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Maelys de Crozon - La malédiction



Description ajoutée par GillesMV 2013-04-07T11:52:00+02:00

Résumé

Maelys Hautefort de Crozon a sept ans quand elle assiste à l’horrible massacre de toute sa famille. La fillette n’hésite pas à maudire Maden et son frère Brieuc de Lornan, les instigateurs de ces crimes infâmes inspirés par une rancune tenace.

Adulte, Maelys est toujours Baronne de son fief et se montre à la hauteur de la charge qui pèse sur ses épaules depuis ce drame. Logan de Lornan, le nouveau Comte de Cornouaille par abdication de son père, l’assaille de ses plus criminelles intentions pour lui nuire.

Lors d’une audience où Maelys ne peut faire face à ses obligations de vassale, un étrange chevalier, Cédric, fait irruption et prend sa défense. Accompagné d’un loup, il revient de Terre Sainte, auréolé de mystères et déjà couvert de légendes. Avec deux de ses frères d’arme, un maître d’oeuvre et un vieux médecin arabe à l’intelligence bouillonnante, ils vont transformer la Baronnie et lui donner un essor incroyable qui suscitera la jalousie meurtrière du Comte.

La seigneurie de Crozon échappera-t-elle aux malversations des Comtes de Cornouaille ? Maelys pourra-t-elle demeurer Baronne malgré les trahisons ? Et enfin, la malédiction d’une petite fille sera-t-elle plus forte que toutes les bassesses humaines ? L’histoire du fief s’écrira en lettres de pierre et de sang, jusqu’à l’ultime dénouement, complètement inattendu.

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Classement en biblio - 2 lecteurs

extrait

Duché de Bretagne, fief de la Baronnie de Crozon, 22 décembre 1169

Le capitaine hurla ses ordres dans la confusion la plus totale et ils se perdirent dans les cris des assaillants. Il eut beau appeler à l’aide, nul ne pouvait lui répondre et il réalisa qu’il était le seul homme du Baron encore valide. Un coup de hache asséné sur sa nuque ne lui laissa aucune chance. Il mourut en pensant que le Baron serait bien seul face à ces enragés et ce Comte si démoniaque.

Le château était en flammes et dans la nuit, l’incendie se voyait à des lieues. Plus personne ne sonnait le tocsin, les gens de maison avaient fui depuis longtemps et les gardes, trop peu nombreux, étaient tous morts ou si grièvement blessés qu’ils passèrent de vie à trépas en raison du froid qui aggravait leurs blessures. Ce fut l’hallali et quelques instants plus tard on n’entendit plus que le mugissement du brasier en train de réduire à néant les derniers bâtiments. Seuls les remparts et les tours résistèrent vaillamment, mais le reste du château fut réduit en cendres ou à l’état de décombres inhabitables.

La Baronnie de Crozon était la plus pauvre du Comté, voire celle qui rapportait le moins d’impôts et d’hommes au Duché. Située à la pointe occidentale de la Bretagne, battue par les vents et un océan souvent enragé, seuls des hommes rudes pouvaient y vivre. Le Baron Erwan Hautefort de Crozon, puissant guerrier et seigneur réputé pour sa droiture comme son esprit de justice y régna de longues années, jusqu’à ce jour maudit.

Son épouse, Ivona, fut certainement la plus convoitée des baronnes. Jalousée pour avoir épousé un des meilleurs partis masculins du Comté, enviée pour sa beauté personnelle comme son intelligence, elle fut surtout aimée pour la charité qu’elle sema au cours de sa vie, auprès des nobles comme des plus indigents. Quand elle croisait un mendiant, elle pouvait lui offrir son manteau, quitte à attraper froid et des engelures, sans se plaindre.

Leur disgrâce advint de sotte façon. Lors du tournoi organisé spécialement pour la foire automnale de Quimper, à quelques lieues du fief, le Baron fut provoqué en duel singulier par le frère cadet du comte. Un rustre, sans foi ni loi, qui voulut se jouer d’Erwan, bien plus âgé et moins fort selon les apparences. Le Baron n’était pas né de la dernière pluie et au premier assaut à cheval, il fit mordre la poussière au jeune et impétueux chevalier. Outre que cela provoqua l’hilarité générale de la foule présente, le jeune homme se réceptionna fort mal et dut abandonner le combat derechef. À la vilenie et la lâcheté, le chevalier ajouta l’outrecuidance de l’insulte puis la traîtrise en attaquant de dos le Baron qui s’éloignait. Au mouvement de la foule, Erwan comprit à temps et fit face au félon. D’un rapide coup d’estoc de sa lourde épée tenue à deux mains, il se débarrassa de son adversaire, surpris par son réflexe et fauché par l’acier. Le coup d’épée fut si bien asséné qu’il s’ensuivit une belle entaille au ventre, malgré la cotte de mailles, large mais peu profonde. La foule hurla à la traîtrise et l’émissaire de la Duchesse de Bretagne en fut si outré qu’il rappela expressément à l’ordre le comte, lui demandant de jeter ce renégat, quel qu’il fut, au cul-de-basse-fosse vu son attitude insultante. L’événement provoqua un tel scandale que la nouvelle se répandit dans toute la Bretagne et le frère cadet du Comte en fut ridiculisé et leur nom souillé.

Les comtes de Pleyben régnaient en maîtres absolus sur la pointe occidentale et méridionale bretonne, se considérant parfois hors d’atteinte de la justice des ducs et appliquant en tortionnaires leurs lois souvent iniques, manipulant les hommes, les actes et les titres de propriété pour étancher leur soif de possession et agrandir ainsi leur Comté. Fort craints, ils étaient peu recommandables et toute la noblesse les détestait pour leur manque de savoir-vivre comme pour leurs fréquents parjures dont l’ignominie ne les étouffait guère.

Le Comte actuel, Maden de Lornan, s’inscrivait parfaitement, si l’on pouvait dire ainsi, dans leur longue lignée et d’une sinistre façon, ajoutant le meurtre, les vols et autres pillages aux coutumes ancestrales de sa famille avec une frénésie et une joie qui frisaient la perfection.

Assis aux côtés de son frère aîné, l’abbé Brieuc de Lornan, ils regardèrent leur jeune frère se faire évacuer sur une civière et firent face aux admonestations de la foule comme du sénéchal envoyé par le Duché. À leurs yeux, ne subsistait qu’une chose, l’affront fait à leur famille par ce petit Baron misérable et sans-le-sou.

— Quelle honte pour notre famille ! proclama à voix basse l’abbé en contemplant son frère d’un air furieux.

Maden eut un sursaut comme s’il sortait d’un songe et regarda son aîné.

— Je me laverai les mains dans le sang de ce baron, je te le promets et j’anéantirai sa famille.

Bien entendu, aucun des deux membres de cette sinistre fratrie ne releva le geste si vil et offensant de leur jeune frère. Cela restait du domaine de la stricte normalité. Mais qu’un petit nobliau regimba, osa résister et pire, mit à mal un puissant de leur lignée en le frappant puis en le blessant, les vexa au plus haut point et il en résulta beaucoup de haine et une terrible rancune.

Par malchance, le jeune frère mourut peu de temps après à cause d’une septicémie galopante qui l’emporta dans de fortes fièvres et avant d’expirer, il fit jurer vengeance à ses deux frères sur son lit de mort.

Pour parfaire l’injustice de ce qui allait advenir, Ivona Hautefort de Crozon, l’épouse du baron, avait pour raison de vivre une foi profonde et la volonté d’aider les pauvres et les mendiants. Ce qui finalement causa leur perte.

Elle créa donc, avec l’approbation et l’aide financière de son époux, un hôpital, refuge modeste mais efficace qui recevait les plus pauvres, leur offrait le gîte et le couvert comme des soins pour tous leurs maux, qu’ils furent physiques ou plus profonds, cachés au fond de leurs âmes.

Ainsi, il fut aisé au Comte de réunir des témoins à charge, quelques vilains sans foi ni loi et de leur faire jurer que la Baronne de Crozon avait commerce avec le diable, soignait souvent de façon miraculeuse des malades pourtant condamnés et nombreux furent ceux qui l’auraient vu prier le démon totalement nue, les nuits de pleine lune dans les bois de leur fief. Que ne faisait-on pas en échange d’une simple écuelle de soupe ou d’une grâce accordée ?

Nul besoin de procès pour le Comte qui avait droit de haute et basse justice sur ses terres. Pour être sûr ne pas commettre d’erreurs préjudiciables à son avenir, il fit envoyer un message au palais ducal, contresigné par son frère abbé et quelques nobles à sa botte pour faire entériner son jugement.

Pour la duchesse, ce fut très simple. Malheureusement âgée de huit ans, le véritable pouvoir était entre les mains d’Henri II d’Angleterre et des courtisans vendus à sa maison qui constituaient l’essentiel de son entourage. La fillette se contentait alors de signer ou d’apposer un sceau sur des parchemins, en fermant les yeux, les oreilles ou même son cœur et la stricte obligation de ne jamais poser de questions.

La Baronnie de Crozon était pauvre et n’envoyait au maximum qu’une douzaine d’hommes à l’ost lors des publications des bans de guerre alors que le Comte de Pleyben la pourvoyait d’un millier de combattants, de nourriture et d’armes, par charrettes entières. On demanda donc à Constance de Bretagne, Duchesse supposée, de rester ignorante et après avoir soigneusement jeté au feu la lettre annonçant les terribles événements, de ne pas se mêler de cette farce aux allures de tragédie. La conscience des grands était à la portée des plus riches et des plus calculateurs en cette sombre époque...

Cette nuit de décembre, trois jours avant Noël, la neige tombait doucement sur l’incendie qui s’éteignit peu à peu. Le vent glacial était effroyable mais, emmitouflés dans leurs manteaux de laine épaisse, les hommes du Comte attendaient patiemment leurs ordres après avoir anéanti les derniers soldats du baron. Quant au Comte et son frère abbé, tous deux de fort bonne humeur, leurs visages comme leurs corps dissimulés sous des fourrures, ils s’impatientaient en savourant leur vengeance. La voix de Maden claqua comme un coup de fouet.

— Égorgez ce petit Baron ainsi que ses bâtards et brûlez sa femme, cette sorcière répugnante ! Allez, qu’on en finisse ! Il me tarde de rentrer pour ripailler et fêter dignement cette victoire !

Le Baron Erwan Hautefort de Crozon était cerné par une troupe importante et invoquer l’aide divine ne servirait à rien. En entendant la sentence, il recula et fit barrage, se mettant devant son épouse et leurs trois enfants terrifiés. Ils étaient frigorifiés car surpris dans leur sommeil, ils ne portaient qu’une chemise de nuit, peu épaisse.

Le Baron comprit qu’il n’y aurait aucune grâce à espérer et récupéra une épée à terre. Seul face à trente hommes, le combat ne durerait pas longtemps. Il eut l’idée de tuer son épouse pour lui éviter les souffrances odieuses du bûcher, mais verser le sang de celle qu’il avait toujours et tant aimée comme celui de ses enfants, était hors de ses forces.

— Par Dieu et pour Crozon ! Sus à l’ennemi ! hurla-t-il avec une vigueur qui fit peur à ses assaillants en lançant un assaut courageux et pourtant inutile.

La bataille était perdue d’avance et la neige autour de lui se teinta de sang très rapidement. Il emporta une poignée d’hommes avec lui avant qu’un lancier ne l’arrêtât en le poignardant dans le dos et comme à la curée, les autres se précipitèrent. Erwan tomba à genoux et jeta un dernier regard à sa femme que l'on emmenait déjà au bûcher, préparé à la hâte, semblant s’excuser de mourir si vite. Ce fut le Comte en personne qui abrégea ses souffrances en lui enfonçant sa dague, jusqu’à la garde, dans la gorge. Erwan eut un hoquet, vomissant son sang et chuta lourdement sur la terre gelée.

Les trois enfants prirent alors soudainement la fuite dans les bois attenants et quelques soldats se lancèrent à leur poursuite. Ivona fut attachée à une poutre plantée verticalement et en riant, les hommes arrachèrent sa chemise puis la recouvrirent de poix. Sans un mot, la Baronne accepta son supplice et pria pour que ses enfants puissent échapper à une mort affreuse. Mais Dieu n’entendit point ses suppliques et n’exauça aucune de ses prières si déchirantes.

Les premiers guerriers revinrent sans le corps de l’aîné mais couverts de sang, les seconds traînaient le corps du puîné par les pieds avant de le jeter dans les fagots, aux pieds de sa mère qui hurla comme une bête, devenant subitement folle. Les derniers furent bredouilles et avouèrent que la cadette, une petite fille de sept ans leur avait échappé ce qui provoqua une colère noire chez le comte. Puis il se reprit, affichant un regard rempli de haine.

— Je vais me faire plaisir, maintenant, dit-il avec un sourire sadique.

Maden saisit une torche et vint lui-même allumer le feu qui embrasa le bois, attisé par la poix et le vent qui soufflait. La puanteur de la chair grillée de l’enfant commença à atteindre ses narines alors il fit reculer son cheval pour prendre aussi de la distance avec la chaleur qui devint rapidement insoutenable. Les flammes gagnèrent rapidement la Baronne qui serrait rageusement les dents pour ne pas hurler.

Au silence qui se fit dans sa troupe qui jusqu’alors riait de bon cœur, le Comte tourna la tête et stupéfait, vit la petite Maelys, bien vivante et sans peur, s’approcher du bûcher comme un fantôme, faisant peur à ses hommes. En effet, la petite rescapée, aux longs cheveux blonds ébouriffés par le blizzard, cheminait pieds nus dans la neige, sa chemise blanche déchirée et tachée de sang flottant autour d’elle. Elle tenait à deux mains son crucifix en or offert par son père en cadeau de baptême. Le même que ses frères et sa mère, comme si l’objet avait eu la force surnaturelle de repousser leurs assassins.

L’enfant de sept ans avançait, courageuse et même leur nombre ne lui fit pas peur. Dans ses yeux bleus régnait une redoutable détermination qui fit s’écarter les soldats pourtant rompus à la guerre et à de plus redoutables adversaires.

Dans un silence mortel, Maelys arriva et tomba à genoux devant le brasier où sa mère disparaissait maintenant dans d’horribles flammes gigantesques. Quelques mèches de ses cheveux prirent feu mais elle resta plantée là et joignit ses mains pour prier sans quitter la Baronne des yeux. Sa mère releva la tête et voulut lui parler mais le feu la dévorait si ardemment qu’elle ne put prononcer le moindre mot et mourut sans un cri, son visage retombant sur sa poitrine.

— Saisissez-vous de cette morveuse et jetez-la au feu !

Une ombre arriva en courant et s’interposa, manquant de chuter sur le sol verglacé. Le Comte reconnut sans mal Guillaume, un jeune moine de l’abbaye de Crozon, proche du château et que le Baron venait d’installer comme abbé, investiture à laquelle il avait assisté il y a peu de temps.

— Messire Comte ! Un enfant ne doit pas payer les erreurs de ses parents ! hurla-t-il en faisant face aux soldats qui s’approchaient.

Guillaume avait vingt-cinq ans et malgré sa jeunesse, ce fut par son intelligence qu’il obtint la charge si convoitée par ses aînés. Ami proche du baron, confesseur de son épouse, il avait procédé aux baptêmes des trois enfants et en découvrant le ciel rougi par l’incendie, il n’avait pas pris le temps de seller sa mule. C’est au pas de charge qu’il avait parcouru la lieue qui le séparait du drame. Ayant vite repris son souffle, il pointa du doigt son homologue, le frère aîné du Comte qui le toisait de haut.

— Messire abbé, vous le savez bien ou vous devriez le savoir ! Dans un procès en sorcellerie ou quelle que soit la faute reprochée, on ne condamne pas les enfants pour les crimes commis par leurs parents, qu’ils soient prouvés ou non ! s’exclama-t-il avec ferveur.

Dernier rempart entre la soldatesque et l’enfant toujours en prières dans son dos et insouciante du danger qui approchait, Guillaume songea qu’il ferait bien de recommander son âme à Dieu car il tenait tête au pire des nobles du Duché. Et un moine de plus ou de moins, quand on venait d’anéantir une famille entière de nobles, quelle différence cela ferait-il ?

Maden le contempla et finit par éclater de rire.

— Après tout ce n’est qu’une gourgandine de sept ans. Garde-la, abbé de pacotille ! Nourris-la et fais-en ce que bon te semble. Il paraît qu’à cet âge, certains moines sont friands de la chair des jeunes vierges toutes fraîches ! Allez ! Partons ! ordonna-t-il avant de faire demi-tour, suivi par son frère et sa troupe à pied.

Guillaume transpirait à grosses gouttes, non par la proximité du bûcher mais bien de peur. Homme d’église, la science des armes et les combats étaient si loin de ses prérogatives que défier un homme comme le Comte relevait pour lui de la plus extrême bravoure. Quoi qu’il en fût, il ne pouvait pas laisser Maelys se faire tuer sans réagir.

Alors qu’il relevait l’enfant, toujours en prières et dont la peau virait au bleu sous l’assaut combiné du gel et du vent, elle lui échappa des bras et courut après la troupe en poussant un cri de rage.

— C’est pas vrai ! bougonna-t-il, relevant sa robe de bure pour lui courir après et tenter de la rattraper avant qu’elle ne fît une bêtise qui pourrait signer leurs deux arrêts de mort.

Trop tard, Maelys se planta devant le cheval du Comte et l’arrêta. Elle releva son crucifix vers lui et tous l’entendirent.

— Je te maudis, Comte de Pleyben. Toi, ton frère, ton épouse, tes enfants, toute ta famille et pour les siècles à venir. Je te maudis pour que tu meures dans des souffrances pires que celles des miens. Je te maudis et je me laverais les mains dans ton sang, je t’arracherai la cervelle et donnerai ton cœur aux porcs. Je te maudis car je serai toujours dans ton ombre à guetter le meilleur moment et tu ne pourras plus jamais respirer sans penser à moi. Je te maudis et je le jure sur le Christ ! Crève en enfer !

Et alors qu’elle reprenait son souffle, la petite fille s’approcha et cracha au visage du Comte ! Il fut si surpris et décontenancé, qu’il ne trouva aucune réplique suffisamment blessante et après s’être essuyé avec sa main gantée, se contenta de rire en se forçant un peu.

Maelys souriait aussi mais en affichant un sourire maléfique puis son rire cristallin jaillit, proche de la démence et elle fit frissonner de peur tous les adultes présents.

— Oui, vénérable Comte de Pleyben, tu as raison de glousser ! Profite de ce qui te reste à vivre pour rire et te livrer à tes exactions habituelles. Parce qu’en enfer, on ne rit pas ! Et crois-moi, je t’y enverrai danser avec le diable un jour ou l’autre !

Maelys resta plantée là, fière, ses petites mains sur ses hanches et après avoir haussé les épaules, le Comte fit avancer son destrier d’un coup de talon sec et la troupe s’éloigna au pas. Les soldats évitèrent soigneusement de toucher l’enfant en s’écartant d’elle, chacun se signant et baissant les yeux alors qu’elle les défiait, les uns après les autres du regard.

L’abbé Guillaume était stupéfait et laissa faire en voyant que le Comte ne la tuerait pas. Une enfant de sept ans venait de tenir en échec une troupe armée de trente hommes, un abbé puissant et un Comte sanguinaire. Alors qu’il approchait de l’enfant, Maelys regardait les assassins de sa famille s’éloigner et il l’entendit encore distinctement prononcer de terribles paroles.

— Oui, ris pendant que tu le peux encore. Tu es maudit à jamais ! dit-elle, pointant un index accusateur qui ne tremblait pas alors que tous les feux de l’enfer luisaient dans ses prunelles dilatées et sombres.

Là-bas, Brieuc se retourna une dernière fois comme s’il avait pu l’entendre malgré la distance. Il refit un signe de croix en baissant la tête puis se ravisant, éperonna son cheval pour rejoindre son frère en tête de la troupe.

Ses forces l’abandonnèrent malgré la haine qui l’habitait et Maelys s’écroula sur place, comme un pantin désarticulé et sans vie. Sans un cri ou le moindre bruit.

Guillaume se précipita et eut vite fait son choix. Maelys était encore vivante et nécessitait des soins rapides en plus d’un abri et de chaleur. Il pourrait revenir plus tard donner une sépulture décente au reste de la famille. Il prit l’enfant contre lui et refit le chemin du retour au pas de course, à peine ralenti par ce fardeau si léger. Une charge qui pourtant deviendrait lourde avec les années à venir et un destin déjà marqué au fer rouge, car Guillaume assumera les responsabilités qui l’attendaient. Il se le jura tout en courant.

En effet, le Baron Hautefort de Crozon avait fait de lui le parrain de la petite Maelys et il avait accepté sans se douter que quelques années après, la douloureuse mission prendrait corps de la sorte, en remplaçant ses parents assassinés. Il était tout jeune en ces temps de joie et le Baron voulait faire de lui un chevalier alors qu’il ne visait qu’une chose : prendre la tonsure et l’habit pour se rapprocher de Dieu. Le Baron avait respecté ses choix et payé ses études religieuses. Il lui devait ce qu’il était devenu et aujourd’hui, il ne restait plus que sa filleule dans ses bras. Guillaume en pleurait de rage et de tristesse.

Maintenant, il entendait mener sa tâche à bien. Quoi qu’il lui en coûtât car trahir la parole donnée serait une grande honte à ses yeux et il accéléra sa course dans la nuit.

La neige ensevelissait tout sous un manteau endeuillé de blanc et de sang mêlés. Quand Guillaume saisit la petite fille inconsciente et qu’il disparut en courant vers l’abbaye, la troupe des assassins était déjà loin. Les décombres fumants donnaient encore une lumière étrange et maléfique aux lieux.

Silencieusement, des bois très proches, une silhouette se traîna jusqu’au cadavre du Baron et resta un long moment à ses côtés puis, sans un bruit, le spectre s’éloigna, comme une ombre irréelle, fit une brève halte devant le bûcher qui se consumait encore avant de disparaître dans la nuit obscure de l’hiver.

Le silence était sépulcral et même les oiseaux dérangés dans leur sommeil n’osèrent pas le briser. Parfois, c’était la nature qui s’inclinait devant la folie des hommes.

À peine essoufflé, l’abbé Guillaume fut ravi de voir ses frères inquiets venir à sa rencontre, le prieur en tête. Ils l’entourèrent et furent consternés en découvrant la petite Maelys dans ses bras.

— Mon Dieu ! Guillaume, ne me dites pas que vous tenez là l’unique rescapée de la famille ? demanda le prieur, le plus ancien de l’abbaye et le plus sage.

— Malheureusement si, avoua leur jeune abbé, les larmes aux yeux. Toute la famille a été exterminée par ce fourbe de comte. Il y a des fois, sincèrement, je me demande où se porte le regard de Dieu... marmonna-t-il.

Le prieur consterné, hocha la tête en pinçant les lèvres.

— Ne blasphémez point, messire abbé. La justice divine n’ignore jamais rien et ce n’est pas à nous d’en juger. Emportons vite cette enfant au chaud, son visage est tout bleu !

Les moines repartirent d’où ils venaient, Guillaume serrant contre lui, son trésor inanimé. En courant dans la neige qui ralentissait leur foulée, il ne put s’empêcher de songer avec colère que la justice divine était parfois incompréhensible et que, plus simplement, c’était à se demander si cette justice existait vraiment, ce qu’il se garda bien de répéter à haute voix.

De retour à l’abbaye, les moines s’empressèrent de faire quérir une femme au village et appelèrent leur médecin. Le frère herboriste arriva en courant, en même temps qu’une vieille paysanne, une matrone au bon regard et l’air complètement affolé. La nouvelle s’était vite répandue et l’assassinat de leur baron, exemple de justice et de droiture, les affligeait profondément. Mais le plus urgent était pour le moment de soigner leur jeune et nouvelle baronne. Une petite fille, transie de froid, qui du haut de ses sept ans venait d’hériter du titre et des possessions familiales. Ou, tout du moins, ce qu’il en restait.

Guillaume, le prieur et quelques autres frères tenaient une réunion improvisée dans le couloir, face à la porte des cuisines. Seul endroit où le feu était consciencieusement entretenu, jour et nuit, faisant ainsi de cette salle, la plus chaude du monastère. Nulle femme n’aurait dû pénétrer en ces lieux, mais pour soigner une petite fille, qui aurait pu s’occuper d’elle parmi ces hommes ayant prononcé leurs vœux ?

Une heure après, la porte pivota enfin sur l’herboriste et il l’ouvrit en grand. Maelys, revenue à elle, sortit toute seule des cuisines, en marchant et sans trébucher, enveloppée dans une couverture épaisse. Quelques couleurs redonnaient un peu de vie à son visage émacié, porteur d’une fièvre inquiétante que l'on devinait dans son regard. Sans hésiter, elle se dirigea droit vers son parrain et lui prit la main.

— Mais que fais-tu Maelys, il faut te coucher et reprendre des forces, dit Guillaume, à voix basse, ravi malgré tout de la voir debout.

La petite fille leva vers lui ses grands yeux bleus.

— Mais parrain, il faut y aller. Tout de suite, répliqua-t-elle, très faiblement.

— Allez où ? insista Guillaume qui ne comprenait pas ce qu’elle voulait.

— Enterrer mes parents et mes frères. Je refuse qu’ils servent de pâture aux corbeaux et aux loups.

Elle l’entraîna vers la cour de l’abbaye plongée dans l’obscurité où la neige tombait toujours aussi abondante. Le froid était saisissant et Guillaume sachant l’entêtement de sa filleule, ne chercha pas à la convaincre. Après tout, n’était-elle pas devenue la Baronne en titre ? Il donna des ordres et la fit monter sur une mule pour que ses pieds évitassent le froid mordant du gel tout en la regardant de côté, inquiet de cette fièvre qui semblait la porter au-delà de ce qui était humainement possible. Tout au moins, à son âge et après avoir vécu la mort des siens dans de telles conditions.

Guillaume s’installa sur un muret à côté du château où la chaleur résiduelle de l’incendie réchauffait encore l’air glacial. Ainsi, Maelys et lui ne souffrirent pas trop du froid. Abandonnée dans ses bras, la petite fille serrait très fort son crucifix en or entre ses doigts bleuis tout en priant. Devant eux, les frères de l’abbé rassemblèrent les restes de sa famille. Le plus terrible fut les cadavres carbonisés de son jeune frère et de sa mère. L’abbé tenta bien de la soustraire à cette vision affreuse avant de renoncer car Maelys insista, refusant de détourner les yeux.

Son père fut couché aux côtés de son épouse et de leur fils. Plusieurs moines partirent à la recherche du corps d’Arthur, son frère aîné, qu’ils avaient dû égorger dans les bois et qu’ils finiraient bien par trouver. Ils revinrent penauds vers leur abbé et lui montrèrent une chemise ensanglantée sur le devant à hauteur du col et, en raison de la température, déjà durcie comme du bois. Il ne fut pas difficile d’en déduire que l’enfant de douze ans avait été égorgé dans la forêt puis abandonné et sûrement dévoré par des loups en meute, affamés par la disette hivernale.

— C’est tout ce que vous avez retrouvé de ce pauvre petit ? demanda Guillaume, la gorge serrée, effrayé par la signification de ses propres mots.

Ses mots éveillèrent complètement la petite fille qui somnolait dans ses bras.

— C’est la chemise d’Arthur, je la reconnais. Et lui, où est-il ? s’informa la petite fille sans chagrin ni colère dans la voix, ce qui acheva d’inquiéter l’abbé sur son éventuel déséquilibre.

— Et son crucifix en or comme le mien ? Vous ne l’avez pas retrouvé non plus ? dit-elle, il est attaché à une chaînette en or qu’il porte autour du cou, ajouta-t-elle de façon neutre.

Les moines secouèrent négativement la tête, presque honteux.

— Alors je mettrai en terre sa chemise et son âme restera à jamais dans mon cœur.

Le prieur, vieil homme ayant connu les horreurs du siècle, la contempla et sentit l’émotion le gagner. Il vit les larmes de son abbé et retint les siennes pour ne pas ajouter à la peine terrible que ces mots remplis d’amour fraternel venaient de susciter en eux.

Seul celui qui n’a jamais remué de terre en hiver pouvait ignorer ce qu’endurèrent ces braves moines qui creusèrent les quatre tombes, côte à côte et espacées de quelques pas. Ce fut un véritable calvaire ! Normalement, ils auraient dû reposer dans la chapelle du château mais celle-ci était encombrée par les débris du toit qui avait brûlé avant de s’effondrer, la rendant inaccessible. Ils décidèrent qu’un jour mais plus tard, ils feraient des travaux et redonneraient à leurs dépouilles le rang qu’elles méritaient.

Le comble de l’horreur fut atteint quand Maelys décida d’embrasser les cadavres pour un dernier adieu, sans retenue ni dégoût. Un linceul fut leur dernier hommage et très vite, ils reposèrent en cette terre que le Baron chérissait tant. Maelys insista pour déposer elle-même et avec beaucoup d’amour, la chemise en lambeaux de son frère dans cette fosse si cruellement vide.

L’aube se leva sur un jour gris et sale, rempli de tristesse. Des paysans vinrent se mêler aux moines, puis tous les villageois arrivèrent avant que l’abbé Guillaume n’improvisât une messe en plein air, à proximité des quatre tombes maintenant recouvertes de lourdes pierres et surélevées par quatre croix grossières assemblées par le charpentier. Le seigneur et sa famille étaient aimés par tous leurs gens et la douleur palpable en chacun. L’injustice était flagrante et le peuple clamait son chagrin et sa haine d’une seule voix.

Maelys alla à leur rencontre et, aussi faible et chétive qu’elle fut, leur tint un petit discours d’une voix faible qui les fit taire pour mieux l’entendre.

— Faites silence, bonnes gens ! Mes parents et mes frères ont été assassinés par le comte, sans raison et sans procès ! Soyez sûrs que je veillerai à tenir mon rang et je vous jure fidélité sur mon honneur. Comme mon bien-aimé père, je saurai vous protéger, étant votre nouvelle Baronne et à ce titre, j’obtiendrai justice si Dieu le veut et me prête vie !

Puis, tournant les talons, elle revint vers les tombes où les moines la regardaient faire, ébahis par son assurance et son courage. Elle tomba à genoux devant celle de sa mère et, son crucifix dans sa petite main tenue au-dessus de sa tête, elle hurla.

— À genoux tous !

Cela pourrait prêter à sourire si le moment n’était pas si tragique, mais tous mirent un genou à terre, sans un mot, obéissant à leur Baronne, pourtant si jeune.

— Mère ! Je vous jure...

Sa voix s’étrangla brusquement dans un sanglot qu’elle ne parvint pas à étouffer.

Enfin, ses larmes surgirent et commencèrent à couler sur ses joues rougies de froid. Ce qui rassura pleinement l’abbé et le prieur, inquiets de ne pas l’avoir vue céder à la tristesse jusqu’à présent.

— ...Je vous jure qu’il le paiera ! dit-elle d’une voix chevrotante et brisée.

Puis elle posa sa croix sur la tombe.

— Sur votre tombe, sur celle de mon père et de mes frères, sur la croix du Christ, je les maudis à tout jamais ! Puissent-ils mourir et errer dans les ténèbres de l’enfer ! cria-t-elle et sa malédiction fut emportée par le vent.

Tous se signèrent et pensèrent qu’après tout, la nouvelle Baronne ne serait peut-être pas si faible que cela, après tout. Ils sentirent la force et la volonté qui émanèrent de son petit corps, n’étant qu’en apparence seulement, malingre ou sans robustesse.

Maelys pleurait à chaudes larmes, comme l’enfant qu’elle n’était déjà plus, les épaules secouées de sanglots qui l’étouffaient et dans un dernier cri, elle s’évanouit et chuta lourdement sur la sépulture de sa mère.

Guillaume se précipita et la récupéra dans ses bras. Il donna l’ordre de départ et tous repartirent vers l’abbaye où une messe solennelle, cette fois, fut dite. Ils confièrent Maelys aux bons soins du médecin et de quelques femmes du village, toutes volontaires pour la veiller.

Le prieur qui s’était attardé se retourna une dernière fois vers le fief et contempla les décombres. Le Baron était un homme bon, courageux et un guerrier valeureux. Son épouse fut une femme généreuse et supérieurement intelligente. Au fond de lui, il devina que Maelys était bien le fruit de leurs amours vraies, réunissant en elle toutes leurs qualités. Alors il songea que les temps à venir seraient difficiles car Maelys n’oublierait jamais leur crime atroce. Il ne croyait pas aux malédictions, mais il avait croisé le regard de la petite fille devant les tombes avant qu’elle ne perdit connaissance. Et ce qu’il y avait entrevu lui avait fait peur.

Oui, il y avait de la rancune, de la haine et une fureur indescriptible dans ce regard pourtant si beau autrefois et qui aurait dû conserver l’insouciance de ses jeunes années. Il baissa la tête et ajusta sa capuche sur sa tête. La neige refaisait son apparition et le froid ambiant ajouta à ses frissons. Il en était sûr, l’histoire future de la Baronnie et de ce fief s’écrira en lettres de sang. Et c’est Maelys qui en tiendra la plume noire de la vengeance. Quant à son encrier, il gageait déjà qu’elle le remplirait avec le sang du comte. Oui, rien qu’en croisant son regard si déterminé, il l’avait compris.

Maelys Hautefort, Baronne de Crozon venait d’entrer dans la légende d’une sinistre manière et bien fous ceux qui oseront s’opposer à elle quand elle aura grandi.

Il pressa le pas et disparut dans les brumes neigeuses. Puis les corbeaux recommencèrent à croasser car la vie finissait toujours par reprendre ses droits.

Sauf qu’il était bien en dessous de la vérité et à mille lieues de réaliser la rancune mortelle qui naquit en Maelys, ce funeste jour de décembre...

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Commentaires récents

Or

Je connais cet auteur que je suis pas à pas, dans tous ses domaines d’écriture. Après l’érotisme, son thriller que j’ai lu la semaine dernière, je me suis prise au jeu et découvert Maelys de Crozon, le second roman de Gilles Milo-Vacéri. Cette fois, il s’agit d’une épopée médiévale.

Je ne suis pas une amatrice d’histoire et pourtant, j’ai été transportée dans l’univers de ce récit qui a pour cadre la Bretagne au XIIe siècle et les croisades. j’ai donc beaucoup appris car comme d’habitude, l’auteur aime mêler des faits ayant existé à sa fiction, ce qui donne une consistance et une saveur particulière à tous ses récits. Certains personnages, les dates, les techniques médiévales, l’artisanat ou la science des bâtisseurs, tout y est et sans jouer les professeurs, on découvre une autre facette de l’auteur.

L’écriture est la même, fluide, facile à comprendre et l’on ne peut achever un chapitre sans avoir découvert ce qui se trame dans le suivant. Les personnages sont attachants, le loup est toujours présent, l’histoire merveilleuse et il me tardait de savoir ce qu’il adviendrait de cette jeune Baronne, Maelys de Crozon.

Quant à la fin, pour ne pas trop en dire, je ne m’y attendais pas du tout et je vous conseille de le lire pour en savoir plus. Epoustouflant ! Si l’auteur a un don pour l’érotisme, une nette préférence pour les thrillers et les polars selon ses dires, il n’oublie pas le romantisme, les sentiments et ce roman est aussi une très belle histoire d’amour qui ravira le cœur des âmes sensibles.

Les combats, la guerre, les vengeances et autres trahisons sont présents, les énigmes se glissent dans la fiction sans alourdir la lecture, une belle histoire d’amour qui prend naissance, bref, tous les ingrédients pour un roman réussi que je recommande vivement.

Un petit point négatif, quelques coquilles oubliées par l’éditeur mais qui ne grèvent en rien le plaisir de lecture.

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Note globale 9 / 10

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