dans le bain sans vraiment se soucier de donner des éléments contextuels pour éclairer son lecteur, qui reste dans le flou une bonne partie de sa lecture, si ce n'est pendant toute sa lecture...
Ensuite, trop de noms de personnages, de lieux, de tribus. On s'y perd totalement, surtout qu'ils sont dans le même style...
Enfin, malheureusement, le lexique qui était si fin et riche dans Gagner la guerre est ici parfois tellement recherché qu'il alourdit le récit et le dessert complètement, surtout conjugué aux deux points précédent...
Cependant, la deuxième partie du roman se lit plus facilement que la première. On entrevoit une sorte de boucle temporelle, le rêve se mêle doucement à la réalité et ça donnerait presque envie de lire le second tome (en espérant que les défauts relevés soient imputables à une mise en place du récit...).
Ma lecture a donc été de moins en moins laborieuse, mais je suis tout de même bien contente de passer à autre chose !
J'avais tout faux !
Certes le narrateur principal est un chat, mais avec un sacré caractère et un point de vue très réaliste et intéressant.
Mais ce chat est un prétexte pour raconter un récit doux et émouvant. En effet, Saturo cherche une nouvelle famille pour son compagnon et les deux compères parcourent donc les routes japonaises pour trouver le parfait adoptant pour Nana, parmi ses vieux amis.
À chaque retrouvaille, c'est un pan du passé et de la personnalité de Satoru que l'on découvre, avec sa gentillesse et son incroyable loyauté. On voit toutes les petites nuances dans l'amitié que ses amis lui portent, parfois entre admiration et jalousie pour cet ami qui est une bien belle personne...
D'ailleurs, le roman prend rapidement un tour émouvant puisqu'on réalise très vite qu'il n'y a pas 36 raisons qui pourraient pousser Satoru à se séparer de son vieil ami... Heureusement, les parties du point de vue de Nana allègent le récit, tout en lui donnant – étonnamment ! – une certaine profondeur, parfois philosophique.
Les amitiés préservées et l'amour entre maître et animal, voilà les deux principaux thèmes de ce livre, qui est particulièrement réussi.
C'est un roman d'une vraie finesse et d'une grande douceur, que j'ai énormément aimé découvrir et que je recommande chaudement à n’importe qui !
Dans Ma cousine Rachel, l'ambiance est assez légère, champêtre. Tout comme dans Rebecca, le narrateur est un personnage un peu naïf et qui ne sait à qui se fier... Ici Philip, 24 ans, dont l'oncle et tuteur est décédé brutalement peu après son mariage avec... une cousine Rachel. Les doutes qui se profilent sont-ils infondés, dus à une extrême paranoïa, cousine Rachel est-elle gentille mais un peu dépensière, ou bien pire ?
Toutes les questions sont en suspens et on avance en douceur, pour notre plus grand plaisir !
Le mystère et les doutes surviennent à pas de velours, mais à aucun moment l'atmosphère n'est angoissante. Le jeune Philip est presque ensorcelé par sa douce cousine et refuse de prendre en compte tous les indices et les avertissements. En ce sens, j'ai été un peu déçue car sa psychologie était relativement grossière, alors que certains autres aspects psychologiques sont finement analysés !
De la même façon, la fin est brutale et peut-être même un peu injuste, car on n'a pas eu le temps de vraiment comprendre Rachel et ses motifs : à chaque lecteur de se faire son opinion ! D'ailleurs, j'aurais beaucoup aimé parler de ce roman de vive voix avec un.e autre lecteur.rice, pour vérifier et confronter mes impressions…
Une bonne lecture, mais qui ne vaut pas le coup de massue qu'avait été Rebecca !
Dans ce livre de 200 pages, Deb nous raconte l'épisode traumatisant de sa vie : le naufrage d'un yacht dont elle faisait partie de l'équipage, dans les années 80.
Dès le début, elle le sentait mal : le skipper paraît bien mou, il ramène sa copine sur le bateau malgré l'interdit et le dernier coéquipier est infect, misogyne et escroc. Malgré tout, elle reste : elle veut de toute façon rejoindre la Floride...
Les quelques jours de navigation qui s'annonçaient simples deviennent un pur cauchemar quand le skipper prend les mauvaises décisions. Deb ne peut plus compter que sur Brad, le seul qui garde la tête froide à ses côtés quand tout bascule...
Cinq personnes dans un bateau de sauvetage. Les requins rôdent, les tensions montent, la fatigue, le froid et la soif deviennent insupportables... Debbie nous raconte ces quelques jours d'enfer avec acuité : chaque détail est analysé, à la fois avec les sensations du moment et avec le recul de la narration.
L'écriture n'est peut-être pas exceptionnelle, mais ce n'est pas ce qui m'importe en lisant une autobiographie : je recherche avant tout des émotions et des sensations que je sais bien réelles. De ce point de vue j'ai été servie et je ne peux que vous conseiller cette lecture, qui m'a fait penser à la fois à L'histoire de Pi de Yann Martel (<3) et à Le grand marin de Catherine Poulain, lu l'année dernière.
Sept adolescents ont grandi ensemble sur une petite île de la mer Baltique. 30 ans plus tard, Lea retourne sur l'île de son enfance et perd la mémoire suite à un accident de voiture dans lequel sa sœur, Sabina, perd la vie. Pour essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, elle revient sur les lieux et refait connaissance avec ses vieux amis. Elle réalise rapidement que tout tourne autour de la disparition de son amour de jeunesse, membre de la bande, en 1990...
Nous suivons en parallèle deux enquêtes, à quelques mois d’intervalle : celle de Sabina, qui avec son flair de flic et son recul psychologique démêle rapidement la vérité et celle de Lea, perdue, qui tâtonne entre présent et passé...
Dans ce roman, l'ambiance n'est pas de celles que j'apprécie le plus : froide, rugueuse, grise.
C’est d’autant plus accentué par sa lenteur ! Le rythme est extrêmement lent, trop lent. Pendant les deux tiers de ma lecture, mes pensées me ramenaient régulièrement dans l'instant présent hors de l'histoire ! C'est assez rare en ce qui me concerne pour le noter...
Cependant, les cent dernières pages nous tiennent en haleine. J'ai particulièrement apprécié que la fin ne sorte pas totalement de nulle part, sans être entièrement prévisible. Et elle est relativement chouette, finalement.
La psychologie des personnages est plutôt bien faite, que ce soit dans la dynamique de ce groupe d'amis et son évolution ou dans la relation entre haine et indifférence des deux sœurs.
Un thriller finalement plutôt pas mal, particulièrement si vous aimez les rythmes lents et posés ou le contexte de l'Allemagne de l'Est post-réunification :)
Je m'attendais à un petit conte tout mignon sur les rapports amoureux à l'adolescence, mais il faut en fait prendre le résumé au pied de la lettre : le narrateur est tombé du 5ème étage et nous raconte son histoire depuis un lit d'hôpital. Oups.
Comme Wilco a une façon assez optimiste de voir la vie, ce livre n'est presque pas triste. Il ressemble à une fable moderne, avec ses exagérations (les parents : profs doux dingues et touchants) et ses sourires émus (la sœur prête à tout et le copain un peu perdu).
Parfois, le narrateur s'aventure au-delà de son lit d'hôpital. Cela fait tout drôle, car on ne sait pas s'il nous raconte la réalité ou s'il l'imagine ou si nous sommes à la frontière entre les deux ? Au début cela m'embêtait de ne pas savoir, mais à la fin j'ai réalisé que ça n'avait pas d'importance : nous sommes transportés, comme dans un rêve, dans les espoirs et les possibles de ce petit garçon si proche de la mort.
C’est lors d'une rencontre avec Claire Castillon que j’ai réalisé que tout l’enjeu était là, que dans son lit d’hôpital, Wilco était à la fois proche et loin de tout…
La plume de l'auteure est très poétique dans ce roman, parfois à la limite du lourd, mais certains passages font mouche et sont vraiment très chouettes à lire.
C'est au final un roman assez touchant sur l'adolescence, qui évoque de nombreux sujets sans forcément les approfondir, ce qui le rend assez léger malgré la gravité de son thème.
À partir de 1917, Mathilde entreprend des recherches pour savoir si son fiancé, Manech, est vivant ou mort. Pour cela, elle va devoir comprendre exactement ce qu'il s'est passé un certain dimanche de janvier, dans une tranchée nommée Bingo Crépuscule. Au fil des mois et des années, elle récolte des dizaines de témoignages, incomplets, imprécis, contradictoires, qui lui permettent peu à peu de recoller les morceaux de ces quelques heures où la vie de Manech a basculé.
Et c'est tout bonnement PASSIONNANT.
Pourtant, je n'ai pas été très fan de Mathilde. Certes sa pugnacité force l'admiration, mais j'ai trouvé que pour une personne avec aussi mauvais caractère, son entourage était bien (trop) aidant et compréhensif - il faut préciser que Mathilde est en fauteuil roulant, elle est donc forcée de se reposer énormément sur les autres et pourtant ses recherches n'en pâtissent presque pas.
Outre l'aspect historique, c'est la plume de l'auteur qui donne une dimension formidable au récit. Que ce soit dans la narration, émaillée de jolis jeux de langue et de mots, ou dans les lettres de certains personnages, qu'on entendrait presque parler dans notre tête !
Tout cela fait que j'avais bien du mal à arrêter ma lecture quand il le fallait et que j'ai été émue assez souvent pour dire que ce roman touche juste.
Je suis donc ravie de ce roman dont je n'attendais pas grand-chose et ne peux que vous en conseiller vivement la lecture !
A l’époque du roman, Lyra est un bébé, que plusieurs factions se disputent. Le jeune Malcolm se donne la mission de veiller sur elle, accompagné par l'énigmatique Alice... On retrouve avec plaisir de vieilles connaissances, comme Lord Asriel ou Farder Coram. Ce qui est particulièrement passionnant, c'est de voir l'envers du décor par rapport à la première trilogie : Lyra, dotée de son don, avance à l'aveuglette et littéralement « au talent », alors que là on voit comment les « adultes » se coordonnent pour obtenir des informations, mettre en place une protection, etc.
Mes attentes ont été en partie satisfaites. On retrouve des personnages et on en développe certains à peine évoqués dans la première trilogie. Les deux héros n'ont pas grand-chose à envier à Lyra et Will : ils sont tout aussi attachants et complexes.
L'auteur creuse un peu plus dans les bases de son univers et c'est très agréable ! Que ce soit dans les questions que l'on peut avoir à propos des daemons, des aléthiomètres, les sociétés secrètes qui se battent contre la dictature religieuse...
Concernant l'histoire, un élément m'a dérangée : la création d'une ligue qui manipule les élèves en se basant sur la religion pour les encourager à la pensée unique et la délation. C'est intéressant, mais m'a un peu trop fait penser à Harry Potter 5 et 7...
Ce récit est une excellente histoire d'aventure. Cependant, je me suis un chouïa ennuyée dans les dernières dizaines de pages et je suis restée un peu déçue par la fin. Je n'ai pas été aussi éblouie que je l'aurais voulu et tant que je n'ai pas lu les tomes suivants, je ne peux pas hisser ce livre au même niveau de génie que ses prédécesseurs...
Pourtant, en vue de découvrir La Belle Sauvage, pour le coup un beau pavé « sérieux », je me suis décidée à les lire après ma relecture de la trilogie.
Il était une fois dans le Nord met en scène Lee Scoresby, bien avant qu'il rencontre Lyra. Il se trouve sur une île où des machinations économico-politiques rendent le climat délétère et fait la connaissance d'un jeune ours en armure que les connaisseurs de la saga retrouveront avec joie. Cette novella est relativement longue et je m'y suis malheureusement ennuyée pendant une bonne partie. Mon enthousiasme est donc assez mitigé en ce qui concerne ce livre…
Dans mon édition, ce livre possède un bonus : un jeu de société façon jeu de l’oie. C’est plutôt sympathique ^^
Pourtant, en vue de découvrir La Belle Sauvage, pour le coup un beau pavé « sérieux », je me suis décidée à les lire après ma relecture de la trilogie.
Lyra et les oiseaux se déroule quelques années après la fin de la trilogie et raconte une petite aventure de Lyra à Oxford. Elle est très courte, mais elle a l'esprit d'un conte et j'y ai retrouvé beaucoup d'éléments que j'appréciais de l'univers de Pullman.
Dans mon édition, ce livre possède un bonus : une carte d’Oxford imaginaire avec quelques autres documents. C’est une idée assez chouette pour s’immerger encore plus dans cet univers, même si elle n’a pas un très grand intérêt.
Un homme, venu des bas-fonds parisiens, doté d'un incroyable don pour sentir TOUTES les odeurs et à une distance folle, apprend à créer de merveilleux parfums avec les techniques traditionnelles. Mais très vite, ce sont d'autres odeurs qu'il veut capturer en bouteille...
Ce roman ne PEUT pas laisser indifférent. Comme Dix petits nègres ou Lolita, il dégage du malsain, il dérange. Et malheureusement, si je peux reconnaître l'intérêt ou le génie de ces livres, je n'arrive pas à les aimer. Je peux reconnaître leurs qualités ; le fait qu'ils me dérangent autant est le signe indéniable qu'ils sont « bons », mais rien à faire : je ne peux pas les encenser.
Pour Le Parfum, quelques éléments m'ont tout de même particulièrement plu. D'abord, en savoir plus sur l'art de créer des parfums : c'est le genre de choses que j'adore découvrir dans les fictions. Ensuite, la narration : pour son côté sensoriel (les odeurs sont retranscrites d'une manière assez dingue) mais aussi parce qu'elle est faussement neutre, parfois sarcastique, ce qui donne l'impression d'une sorte de fable et qui, pour ma part, m'a empêchée de ressentir l'aspect glauque de certaines situations. Je ne peux pas nier que je tournais les 50 dernières pages plutôt fiévreusement, totalement happée par les événements.
Voilà, objectivement, ce que j'ai ressenti. Mais en le finissant, je ne savais vraiment pas quoi en penser. La fin est brutale ; il est difficile de trouver un message, une morale, à ce roman. Vous me direz que ce n'est pas une obligation ! Mais j'ai l'intuition qu'il y a quelque chose qui m'échappe peut-être.
Tout part de la photo qui figure en couverture : un homme, un nazi, croise les bras, au milieu des autres qui le tendent devant leur chef, le petit moustachu. Un non-acte rebelle et courageux. Cet homme, l'auteure en est sûre – car il y un petit doute sur son identité -, c'est August Landmesser. Et c'est son histoire qu'elle raconte dans ce roman, son histoire d'Aryen amoureux d'une Juive.
Sans fard, Adeline Baldacchino nous narre la relation entre August et Irma, les débuts de leur famille, en parallèle des règles anti-juifs qui font leur apparition et qui les mettent de plus en plus en danger. Car les relations entre Aryens et Juifs, d'abord tolérées, deviennent illégales, puis criminelles. Et pourtant August aime Irma et tant pis si la voir, avec leurs filles, les met tous en danger.
Qui aurait pu prévoir que l'un d'eux finirait gazé, que leur bébé serait balancé d'une fenêtre après avoir été martyrisé, que leurs filles auraient des parents d'adoption, des parents qui ne seraient pas morts à 30 ans ? Personne, en 1935...
C'est tout cela que l'on vit sous la plume travaillée de l'auteure. Une complainte lancinante, rythmée par la douloureuse question : « Qu'avons-nous fait, Irma, qu'avons-nous fait de nos vies ? ».
Un texte qui a manqué d'un petit je-ne-sais-quoi pour me marquer durablement, mais qui, indéniablement, m'a fortement émue pendant ma lecture...
Le miroir d'ambre cristallise toutes les problématiques des deux premiers tomes ; c'est un parfait mélange entre le charme mystérieux du tome 1 et les nouveaux défis rencontrés dans le tome 2.
Cette trilogie est une ode à l'innocence, à la curiosité, à la remise en cause des traditions si elles sont dépassées et, bien sûr, à l'ouverture d'esprit et la tolérance. Ce tome 3 évoque ainsi en pagaille : ce qui passe après la mort dans une belle irrévérence religieuse, l'entente avec des personnes non humaines, le moment précis du passage de l'enfance à l'âge adulte... Il donne même un mode d'emploi pour assurer un monde meilleur : apprendre et se comprendre, comprendre les autres et la manière dont fonctionnent les choses, être bon et non cruel, patient, joyeux et non maussade et surtout garder un esprit ouvert, libre et heureux !
À cette troisième ou quatrième relecture, voilà ce que je décide de retenir de cette incroyable trilogie.
Ce n'est pas tout : le lecteur découvre qu'il y a plusieurs mondes superposés : le nôtre, celui de Lyra et encore de nombreux autres. Au gré des péripéties, les deux héros apprennent à passer de l'un à un autre d'une manière étonnante mais qui depuis le temps me paraît aussi naturelle que l'existence de la cape d'invisibilité ;-)
Ce tome fait la charnière entre les mystères amorcés dans le premier tome et l'explosion d'événements du troisième tome. Pas de grandes réflexions métaphysiques dans ce volet, mais l'histoire se développe tranquillement pour notre plus grand plaisir !
Lyra a grandi dans une institution de savants à Oxford, dans un monde qui ressemble un peu au nôtre, mais il est moins avancé technologiquement et les dogmes religieux et la science sont étroitement liés – la religion est d’ailleurs un sujet cher à l’auteur, ce qui fait bien réfléchir le lecteur. Lyra se retrouvera engagée dans un conflit qui la dépasse et rencontrera des gitans, des sorcières et des ours en armure.
Avec ces quelques lignes, on se rend bien compte qu’il y a différents niveaux de lecture. Un enfant se délectera du monde merveilleux créé par Pullman et des aventures de Lyra. Un adolescent appréciera réfléchir à propos des critiques de l’Eglise. Un adulte, selon sa culture, comprendra les évocations de la Bible, les aspects métaphysiques et sans doute bien d’autres choses que je ne peux même pas imaginer.
Il s’agit donc d’une œuvre universelle qui parlera à chacun et c’est un peu un tour de magie !
J'ai été à moitié satisfaite. C'est la première nouvelle que j'ai préférée : une petite fille ouvre ses cadeaux, de multiples accessoires pour la couture... en craignant la déception de ne pas recevoir son traditionnel livre de Noël. Toute l'ambiance de Noël est concentrée dans cette jolie nouvelle, qui plaira particulièrement à n’importe quel lecteur qui a déjà attendu patiemment Noël pour recevoir un roman…
Les autres contes m'ont moins plus, sans être inintéressants : une scène avec Jésus et Judas enfants, une histoire racontée à une fillette bien orgueilleuse, un voleur qui se repentit... Je les ai lus sans m’ennuyer spécialement, mais sans non plus tourner les pages avec passion.
Ce recueil est très court. Je ne le conseillerai pas pour découvrir Selma Lagerlöf (accessoirement, Prix Nobel de littérature), mais il peut être chouette à lire pendant les fêtes !
Les héros sont six personnages que l'on suit à tour de rôle et qui se trouveront embarqués ensemble dans une mission bien périlleuse.
Kaz est le chef de l'entreprise, un jeune chef de gang assoiffé de vengeance et avec peu de scrupules. Inej est le Spectre : grâce à une formation d'acrobate, elle se glisse partout pour dérober des secrets et des vies. Jesper est un membre du gang rapide de la gâchette. Nina a des dons qui lui valent d'être chassée par un peuple à la foi un peu sanguinaire dont fait partie Matthias, ce qui complique quelque peu leur attirance mutuelle... Le dernier membre de l'équipée est Wylan, un adolescent issu de la bourgeoisie.
Ces personnages offrent une galerie intéressante et plutôt originale, chacun ayant ses démons.
Le rythme est soutenu, le tempo est bien mené. On sent que l'univers est fouillé, qu'il y a un monde derrière les frontières de l'histoire : c'est agréable ! Il y a de la violence, mais pas à outrance. Les sentiments amoureux ne sont pas omniprésents ; c'est rafraîchissant dans la littérature Young Adult.
C'est une très bonne découverte, qui m'a rappelée Les salauds gentilshommes, dont j'ai lu le premier tome il y a quelques années.
Ce roman était sympathique, mais pas incroyable. Des histoires de famille, contemporaine et passée, avec des relations empoisonnées par les non-dits : certains éléments étaient un peu clichés, mais globalement réalistes. Ce qui m'a lassée en revanche, c'est l'accumulation de malheurs qui s'abat sur les personnages pendant les quelques mois du roman : accident de voiture, décès d'une adolescente, mort d'un grand-parent, cancer... La totale !
Ce cas de figure est rare, mais si je n'ai pas été vraiment conquise par la majeure partie du roman, par contre la fin était vraiment chouette ! Juste ce qu'il fallait d'émouvant et de positivisme :)