Karoo

J’ai eu du mal à plonger dans ce roman, mais j’ai apprécié le cynisme et la noirceur des pensées du personnage principal au fur et à mesure de la lecture

Ce roman est une vraie claque pour ma part ! Le style de l'auteur me plaît beaucoup, sa façon d'exprimer les choses à la première personne respecte assez bien la façon de penser du personnage, comme si le mental s'exprimait lui-même, avant de passer à la troisième personne sur la dernière partie suite à un évènement inattendu qui dépossède notre héros de toute personnalité (c'est ce qu'il ressent en tout cas, et la narration accompagne son ressenti). C'est une vraie tragédie, en tant que lecteurs on sent que la tension monte et que quelque chose va se produire, et c'est incroyable d'avoir une lecture aussi haletante sous les yeux ! Le parallèle avec Ulysse à la fin est assez touchant, quand on pense que l'auteur est décédé quelques jours après avoir terminé son œuvre, ça donne encore plus d'émotion à l'histoire.

C'est un abandon pour ma part car

En un : il ne parle que de lui

Peu de discussion

Et beaucoup de répétitions.

On se sent pas dedans mais à coter. Donc pas transporter par cette lecture.

Je préfère abandonner et ne pas me forcer à le lire.

J’ai adoré cet anti héros, qui se rêve en Ulysse, mais n’est qu’un quinquagénaire raté. Il aurait pu être profondément antipathique mais l’observation d’une grande finesse de l’auteur, le cynisme et l’humour avec lequel il le dépeint ont fait que je n’ai pu lâcher ce livre, et que j’ai trouvé Saul très attachant . J’ai beaucoup ri au début et c’est tellement rare qu’un livre me fasse rire . Au fil du récit l’intrigue de moins en moins drôle révèle de multiples facettes du personnage, et/ou d’un monde, la lutte constante entre Éros et Thanatos, entre destruction et rédemption, entre perversion et morale… On est sur le fil du rasoir d’une intrigue qui mêle thriller et fable, truffée de références.

C’est brillant, hilarant, touchant, il faut sans doute le lire plusieurs fois pour bien savourer toute la richesse de ce roman.

Une très belle découverte.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas été embarquée comme ça…

Très bien, un chef d'oeuvre

C'est un abandon pour moi, malgré de nombreux points positifs que j'ai constaté pour ce livre. J'ai pourtant été attirée par le résumé qui me paraissait original et prometteur, traitant de sujets et d'un milieu qui, d'habitude, me plaisent en littérature.

Nous suivons le personnage de Saul Karoo, écrivaillon reconverti en réécrivain de scénario de mauvais et de bons films. Dans un milieu où strass et paillettes règnent en maîtres, ce personnage cinquantenaire, hypocondriaque et fort critique, voir cynique, envers le monde qui l'entoure, avait quelque chose d'attachant au début du livre. Il m'est devenu antipathique et lourd lorsqu'il se met à élucubrer pour... rien et fait stagner l'histoire. A bout de deux cent page d'exposition de ses points de vue et de ses petits malheurs d'homme riche, j'ai poussé un long soupir et refermé ce livre pour toujours, je l'espère.

La plume de l'auteur m'a cependant charmée. Adaptée au genre, elle dépeint ce personnage avec brio et décrit le milieu dans lequel il évolue sans trop de mots, sans trop d'images, jouant sur les non-dits.

Il plaira sans doute mieux à des lecteurs qui apprécient les longues diatribes pseudo-philosophiques et les amateurs des citadins américains. Je laisse passer mon tour pour ce livre.

C’est un ovni littéraire, un livre qu’il est difficile de classer et qui m’a demandé un peu de temps à digérer après avoir tourné les dernières pages.

Saul est un personnage haut en couleurs et rempli de contradictions malgré l’image que les autres perçoivent de lui. Dianah en revanche est un personnage que j’ai très vite pris en grippe par sa suffisance et sa condescendance. Elle est insupportable ! Billy et Leila sont deux personnages que j’ai apprécié plus pour ce qu’ils apportent à l’histoire que pour leur personnalité elle-même.

Chaque partie installe un peu plus l’histoire. Si, pour la 1re, on reste sur du “contemplatif”, on voit très vite où l’on va avec la 2e. Les 3e et 4e parties qui développent la tension et la 5e qui “cloue” le spectacle. Si j’ai senti la tension monter et que la 5e partie est prévisible, la chute finale m’a laissée très perplexe !

C’est un livre incroyable sur la profondeur psychologique de ce personnage si ambivalent mais qui pèche un peu sur sa fin sortie de nulle part !

Il est de mauvaise foi, menteur, grand alcoolique, fumeur et pourtant attachant. Peut-être parce que Karoo représente le négatif que l’on a tous en soi. Riche consultant dans le cinéma, 50 ans, séparé, un fils adopté. Sa vie va basculer en visionnant un film lorsqu’il reconnaît le rire de l’actrice qui joue une serveuse. De New-York, il partira à Los Angeles, en passant par l’Espagne. Une histoire bien tordue et bien menée. C’est l’humour noir à la Fanté, Bukowski, Harrison, comme j’aime.

Le groupe facebook À l'assaut des pavés et ses lectures communes me donnent l'occasion de lire des romans que j'ai depuis un certain temps, ET-ÇA-FAIT-DU-BIEN de découvrir qu'on peut avoir des super bonheurs littéraires dans ses étagères !!!

Saul Karoo est script doctor, son métier consiste à dénaturer des chefs-d'oeuvre, ou des scénarios problématiques, pour les aligner sur les canons hollywoodiens.

Et bien évidemment il évolue au milieu des amitiés factices du cinéma.

J'ai adoré ce mec, ses raisonnements à la noix et son côté tête à claques qui le rendent attachant et drôle. C'est un loser magnifique !

Ce mec est dingue et c'est drôle ! Sa tournure d'esprit est complètement délirante...

Mais j'avoue que peu à peu il m'est apparu comme une larve immonde, un pauvre mec qui un jour sera vieux sans jamais avoir été adulte. le comble du pathétique de mon point de vue, parce qu'il est lache, égoïste, menteur et immature.

Mais bon, il reste attachant malgré tout, du moins parce qu'il est un personnage de fiction.

De A à Z c'est que du bonheur, une écriture qui coule toute seule, des réflexions sur la vie, le monde, la connerie aussi ainsi que la superficialité de certains milieux.

Des travers tels que l'hypocrisie et le cynisme y sont très bien décortiqués, sans complaisance, du moins tant que ça concerne les autres. Quand il est questions de lui-même, Saul se trouve une multitude d'excuses toutes plus convaincantes les unes que les autres.

Il sait pourtant qu'il fait du mal à tout le monde par couardise. Et puis un jour il croit trouver une occasion de se racheter auprès de quelqu'un à qui il pense devoir beaucoup.

Alors que la première partie m'a donné l'impression d'un voyage intérieur dans la tête de Saul, sa vie, sa personnalité, la deuxième partie m'a paru plus vivante avec l'arrivée de Leila et donc plus agréable.

La construction de ce roman, l'histoire de Saul, m'a évoqué le travail d'un maçon qui monte un édifice brique par brique.

J'ai énormément aimé !

L'auteur sait terriblement bien disséquer les non-dits, les pensées, les événements de la vie.

Il semble que Steve Tesich n'ait écrit que deux romans et ça c'est bien dommage parce que c'est un véritable coup de cœur pour moi !

En tant que libraire, Karoo fait partie de ces romans que l'on hésite à conseiller, parce que ça passe ou ça casse.

Personnellement, ça passe. Ca passe très très bien.

Saul Karoo, c'est l'anti-héros par excellence. Lâche, cynique, égoïste (on remarquera d'ailleurs le subtil tour de passe-passe de l'auteur de donner le nom de son personnage principal au titre de son roman), alcoolique, manipulateur, menteur, divorcé, bref il semble détruire tout ce et ceux qui l'entourent. Son seul atout? Sa culture et talent qu'il possède pour remodeler, découper, réécrire des scenarii dans l'industrie du cinéma américain. Il n'hésite d'ailleurs pas à s'associer avec les pires producteurs du milieu : l'auteur souligne ici une problématique du business cinématographique, les bénéfices avant l'art.

En bref, Saul Karoo semble être un personnage pathétique, qui tend à l'auto-destruction, méprisant et méprisable. J'ai décelé derrière cette couverture un homme mal dans sa peau, qui ne sait pas quoi faire de ses sentiments et des interactions sociales, qui en a peur, qui essaie de les fuir. Contrairement aux apparences, Karoo a un sens de la réalité pointu. Il sait ce qu'on pense de lui et n'hésite pas à se conduire comme un moins que rien pour répondre aux attentes des gens qui l'entourent (ne serait-ce pas là une preuve qu'il n'est pas si égoïste que ça finalement?).

Beaucoup de critiques sont négatives et pointent le manque d'intérêt du roman. Je crois qu'il faut réussir à lire entre les lignes de Steve Tesich pour comprendre à quel point ce roman est criant de vérité et soulève des problématiques universelles auxquelles n'importe quel lecteur peut s'identifier : la place de l'art, l'industrialisation des oeuvres, les mariages ratés, le manque de communication dans les familles, les attentes que peuvent avoir nos proches, la pression sociale, les maladies qui nous font peur et les habitudes qui nous font pourrir.

Un roman purement américain qui tourne autour du mensonge, de la manipulation, de la culpabilité, des non-dits.

Ca pique, ça désabuse, c'est brillant.