Les Thérapeutes du ciel

Toutes nos paroles, tous nos actes, toutes nos émotions ont des répercussions sur notre monde. C’est aussi vrai pour le monde des âmes. Toutes les vibrations de joie, de douleur, de remords, de colère, de pitié sont ressenties dans l’univers invisible. C’est un peu comme lorsque l’on tache un tissu : la marque affecte les deux côtés à la fois, car il n’y a pas de frontière imperméable entre l’envers et l’endroit du tissu. Par cette interconnexion vibratoire entre les deux mondes, les âmes ont une conscience globale. Elles peuvent sentir ce qui plombe un endroit du tissu, la douleur par exemple, mais elles sentent tout autant ce qui nous élève, comme la joie. Elles ont conscience qu’elles peuvent intervenir : elles ont l’intention d’aider.

Dans la mesure où les âmes sont dans un présent éternel, sans avant ni après, tout ce que je fais ici est perçu instantanément dans l’autre monde, qui est le même univers mais sur une face différente. Cependant, ce serait une erreur de croire que nos actions ici-bas bouleversent, blessent ou contrarient nos proches là-haut, car c’est encore une projection de nos idées humaines. Il n’y a que dans cette vie-ci que nous nous blessons les uns les autres, et j’irai même plus loin : lorsque je fais du bien ou du mal à une personne, c’est à moi-même que je le fais, c’est à moi ici et maintenant.

« Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le ferez », dit Jésus… Cette sagesse vaut pour chacun. On peut dire que les âmes sont « nous » sur un plan progressé de nous-mêmes, dans une dimension avancée. Se demander à propos d’un défunt si, par exemple, « il est heureux de ce qu’on a fait de sa maison », ou «malheureux qu’on ait vendu ses bijoux », n’a pas de sens. Cela ne peine ni ne réjouit les âmes. En revanche, elles perçoivent tout, elles nous « voient » sur le plan vibratoire. Elles savent que garder la maison, après leur mort, nous pèse ou nous remplit de joie. Les âmes sentent nos vibrations. Fleurir un cimetière ou embrasser une photographie est aussi une vibration émotionnelle qu’elles perçoivent. C’est le lieu ou l’objet chargé d’émotions qui va compter. Il ne faut pas avoir peur de leur faire du mal.

Je crois profondément que nous ne faisons du mal qu’à nous-mêmes. Dans l’autre monde, nous sommes la même personne. Il n’y a pas « d’au-delà », il n’y a pas d’après. Il n’y a qu’un maintenant. Notre âme est partout en nous, depuis toujours, c’est elle qui nous rend éternels. Notre corps et notre esprit sont animés, chacune de nos cellules, tous nos atomes sont animés. On sait aujourd’hui que le cœur possède aussi des cellules cérébrales. C’est « l’intelligence du cœur » : encore une fois, les études scientifiques rencontrent la spiritualité. Ces cellules cérébrales, on les retrouve également dans les intestins. Le célèbre professeur Joyeux parle lui-même de notre intestin comme d’un « deuxième cerveau » ! Qui voudrait nous faire croire encore que la qualité de notre nourriture ne détermine pas notre tempérament ou notre intelligence ? Rien que notre organisme, qui n’est pas si grand dans le monde, est déjà un monde : il est un ensemble d’interactions permanentes de facteurs infinis !

De même, nous sommes tous en interactions, tous solidaires, en interconnexion. Et cette interconnexion vaut aussi entre le monde des vivants et celui des âmes.

A la mort physique, on le sait, les cellules retournent à la terre, elles se transforment en poussière. Oui, le corps se désagrège, il retourne au grand tout, au monde qui l’a produit. Ses composantes ne disparaissent pas, elles se mêlent aux autres, nos petites poussières viennent nourrir d’autres organismes. Mais il ne s’agit pas pour nous du néant total et définitif, du « rien du tout » comme dit Annick de Souzenelle. Il s’agit d’une terre intérieure. C’est comme si l’univers se trouvait sans cesse riche de possibles sans cesse renouvelés. Le retour à la terre ne signifie pas l’arrêt définitif, mais le renouvellement de tout notre être. Il y a d’abord le renouvellement de notre corps, qui se dissout et s’en va alimenter le monde, c’est un don ! Et il y a le renouvellement de notre âme, qui retourne à la conscience. Pendant notre vie, notre âme ne cesse jamais d’être connectée à l’autre monde, jamais le lien ne se coupe totalement. Elle est toujours en attente d’une connexion plus forte, et c’est ce que la mort nous offre. Au moment de la mort, le corps est rendu à la terre. Le noyau a éclaté, ceux qui sont partis redeviennent lumière, il n’y a plus que lumière.