L'aigle à deux têtes
Auteur
- Jean Cocteau (Écrivain)
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extrait
« J’avais quinze ans. Je descendais des montagnes. Tout y était pur, de glace et de feu. Dans votre capitale, j’ai trouvé la misère, le mensonge, l’intrigue, la haine, la police, le vol. J’ai traîné de honte en honte. J’ai rencontré des hommes que ces hontes écœuraient et qui les attribuaient à votre règne. Où étiez-vous ? Dans un nuage. Vous y viviez votre songe. Vous y dépensiez des fortunes, vous vous y bâtissiez des temples. Vous évitiez superbement le spectacle de nos malheurs. On vous a tué le roi. Est-ce ma faute ? Ce sont les risques de votre métier. »
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L'Aigle à deux têtes, c'est l'histoire de deux êtres esseulés qui se rencontrent jusqu'à ne faire qu'un dans leurs convictions, dans leur courage, dans leur puissance. C'est l'histoire de la communion de deux esprits et de deux vies diamétralement opposés, d'un antagonisme ardent qui se consume dans la passion. C'est encore une machine infernale dont seul Cocteau détient le secret de fabrication.
Derrière l'amour se profilent l'anarchisme, la colère du peuple, les complots dans les hautes sphères du pouvoir, l'hypocrisie dans les rapports sociaux, le tout révélant le dysfonctionnement des institutions derrière la question de la vérité et du mensonge qui subsiste jusqu'à la révérence finale.
C'est une pièce grandiose aux retournements de situation vertigineux et à l'atmosphère aussi tourmentée que les nuits d'orage que la reine chérit tant. C'est l'oeuvre d'un virtuose maniant les mécaniques du théâtre et de la mise en scène à la perfection tout en se fendant de répliques poétiques et flamboyantes.
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Dès le début le style d'écriture est simple et accrocheur. Facile à lire, le livre est le théâtre d'amour, de jalousie, de complots et d'espoir. Les personnages sont attachants, on apprend à les connaître et à espérer avec eux. La fin tragique de L'aigle à deux tête nous confirme que "Si on en coupe une, l'aigle meurt".
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Résumé
Empruntant son sujet aux tragiques mystères des maisons d'Autriche et de Bavière, Cocteau met face à face une reine, veuve, vierge et déjà virtuellement morte, et son assassin, un jeune poète anarchiste venu pour la tuer, et qui est pour elle la mort qu'elle attend. Leur destin est donc scellé d'avance. Mais il se trouve que l'assassin est le sosie du roi tant aimé, et il ne veut tuer la reine que parce qu'il l'a de loin depuis toujours aimée...
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