Commentaires de livres faits par Camille77150
Extraits de livres par Camille77150
Commentaires de livres appréciés par Camille77150
Extraits de livres appréciés par Camille77150
Je soupirai, sachant que je ne pourrais pas éviter les questions qu’un tas de gens avaient à me poser. Le même genre de questions que Sadie m’avait balancées à la figure au motel. C’était comment la désintox ? As-tu replongé ? Tu penses toujours à la dope ?
– Comment tu fais pour que tes cheveux soient toujours aussi beaux, bordel ? Ils brillent comme ce n’est pas possible. Et ce volume ! Merde.
Elle couine et les gens au bout de l’allée se retournent sur nous.
— On ne s’assied pas sur les tombes !
J’observe la pierre anthracite avec attention et les trois noms inscrits dessus avec un lettrage qui laisse à désirer, puis je détourne le regard sur celle adjacente où repose ma grand-mère.
— Je fais ce que je veux, c’est ma famille.
Recroisant les mains derrière la tête, il fixe son regard sur moi.
- J’ai envie de vous baiser.
– Lui demander pardon à genoux.
Delia ricane.
– C’est un homme. Si tu t’agenouilles, tu ne pourras pas lui demander pardon : tu auras la bouche pleine.
Elle leva les yeux au ciel d’un air exaspéré.
– Pitié, ne fais pas semblant d’être un gentleman juste parce que tu portes un costard, râla-t-elle.
– Je ne fais pas semblant, je suis un gentleman.
– Ah bon ? Ce n’est pas toi qui as grimpé sur des toilettes pour regarder par-dessus la cloison pendant que j’essayais de faire pipi ? Ce n’est qu’un exemple, mais si tu me donnes cinq minutes, je suis sûre que je pourrai t’en citer d’autres.
– Tu as une mémoire d’éléphant, ma parole ! s’écria-t-il en riant.
– Et toi, tu as les manières d’un babouin, rétorqua-t-elle.
– Le zoo, c’est par ici ! lança Burnett depuis le bureau de Holiday.
– Juste un détail.
– Quoi ? râla-t-elle.
Il sourit de plus belle.
– Non, en fait. Deux.
– Quoi ? répéta-t-elle d’un air exaspéré.
– Premièrement, ce baiser, là… Tu en avais envie. C’est toi qui m’as embrassée.
Elle fronça les sourcils sans rien dire. Elle préférait ne plus y penser.
– Deuxièmement, tu t’es trompée de jour.
– Hein ?
– Tu portes une culotte vendredi. On est dimanche.
Elle lui lança l’oreiller, puis baissa les yeux. Il avait raison, l’animal.
Daemon resserra son étreinte et embrassa ma joue rougie.
— Je te l’avais dit.
Ce n’était pas la réponse que j’avais attendue.
Il ricana et roula sur le côté, sur moi en fait.
— Le pari ! J’ai gagné. Je t’avais dit que tu m’avouerais ton amour pour le jour de l’an.
Enroulant mes bras autour de son cou, je secouai la tête.
— Non, tu as perdu.
Daemon fronça les sourcils.
— Comment ça ?
— Regarde l’heure, lui dis-je en lui montrant l’horloge. Il est plus de minuit. On est le 2 janvier. Tu as perdu.
Pendant un moment, il observa l’horloge comme s’il s’agissait d’un Arum qu’il comptait envoyer en orbite. Puis, il me regarda dans les yeux. Il sourit.
— Non. Je n’ai pas perdu. J’ai quand même gagné.
Je veux que les derniers mots que je lui adresse soient des mots d’amour.
— Évidemment que je t’aime ! Tu es intelligente, drôle, généreuse, chaleureuse, belle, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur. En plus, tu as une super culture musicale et tu adores mon groupe. Bordel, comment je pourrais ne pas être amoureux de toi ?
— Je ne sais pas. C’est juste que… Je ne sens plus mes pieds.
— Pas grave. Moi, je ne sens plus mes mains
– Dieu merci, ça n’est pas le cas.
Il passe son bras autour de mes épaules, sa main m’attire à lui.
– On n’est pas si mal, dit-il d’une voix un peu rauque, qu’en dis-tu ?
– Je n’y crois pas, tu me fais des avances chez IKEA?
Il se penche sur moi et effleure mes lèvres des siennes, si tendrement. Il me supplie en les faisant papillonner contre moi:
– S’il te plaît, sois mon étincelle, Ry…
Nous longeons le mur en lisant : Avant de mourir, je veux avoir des enfants. Vivre à Londres. Avoir une girafe apprivoisée. Sauter en parachute. Savoir diviser par zéro. Jouer du piano. Parler français. Écrire un livre. Partir sur une autre planète. Être un meilleur père que le mien. Apprendre à me supporter. Aller à New York. Connaître l’égalité. Vivre.
Finch me tend une craie bleue.
Je proteste :
– Il n’y a plus de place.
– On va en faire.
Il écrit : Avant de mourir, je veux… et trace une ligne. Puis il recopie la même phrase une bonne dizaine de fois en dessous.
– Et quand ce sera rempli, on pourra continuer tout autour du bâtiment. C’est une bonne manière de comprendre ce qu’on fait ici.
Et par « ici », je sais très bien qu’il ne veut pas dire sur ce trottoir.
Il commence à écrire : Jouer de la guitare comme Jimmy Page. Composer une chanson qui changera le monde. Trouver la « grande affirmation ». Compter pour quelque chose. Être celui que je suis censé être et que ça me suffise. Savoir ce que c’est d’avoir un meilleur ami. Servir à quelque chose.
Je reste longtemps plantée là, à lire, avant de prendre la craie à mon tour pour écrire : Arrêter d’avoir peur. Arrêter de réfléchir en permanence. Remplir les trous du passé. Recommencer à conduire. Écrire. Respirer.
Finch est juste derrière moi. Si près que je sens son souffle. Il se penche et ajoute : Avant de mourir, je veux vivre un jour parfait.
—Sullivan, avec les mains.
Il piqua un morceau de hot-dog avec sa fourchette tout en me regardant.
— C’est plus distingué ainsi.
— C’est plus distingué ainsi.
Je pris une autre gigantesque bouchée.
—C’est surtout plus coincé, dis-je la bouche pleine.
— Ton respect à mon égard, Sentinelle, est époustouflant.
Je lui souris.
— Je te respecterais davantage si tu mordais dans ton hot-dog.
—Davantage que quoi ? Tu ne me respectes pas du tout.
Mallory sortit de la cuisine en ricanant.
— Ouais, eh bien, la dure à cuire, elle a un marshmallow violet
collé au menton.
Il me prend par la taille pour essayer de me faire remonter avec lui, mais je le repousse. Mon expression indignée doit achever de le convaincre qu’il n’a pas à me donner d’ordres. J’ouvre la bouche pour continuer mais il me devance :
– Pas tant que tu n’auras pas arrangé ma coiffure.
Oh !
Il ôte sa casquette, passe une main dans ses cheveux en bataille.
– J’espère que tu les coupes mieux quand tu n’as pas bu.
Je me couvre la bouche pour étouffer un rire. Deux énormes mèches dépassent de la masse, dont une au beau milieu du front.
– Tu savais que les poissons faisaient pipi et caca dans l’eau ? lança Della tandis que Holiday tendait la jambe pour tremper son pied dans le lac.
La fée leva les yeux au ciel.
– Oui. Et c’est le pire changement de conversation que j’aie jamais entendu.
– Euh… J’ai besoin de sortir, si vous voulez bien m’excuser.
– Pourquoi donc ?
– C’est personnel, dit-elle en espérant qu’il cède.
S’il insistait, elle n’hésiterait pas à déployer l’argument infaillible de la gent féminine, même si c’était un mensonge.
– J’aimerais des explications un peu plus précises jeune fille, rétorqua-t-il d’un air agacé.
Tant pis pour lui. Une main sur la hanche, elle soutint son regard.
– Mes règles viennent de commencer, et j’ai peur que ça ne déborde. Enfin, je ne vous demande pas de comprendre…
M. Yates écarquilla les yeux, bouche bée, mais ne l’autorisa pas à sortir pour autant. Elle se vit donc dans l’obligation de poursuivre.
– Je veux dire, je sais bien que vous êtes un homme et que les hommes ne comprennent rien à tout ça, mais…
M. Yates se mit à rougir, d’abord le cou, puis le visage, comme un personnage de dessin animé, gardant pourtant le silence.
– … sérieusement, si vous vous mettiez à saigner du pénis une fois par mois, vous…
– Sortez !
Le hurlement du professeur fut presque couvert par les rires des autres élèves.