Bel abîme

Bel abîme est un roman court et féroce. Monologue d'un jeune homme révolté, il dépeint une société corrompue et à bout de souffle face à laquelle le héros ne trouve qu'un amour pur à opposer, celui pour sa chienne, Bella. C'est un texte incisif qui nous dit à la fois l'amour et la violence des adultes et de celleux qui font les lois. J'ai été émue par le protagoniste et, comme lui, j'ai senti ma colère monter. C'est une très belle lecture qui peut se faire d'une traite.

Ma chronique : Court roman bouleversant lu en une journée !! C'est un cri de douleur ! Ce jeune auteur écrit avec des gants de boxe et des larmes.

Cent pages puissantes, âpres, où la colère et le chagrin d'un adolescent vous frappe en plein coeur. le Lecteur veut comprendre ce qui a poussé ce gamin de 15 ans à commettre l'irréparable. On a mal pour lui. Les mots sont crus, choquants quand en prison, il s'adresse à son avocat et au psychiatre. Sa rage éclate en évoquant l'abîme qu'est devenue la société tunisienne, et les espoirs perdus, pourtant tant attendus avec la révolution du printemps arabe. La violence est partout : parents, écoles, administrations. Les faibles sont eux-mêmes violents avec plus faibles qu'eux : les animaux ! "Pourtant ceux-ci ne mentent pas contrairement aux hommes. "

Mais tout devient lumineux quand il évoque son amour pour Bella, ce chiot, qu'il a recueilli, puis soigné plusieurs années, malgré la désapprobation de son entourage.

Son amour l'a transformé et l'a aidé à grandir.

Mais dans ce pays " on abat les chiens pour que la rage ne se propage pas dans le peuple , pourtant la rage est déjà là !"

Voilà un auteur dont j'ai très envie de découvrir ses précédents ouvrages. de plus, cette maison d'édition ( Elyzad) propose des couvertures élégantes.

Un roman percutant qui décrit la banlieue de Tunis à travers les yeux d'un adolescent un peu marginal : un récit fort, impactant, on ressent la colère et la violence qui règnent dans cette ville. On ressent les indignations du personnage, et on comprend ce qui l'a mené là où il est. Les incompréhensions du personnage principal, et son attachement fort avec Bella.

Petit twist sur l'identité de Bella d'ailleurs, une narration, simple mais bien construite.

Vraiment un petit récit efficace qui souligne des problèmes de société.

Ce roman trône dans mes pense-bêtes depuis fort longtemps. Je me suis décidé dernièrement à acheter toute une panoplie de livres mis de côté. (je vais en recevoir encore 7, vendredi, c'est mon anniversaire pour infos, et j'adore me faire plaisir ;-D).

Je ne regrette pas mon achat, je vais même l'offrir à ma fille. C'est une belle histoire d'un adolescent en rage contre son pays, ses coutumes, ses camarades, son père, son éducation…

Cette rage va se transformer en haine. J'ai été bouleversé, en colère comme lui. C'est injuste, « dégueulasse » de s'en prendre à Bella (sa chienne)… Mais en Tunisie la garder c'est bien pire.

Une histoire qui trônera dans votre tête. Et vous regarderez les chiens, les mouches et même les caméléons autrement.

Extrait :

Je lui murmurais l'un comme l'autre, nous étions un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués, que notre part gît six pieds sous terre.

Bonne lecture !

En fait, j'ai aimé me laisser surprendre par le personnage de Bella. Je comprends totalement le pétage de plomb du protagoniste principal. Entre rancœur, injustice et haine, on ne sort pas indemne de cette lecture.

https://lessortilegesdesmots.blogspot.com/2022/03/bel-abime-de-yamen-manai.html

Sans le savoir, j'avais déjà lu un roman de cet auteur. Je ne m'en suis aperçue qu'en me renseignant sur lui notamment à l'occasion de sa venue au printemps littéraire en ce premier week end d'Avril. Concernant ce titre, il m'intriguait. J'ai craqué en voyant le petit cœur sur le livre et comme mon anniversaire était passé, je n'avais plus de raison d'être sage.

La plume de l'auteur est pleine d'émotions. On ne peut pas s'arrêter de le lire et de faire preuve d'empathie à l'égard du personnage centrale. On suit le parcours d'un enfant réservé, faisant ce qu'il peut pour contenter sa famille. Il ne proteste jamais mais on comprend pourquoi. Cet enfant grandit dans la peur. Tout ce qui lui arrive ne pouvait que menait à un drame. On le sent. On espère en vain.

Ce gamin craintif va croiser la route Bella, un chiot qu'il va prendre sous son aile. La compagnie de cette chienne va le transformer. On le voit s'ouvrir, être plus fort, plus confiant. Mais en Tunisie, les chiens errants sont tués. Et sa chienne ne fera pas exception. Je n'en dirais pas plus sur les raisons de sa disparition.

Je ne connaissais pas cette loi tunisienne sur les chiens errants. Le texte me semblait si réaliste que je me suis mise à chercher sur internet. Effectivement, cette loi existe dans le but d'éviter de répandre la rage. Vous pouvez chercher pour plus d'informations mais j'étais effarée à la lecture de ces articles après la lecture de ce roman.

Pour en revenir à ce roman, après ce drame, cet enfant devenu adolescent va péter les plombs et se venger avec une rage énorme. Toute cette rancœur, cette haine et ces émotions ravalées vont ressurgir avec une violence dingue. L'auteur utilise ce personnage forcément attachant pour pointer du doigts les injustices à tous les niveaux et surtout les abus de pouvoir et de confiance.

En bref, j'ai le sentiment que quoique j'écrive, rien ne rendra justice à ce roman et surtout aux émotions qu'il m'a procuré. Pour moi, c'est un indispensable.

Un livre percutant qui se lit d'une traite.

Une perle ! Je conseille et reconseille !!!! Bravo