Le Château de verre

Drôle de vie ! Comment des parents peuvent-ils être à la fois aimants et bienveillants tout en étant totalement irresponsables pour leurs enfants ?!

Certaines personnes ne sont visiblement ni faites pour vivre en société, ni pour être parents. Ce livre, que j’ai beaucoup aimé, en est la meilleure preuve. Très bien écrit, il raconte la vie d’un couple et de leur quatre enfants nommés Lori, Jeannette, Brian et Maureen, des années 1960 jusqu’au début des années 1980. Malheureusement, l’histoire est réelle. Il s’agit de la véritable biographie de la journaliste américaine Jeannette Walls qui a eu, selon ce qui est écrit sur la couverture de l’édition Pocket, « une enfance américaine vraiment pas comme les autres ». Ceci n’est pas totalement exact car les pauvres dans la précarité et une situation analogue existent toujours aux Etats-Unis. Cependant, ce qui est exceptionnel, c’est surtout la façon dont la fratrie Walls a pu se sortir de cette misère. Par bonheur, les quatre petits très sympathiques, solidaires entre eux, affectueux et attachants arrivent à trouver leur place, à exister. Ceci relève de l’exploit car ils reviennent vraiment de loin. Naître dans une famille atypique pareille n’est pas facile. Au début, quand j’ai commencé ma lecture, j’ai été submergée par une quantité de sentiments contradictoires face à la description de ces parents qui aimaient leurs enfants, s’occupaient d’eux en leur racontant des histoires, en les instruisant et en leur permettant d’avoir des souvenirs fantastiques. Rex Walls et sa femme étaient sympathique. Mais en même temps, je n’ai pu m’empêcher de les trouver odieux en raison de leur irresponsabilité totale. Nous avons donc pour résumer, une maman amatrice d’art, cultivée et dont la passion est de peindre, d’écrire, de voyager à travers l’Amérique. On ne sait pas si elle fait preuve de talent ou non, mais dans tous les cas, elle préfère végéter plutôt que d’aller travailler pour nourrir sa famille. Parfois, quand elle touche le fond de la misère, il lui arrive de se faire engager pour enseigner dans une école primaire. Or, le travail de professeur est méprisable selon elle et préfère rester dans son lit que de s’activer… Et cette femme bipolaire démissionne aussitôt. Son mari, Rex est un ancien pilote qui enchaîne les petits travaux misérables quand il a absolument besoin d’argent pour que ses enfants ne meurent pas de faim, pour se payer son alcool car le pauvre est alcoolique. Buveur, joueur, tricheur au poker, Rex aurait besoin d’aide. Mais rien ne le motive. Il parvient à se faire chasser de tous les endroits où il travaille en raison de son intempérance. Cet homme à l’âme d’inventeur cherche de l’or, court après les chimères, voudrait construire un château de verre pour y loger sa famille, a beaucoup de rêves, tout comme sa femme… Pourtant, malgré ses bonnes intentions, il crée une situation affreuse qui entraîne sa femme qui reste sans réactions face à cette dérive. Tous les deux sont coupables de maltraitance envers leurs enfants à qui ils imposent une existence horrible. Le livre s’ouvre sur le premier souvenir de Jeannette. À trois ans, comme sa sœur aînée et comme le seront ses cadets, elle est livrée à elle-même pendant que sa mère dessine au lieu de s’occuper de sa maison. La petite fille cuisine des saucisses et sa robe prend feu, lui brûlant et abîmant une large partie du corps. Elle passe du temps à l’hôpital et au moment où ses parents devraient payer son hospitalisation, ils l’emmènent et prennent la fuite. Et le périple commence. À chaque fois que les parents Walls ne peuvent plus payer un loyer, ils s’enfuient. Ils vivent au jour le jour, s’arrangent. Les enfants vivent dans la crasse, les ordures, ne mangent pas à leur faim (font les poubelles pour manger), ne peuvent pas se laver, manquent d’hygiène, n’ont pas de vêtements. Fuyards sans l’avoir voulu, ils n’ont pas le droit à une enfance stable. Parfois, il y a des trêves provisoires : Mme Walls hérite la maison de sa mère et d’un terrain au Texas qui lui rapporte des revenus modestes (que son mari dépense en alcool). Or, au lieu de remonter la pente, le couple s’enfonce et ne tire pas parti de cette opportunité d’échapper à la précarité. Homme instable, Rex fuit. Avec sa femme, ils ne supportent ni les contraintes, ni la société. Ces deux marginaux font un enfer de la vie de leurs enfants tout en cultivant le je m’en foutisme et la bonne ambiance. Là où ils touchent le fond, c’est lorsque Rex décide de confier ses enfants à sa mère Erma, chef d’une famille de cas sociaux (son mari et son fils Stanley un peu simplet) et pour partir sans eux à l’aventure. Les enfants découvrent avec horreur que leur grand-mère est une pédophile dégoûtante, autoritaire, méchante, brutale. Elle s’en prend à son petit-fils Brian. Solidaires, les enfants se serrent les coudes, s’entraident… et leurs parents ne les soutiennent pas. La méchante vieille femme les chasse de sa baraque et la famille s’installe dans un taudis insalubre plus immonde encore. Là, les enfants passent une adolescence de misère noire. Le lycée où ils sont méprisés par les autres, leur permet la liberté. Ils étudient, font des petits boulots, réunissent un peu d’argent et au fur et à mesure, partent étudier et travailler à New-York. Ils quittent leurs parents très décontenancés de voir que leurs enfants souhaitent voler de leur propres ailes et surtout s’intégrer à cette société qu’ils méprisent. Le travail acharné paye : Lori devient dessinatrice, Jeannette journaliste, Brian inspecteur de police et Maureen (qui est la plus fragile) finira par faire sa vie en Californie comme elle le souhaitait. Les parents finissent par arriver à New-York et y deviennent sans domiciles fixes. Voulant vivre libres et selon leurs envies, ces deux vagabonds refusent les aides généreuses de leurs enfants. Rex meurt de tuberculose à 59 ans. Sa femme continue de vivre dans la rue par choix. Ce qui est paradoxal, c’est qu’elle possède ce terrain qui rapporte des revenus, qu’elle a des bijoux précieux dont elle ne se sépare pas. En vendant ces objets, elle aurait pu donner à manger à ses enfants qui ne la considèrent pas comme une mère indigne (même si elle mangeait en cachette des barres de chocolat lorsque ses enfants mourraient de faim et les laissait livrés à tous les dangers, ne les protégeait pas et les laissait à la portée de tout le monde). Mais non, Mme Walls se contentait égoïstement de sa vie de bohème et d’artiste ratée et de sa fuite à travers l'Amérique avec son mari aussi irréaliste qu'elle. Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié cette biographie et j’ai éprouvé de la sympathie et de la compassion pour l’auteur et sa fratrie, tous admirables de s’en être sortis. Écrire un tel livre a dû être difficile pour Jeannette Walls car elle y fait le point sur une existence misérable, déprimante, même si elle cherche à mettre en valeurs les meilleurs moments. Oui, l’ouvrage est triste, émouvant. Mais tout est bien qui finit bien. Cela prouve qu’il y a de l’espoir malgré l’adversité et les obstacles. Être les enfants des Walls, ce n’était pas un cadeau. Je conseille ce livre qui reste tout de même optimiste.

J'ai adoré cette famille qui nous fait vivre des émotions aussi intenses que contradictoires. Cette histoire de souffrances, de bonheur simple mais si rare, bien trop rare, et surtout le mélange de haine et d'amour qui est omniprésent tout au long du roman. Où il est difficile de tracer la ligne entre bien et mal. J'ai adoré.

Un roman magistral ! Bouleversant...

On est immergé dans la vie américaine, on découvre la pauvreté, la violence aussi bien physique que sexuelle, la difficulté de fonder une famille avec des parents excentrique, le déterminisme social, l e pouvoir des rêves et de l'ambition, du travail....

C'est un livre fort et vraiment touchant, il nous transporte loin et nous fait voir et comprendre bons nombres de choses.

Je l'ai lu, parce que je ne suis pas du genre à lâcher un livre en plein milieu. Je n'ai pas très apprécié, on se noie dedans

j'ai esseyer de le lire mais je n'ai pas apprécier, mais je le conseil à tout les autres.

merveilleux roman! on suit Jeannette pas à pas, de son enfance à son adolescence puis à l'âge adulte, et on ne peut qu'admirer la vivacité, l'intelligence et la débrouillardise de cette petite fille,pour qui la vie est tout, sauf facile...

Livre très attachant, et qui finit bien, ce qui ne gâte rien, qui se lit d'une traite et qu'on est triste de quitter..

Ne pas hésiter à le lire!!!