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- Cristo si è fermato a Eboli - Italien
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Résumé
Après Primo LEVI (1919-1987), voici l’autre LEVI de la littérature Italienne du XXe Siècle… Carlo LEVI (1902-1975), né à Turin et médecin de formation, il n’a cependant jamais pratiqué la médecine préférant de très loin la peinture et surtout... l’écriture.
Antifasciste notoire, il est arrêté en 1935 par les autorités italiennes en place et condamné au «confinamento», c'est-à-dire à l'exil intérieur surveillé, durant les années 1935-36. Il est alors envoyé dans le "Mezzogiorno" à Grassano, puis à Aliano (qu’il appellera Gagliano dans son livre) au fin fond de la Lucanie (aujourd'hui la Basilicate) dans le Sud de l’Italie.
En 1943-44, il racontera cet exil forcé dans son livre autobiographique, «Le Christ s’est arrêté à Eboli» (qui paraîtra en 1945), devenu un des livres les plus célèbres de la littérature italienne.
De quoi nous parle-t-il dans ce livre ? Et bien, tout d’abord, il y a très peu d’action, et il ne se passe «pas grand chose», Carlo LEVI est, ne l’oublions pas, tout d’abord un peintre et donc il «peint» avec sa plume, le portrait d’une région, d’un village, des pauvres gens abandonnés de tout et de tous qui l’habitent, eux aussi confinés à la marge de la civilisation moderne…
Carlo LEVI, (qui ne peut quitter le village), passera donc son exil à peindre, soigner gratuitement les paysans, et surtout à se promener et à décrire les gens, les pauvres qui vivent comme des animaux dans des cavernes, ceux qui se sont enrichis en allant travailler en Amérique, le coiffeur-arracheur de dents, le Podestat fasciste, les deux autres médecins du village qui sont jaloux de son savoir, les femmes du pays et leur étonnante sensualité, les seigneurs, les veuves, les sorcières et leur rites religieux (qui n’ont rien de religieux d’ailleurs), les carabiniers…
Il raconte ce qu’il voit chaque jour, la misère, la malaria qui décime les populations, les montagnes, la campagne, les enfants, les animaux, les maladies, les sentiers dans les montagnes… mais surtout les habitants et les paysans de Gagliano, leurs amours, leurs haines, leurs conflits, leurs croyances, leurs révoltes, leurs peurs…le tout dans d’étonnants portraits très réalistes, le contraste est étonnant entre lui, intellectuel cultivé, médecin, peintre et écrivain, et la population qui l’entoure, ignorante, inculte et vivant comme au moyen âge au milieu des animaux et des croyances.
Finalement, il tombe littéralement «amoureux» de ce pays, au point d’hésiter à repartir le jour où il sera libéré de son confinement (Carlo LEVI a d’ailleurs demandé à être enseveli à Aliano, où en plus de sa sépulture on peut encore aujourd’hui visiter la maison où il vécut et voir certaines de ses peintures).
La fin du livre se change d’ailleurs en un véritable réquisitoire pour la défense du «Mezzogiorno», et contre les injustices sociales et les problèmes de ces régions, complètement abandonnées par Rome.
C’est d’ailleurs en partie de là que vient le titre du livre puisque l’expression «Le Christ s’est arrêté à Eboli» est utilisée par les habitants de Aliano eux-mêmes, puisqu’ils disent qu'Eboli est le dernier pays de «chrétiens» (chrétien étant à prendre ici avec la signification italienne d’homme…) et que dans les villages suivants, parmi lesquels le leur, on ne vit pas une vie de chrétiens... mais d’animaux!
Il est toujours difficile de critiquer un livre comme celui-ci, véritable «monument» de la littérature italienne (traduit en 37 langues), d’après guerre et sur la Deuxième Guerre Mondiale (au même titre que «Si c’est un homme» de Primo LEVI où «Le sergent dans la neige» de Mario RIGONI-STERN), on se sent humble et très petit, face à des œuvres aussi magistrales... je dirais toutefois que c’est un grand livre, écrit dans une langue belle et accessible, par un grand, très grand écrivain, décrivant de façon merveilleuse les hommes et les paysages italiens… les fouillant jusqu’au plus profond de leur âme…
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