Le Grand Secret

"Le Grand secret" est un roman de 1973 qui se déroule durant la période allant de 1950 à 1970. Il mêle les événements historiques réels et la fiction. Tous les gouvernements du moment semblent cacher des informations à leurs peuples. L'auteur entretient le suspens et ne révèle pas tout de suite de quoi il s'agit. En attendant, une intrigue se déroule en parallèle. Une femme mariée, Jeanne a un amant du nom de Roland. Un jour celui-ci disparaît mystérieusement sans laisser de traces. Les autorités le déclarent mort. Désespérée, Jeanne n'y croit pas un seul instant. Elle quitte sa famille et décide de mener sa propre enquête. Elle parcourt les pays, prend des informations. Elle finit par comprendre que des gens connaissent un secret très bien gardé et qu'ils n'ont pas l'intention de le dévoiler au monde entier. Peu à peu, l'histoire progresse et le lecteur en sait un peu plus.

A l'origine de la situation, un savant Indien découvre par hasard un virus particulier qu'il teste sur des papillons. Loin d'être destructrice, cette "maladie" rend les humains et les animaux immortels. Très contagieux, le virus peut se propager rapidement et offrirait donc l'éternité aux Terriens. Or, le savant ne se réjouit pas de sa merveilleuse découverte. Pour lui, l'immortalité générale aurait trop de conséquences dramatiques pour l'humanité. Plus personne ne mourrait et cela engendrerait une surpopulation insupportable, avec en plus la faim dans le monde. Alors, afin que le virus ne se répande pas partout, les plus grands gouvernements au courant envoient les contaminés dans une île artificielle, isolée et protégée du monde extérieur. Pendant ce temps, à force de chercher Roland, les années s'écoulent pour Jeanne. Elle vieillit après quelques décennies passées à chercher son amour perdu. Un jour, la chance lui sourit et enfin, elle le retrouve. Or, la joie n'est pas au rendez-vous. Dans l'île paradisiaque des immortels habitée par des enfants, des adolescents et des jeunes, Roland n'a pas pris une ride. Avec l'immortalité, il est resté jeune pour toujours. Jeanne se déprime et refuse le cadeau de l'éternité. Mieux, elle se porte volontaire pour tester un vaccin qui l'immuniserait... De leur côté, les chefs d'états connaissent l'existence du virus et s'entendent pour empêcher sa propagation. L'uchronie explique alors l'assassinat de Kennedy, les relations entre l'Est et l'Ouest, la visite de Richard Nixon en Chine en 1972, la mort du Général de Gaulle. Tout tourne autour de ce grand secret... qui finit par être oublié avec le décès des personnalités qui ont donné l'ordre de détruire l'île peuplée d'enfants révoltés qui demandaient le droit d'avoir des enfants à leur tour. Aussi, après un bombardement, l'endroit et les privilégiés n'existent plus. Seule la reine Elisabeth II d'Angleterre détient encore le secret et le conserve jusqu'à sa mort (René Barjavel n'avait pas prévu un si long règne !). Cependant, le roman se termine sur une note d'espoir : quelques personnes parviennent à s'échapper de l'île en flammes avec un petit bateau. Nul ne sait où se réfugient les survivants à la jeunesse éternelle... A part les trop longues description des politiques, le roman est agréable à lire et le suspens est présent. C'est intéressant mais un peu pessimiste. Il pose la question : "Que feraient nos dirigeants si la clé de l'immortalité existait ?" Il en conclut qu'ils garderaient pour eux ce secret qui semblerait causer un tort à l'humanité. Malheureusement, personne n'a ce pouvoir. Ce n'est que pure science-fiction !

Bien documenté sur la politique de l'époque du scénario, Barjavel nous entraîne dans un monde fou, celui de l'immortalité. Il nous tient en haleine jusqu'au bout et même avec une petite note de poésie qui laisse rêver. Génial!

J’avais lu ce roman dans ma jeunesse et c’est avec beaucoup de plaisir que je l’ai redécouvert. On pourrait facilement croire que ce n’est pas une fiction, tellement Barjavel réussit à calquer tous les événements mondiaux de cette époque à son récit. Un roman palpitant. Barjavel, c’est mordre à pleines dents dans un mets goûteux à souhait, fondant délicieusement sous la dent. C’est mordre dans la vie, tant ses images sont vraies, dans une langue épurée à l’extrême, ne laissant sa place qu’à l’essentiel. Que dire aussi de l’érotisme, présent à toutes les phrases, même lorsqu’il s’agit de décrire ne serait-ce qu’une austère façade d’immeuble. Mais l’art de Barjavel ne réside pas seulement dans la langue (au sens figuré du terme), son imagination fertile et sa connaissance du monde lui permettent de nous tenir en haleine dans cette vision, toujours plus actuelle, d’un monde qui court vers sa perte. Comme dans le célèbre "Ravage", l’apocalypse semble bel et bien une création humaine et non une quelconque punition divine venue du fond des âges. La découverte d’un virus mutant, aux pouvoirs extraordinaires, menace la survie de l’humanité par des chemins très détournés mais terriblement efficaces. Les "grands de ce monde" vont donc décider, dans le plus grand secret, de s’entendre pour prendre des décisions drastiques auxquelles ils vont devoir se tenir coûte que coûte, et le coût, lui aussi, sera terrible. Thriller, espionnage, science-fiction, l’auteur use de tous les genres, sans oublier une merveilleuse histoire d’amour entre deux êtres que tout rapproche et que tout va brusquement éloigner, sans autre remède possible que la mort. Lisez, relisez Barjavel, et profitez de la vie, tant qu’il est encore temps…

Excellent scénario qui mêle habilement fiction et faits réels historique: un must dans le genre

Secret d'Etat

Le Grand Secret est un roman uchronique, qui se déroule dans les années 1950 à 1970 et qui utilise des événements et des personnages historiques réels en les intégrant à l'intrigue du roman.

Une jeune femme, Jeanne, décidée à retrouver son amoureux qui a disparu, mène son enquête qui va vite la mener à soupçonner l'existence d'un secret très bien gardé !

Un savant a découvert par hasard un virus qui permet à quiconque d'être condamné à vivre pour l'éternité. Ce virus est contagieux. Ayant pris conscience des conséquences dramatiques pour l'humanité si le virus se répandait, une île a été créée, avec l'aide des plus grands gouvernements planétaires, afin d'accueillir les contaminés...

Publié en 1973, ce roman dystopique (à l'époque c'était la science-fiction !), il reflète les intrigues et les angoisses de cette époque. Avec la fin de la guerre froide, les populations soulagées sont à nouveau inquiètes par l'entente des dirigeants mondiaux.

L'auteur invente comme explication d'événements politiques majeurs, ce Grand secret qu'est ce virus :

-l'assassinat de John F. Kennedy,

- la détente entre Est et Ouest,

- la visite de Richard Nixon en Chine en 1972.

D'après le roman, avec la Reine Élisabeth II est décédée la dernière personne détentrice du "Grand secret", alors maintenant plus personne ne connait ce secret...

Le 16 janvier 1955, le pandit Nehru reçoit un appel téléphonique inquiétant de son ami Shri Bahenba, à la fois sage respecté et scientifique de grand renom. Il lui demande de venir le rejoindre immédiatement à Bombay, dans son laboratoire, pour l’entretenir d’une affaire de la plus haute importance. Le sort de l’humanité en dépendrait. Toutes affaires cessantes, le chef de l’État indien saute dans son avion, rejoint son ami et reste plus de cinq heures à discuter avec lui. Pour être de quelque efficacité, les révélations du savant ainsi que ses propositions doivent rester ultra-secrètes… Pendant ce temps, à Paris, Jeanne, autre scientifique, trompe son mari cardiologue avec Roland, lui aussi issu du milieu de la recherche biologique… De son côté, Nehru part, de capitale en capitale, rencontrer tous les grands de ce monde (Eisenhower, Kroutchev, Mao, Coty…) pour les mettre dans la confidence, alors que tout le monde croit qu’il œuvre pour la fin de la guerre froide et pour la paix dans le monde. Tous les services secrets sont sur les dents. On apprend très vite que le laboratoire de Bahenba a été incendié et que celui de Roland a suivi. Les deux savants auraient trouvé la mort dans les flammes. Mais Jeanne, qui refuse d’y croire, part à la recherche de son amant…

« Le grand secret » est un roman d’anticipation tout à fait passionnant, sans doute un des meilleurs titres de René Barjavel. Le lecteur reste pendant tout le premier tiers du roman à se demander quel peut bien être ce grand secret qui agite à ce point tous les dirigeants du monde. Puis il découvre la solution en forme de compromis bizarre que ceux-ci mettent en place. Puis peu à peu, la belle construction un peu bancale se fissure et tout bascule dans un drame qu’on ne déflorera pas pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur. Car plaisir il y a, et pas des moindres. Difficile de lâcher ce bouquin tant le suspens est grand et tant l’histoire est prenante. Bien que publié il y a déjà un demi-siècle, cet ouvrage n’a pas pris la moindre ride. Il ferait même un best-seller de nos jours. Barjavel s’y est montré incroyablement visionnaire. Son histoire, en forme de conte écologique, reste d’autant plus d’actualité que les problématiques se sont encore exacerbées de nos jours : surpopulation réelle ou fantasmée, planète aux ressources limitées, transhumanisme visant l’immortalité par le biais de l’IA et de l’humain augmenté et stérilisation imposée ou subie de la population pour que l’élite des surpuissants et des ultra-riches puissent mieux profiter entre eux de tous les biens gratuits que dispense Dame Nature. Excellent. À lire et à relire.

J'ai été un peu déçu de ce livre malgré les bonnes critiques que j'avais entendu à son sujet. C'était mon premier Barjavel, et j'espère que je serai plus séduit par ses autres récits, car si celui-ci a des qualités indéniables, je ne comprends toujours pas certains procédés d'écriture ... Par exemple, les passages sur l'île m'ont semblé tous plus niais les uns que les autres, et trop répétitifs pour garder mon attention. J'ai parfois du résister à la tentation de sauter des paragraphes entiers.

Le travail de coordination entre l'intrigue et la chronologie de la guerre froide est pourtant très intéressant et abouti, et c'est sur cette note positive que je resterai. Vivement Ravage, j'espère être plus enthousiasmé.

Ce roman est assez intriguant. La première partie nous emporte dans une sorte de thriller, ou de roman à suspence. Ce grand secret mêle crime et politique, on se croirait dans un complot mondial qui finalement abouti à un univers futuriste. Spoiler(cliquez pour révéler)Ce grand secret n'est autre que la découverte de l'immortalité. C'est l'arrivée de Jeanne sur l'îlot 307 qui nous emporte dans une science-fiction. En effet, tous les êtres qui y vivent ont acquis l'immortalité suite à un virus contagieux, et formé une société repliée sur elle-même ; une société expérimentale qui finalement se voit vouée à une destruction certaine. La fin du roman avec la crise des jeunes filles enceintes et la nécessité, voir obligation d'un avortement de masse rappelle les romans dystopiques avec des sociétés contrôlées. Le Grand Secret m'évoque des romans comme "1984", "La Servante Ecarle".

Bien qu'ayant eu du mal à être emportée dans le debut dans cette lecture, j'ai apprécié le développement du scénario et la finalité du roman. Je trouve ce roman étonnant, il semble actuel et pourtant écrit en 1973.

Incontestablement mon roman préféré, d'un auteur que j'adore !!! A LIRE ABSOLUMENT, avec du même auteur, le Grand Secret.

Lecture obligatoire pour l'école, malgré ça, j'ai bien accrochée !

J'apprécie les théories du complot de base, donc j'ai choisie ce livre dans la liste de la professeure !

Je ne m'attendais pas à cette fin (ouverte, évidement), ni à ce que le secret soit CA.

J'ai passé un bon moment globalement, j'ai eu envie de continuer, je n'ai pas eu à me forcer (et ça, c'est bien !).