L'Île des morts

Un bon, très bon roman d'atmosphère, avec des personnages pittoresques, des secrets, des morts et des rancunes, et une bonne dose d'humour : un très bon moment.

Roman long à démarrer et une fin pas finie

L'enquête autour de laquelle tourne ce livre est intéressante et surprenante. J'ai trouvé le personnage principal attachant et plutôt perspicace. Je recommande ce livre à ceux qui aiment les histoires policières qui se déroulent sur des îles/ dans des lieux confinés.

Une jeune détective privé se trouve engagée pour protéger une actrice qui reçoit des menaces de mort sous la forme de réplique de ses scènes. Elle échoue et se promet de trouver l'assassin qui est forcément une des personnes présentes sur l'île en même temps qu'elles deux. PD James change d'enquêteur mais cela fonctionne très bien aussi.

J'avais beaucoup aimé l'ambiance, le côté quasi huis clos, et cette île. Ca rappelle forcément les Dix Petits Nègres, mais s'en affranchit suffisamment pour être prenant et intriguant. Malheureusement, la fin est trop ouverte ; d'habitude, j'aime quand les livres ne donnent pas toutes les réponses, mais pour les polars, on en a besoin de quelques unes... J'ai donc tourné la dernière page avec une certaine frustration, d'autant plus que tout le reste m'avait beaucoup plu.

P.D. James connaît bien son pays, et cela se ressent dans le foisonnement de détail et de description sur l’architecture, les paysages. Mais justement, cela se fait sans doute un peu trop au détriment de l’intrigue, nous laissant dans un amas de description qui n’en finit plus, pas assez d’action et une lecture qui semble alors incroyablement longue et fastidieuse. Le style n’est pas assez incisif, il y a un manque d’enchaînement des actions, ce qui , je l'avoue, m’a fait poser mon livre un bon nombre de fois.

Par contre, quand le meurtre est commis et que tous les personnages commencent à se regarder de travers, là, P.D. James réussi bien à nous faire ressentir cette angoisse, ce malaise qu’inspire l’île de Courcy, et le fait que la mort rode partout.

Les personnages sont digne d’un récit shakespearien, un collectionneur d’antiquité riche et égoïste. Une femme amoureuse d’un homme marié et férocement jalouse de sa cousine à qui tout réussi. Une cousine égoïste, narcissique, pour qui les apparences sont tout. Un mari absent et indifférent. Un amant mourant en proie aux réflexions de son existence. Un jeune homme orphelin, charitablement aidé par sa belle-mère, mais qui souffre du poids de l’exigence maternelle de plus en plus croissante. Sans parler des serviteurs, donc Bref, un méli-mélo de névrosés, de personnages torturés qui vont animer ce récit.

Il s'agit d'un huit clos sur une ile avec un cercle de suspect restreint. On retrouve cette chere Cordelia Gray, une détective privé spécialisée dans les animaux perdus faisant son "usual daily business" dans avec un flegme anglais parfait

Energique, intuitive, PD James dénoue un à un les fils de cette toile d'araignée criminelle.

Avec L'Ile des morts, elle mérite plus que jamais son titre de « reine du crime ».

Dans ce roman subtil, la férocité, l'humour et le théâtre élisabéthain se mêlent de façon inimitable.

L'ambiance est bien mise en place, un peu du genre des Dix petits nègres, d'Agatha Christie (huit-clos sur une île, mais l'histoire est bien sûr différente), en plus moderne. Pas un chef-d'oeuvre mais un bon polar.