Colette à la recherche de l'amour

Colette...

C'est peut être prendre une grande liberté que chercher à définir le rôle joué par l'amour dans la vie d'un auteur contemporain.

Pourtant, si cet auteur s'appelle Colette, je ne crois pas que ce soit de l'indiscrétion. Sa vie amoureuse, ou plus simplement sa vie, c'est elle même qui nous la raconte tout au long de son oeuvre, avec une merveilleuse simplicité, sans fausse pudeur stupide, sans ces tortillements sentimentaux qui sont parfois tout l'art des femmes auteurs, et sans étalage inutile.

L'oeuvre de Colette est presque uniquement consacrée à l'amour.

Et, parmi les innombrables livres qui, depuis que l'envie d'écrire démange les hommes , ont traité de ce sujet à la fois si commun et si rare, ce sont sans doute les siens qui l'ont fait avec le plus de ferveur, le plus de sincérité, et avec le moins d'illusion.

Colette...

En face d'elle, on ne peut rester indifférent. Ou bien on la comprend et on la place tout à fait part et au dessus de tous les autres, ou bien on s'étonne de la ferveur que certains lui dédient. Bien des lecteurs de Colette classent, comme moi, les gens en deux catégories : ceux qui l'aiment, ceux qui ne l'aiment pas. Et, croyez moi, c'est un critérium.

Je sais, certaines femmes vous diront, avec des trémolos dans la voix: "Oh, j'adore Colette, c'est délicieux, c'est exquis, c'est merveilleux".

Celles-la n'y comprennent rien. Ce n'est ni délicieux, ni exquis, no merveilleux, c'est tout simplement vrai et c'est par conséquent, unique. Car il est aisé d'être vrai quand on traite de sujets extérieurs à soi-même mais dire, avec une vérité telle que chacun tout de suite comprend, dire ce que l'on ressent, ce que l'on pense, ce que l'on est, c'est, non seulement très rare, c'est d'abord, très difficile.