Je ferai de toi un homme heureux
Auteur
- Anne B. Ragde (Écrivain)
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Classement en biblio - 48 lecteurs
extrait
Rien de tel que de laver à grande eau
C'était pour rendre service, rien d'autre. Elle aimait laver, se sentir utile. Ah, mélanger le savon à l'eau, voir l'écume bouillonner dans le seau en plastique ! Après, quelle satisfaction elle avait de vider l'eau devenue noire ! Plus celle-ci était sale, plus c'était la preuve qu'elle avait fait du bon travail. C'est pourquoi elle se réjouissait de voir le savon mousser au fur et à mesure que le seau se remplissait et que l'odeur d'ammoniaque, qui promettait monts et merveilles, lui chatouillait les narines. Et puis, au fond, elle avait aussi le temps de s'occuper de la propreté de l'escalier, puisqu'elle et Egil n'avaient pas d'enfant.
Elle ne comprenait pas pourquoi les autres prenaient ça comme une offense personnelle quand elle lavait les marches jusqu'au palier du premier, même si rien ne l'y obligeait. Bien sûr que c'était toujours plus sale devant chez elle et Egil, vu qu'ils habitaient au rez-de-chaussée et que tout le monde passait par là. Mais quand elle se donnait la peine d'en faire un peu plus, ils pouvaient au moins... Ils ne voyaient donc pas qu'elle faisait ça par pure gentillesse ? Non, elle ne comprenait pas leur logique, à ces gens-là. Depuis qu'elle était toute petite, on l'avait élevée en lui inculquant que mieux valait en faire toujours un peu plus, aller au-delà de ce qu'on était en droit d'attendre de vous. Et c'était devenu pour elle presque une question d'amour, ou disons, de bienveillance, de sollicitude. Mais ici, dans cet escalier, la sollicitude semblait être un gros mot.
Personne, ou presque, ne s'essuyait les pieds avant d'entrer, et ce quel que soit le temps qu'il faisait dehors, même si elle laissait une serpillière mouillée juste derrière la porte. Le pire, c'étaient les gosses. Et le facteur, bien entendu. Mais il avait tant d'escaliers à monter dans cet immeuble qu'il n'avait pas le temps de respecter le travail d'autrui - dans son cas à lui, ça pouvait se comprendre. Et puis il y avait les roues sales du landau appartenant au couple d'en face, sur le palier ; la jeune mère rangeait toujours le landau sous les boîtes aux lettres, alors qu'elle aurait quand même pu le tirer en haut des quelques marches qui menaient à son appartement. Et elle, on ne la voyait jamais avec une serpillière. Non, jamais.
Cela dit, peut-être qu'un jour Mme Rudolf, du premier étage, la gratifierait d'un «merci beaucoup». Il n'est pas interdit d'espérer. Oui, peut-être qu'un jour ça lui ferait enfin plaisir et elle arrêterait de s'imaginer que si une voisine lui lave ses marches, c'est uniquement pour la mettre mal à l'aise.
Elle avait réussi à laver presque jusqu'au perron du premier étage quand la porte d'entrée de Mme Rudolf s'ouvrit en laissant échapper une odeur de chou bouilli qui parvint - quel exploit ! - à couvrir l'odeur du savon noir et de l'ammoniaque.
- C'est pas vrai ! s'exclama Mme Rudolf. Vous n'allez pas recommencer ?
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Pas franchement un livre que j'ai "dévoré" ou que je relirais, pour commencer.
J'ai eu du mal à accrocher à ces descriptions de tranches de vie, un peu lentes, et à la fin desquelles on s'attend à ce que quelque chose se passe.Et quand enfin, il se passe quelque chose, c'est quelque chose de ténu, et dont on voit à peine les conséquences (alors que c'est quand même "vendu" comme LE truc).
Hormis ça et le rythme un peu lent de tout le livre, c'est bien écrit, et on apprend plein de détails sur la vie des femmes et de leurs familles dans le Trondheim de l'époque.
Une lecture simple et facile, agréable, mais sans plus.
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J’ai choisi ce roman un peu par défaut, puisque je voulais découvrir l’auteure avec sa célèbre saga des Neshov, qui n’était pas disponible à la bibliothèque.
Huit familles dans un immeuble, dans les années 60. Chaque chapitre s'intéresse à l'une d'elle, en particulier à l'épouse. Le narrateur est omniscient, donc le lecteur découvre en fait l’état d’esprit de presque chaque habitant de l'immeuble.
Et ce n'est pas tout rose. Quasiment chaque femme a une obsession ménagère (laver les escaliers de l'immeuble, cirer son linoleum, nettoyer ses plantes...) tout en essayant de contenter au mieux son mari, soit sincèrement, soit hypocritement, soit par peur. Pour les époux, la galerie est variée : l'absent, celui qui voudrait travailler à domicile, le violent... Certaines familles sont classiques, certains couples sont pathétiques, certaines situations sont tristissimes. Sur huit, une ou deux familles seulement sont heureuses et saines !
En dehors de cette vision un peu déprimante de la femme et de la famille, je n'ai pas compris ce que l'auteure voulait faire passer. Même les relations entre voisins ou leur curiosité ou voyeurisme ne sont pas vraiment exploité.e.s.
Je ne suis donc pas pleinement satisfaite de mon premier roman norvégien, mais ce n'est que partie remise !
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https://mademoisellemaeve.wordpress.com/2017/08/30/je-ferai-de-toi-un-homme-heureux-anne-b-radge/
Honte sur moi ! Cela faisait des mois que je voulais lire Je ferai de toi un homme heureux. Depuis que je l’avais reçu dans My Book Box de juin 2016. Recevoir un roman norvégien m’avait fait sourire d’ailleurs, car j’ai ouvert ma box en compagnie de ma copine Caro et nous avions eu une discussion sur la littérature suédoise – plein de noms nous venaient en tête – et norvégienne – là, on avait vite constaté que nous ne connaissions pas franchement d’auteurs à part Jo Nesbø. On a donc pu ajouter Anne B. Radge à la liste.
Dans Je ferai de toi un homme heureux, le lecteur fait connaissance avec les différents locataires d’un petit immeuble de Trondheim dans les années soixante. La construction de ce roman est vraiment sympa. D’un chapitre à l’autre, nous changeons d’appartement, nous grimpons d’un étage, nous visitons les paliers et nous entrons dans l’intimité des familles, surtout des femmes, surtout des femmes au foyer, qui briquent leurs sols, secouent leurs tapis à la fenêtre ou se font bronzer sur les balcons. Certaines se sentent seules, d’autres ont monté un salon de coiffure à domicile, et d’autres encore pestent sur celles qui ne passent pas le balai dans l’escalier. Et puis il y a les maris, certains sont sympa, d’autres ont la main lourde et d’autres encore ont du mal à trouver leur place dans leur appartement ou leur couple.
L’arrivée d’un installateur de judas va venir perturber le train-train de l’immeuble et va permettre de confronter chaque habitant à une personne extérieure à l’immeuble. Et c’est assez jubilatoire pour le lecteur-voyeur qui a toujours rêvé de savoir ce qu’il se passait derrière la porte de ses voisins.
C’est un roman très intelligent, léger mais pas tant que ça, puisqu’il aborde parfois des sujets graves. J’ai adoré l’ambiance des années soixante et la fin qui m’a donné le sourire.
Le thème de la box était « Portraits de femmes » et Je ferai de toi un homme heureux présente une jolie galerie de personnages féminins. Je suis ravie d’avoir découvert ce roman vraiment chouette !
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. Il m'a fallu atteindre la moitié du livre pour m'en imprégner. Le principal intérêt du livre sont les personnages de cet immeuble et aussi le contexte années soixante avec l'arrivée des premiers appareils ménagers qui nous semblent si familier aujourd'hui. J'ai quand même apprécié.
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Je pense que c'est le genre de livre qu'on adore ou qu'on déteste. Personnellement j'ai adoré. Je suis bizarrement plutôt fan de thriller et dans cette histoire il ne se passe pratiquement rien. Mais les personnages sont attachants et on a l'impression d'observer la vie de tous les habitants par des petits trous de souris ;-). Comme si on y était!
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre. Honnêtement, je m'attendais à mieux.
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Je vais être honnête, dans ce livre, il n'y a pas de suspense, ni de fil conducteur haletant. MAIS, comme tous les autres livres de cet auteur, on ne peut se détacher de l'histoire de ses différents personnages, de leur quotidien. J'ai été bien malheureuse d'arriver à la fin et de ne plus suivre les habitants de cet immeuble. Pour les jeunes générations auxquelles j'appartiens, ces petits moments historiques d'apparition de "gadgets" ou encore d’électroménager sont enrichissants.
Je conseille donc vivement ce livre que j'ai tout simplement adoré.
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Un roman amusant et distrayant mais de là à le considérer comme une "véritable étude sociologique des année 60 en Norvège", il ne faut quand même pas exagérer.
Le sujet et les personnages sont intéressant mais pas assez approfondis, les histoires de chacun restent en suspens et la chute est moyenne.
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Date de sortie
Je ferai de toi un homme heureux
- France : 2014-01-02 - Poche (Français)
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Résumé
Norvège, 1960 : la modernité s’empare enfin des foyers et les corvées des mères de famille se voient simplifiées grâce à l’arrivée de l’eau courante, du réfrigérateur, des machines à laver… La bien nommée « Cité de l’Avenir » a su s’accorder à son époque : ici règnent - en apparence, du moins - la joie de vivre et le contrôle social. Huit familles y vivent très proches les unes des autres. Les femmes au foyer ne se gênent pourtant pas pour se critiquer mutuellement sur leur façon de se vêtir ou le mode de vie des uns et des autres. Ici, les voisines se font mutuellement leurs permanentes à domicile, ça papote dans tous les coins, – et avec un peu de chance, on peut apercevoir la dame du troisième étage qui fait le ménage chez elle, chaque vendredi, complètement nue. Et voilà qu’un jour, un jeune homme se présente et propose d’installer des judas aux portes… Une intrigue à la Desperate housewives où les peurs, les hontes, et les désirs inavoués sont dépeintes avec un réalisme cru. Véritable étude sociologique des années 60 en Norvège où chacun retrouvera des éléments de son enfance.
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